Traversée de la Cime du Laro (2881m), Arête sud-ouest par le pas de la Beccia (2717m)
- Alpinisme
- Mont Cenis / Savoie / Lanslebourg-Mont-Cenis (Val Cenis)
- Difficulté :
- Alpinisme PD
- Dénivelé :
- 900m
- Durée :
- 1 jour
La traversée des arêtes de la Cime du Laro est un beau voyage au-dessus de l'océan bleu turquoise du lac du Mont Cenis. Pointe acérée, cette cime n'en demeure pas moins très individualisée à côté de son grand voisin le Signal du petit Mont Cenis. Le parcours réserve une traversée d'arête type "Vanoise", aérienne dans des schistes noirs étonnants. Les quelques pas d'escalade restent faciles. La visite du fort de la Turra nous replonge dans l'histoire tourmentée de ce passage frontalier. – Auteur : patrick73
Accès
Atteindre Lanslebourg par la D1006.
Continuer la route jusqu’au col du Mont Cenis.
300m après le col prendre à droite la route du refuge du petit Mont Cenis.
Atteindre 500m après la bifurcation, "la Vachère", au bord du lac (juste à côté du pont coté 1994m), se garer.
Le départ du circuit démarre sur la route que l’on suit pendant 5 à 10mn jusqu’à trouver le panneau indicateur du pas de la Beccia/Chapelle St-Barthélemy.
Photos
Les infos essentielles
CARACTÉRISTIQUES
Horaire :
3 à 4h pour la montée au sommet.
2 à 3h pour la descente.
Difficulté :
PD inf.
Passages d’escalade en 3b max, non continu.
Pentes de schistes raides, névés en versant N.
Matériel :
Piolet en début de saison, une corde de 30m simple peut être utile pour les passages les plus aériens, 2 ou 3 grandes sangles.
Le casque n’est pas superflu dans le couloir sommital.
Cartographie :
IGN TOP25 3634 OT Val-Cenis-Charbonnel
Bibliographie :
Alpinisme Vanoise-Haute Maurienne de Patrick Col (page 172)
Randonnées et ascensions en Haute Mauriene, les Alpes Grées, Roger Feasson, Guides et randonnées Edisud 10, page 176
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Itinéraire
Randonnée alpine aérienne, au-dessus du lac du Mont Cenis, dans un cadre alpestre stupéfiant. Les quelques pas d’escalade ne dépassent pas le 3 et ne font qu’agrémenter cette belle traversée d’arête.
CARACTÉRISTIQUES
- Horaire :
- 3 à 4h pour la montée au sommet.
- 2 à 3h pour la descente.
- Difficulté :
- PD inf.
- Passages d’escalade en 3b max, non continu.
- Pentes de schistes raides, névés en versant N.
- Matériel :
- Piolet en début de saison, une corde de 30m simple peut être utile pour les passages les plus aériens, 2 ou 3 grandes sangles.
- Le casque n’est pas superflu dans le couloir sommital.
- Cartographie :
- IGN TOP25 3634 OT Val-Cenis-Charbonnel
- Bibliographie :
- Alpinisme Vanoise-Haute Maurienne de Patrick Col (page 172)
- Randonnées et ascensions en Haute Mauriene, les Alpes Grées, Roger Feasson, Guides et randonnées Edisud 10, page 176
ITINERAIRE
- Pas de la Beccia
De la Vachère, suivre pendant 5mn la route du refuge du petit Mont Cenis, jusqu’à trouver le départ du sentier du pas de la Beccia (panneau indicateur).
Suivre le sentier bien tracé et balisé jusqu’à la coté 2365m (petit plateau) après avoir remonté les lacets d’une pente très raide (1h)
Continuer la sente bien marquée, en ascendance droite dans des éboulis, sous le pas de la Beccia. Remonter la pente sommitale de schistes noirs très raides et sortir au pas de la Beccia 2717m (1h15)
- Cime du Laro, arête SW
Suivre l’arête évidente, d’abord horizontale, puis de plus en plus raide.
Passer quelques clochetons faciles, les plus grands se contournent versant combe de Cléry (sente).
Contourner le bastion sommital par la gauche, arriver alors dans un grand et profond couloir schisteux de 80 à 100m.
Le remonter rive gauche (à droite en montant) plutôt sur une série de gradins faciles en bon rocher (passages de 2).
Arriver à une brèche 10m sous le sommet. Traverser à droite une barre rocheuse aérienne et facile qui mène au sommet (passage en 3b).
1h du pas de la Beccia.
- Descente de l’arête N
Redescendre le couloir de montée (passages de barres faciles à sa base, passages en 2).
Revenir à droite sur l’arête en pente douce arrondie à la cote 2794m.
La suivre jusqu’à la petite Turra, où l’on alterne croupes rocheuses, arêtes aériennes, passage d’un gendarme (en face Est, col Mont Cenis, pas de 3) pente en schiste raide.
Le parcours reste néanmoins très facile quoique parfois aérien.
1h du sommet.
- Descente du Pas de la Turra
Descendre le sentier du col du mont Cenis (passage câblé dans une cheminée au début sur 50m) puis dans de raides alpages jusqu’au col.
1h du pas de la Turra.
- Retour à la Vachère
Le retour se fait soit sur la route (peu agréable), soit en coupant dans les alpages (attention prés de fauche, bien respecter les consignes des éleveurs)
0h30 du col du Mont Cenis.
REMARQUES
Très belle boucle dans un cadre très sauvage, au-dessus du lac du Mont Cenis.
Il ne faut pas aller chercher de la grande escalade. Tous les passages peuvent s’éviter à l’exception des 30m sommitaux.
TRAVERSEE DE LA CIME DU LARO, le 9 Août 2010
Le repère du Gypaète.
Le lac du Mont Cenis est encore à l’ombre lorsque nous nous engageons sur le sentier des forts.
Au milieu des herbes hautes et ruisselantes de la rosée matinale, nous nous élevons en même temps que l’ombre recule.
Le soleil va sortir de derrière la haute barrière Ronce-Lamet.
Tout de suite il fait doux, puis rapidement chaud.
La pente se raidit, les lacets s’enchaînent sous les tours rocheuses géantes, ocre rouge de la cime du Laro.
La vie s’anime dans les alpages.
La symphonie pastorale nous bercera tout au long de cette chaude journée d’été.
Cela fait bien dix ans, oui dix ans, que chaque matin en me levant quand nous sommes à Bessans, je me régale du lever du soleil, de son coucher, des orages qui éclatent sur le Mont Cenis et l’élégante cime du Laro.
J’ai toujours été intrigué par ce massif isolé, entre Ambin et la Pointe de Ronce, planté là, tout seul au milieu des alpages, souvent masqué par les nuées opaques qui dégueulent du Mont Cenis.
Nos régulières dégustations des succulents diots-Polenta et siestes paresseuses dans les prés du refuge du petit Mont Cenis, ne font qu’aiguiser ma soif de visiter ce petit massif secret.
Quelques années auparavant nous avions skié le couloir NW de la Pointe de Cugne qui descend sur le col des Randouillards et la combe de Clery.
Belle descente soutenue que nous avions adorée.
Puis une balade tranquille au pas de la Beccia m’avait fait remarquer que la tour sommitale rocheuse pouvait être une ascension marrante.
Alors aujourd’hui on va voir tout cela de près.
Lorsque nous arrivons au Grand Plan (cotre 2365m) le soleil cogne fort.
Nous avons enlevé tout ce qui est possible tellement nous dégoulinons de chaud.
Et cela ne s’arrangera pas dans la raide montée des schistes noirs qui mène au pas de la Beccia.
Mais la récompense est là. Le panorama est superbe, sur les alpages immenses du Mont Cenis, sur Ambin, sur la chaîne Ronce-Lamet-Rocciamelone.
Surgit de nulle part, ou de derrière l’une des multiples tours de la cime du Laro, un gypaète nous survole en silence puis disparaît aussi soudainement qu’il est apparu.
Au pas de la Beccia, nous hésitons entre l’arête SE du Petit Mont Cenis et l’arête SW du Laro.
Conciliabule...Ce sera le Laro !
L’arête, d’abord horizontale et large, se raidit petit à petit. Une sente peu marquée serpente entre les clochetons qui s’évitent parfois, se grimpent souvent.
C’est tout facile, mais souvent aérien !
On surplombe le lac de 900m presque verticalement...
Puis on bute contre la tour sommitale.
Non, ça ne passe pas tout droit...Où alors ?
Ah ? Peut-être en la contournant par le bas ?
Traversée raide dans une pente de schistes noirs et fins, franchissement d’une petite barre en traversée, et voici le grand couloir.
Nous le remontons plutôt rive droite, sur des gradins solides qui permettent un "crapahu" marrant.
Puis c’est l’arrivée sur une plateforme étonnante sous le gendarme sommital.
On se croirait sur un piton planté au milieu du lac, c’est somptueux.
Courte escalade du gendarme, un pas aérien, une petite grimpette en 3 et nous voici sur notre tour, flottant dans l’espace.
Franchement l’ambiance est unique et rare !
Nous profitons de l’instant...Le temps passe...Il faut redescendre.
Le retour par le couloir n’est pas difficile mais il faut assurer ses pas !
Au pied de la tour, une petite désescalade nous amène à un blockhaus froid et humide perché à la verticale du col du Mont Cenis.
Quel point d’observation !
Nous sommes sur l’arête N face à la petit Turra, loin en bas devant.
Sous un soleil de plomb nous descendons tantôt versant W, tantôt sur le fil de l’arête, parfois sur le versant Mont Cenis.
Jamais difficile, toujours aérien, avec en toile de fond la Vanoise et le Grand Paradis.
Et finalement nous voici à la Turra ou des hordes de promeneurs essoufflés débouchent des pentes raides du Pas de la Turra !
C’est au milieu d’une file ininterrompue de promeneurs que nous redescendons au col du Mont Cenis.
Pour échapper à la cohue nous coupons dans les alpages et les prés fraîchement fauchés au milieu des Tarines et autres Abondances sous la tour de la cime du Laro. Le Gypaète tournoie encore par là-haut, puis se pose au sommet.
Les senteurs du foin coupé, la chaleur, l’air humide du lac, le brouhaha des voitures sur la route... Etrange ambiance que celle-là.
Face à l’immensité des eaux turquoises du lac, au milieu de gentianes et des épilobes, nous retrouvons les Vachères, heureux de notre boucle méconnue.
Auteur : patrick73
Avis et commentaires
Hello,
Merci pour la remarque, j’ai toujours beaucoup de mal a distinguer ces deux rapaces d’autant plus qu’ils ne nous laissent jamais vraiment beaucoup de temps pour etre observer 🙂.
A+
Patrick
Jolie rando en effet.
Il me semble bien que l’oiseau de la photo n’est pas un gypaète, dont la queue en losange est caractéristique, alors que la photo montre une queue étalée. Je dirais plutôt aigle royal juvénile pour expliquer le blanc sous les ailes.
Très belles ambiances, Patrick !
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