Tour et ascension du Pic de Parières (3076m) - 4 jours
- Randonnée
- Ecrins / Hautes-Alpes / La Chapelle-en-Valgaudémar
- Accès en Bus/Train - Destination refuge - GR® - Tour en France
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 5123m
- Durée :
- 3 jours et plus
Une randonnée en semi-autonomie (puisqu'il y a un bivouac le premier jour) à travers de beaux alpages et deux rudes cols d'altitude, comprenant l'ascension facile d'un petit 3000 offrant un panorama à 360° sur le Valgaudemar, le Champoléon et le Champsaur. Le bivouac présente cet avantage de mieux s'immerger dans cette fabuleuse nature que sont les Lacs de Crupillouse et ses sommets environnants, de contempler coucher et lever de soleil, cimes et arêtes alentour se découpant dans différentes lumières, de faire corps avec la montagne. Itinéraire sportif réservé aux randonneurs confirmés. – Auteur : Thierry GARCIN
Accès
De Gap (Hautes-Alpes), prendre direction du Col Bayard (Corps - Grenoble) par la N85. Peu après le village de Chauffayer, prendre la direction de Saint-Firmin par la D985a (panneau Saint-Firmin - Parc national des Écrins - La Chapelle-en-Valgaudemar). Cette route départementale longe la Séveraisse jusqu’à La Chapelle-en-Valgaudemar et mène au fond de la vallée où se trouve le Chalet-refuge du Gioberney. Stationner au parking dans un pré en contrebas de la route, presque à la sortie de La Chapelle-en-Valgaudemar.
Précisions sur la difficulté
- Cette randonnée en boucle est réservée au montagnard aguerri et ayant une solide condition physique, eu égard à la distance et au dénivelé.
- En effet, sans être d’une extrême difficulté, le parcours, notamment le premier jour, requiert un sens de l’itinéraire et un équipement alpin (piolet et crampon) en début de saison, ce au cas où le Col de Val Estrèche est enneigé, et dans une pente à l’inclinaison terminale assez raide. En effet, à cet endroit, donc en versant nord, au niveau du Cros du Jas de la Lauze, la pente passe progressivement de 30 à 40 degrés sur les 50 derniers mètres.
- Toujours le premier jour, l’ascension du Col des Lauzières en versant ouest est également très raide sur 200m (estimation de la déclivité entre 30 à 35, voire 40 degrés. Son ascension s’effectue dans des pentes d’éboulis souvent instables et parsemées de terre dure dérapant sous les semelles, de rochers émergeant, voire de langues de neige verglacée nécessitant de chausser les crampons (ce fut mon cas). Cette ascension doit se faire par la gauche, au plus près du pied des Choucières Vertes. Surtout ne pas avoir la tentation de passer au large plus à droite, où la pente semble moins inclinée (illusion d’optique ?), car elle surplombe une barre rocheuse. Une glissade pourrait y être fatale. Le piolet peut éventuellement s’avérer utile pour tailler des marches dans la terre dure des sections les plus raides de la pente et se rassurer...
- Les bâtons de marche seront très utiles dans les pentes raides du Col de Val Estrèche et du Col des Lauzières, deux cols particulièrement sauvages où fort peu de randonneurs s’y aventurent - isolement et solitude garanties. Le port du casque peut également s’y avérer utile (je n’en avais pas...). En fonction des conditions de praticabilité, compte tenu du fait qu’il n’est pas exclu de tomber sur de longues langues de neige verglacée difficilement contournables en pleine pente, le piolet et les crampons doivent être à portée de main. Du bas de la pente, bien repérer le terrain pour anticiper les difficultés éventuelles et éviter les mauvaises surprises.
- Attention, en cas d’accident, car le réseau téléphonique ne passe pas partout. Ceci est à prendre en considération, au regard de la première étape se déroulant dans un lieu très peu parcouru.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN TOP25 3437OT (Champsaur - Vieux Chaillol)
- Carte IGN TOP25 3437ET (Orcières-Merlette - Sirac - Mourre-Froid)
- Carte Violette IGN 1:25000 n°243 (Massif des Ecrins - Champsaur)
- Carte IGN Didier Richard au 1:50000 n°7 (Massif du Gapençais - Dauphiné)
- Altitude départ 1078m : La Chapelle-en-Valgaudemar
- Altitude maximale 3076m : Pic de Parières
- Durée de la boucle (non définissable, selon la condition physique de chacun) : 4 jours répartis comme suit, soit au total 55,6km et 5123m de dénivelé positif (sur GPX) - distance approximative calculée au curvimètre :
- 1er jour : 2100m de dénivelé positif / distance : 11km
- 2ème jour : 800m de dénivelé positif / distance : 17km
- 3ème jour : 1300m de dénivelé positif / distance : 11,5km
- 4ème jour : 923m de dénivelé positif / distance : 16,1km
- Équipements : crampons/piolet, casque éventuellement (je n’en avais pas), bâtons de marche, matériel de bivouac, cartes et compas, altimètre, vêtements couvrants de haute montagne, en cas d’accident : téléphone cellulaire (je me répète : attention cependant car le réseau ne passe pas partout)
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Itinéraire
INTRODUCTION
Comme je le disais en préambule dans l’encart difficulté, cette randonnée en boucle reste réservée au montagnard aguerri. Car, sans être d’une extrême difficulté sur le plan technique, en revanche elle l’est sur le plan physique et nécessite une sérieuse préparation si l’on ne veut pas terminer à l’agonie dès le premier jour, ce qui dégraderait le plaisir les trois jours suivants. Par ailleurs, le parcours, notamment le premier jour, requiert un sens de l’itinéraire certain (maîtrise de l’orientation et de la topographie) et un équipement alpin (piolet et crampon, casque éventuel) en début de saison voire au-delà, ce au cas où les col de Val Estrèche et des Lauzières seraient enneigés, même partiellement. L’expérience alpine est donc souhaitable.
En effet, à cet endroit, versant nord, en-dessous du Col de Val Estrèche, au niveau du Cros du Jas de la Lauze, la pente passe progressivement de 30 degrés à 40 degrés sur les 50 derniers mètres. Personnellement, j’ai eu à grimper les 300 derniers mètres du Col de Val Estrèche en versant nord (donc côté Valgaudemar) entièrement enneigé (neige gelée et glace).
De même, des langues de neige gelée m’attendaient à mi-pente raide versant ouest sous le Col des Lauzières (donc entre le Col de Val Estrèche et le Col des Lauzières, soit entre les points cotés 2381 et 2775 marqués sur la carte IGN), pentes nécessitant évidemment dans ces conditions l’usage obligatoire des crampons et le maniement du piolet. Mais rien de sorcier pour un pied sûr et habitué à ce type de terrain à chamois.
Le passage du Col des Lauzières est également très raide sur environ 200m (estimation de la déclivité entre 30 à 35, voire 40 degrés) et son ascension dans des pentes à forte déclivité sur des éboulis souvent instables composés, çà et là, de traîtres petits cailloux roulants sur une terre dure doit se faire IMPÉRATIVEMENT par la gauche, au plus près du pied des Choucières Vertes. Surtout ne pas avoir la tentation de passer au large plus à droite, où la pente semble moins inclinée (illusion d’optique ?), car elle surplombe une barre rocheuse. Une glissade pourrait y être fatale. L’ascension du Col des Lauzières est assez pénible sur toute sa hauteur et fait appel à des cuisses solides... Ambiance haute montagne, effort assez violent.
Attention : à chaque étape, possibilité de rencontrer des troupeaux pâturant dans l’alpage. Ne pas déranger les troupeaux et passer au large, si possible. Un face à face avec les fameux patous n’est pas à exclure...
ITINÉRAIRE GENERAL
Premier jour
Laisser (de préférence) son véhicule au parking de la commune à La Chapelle-en-Valgaudemar (emplacement en contrebas dans un pré, à la sortie du village en direction du Rif du Sap et du Gioberney). Il existe un parking au hameau des Portes, mais celui-ci en bordure de route est étroit et malcommode et retrouver son véhicule accroché n’est pas à exclure. Un deuxième parking existe également juste avant la passerelle carrossable avant Navette, mais d’une part il faut avoir un véhicule capable d’emprunter la piste jusqu’au parking, et d’autre part celui-ci est isolé...
Emprunter à pied la petite route goudronnée (ou la portion de sentier en sous-bois) en direction du hameau des Portes (minuscule parking en bord de route), puis, après avoir traversé le hameau, poursuivre dans le prolongement la piste en direction de Navette. Traverser le Ruisseau de Navette (deuxième parking juste avant la passerelle) par la passerelle carrossable qui l’enjambe. Rester sur la piste en direction de Navette (village en ruine marqué sur la carte IGN).
À Navette (possibilité de se recharger en eau : fontaine, marquée sur la carte IGN), poursuivre plein sud en longeant à main droite le Ruisseau de Navette. Pour cela, emprunter naturellement la piste s’élevant doucement dans les bois jusqu’au point coté 1386 (marqué sur la carte IGN). Parvenu au niveau du Torrent de Buchardet dévalant sur la gauche, le franchir par une passerelle (ou à gué) et, là, immédiatement après, repérer sur la gauche, soit plein est, un tout petit pâturage clôt (ou pas) pour les troupeaux afin de rassembler les bêtes. Le départ de la sente en direction du Cros du Jas de la Lauze est très difficilement repérable. Pour atteindre le départ au-dessus de cet enclos (ou petit pâturage), longer en rive gauche le Torrent de Buchardet en montant sur le bord de quelques dizaines de mètres. Là, sur le haut de cet enclos, le départ de la sente se fraye timidement une vague trace dans la végétation dense et hirsute. Se diriger à l’estime. Plus haut, au niveau du Seylas (marqué sur la carte IGN), la sente (marquée en pointillé noir sur la carte IGN) devient plus tracée et évidente (la succession de zigzags assez bien marqués par le passage conforte la bonne direction).
Etre observateur de la nature car, en effet, les troupeaux empruntent cette sente (traces de passages, crottes, végétation froissée, petites branches basses cassées) qui mène dans un premier temps en de très courts lacets agréables à une cabane d’alpage (mobile) située à environ 2000m. Attention, si le troupeau est, là les chiens de protection aussi...
La cabane d’alpage (mobile) dépassée, la sente devient toujours plus évidente avant, parfois, et à plusieurs reprises, de se perdre à nouveau pour se retrouver plus loin. Dans ce cas, progresser à l’estime pour retrouver sa trace plus haut avec, comme repères, à main droite, les contreforts rocheux de la Tête Virante et, à main gauche, le Cros du Jas de la Lauze. Ceci atteste du peu de fréquentation de l’endroit, austère mais franchement beau.
Bien observer la topographie. Monter quasiment droit et plein sud, plus exactement entre le mot Cros Cros du Jas de la Lauze et les contreforts de la Tête Virante formant une barre rocheuse bordée à son pied d’un ravin d’éboulis. Plus haut, soit direction sud-sud-est, un étranglement pentu dont on ne perçoit pas la sortie, coincé entre le bas de l’arête ouest des Choucières Vertes (3056m) et le dôme de la Tête Virante (2675m) mène au Col de Val Estrèche (2639m). Magnifique. Pas un chat. Silence absolu. La montagne comme je l’aime, dépouillée, austère, désertique de toute présence humaine et d’odieuses dégradations.
Du Col de Val Estrèche, traverser sans trop descendre en direction de l’aplomb du Col des Lauzières, avec à main gauche les contreforts sud des Choucières Vertes. Cette traversée déjà pénible, dans un pierrier pentu et chaotique, annonce ce que va être l’ascension du Col des Lauzières dans une pente sévère. Rester toujours à gauche dans la pente, en s’aidant des points d’appui terro-rocheux (plus ou moins stables et solides - ne pas hésiter à planter si nécessaire la lame du piolet dans la terre, car l’ancrage tient bien). La pente est constituée de rochers émergeant de terre et d’éboulis. Il faut vraiment "s’arracher" pour atteindre le col (marqué à la peinture rouge "Col de Lauzières" sur un rocher au sol).
Du Col des Lauzières (2775m), la vue s’étend jusqu’aux Lacs de Crupillouse (splendissimes s’ils sont encore enneigés, ce qui fut mon cas) et le but de cette boucle : Le Pic de Parières (3076m). La vue dégagée sur une partie de la vallée de Champoléon y est également fort appréciable.
Préférer descendre droit dans la pente (facile) en direction du vaste pierrier face à soi, plutôt que de tenter le raccourci par une vire bien marquée (large au début puis se rétrécie) sur la gauche, au tout début du Col des Lauzières, soit en versant est, mais qui se perd ensuite quelque peu si l’on est pas attentif ou pour peu que l’on soit hésitant sur le chemin à emprunter (le risque de s’égarer et de se retrouver dans des barres rocheuses n’est pas à écarter). L’emprunt de cette vire évite en partie la traversée du pierrier du Cros de la Casse, assez pénible comme tout pierrier qui se respecte. Ayant pris les deux itinéraires à deux reprises, je n’ai pas gagné beaucoup plus de temps en passant par la "fameuse" vire. Là est un endroit à chamois, et si l’on est silencieux et chanceux, l’heureuse rencontre peut s’y produire et le court face à face s’engager...
Le vaste pierrier du Cros de la Casse (en légère cuvette bosselée et harassante) traversé, on atteint les superbes lacs aux eaux d’un bleu vif et turquoise de Crupillouse, encerclés de petits sommets dentelés imprimant leur touche alpine. Le lieu à du caractère.
Le bivouac peut aisément se faire en-dessus du Lac de Crupillouse le plus au nord-ouest : celui, par exemple, en-dessous du Col de Parières où la vue dégagée sur l’ensemble des lacs sera une belle attraction pour les yeux tout en savourant un thé bien chaud. Là, de longues dalles lisses chauffées par le soleil sont parfaites pour y installer un matelas. De plus, en début de saison encore enneigée, l’eau n’y manque pas, des dizaines de rigoles parcourent cet endroit attrayant et chantent leur plaisante mélodie favorable à l’endormissement. A la tombée de la nuit la Voie lactée prend possession du ciel et, tandis que le frou-frou des étoiles bercent l’âme de leur plénitude, la solitude et le silence favorisent l’accès à un niveau supérieur de conscience. Çà et là des langues de nuages accrochant les cimes impriment au paysage de belles sensations alpestres. Des pierres roulent et aussitôt me voilà sorti de ma somnolence, scrutant la topographie à la recherche d’une belle rencontre. Des chamois sont là sur les hauteurs, à quelques dizaines de mètres de moi seulement, et je m’endors en lorgnant ces jolies têtes ornées de leurs fines cornes qui m’observent un temps dans la lumière déclinante imprimant au ciel une somptueuse couleur violette. "Qui est cet intrus dans son sarcophage de plumes ?", semblent me dire ces animaux curieux de moi... Et moi, tout petit humain, insignifiant face à l’immensité, je ne peux me résoudre qu’un jour toute cette beauté minérale disparaîtra et me console, quelque part, en me disant que c’est tant mieux que je disparaisse avant - finalement la condition humaine est bien faite. Géant.
Deuxième jour
Le lendemain, monter par l’éboulis et les dalles en direction du Col de Parières. Sans difficultés. Vue plongeante magnifique sur le sombre et austère versant nord, côté Valgaudemar.
Pourtant impressionnant de loin, que ce soit du versant sud ou du versant nord, le Pic de Parières (3076m) ne pose aucune difficulté ascensionnelle, tant l’itinéraire qui suit son arête est est évident. D’abord écrasée, l’arête rocheuse se redresse ensuite pour s’écraser à nouveau sur sa portion terminale qui n’est ni plus ni moins qu’un tas de cailloux surmonté à son point culminant d’un panneau solaire et d’une antenne (installation qui gâche un peu le sommet sur le plan esthétique). Tout au plus la cotation d’un passage d’escalade est du II (uniquement à un endroit : un léger ressaut de 2 à 3 mètres de haut), ressaut que l’on peut éviter par la gauche, versant sud, en empruntant des gradins terro-rocheux faciles formant ni plus ni moins des escaliers. La vigilance s’impose néanmoins, car nous sommes dans du terrain à chamois avec ses rochers instables et branlants nécessitant de tester les prises avant de se hisser. Le versant sud étant délité, préférer rester plutôt sur le fil de l’arête où le rocher est nettement plus compact donc plus sain et fait l’intérêt de l’ascension, notamment sur le plan esthétique, tant la face nord à main droite est vertigineuse et procure de belles sensations alpines. La récompense est au bout avec un panorama à 360 degrés à couper le souffle sur les hauts et puissants sommets du Valgaudemar qui émergent et les cimes arrondies du Champsaur.
La suite est facile et j’abrégerai : descente du sommet par le même itinéraire, rejoindre les Lacs de Crupillouse puis le sentier bien marqué qui mène au Baumes, dans la vallée de Champoléon. De là, deux possibilités : soit prendre la route en rive droite (bordée du GRP du Tour du Vieux Chaillol) ou le sentier en rive gauche du Drac Blanc (ou Torrent de Champoléon) : les deux mènent au parking les Auberts, point de départ pour le refuge du Pré de la Chaumette. Là, également, deux possibilités s’offrent au randonneur : soit emprunter le sentier (GRP du Tour du Vieux Chaillol, très joli, en sous-bois et en rive droite du Torrent de Champoléon), soit prendre la piste carrossable un peu ennuyeuse qui mène au refuge (dans les deux cas, du parking au refuge : 1heure de marche). Point d’arrivée de notre deuxième étape. Nota : le refuge de Champoléon (ou du Pré de la Chaumette) est un très grand refuge, fort fréquenté en saison par les randonneurs faisant notamment le Tour des Écrins (GR54).
Troisième jour
Le lendemain est une étape de "repos" - du moins de mon point de vue. Du Pré de la Chaumette, prendre le sentier (GR54 Tour des Écrins) en direction du Col de la Valette, du Col de Gouiran, du Col de Vallonpierre. S’enchaînent des points de vue tous magnifiques autant les uns que les autres sur les sommets et alpages verdoyants environnants. À ce propos, attention, le secteur recèle nombre de troupeaux (et leurs chiens de protection - ne pas déranger les troupeaux, passer au large).
Du Col de Vallonpierre, un petit crochet par le Pic de Vallonpierre (2741m) s’impose de lui-même et ne prendra que quelques minutes aller-retour par une crête terro-herbeuse effilée. La vue sur le Sirac et le refuge de Vallonpierre y est fort belle et intéressante. Enfin, le refuge de Vallonpierre au bord de son petit lac et de son géant, le Sirac, dernière gigantesque muraille sud des Écrins, est une halte sympathique (toutefois, ce refuge d’accès facile pour les promeneurs du dimanche depuis le parking du Gioberney, est généralement fort fréquenté et souvent plein en saison..., donc fait pour ceux qui ne redoutent pas le brouhaha).
Quatrième jour
Dernier jour de notre périple, du refuge de Vallonpierre, monter au Col des Chevrettes par une sente facile et rapide. 300 mètres de dénivelé environ séparent le refuge du Col des Chevrettes (2592m). De là, viser plein ouest, descendre légèrement dans le vaste pierrier (souvent enneigé tardivement) du Cros des Chevrettes, surplombé à sa gauche, donc plein sud, par l’Aiguille de Morges.
Aller jusqu’au bout du Cros des Chevrettes et atteindre une sorte de col-verrou qui donne, ou, plutôt plonge sur une crête effilée vertigineuse et vraiment impressionnante, du moins au début, crête qu’il faut emprunter pour tomber environ 600 mètres plus bas sur le sentier en balcon qui part plein ouest en direction du Chapeau. En fait, ne pas descendre jusqu’au sentier reliant la Cabane de la Lavine à la Cabane du Pré de l’Ours, mais bifurquer 150m avant sur la gauche, donc plein ouest, par une sente (marquée en pointillé noir sur la carte IGN, figurant juste en-dessous du Sellar) aboutissant au point coté 2070 (sur IGN). Cette sente est un raccourci permettant de rejoindre le sentier principal en balcon reliant la Cabane du Pré de l’Ours au Chapeau et la Cabane des Pales - notre direction.
La traversée du Cros des Chevrettes, coincé en amont entre les contreforts nord de l’Aiguille de Morges et en aval une barre rocheuse de schiste, DOIT SE FAIRE IMPERATIVEMENT jusqu’à la Parière où s’ouvre le verrou de passage permettant d’emprunter la crête schisto-herbeuse, vertigineuse et très esthétique, laquelle se descend sans problème sur son fil et permet de récupérer plus bas le sentier en balcon reliant la Lavine au Vernet Blanc puis le Chapeau. Tout simplement splendissime et enivrant.
La fin du parcours emprunte donc ce long sentier en balcon qui ne cesse d’osciller entre petites montées et descentes, et sur lequel il faut être attentif car, fort peu emprunté, il se perd quelquefois sous la végétation luxuriante (hautes herbes, buissons bas touffus, trace ensevelie). Attention, entre la Cabane d’alpage de la Lavine, le Chapeau et la Cabane d’alpage des Pales, des troupeaux paissent parfois, accompagnés de leurs chiens de protection.
Passée la Cabane d’alpage des Pales, la descente à travers les alpages charmants des près de Lauplat est un ravissement à chaque pas, même si le sac bien rempli, et après quatre jours sur les épaules avec les kilomètres pentus et dénivelés positifs et négatifs additionnés dans les jambes, commence sérieusement à peser, la beauté du site fait amplement oublier la fatigue. De là, l’on aperçoit une dernière fois le versant nord du Pic de Parières, impressionnante et austère pyramide vue d’en-bas.
Par un sentier de plus en plus marqué, on atteint directement Navette. De Navette, emprunter de préférence le sentier en rive droite du ruisseau de Navette qui mène à La Chapelle-en-Valgaudemar, en passant par le Pont des Oules et surplombe les Oules du Diable et son fracas.
COMMENTAIRES
L’autre intérêt de cette boucle de quatre jours est que l’on aperçoit à chaque étape le Pic de Parières, but de la randonnée. Le Pic de Parières est en effet visible le premier jour versant nord depuis le Cros du Jas de la Lauze, sous le Col du Val Estrèche, dont l’ascension se fait dans un cadre sauvage. Visible, également et évidemment, le deuxième jour, versant sud, depuis les Lacs de Crupillouse. Visible également le troisième jour depuis le Col de Vallonpierre. Et enfin, toujours visible le quatrième jour, versant nord, lors de la longue descente terminale depuis le Chapeau et les magnifiques près de Lauplat. Ce qui donne une vision d’ensemble de ce beau sommet, certes secondaire et d’altitude modeste mais toujours impressionnant vu d’en contre-bas en versant nord, où l’arête est à gravir (donc celle par où je suis passé pour atteindre le sommet depuis le versant sud et les Lacs de Crupillouse) se découpant à merveille dans le ciel peut franchement rebuter par sa verticalité. Mais cette verticalité, en fait, n’est qu’apparente : l’arête, en effet, n’est qu’une crête rocheuse sur un tas de cailloux accessible au marcheur ayant le pied montagnard.
Le passage sur la crête herbeuse entre le Pic de l’Ours et le Chapeau ne manque pas non plus d’intérêt avec un panorama plongeant par un à-pic de 1000m sur la vallée du Valgaudemar et le hameau du Casset. Et les alpages traversés sont tous charmants, de même que la musique des clochettes des troupeaux égayant les pâturages, à condition de ne pas s’y faire bouffer les fesses par le patou !...
Une fort belle ascension, deux cols d’altitude rudes et sauvages, et une boucle dans les alpages verdoyants entre Valgaudemar et Champoléon qui font que cette randonnée mérite vraiment d’être réalisée.
Auteur : Thierry GARCIN
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