Sortie du 11 septembre 2018 par Dyn’s Le Grand Galbert (2561m) en boucle par la "toundra" et le Lac Fourchu

Après l’ascension du Taillefer, durant laquelle je n’ai pas manqué d’observer ce grand plateau truffé de lacs, je passe une dernière soirée au campement près du lac Punay avec mes amis. Ils repartiront le lendemain matin. Encore sur place, j’en profiterai pour visiter ce plateau des lacs en montant au Grand Galbert.

C’est vers 10h que je me mets en marche des chalets de Poursollet. Afin d’éviter une foule certaine sur le GR 50, je remonte la piste en direction du chalet de la Barrière. Je ne croise qu’un sympathique vététiste. Nous discutons cinq minutes. Chasseurs, bergers, randonneurs, patous, loups. Ces sujets qui font la polémique sont dans la bouche de tout le monde...

Je poursuis mon chemin, seul. Après une traversée d’alpage, je laisse la piste pour un sentier remontant le long du torrent de Rioupéroux. Le silence des grands espaces retrouvé, je quitte momentanément le monde de la folie. Je remonte le petit vallon jusqu’à la Valette qui forme une petite dépression entre les lacs Fourchu et Canard, entre autres, et le grand plateau supérieur, sauvage et bien moins fréquenté.

Puis, je bifurque plein nord hors sentier le long du ruisseau des Viallets. Le Grand Galbert ne tarde pas à prendre place dans le décor, il est encore loin. Je déambule avec entrain parmi les lacs de toutes tailles. Cette toundra est merveilleuse ! Sauvage à souhait. Voilà qui me change de l’habituelle caillasse ! J’adore tout autant ! En plus, c’est gavé de myrtilles !

Je finis par débarquer à la crête de la Cime Chalvine. Les pics de Belledonne me rappellent des bambées envisagées toujours non réalisées... le Puy Gris et le Pic du Frêne notamment, que je n’ai pu faire l’année dernière tant l’ascension du Rocher Blanc par la brèche de l’Argentière m’avait cassé les jambes !

J’atteins finalement la crête sommitale du Grand Galbert. Un couple de randonneurs est au sommet. Je les salue puis m’installe un peu plus loin. Discrets, nous n’entraverons pas la quiétude des lieux propice à la contemplation. Ils entament leur descente me laissant seul. Le temps est au beau fixe, je profite longuement du panorama du jour. Une perspective incroyable sur le Grand Pic de la Meije, rarement vue de ce profil.

Puis, j’entame à mon tour la descente plein sud pour rejoindre les lacs du Clos de la Chambre. Encore de belles mares nichées entre pelouses et rochers. Je grimpe une petite crête me séparant de la partie du plateau remontée ce matin, et descends à vue sur la cabane du Grand Galbert. Une cabane ? Une véritable maison, oui !

J’aime ces marches qui ne semblent s’achever, s’insinuant dans ces grandes étendues. On prend le temps de flâner. L’esprit se vide des pensées parasites, le cœur se remplit de paix. On ressent alors une grande sérénité. Une vraie méditation que de mettre un pied devant l’autre...

Je regagne la Vallette, remonte en face en direction du lac Fourchu. Le "grand" lac Canard m’impose un dernier contournement. Je pense à la grande fréquentation du lac Fourchu, et me dis que le retour à la civilisation est tout proche ! Je croise un randonneur seul, à peu près mon âge, la trentaine. Il part bivouaquer sur le plateau. Nous bavardons un peu. Il vient du Trièves, côté Dévoluy proche de Mens. Il m’avoue de pas trop crapahuter dans ce massif dolomitique. Je lui suggère de suite le sentier de la Baronne et le col du Portail. Puis, il me dit que la foule est maintenant partie, plus personne au lac Fourchu ! J’ai le lac pour moi tout seul, je n’en reviens pas ! Hier, en descendant du Taillefer, de nombreux badauds étaient installés sur les rives du lac. Nous nous saluons et continuons notre chemin chacun de notre côté.

Je profite de la tranquillité au bord du lac Fourchu. Un rocher m’offre un dernier repos avant le retour aux chalets de Poursollet.