Sortie du 29 septembre 2024 par gegers Le Grand Galbert (2561m) en boucle par la "toundra" et le Lac Fourchu
Splendides contrastes automnaux dans ce secteur où l'on se sent, toujours, accueilli comme à la maison.
Itinéraire, carte // Fiche topo
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Conditions météo
Bise sensible dans les secteurs exposés
Récit de la sortie
Les petits matins sont frêles, deviennent piquants, cassants comme cette mince couche de givre qui enserre la végétation, et tarde à disparaître dans les combes où le soleil tarde à paraître. Le blanc a fait son apparition. Il s’est posé silencieusement, comme une couverture que l’on remonte jusqu’aux épaules lorsque les nuits se rafraîchissent. Il s’est posé comme une dentelle sur les pointes acérées, sur les sommets solitaires, sur les myrtilliers qui arborent leurs derniers fruits comme un étendard de leur vaine résistance face au froid qui s’en vient.
L’automne, c’est marcher dans un contraste. C’est avoir les yeux et l’esprit obnubilé par cette rencontre entre le blanc et les chaudes couleurs d’une montagne encore bien vivante. Les herbes hautes et mordorées réhaussent le bleu des lacs et des torrents, qui devient plus puissant, plus profond. L’automne est un exhausteur de goût, qui donne à la randonnée une saveur supplémentaire. Sur le plateau du Taillefer, toutes les saisons se rencontrent. Au froid mordant du début de journée s’ajoute le vent glacial qui, comme une gifle, fouette les abords du Grand Galbert, qui prend des airs de navire solitaire balloté par la tempête. Sur la toundra, le soleil est une caresse, un ami qui arrête le temps et donne aux herbes hautes des airs de Jardin d’Eden. Les lacs et ruisseaux se révèlent en ponctuations, et c’est avec une joie respectueuse que l’on gambade, que l’on saute, que l’on contourne leurs rives et leurs méandres.
L’automne, tout semble à sa place. Comme si tout ce qui s’était passé avant, le printemps et ses bourgeons, l’été et ses explosions, n’était qu’un préambule pour ce qui se joue maintenant. Enfin, la montagne se révèle dans son accueillante majesté. Reste à être à l’heure au rendez-vous.
As-tu déjà marché seul dans les bois ?
Tout semble à sa place autour de toi
Tu as pu ressentir un tel émoi
Si tu as déjà marché seul dans les bois.
As-tu déjà contemplé un ciel étoilé ?
Couché sur le dos, te demandant, les yeux levés
Ce que tu accomplis ici, et même ce que tu es
As-tu déjà contemplé un ciel étoilé ?
As-tu déjà gambadé dans la neige ?
Naufragé volontaire, tandis que s’allègent
Ton corps et ton esprit, c’est un privilège
D’avoir une fois pu gambader dans la neige.
Photos
Auteur : gegers
Avis et commentaires
Bonjour gegers,
Comme vermatoiz, j’ai tout à applaudir.
J’étais venu pour le texte ..... et je n’ai pas été déçu !
Tant dans la prose, que dans les vers, ta poésie fait "mouche" et tu nous fais entrer - tu sais nous faire entrer - plus profondément dans la splendeur de ce qu’est l’Automne.
Mais j’ai aussi regardé les images....
Et là, le spectacle a été tout aussi beau. Pas une de ces 38 vues n’est moindre que la précédente. Les couleurs de la toundra, jaune et roux mélangées, nous emportent loin, bien loin, jusqu’au ciel étoilé que tu évoques dans ton texte.
Fin septembre est un instant vraiment exceptionnel.
Tu sais si bien le conter...
Puisse début octobre l’être encore !
Quel beau texte ! Et des photos splendides avec le Taillefer tout poudré....
On a juste envie d’y aller !
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