Tour et ascension du Pic Turbat (3028m)
- Randonnée
- Ecrins / Hautes-Alpes / La Chapelle-en-Valgaudémar
- Accès en Bus/Train - GR® - Tour en France - Lac(s)
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 5400m
- Durée :
- 3 jours et plus
Au départ de La Chapelle-en-Valgaudemar, entre Valgaudemar et Valjouffrey, une superbe randonnée en boucle sur 4 jours en semi-autonomie (puisqu'il y a un bivouac le premier jour), avec l'ascension du Pic Turbat et du Col Turbat, sommet et col de caractère, et comportant aussi l’ascension du Pas de L’Olan, du Col de la Vaurze, de la Brèche de L’Olan avec, en quasi permanence, du moins pour les 3 derniers jours, pleine vue sur la mythique face nord-ouest de L’Olan, propice à la modestie. Grande ambiance. Itinéraire sportif. – Auteur : Thierry GARCIN
Accès
De Gap (Hautes-Alpes), prendre direction du Col Bayard (Corps - Grenoble) par la N85. Peu après le village de Chauffayer, prendre la direction de Saint-Firmin par la D985a (panneau Saint-Firmin - Parc National des Écrins - La Chapelle-en-Valgaudemar). Cette route départementale longe la Séveraisse jusqu’à La Chapelle-en-Valgaudemar et mène au fond de la vallée où se trouve le Chalet-refuge du Gioberney.
Au sortir de La Chapelle-en-Valgaudemar vers le fond de vallée, la route D985a devient la D480.
Un parking se trouve juste à la sortie de La Chapelle-en-Valgaudemar, en contrebas de la route, dans un pré aménagé pour le stationnement. Un deuxième parking se trouve en bord de route, en face du départ du sentier pour le refuge de l’Olan.
Précisions sur la difficulté
- Aucune difficulté technique, hormis pour la partie terminale de la Brèche de l’Olan pouvant être en neige voire en glace tardivement (névé plus ou moins étendu et large, selon la saison) dans un secteur pentu (35 à 40 degrés à vue d’œil) formant un entonnoir (donnant sur le couloir nord) : une glissade y serait fatale : crampons-piolet obligatoires dans ce cas. En l’absence de neige ou en présence, seulement, d’un névé réduit, nul besoin de crampons-piolet, l’on passe facilement au sec sur le bord gauche (en montant) constitué d’un raide éboulis, en se servant (à main gauche en montant, à main droite en descendant) de la paroi rocheuse comme rampe d’appui. Attention cependant, la pente est assez raide.
- La seule nécessité est de savoir s’orienter et lire une carte pour repérer l’itinéraire dans les sections hors sentier, tout comme jauger de la topographie. Si difficulté globale il y a, elle n’est que physique et sportive. Car vus la distance et le dénivelé positif cumulé, une solide condition physique est indispensable, du moins pour la première étape, si l’on ne veut pas se pourrir les trois étapes suivantes et terminer la boucle à l’agonie. Mais pour un coureur à pied ou un marcheur régulier, pas de souci (je l’ai faite plusieurs fois, dans les deux sens, au printemps et à l’été, en partant de La Chappelle-en-Valgaudemar et/ou du Désert-en-Valjouffrey).
- Concernant les trois parties dites rocheuses (Pic Turbat, Brèche de l’Olan, Col Turbat), donc hors sentier, de la boucle empruntant des ressauts rocheux, il s’agit de marche et/ou de petite escalade facile (où l’usage des mains n’est pas forcément requis) parfois dans des pentes assez sévères (nécessitant des cuisses solides), ponctuées d’éboulis suspendus, de gradins, de névés tardifs, et dont on devine le tracé tant celui-ci est évident et jalonné de marques rouges et de cairns (pour le Pic et le Col Turbat), et seulement de cairns pour la Brèche de l’Olan.
- Précision concernant l’ascension en versant nord du Col Turbat : être très ATTENTIF au balisage (vieilles marques çà et là de peinture rouge usée, quelques cairns) et aux traces de passage. La sente qui sillonne emprunte toujours une ligne de faiblesse, rendant le passage le moins exposé possible, car s’égarer dans la pente rocheuse par inattention peut s’avérer périlleux voire dangereux (succession de ressauts rocheux, d’à-pics, de dalles lisses et raides). Par ailleurs, dans la partie haute du col en versant nord, le tracé surplombe des barres rocheuses. Plus haut encore, c’est à dire juste en-dessous du col, l’itinéraire traverse une section terro-rocheuse très délitée propice aux chutes de pierres voire aux éboulements. Des accidents graves s’y sont déjà produits : le dernier en date, le 10 juin 2022, concerne un randonneur mortellement blessé à la suite d’une chute due vraisemblablement à un erreur d’itinéraire en versant nord.
- Évidemment, l’itinéraire est à déconseiller fortement en cas de brouillard et/ou de pluie et/ou de prévisions météo instables. D’autre part, en cas de brouillard, s’égarer à l’aller comme au retour dans l’ascension du Pic Turbat (à partir du Col de Colombes) n’est pas à exclure : le terrain, en effet, sorte de vaste rampe pierreuse inclinée, dans ces conditions y devient "paumatoire". De même, l’ascension versant nord du Col Turbat, empruntant des pentes rocheuses raides et rendues glissantes par l’humidité, une chute y serait fatale, ce d’autant que la partie terminale du tracé bordé par une immense dalle puis sillonnant en terrain délité donne sur des barres rocheuses. En cas d’orage, le Pic Turbat, le Col Turbat et la Brèche de l’Olan, tous trois forcément exposés à la foudre, sont sans possibilité de repli rapide selon où l’on se trouve : ne pas s’y engager. Se renseigner sur les conditions météorologiques est le b.a.-ba d’une randonnée alpine réussie.
- A noter : la descente du Col Turbat en versant sud (donc en direction de Côte Belle et de La Chapelle-en-Valgaudemar) emprunte une première partie terro-herbo-pierreuse suspendue, de type terrain à chamois, puis, plus bas, passe par une étroiture rocheuse exigeant un petit pas de désescalade (du II tout au plus sur l’échelle UIAA).
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN TOP25 3336ET (Les Deux Alpes – Olan -Muzelle)
- Carte IGN Violette au 1 :25000 n°242 (Massif des ecrins – Olan – Muzelle)
- Altitude départ : 1078m (La Chapelle-en-Valgaudemar)
- Altitude maximale : 3028m (Pic Turbat)
- Dénivelé total cumulé : 5400m
- Distance : environ 50km (calculée au curvimètre) - 53km (sur GPX)
- Durée : 4 jours, répartis comme suit (mais pouvant tout à fait être réorganisés selon le souhait et les capacités physiques de chacun) :
Premier jour : (La Chapelle-en-Valgaudemar - Pas de l’Olan - Col de Colombes - Pic Turbat - Lac Lautier) : 15,5km et 2400m de dénivelé positif Possibilité de shunter le Pas de l’Olan, ce qui réduit le dénivelé positif de 400m
Deuxième jour : (Lac Lautier - Col des Clochettes - Col de la Vaurze - Le Désert-en-Valjouffrey - refuge de Font Turbat) : 21,5km et 1550m de dénivelé positif
Troisième jour : (refuge de Font Turbat - Brèche de l’Olan - refuge de Font Turbat) : 6km et 850m de dénivelé positif
Quatrième jour : (refuge de Font Turbat - Col Turbat - La Chapelle-en-Valgaudemar) : 10km et 500m de dénivelé - Matériel nécessaire : piolet/crampons (obligatoires en début de saison, voire à emporter par sécurité si les conditions sont inconnues), casque (éventuellement utile dans le Col Turbat), bâtons de marche, carte et compas, altimètre, vêtements couvrants de haute montagne, casque (facultatif), en cas d’accident : téléphone cellulaire (attention cependant car le réseau ne passe pas partout).
- Présence de troupeaux dans : la Muande Blachonne (alpage en-dessus du refuge des Souffles), les Echarennes (à proximité de la Cabane d’alpage de Serveille dans la descente du Col de la Vaurze), les bas du Vallon de Font Turbat, avec leurs chiens de protections (les fameux patous). Donc passer au large si possible et sans déranger les bêtes.
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Itinéraire
AVANT-PROPROS
Cette boucle comporte trois belles ascensions accessibles au randonneur expérimenté : le Pic Turbat, la Brèche de l’Olan et le Col Turbat, dans un cadre sauvage et grandiose, d’autant que les trois ascensions proposent notamment une vue imprenable sur trois angles différents de la mythique face nord-ouest de l’Olan où des grands noms de l’alpinisme, tels que Lucien Devies et Giusto Gervasutti (pour le sommet central), Jean Couzy et René Desmaison (pour le sommet nord) ont tracé des voies très difficiles et engagées. Vues d’en-bas, ça calme !... Cette face gigantesque a, malheureusement, aussi connu son lot de drames humains : il en est ainsi de l’histoire alpine. Passer au pied de l’Olan ne laisse pas le randonneur indifférent, tant la face nord-ouest, l’arête nord comme le versant sud sont un monument loin des trépidations du monde qui remet l’Homme à sa place. La philosophie ici n’est pas dans les manuels mais bel et bien sur le terrain. Quoique d’altitude plus modeste, il en est de-même pour l’arête nord du Pic Turbat qui ne laisse pas indifférent.
Ces dernières années, le réchauffement climatique a aussi eu - comme pratiquement partout ailleurs dans les Alpes - ses effets impressionnants et dévastateurs. En effet, le 1er septembre 1999 une partie basse de la face nord-ouest de l’Olan s’est effondrée. Un pan de roche s’est écroulé, emportant les huit premières longueurs de l’historique voie Couzy-Desmaison, et impactant sérieusement l’itinéraire d’escalade (dont je ne sais s’il est toujours praticable à l’heure actuelle, du moins dans sa partie basse).
ITINERAIRE GENERAL
ITINÉRAIRE DE LA CHAPELLE-EN-VAGAUDEMAR AU REFUDE DE L’OLAN :
S’agissant de laisser son véhicule durant quatre jours, préférer stationner au parking (aménagé dans une parcelle en contrebas de la route), à droite en sortie de village plutôt que sur le parking au départ du sentier menant au refuge de l’Olan et longeant la route DP480 menant au Gioberney.
Au parking du village, donc, prendre la route D480 en direction du Gioberney. Au bout de 500mètres, on arrive au parking situé au départ immanquable du sentier menant au refuge de l’Olan à l’altitude de 2344m (pancarte). Ce refuge, comme la montée, possède une vue imprenable sur La Chapelle-en-Valgaudemar 1200m plus basse (la nuit, du refuge l’on aperçoit distinctement les lumières du village).
Prendre ce sentier assez raide et en lacets. Au point coté 1730 (marqué sur la carte IGN), on parvient à une bifurcation. Laisser le sentier de gauche (par lequel nous reviendrons) qui longe le Torrent du Clot pour continuer sur celui de droite traversant le Torrent de Combefroide et menant au refuge de l’Olan (pancarte).
ITINÉRAIRE DU REFUGE DE L’OLAN AU PAS DE L’OLAN :
Parvenu à l’altitude 2344m, le sentier se poursuit au nord sans mener au refuge. Si l’on souhaite y aller (pour s’y ravitailler en eau, par exemple) : prendre une sente très légèrement montante qui ramène plein sud sur quelques dizaines de mètres et tombe sur le toit plat (anti-avalanche) du refuge.
Donc, poursuivre sur le sentier dans le Cros des Levats, zone humide (ruissellements, dizaines de rigoles). A ce propos, si l’on y passe durant la nuit, attention le sentier se perd parfois dans les ruissellements et le trouver à la frontale n’est pas chose si facile. Face à soi, plein nord, le sentier traverse cette zone puis s’élève vite, de manière régulière et sans difficulté, en lacets d’abord jusqu’aux Roches Noires puis plein ouest au Pas de l’Olan (2683m).
L’endroit est austère. La montée par le sentier permet d’admirer la Cime du Vallon, la face sud de l’Olan (qui ne se distingue plus au Pas de l’Olan car la vue est obstruée par les contreforts surplombant le haut du sentier et le Pas).
ITINÉRAIRE DU PAS DE L’OLAN AU COL DES COLOMBES :
Du Pas de l’Olan, emprunter une vire rocheuse descendante sans difficulté qui longe la paroi à main droite si l’on est face au vide (c’est ce qu’il faut faire, en se servant de la paroi comme rampe d’appui). Au bout de quelques mètres plus bas, l’on tombe sur le sentier qui zigzague dans la moraine en direction des Ruines puis contourne les Baumes (marquées sur la carte IGN).
Attention : entre ces deux endroits Ruines et Baumes, subsiste à un moment donné, partant sur la droite, une sente qui permettait autrefois de couper et de rejoindre plus bas directement sans le contournement des Baumes le sentier en balcon de Côte Belle. Cette sente est aujourd’hui fermée car elle a été en partie emportée lors d’éboulements dues aux orages et/ou à la fonte des neiges dans de profondes ravines dangereuses et pénibles à traverser. Par conséquent, ne pas céder à la tentation de l’emprunter et rester sur le sentier jusqu’à une intersection (pancarte) : à droite plein ouest c’est la direction à prendre vers Côte Belle, à gauche plein sud l’on rejoint la Cabane du Clot (2077m) à main droite et, plus bas, le sentier qui longe le Torrent du Clot et descend vers La Chapelle-en-Valgaudemar ou bien monte vers le Col des Colombes.
Ce sentier en balcon et en arc de cercle, presque à l’horizontal, surplombant le Vallon du Clot, est magnifique.
Pour information : lorsque l’on aborde le mot « Côte Belle » (marqué sur la carte IGN), approximativement entre le « Côte » et le « Belle » ou peut-être un peu avant, l’on trouve sur sa droite (donc côté haut de pente) un cairn et un début de sente bien marquée (mais se perd peu après) qui, à son amorce, monte légèrement nord-ouest à travers des pelouses : c’est par là que nous reviendrons le 4e jour (accès facile au Col Turbat par des pelouses, des éboulis et un petit pas d’escalade dans une étroiture rocheuse).
Poursuivre sur le sentier principal qui emprunte plus loin une petite vire rocheuse parfois glissante (prudence) qui mène au point coté 2260 (marqué sur la carte IGN) puis part en de courts lacets jusqu’au Col des Colombes (2423m).
ITINÉRAIRE DU COL DES COLOMBES AU PIC TURBAT, ET RETOUR AU COL DES COLOMBES :
Du col, face au lac Lautier (notre futur point de bivouac), prendre à droite donc plein nord, une sente qui, au début, suit une courte crête terro-rocheuse (attention, à-pic versant est). Bien rester sur son fil avant que la sente n’oblique légèrement à gauche et s’écarte de l’à-pic.
Tout au long de l’ascension, bien observer la topographie et les lignes de faiblesse. On y relève des traces de passage. Quelques cairns tout au long de la montée jusqu’au sommet jalonnent l’itinéraire. Quelques vieilles traces peinture rouge usée par les années subsistent également çà et là sur des rochers émergeant, des bombés de roche ou des dalles.
Aborder un premier ressaut facile (enchâssement de rochers dans une section terro-herbeuse) et une succession de raidillons de type terrain à chamois. Des traces de passage y sont parfois visibles. Oh, de toute façon cela passe un peu partout et si l’on est montagnard rien à craindre de se perdre ni de rester bloqué… L’on finit par sortir de la zone de ressauts rocheux et terro-herbeux et d’éboulis pour prendre pied dans une zone à faible déclivité parsemée de blocs, de molaires de roche, de brisures, de pierriers qui se raidit au fur et à mesure que l’on monte, toujours plein nord. Des névés peuvent subsister à cet endroit d’où l’on n’aperçoit pas encore le sommet du Pic Turbat car une antécime en obstrue la vue.
Prendre pied sur une crête arrondie caractéristique faite d’éboulis (vue imprenable sur la vallée du Valgaudemar et le Dévoluy au fond) et poursuivre toujours plein nord en montant vers le sommet. La crête peut être partiellement enneigée selon la saison, l’heure matinale et les conditions de gel rencontrées et nécessiter de chausser les crampons (ce fut mon cas) car une glissade pourrait être dangereuse voire fatale. L’ascension étant facile techniquement parlant ni ne comporte de passages effrayants, l’on peut avoir une fausse impression d’être en sécurité…
La suite de l’ascension est évidente. L’itinéraire se poursuit toujours plein nord. La crête se rétrécissant peu à peu devient une arête rocheuse où prend place le gneiss compact avec ses lichens dans lequel l’on sinue prudemment en s’y agrippant (facile) car de chaque côté ce ne sont que des à-pic, puis s’élève par une courte escalade terminale très facile (à peine du II, tout pour les mains et les pieds) donnant sur la pointe sommitale où tenir à trois est une gageure. Géant. Vertigineux.
Du sommet la vue est à couper le souffle sur le Vallon de Font Turbat avec son refuge de Font Turbat minuscule et, qui se découpe dans le ciel, la gigantesque, verticale et froide paroi nord-ouest de L’Olan.
Le retour au Col des Colombes se fait par le même itinéraire. Attention cependant, en cas d’arrivée de nuages d’altitude 2500-3000m, l’itinéraire retour pourrait s’avérer « paumatoire »…
ITINÉRAIRE DU COL DES COLOMBES AU LAC LAUTIER :
Reparvenu au col, reprendre pied sur le sentier et descendre vers le sympathique Lac Lautier. Là, dans l’herbe grasse, abondent les emplacements bucoliques pour le bivouac. De plus, les sources d’eau ne manquent pas.
ITINÉRAIRE DU LAC LAUTIER AU COL DE LA VAURZE, ET LE DESERT-EN-VALJOUFFREY :
Reprendre le sentier bien marqué en direction du refuge des Souffles, passer le petit Col des Clochettes (2183m). Du refuge des Souffles (possibilité de ravitaillement en eau et aliments de course. Refuge fort fréquenté par les randonneurs et baladeurs du dimanche), emprunter à la première intersection le magnifique sentier en direction du Col de la Vaurze (GR54 - Pancarte).
Au début en sous-bois, le sentier s’élève nonchalamment. Passage de plusieurs ravins et torrents. Le Pic des Souffles dans son gigantesque versant sud dominant le sentier est véritablement impressionnant, majestueux même. Secteur aujourd’hui abandonné des alpinistes car plus à la mode de la grimpe moderne... Arrivé au Ravin de Périnon (souvent enneigé tardivement mais dont la traversée ne pose aucun problème) le sentier s’élève ensuite en lacets dans une pente raide avant que la déclivité de celle-ci ne s’apaise (points de bivouac empierrés).
Enfin, après un zigzag dans une pente herbo-terreuse, atteindre le Col de la Vaurze (2500m). Du schiste à perte de vue : le lieu est lunaire. Sous un ciel gris cela ne donne pas trop envie de s’y attarder (y étant passé plusieurs fois sous des conditions météo différentes, j’ai pu faire la comparaison)...
Descendre son versant opposé, donc nord, dans une pente schisteuse très raide au début, où les cuisses solides sont requises - a fortiori si le sac est chargé. C’est dans ce genre d’endroit, en effet, où l’on peut se flinguer une cheville ou un genoux, surtout si l’on est inattentif et fatigué, emporté par le poids du sac… Le sentier bien tracé mène au Désert-en-Vajouffrey. Là, possibilité de ravitaillement (épicerie, gîte communal neuf et bien aménagé et où l’on fait bonne chère…).
ITINÉRAIRE DU DESERT-EN-VALJOUFFREY AU REFUGE DE FONT TURBAT :
C’est de ce petit hameau charmant et pastoral que l’on s’enfonce dans le profond vallon de Font Turbat. Prendre plein est, par la rue goudronnée centrale du hameau devenant peu après une piste carrossable puis un sentier bien marqué. On ne manquera pas d’observer de loin l’énorme Cascade de la Pisse (où se trouve le départ d’un sentier hyper sauvage devenant plus haut du hors sentier à travers un cirque d’éboulis et montant en direction du Col de la Haute Pisse qui s’escalade en montée - se descend en rappel en descente - et permet de basculer dans le très sauvage et de toute beauté Vallon de La Mariande, le refuge de l’Alpe du Pin et Saint-Christophe-en-Oisans).
Attention : troupeaux au niveau de la Cabane du Pré des Faures (marquée sur la carte IGN), avec ses chiens de protection. Le sentier s’élève doucement (1100m de dénivelé positif étalés sur environ 10km) et, tout à coup, au gré d’un virage apparaît la face nord-ouest de l’Olan ! Un mitraillage photo s’impose de lui-même…
Poursuivre sur le sentier enjambant le lit du torrent (passerelles et gués). Cet endroit du sentier, fait de galets et de terre d’alluvions, sujet aux ravines lors des grosses pluies d’orage est parfois brassé et emporté en partie, sentier néanmoins aussitôt refait et « recairné » par le refuge et les montagnards du coin.
Dans une dernière pente traversant une section herbo-terreuse, l’on parvient au refuge de Font Turbat (la gardienne actuelle est une adorable personne - celle d’avant elle aussi) où l’on fait ripaille et bombance. La tarte au myrtille y est savoureuse, la bière fraîche coule à souhait… Il y a aussi et surtout de la chaleur humaine et de l’humilité en ce haut lieu de l’alpinisme. Avec, en dînant ou au petit-déjeunant, toujours pleine vue sur la face nord-ouest de l’Olan sur laquelle les yeux n’arrêtent pas de s’ébahir.
ITINÉRAIRE DU REFUGE DE FONT TURBAT A LA BRECHE DE L’OLAN (ALLER-RETOUR) :
Au sortir du refuge, la pente nord-est en direction de la Brèche de l’Olan est tout de suite sévère et le sentier (cairns) emprunte une moraine du diable qui casse bien les pattes jusqu’au Lac des Pissoux (inexistant certaines années sèches et dont la dimension tient plutôt de la marre à canards, s’il ne disparaît pas complètement vu le réchauffement climatique en cours). Pour mémoire : du refuge à la Brèche 801m de dénivelé positif sur 2,5km : ça calme !...
Laisser le Lac des Pissoux (2632m) très au large, à main droite, et monter en obliquant en direction de l’est. La marche continue dans un vaste pierrier, parfois partiellement enneigé, selon la saison. Visualiser le caractéristique couloir nord (autrefois, du temps de Gaston Rébuffat, à l’époque où la neige était abondante, son ascension crampon/piolet était possible) et viser à sa gauche une zone rocheuse compacte (sorte de barre rocheuse s’affaissant) et bordée à son pied par un cône montant d’éboulis.
Le passage est à gauche de cette zone rocheuse précitée, elle-même à gauche du couloir nord, où la pente s’affaisse en gradins. Pour y parvenir, prendre la direction de ce cône d’éboulis et le remonter (fort pénible : cuisses solides requises). Des cairns marquent le point de passage (ou d’entrée) pour se hisser par des gradins rocheux et éboulis sur ce ressaut compact. Rien de sorcier mais très physique. Une fois dessus, l’on se trouve dans une zone moins pentue, toujours dans des éboulis et sections terro-pierreuses. Mais en fait ça passe un peu partout, du moment que l’on reste prudent et attentif.
Viser le haut, donc légèrement sud-est, et prendre direction du névé persistant bien visible dégueulant de la Brèche de l’Olan. L’aborder prudemment, d’autant plus s’il couvre toute la surface jusqu’à La Brèche de l’Olan. Chausser les crampons si nécessaire car la pente est rude et une glissade serait l’accident grave à coup sûr. Sinon, selon les années et l’avancée de la saison estivale, le névé se rétracte en largeur (comme en longueur) et l’on peut facilement remonter jusqu’à la Brèche de l’Olan en passant par un éboulis sur la gauche, en se servant de la paroi comme rampe à main gauche (en montant), à main droite (en descendant).
Bel endroit, discret, étroit et sauvage, au caractère résolument alpin, avec une petite vue sur le glacier des Sellettes et la face nord de la Cime du Vallon. Son nom de brèche lui va à ravir.
L’intégralité de la descente se fait par le même endroit.
ITINÉRAIRE DU REFUGE DE FONT TURBAT AU COL TURBAT :
Le départ du sentier pour le Col Turbat est juste en-dessous du parvis du refuge, légèrement descendant dans le Cros de la Vache (suivre le tracé rouge marqué sur la carte IGN), puis remonte progressivement dans le pierrier jusqu’à buter à la base de la paroi en gradins rocheux. Tout au long du parcours, existent de vieilles marques de peinture rouge et des cairns fort utiles. S’y égarer serait vraiment de la malchance ou le résultat d’une sacrée faute d’inattention. S’égarer du tracé équivaut aussi à se mettre en danger vu la verticalité recelant autant de pièges, car si le Col Turbat est accessible au randonneur, encore faut-il que celui-ci ait le pied montagnard exercé.
Le tracé emprunte en effet les lignes de faiblesse de la paroi. Larges fissures, dalles crénelées, arête en escalier, petites vires et gradins, éboulis s’enchaînent sans difficulté. Plus on monte plus la paroi s’écrase et, ma foi, la « terrible » face vue d’en-bas n’est ni plus ni moins qu’une échelle de gneiss sur laquelle il suffit de poser prudemment ses pieds. Toute l’ascension offre un panorama grandiose sur Font Turbat et la face nord-ouest de l’Olan (ne pas se priver de faire des photos, il y a matière à réaliser de jolis clichés). L’on parvient au Col Turbat, sur une arête dentelée au caractère alpin reliant l’Olan au Pic Turbat. Très esthétique.
LA DESCENTE
ITINÉRAIRE DU COL TURBAT A LA CHAPELLE-EN-VALGAUDEMAR :
Le col dans son versant sud donne sur un promontoire terro-herbo-pierreux suspendu, en forme d’entonnoir. C’est par là qu’il faut passer (traces de passage) : de toute façon il n’y en a point d’autre. Évident. S’y engager donc jusqu’à tomber sur un couloir rocheux humide se rétrécissant, sorte d’étroiture rocheuse.
Le désescalader (un pas de II tout au plus) pour prendre pied sur la suite du couloir terreux qui mène rapidement sur les hauts de Côte Belle, tout d’abord vaste pierrier puis pelouse. Viser le centre, plein sud, en prenant pour axe d’orientation le mot « Côte Belle » (marqué sur la carte IGN). Descendre à l’estime (quelques cairns çà et là), avec, à main droite, la longue arête du Pic Turbat, et, à main gauche, un contrefort de l’Olan appelé Les Rognons (marqué sur la carte IGN). L’on parvient très rapidement sur le bout de sente qui rejoint le sentier en balcon traversant le bas de Côte Belle.
Là deux possibilités, quasi identiques :
- Soit prendre à gauche, en direction des Baumes pour rejoindre plus bas la Cabane du Clot et le sentier longeant le Torrent du Clot filant vers La Chapelle en Valgaudemar ;
- Soit prendre à droite, en direction du Col des Colombes pour bifurquer vers le bas au point coté 2260 (sur IGN). L’on traverse une sorte de prairie aux herbes grasses. Plus loin on tombe à une intersection : à gauche le sentier venant du Pas de l’Olan, tout droit l’on file vers La Chapelle-en-Valgaudemar.
INTÉRÊT DU PARCOURS ET COMMENTAIRES
Si le but du parcours est l’ascension facile du fameux Pic Turbat, exiguë et fabuleux belvédère, il n’en demeure pas moins que l’Olan qui le dépasse de deux bonnes têtes lui vole aisément la vedette. Ainsi nous verrons ce sommet mythique (aux deux sommets : nord et central) dans son versant sud depuis le Valgaudemar, puis le redécouvrirons depuis le Vallon de Font Turbat, au gré de la progression, majestueux avec sa face nord-ouest impressionnante : c’est en tout cas l’effet que cela m’a fait dès la première fois et me refait toujours à chaque fois où j’y traîne mes godasses.
Pour en revenir au Pic Turbat, un célèbre guide du Valgaudemar désormais à la retraite (mais aux dernières nouvelles, à 75 ans il montait encore en courant de la Chapelle-en-Valgaudemar au refuge de l’Olan…), m’a dit qu’à l’époque où il était en activité, il emmenait quelquefois des clients faire la traversée inverse : Olan versant sud par la voie Escarra, descente de l’Olan par l’arête nord et remontée en face nord du Pic Turbat par une voie qu’il connaissait. Me penchant sur la plateforme sommitale cairnée du Pic Turbat (large comme trois planches à repasser) et poursuivant un peu sur la crête sommitale dentelée pour mieux observer sans me faire trop de frayeurs, j’ai tenté d’apercevoir une sortie possible : wouah ! c’est époustouflant de verticalité…
Le bivouac au Lac Lautier est une halte bucolique et sympathique, d’autant qu’arrivé-là on en a plein les bottes de ses 2400m de dénivelé positif ! Même de dimension modeste ce lac est, comme toujours près des lacs de montagne, assez beau au coucher comme au lever du jour. Le soir venu, le calme y règne en maître. Et il est plaisant d’y dormir sur les bords, loin de la foule et du brouhaha des refuges pour qui aspire au silence, à la méditation, à l’observation dans la solitude de la Voie lactée…
La montée sur le Col de La Vaurze ne manque pas non plus d’intérêt et le Pic des Souffles le surplombant de ses 3098m est un monument rocheux vraiment impressionnant, une sacrée montagne : massive, dentelée, avec ses successions de tours, de brèche, de lames, de parois raides et d’arêtes trop peu parcourues et, hélas, délaissées par l’alpinisme moderne. Quant aux premiers mètres de descente du Col de La Vaurze dans le schiste vers Le Désert-en-Valjouffrey : ils écrasent les orteils au bout des godasses et font appel à des cuisses solides…
L’ascension de la Brèche de l’Olan donnera une idée de ce qu’est l’approche de la splendide arête nord, somme toute sans difficulté, puisque les deux approches sont identiques, avant de se séparer l’une de l’autre. La Brèche de l’Olan ne manque pas non plus d’attrait : c’est toujours de la randonnée mais ça a un avant-goût d’alpinisme. Prudence toutefois dans la section terminale où subsiste un névé pentu et, je me rabâche, fatal en cas de glissade (ce névé donne plus bas sur le couloir nord). Belle ambiance alpine.
Nota : basculer de l’autre côté, Vallon de La Lavey, et traverser à l’oblique (en suivant le tracé bleu sur la carte IGN) le glacier des Sellettes (quasiment plat à cet endroit) pour rejoindre le sentier cairné dans la moraine puis les alpages menant au refuge de La Lavey est une rallonge également possible (je l’ai faite deux fois en solitaire, fin août et début septembre 1991 alors que le glacier était sec et les dangers visibles : je n’y ai pas vu à l’époque de crevasses. Mais bon, un glacier bouge et reste potentiellement piégeux… donc prudence, a fortiori si l’on y va seul). Dans le cas d’un glacier enneigé, même partiellement, s’agissant de le traverser, a fortiori s’il n’est donc totalement pas sec, le faire encordé à deux est toujours préférable. Donc prévoir baudrier, piolet/crampons, broche à glace, et corde de 20m ou 30m de rando glaciaire en section 8mm (cela suffit). La portion de glacier à traverser sur un petit kilomètre est rapide et se déroule sur une surface quasiment plate. Quant au fond de vallée de La Lavey, c’est ici un lieu très sauvage où l’on ne rencontre personne. Solitude garantie.
En 2022, soit 31 ans plus tard (par rapport à la première fois où j’y suis allé), monter jusqu’à la Brèche de l’Olan jeter un coup d’œil est toujours possible. En revanche, basculer dans le Vallon de la Lavey pose désormais problème. En raison du changement des conditions en haute montagne, notamment dues au réchauffement climatique, le passage de la Brèche de l’Olan vers le Vallon de la Lavey (et inversement) n’est plus aussi facilement praticable. En effet, la rampe de neige obstruant tel un bouchon jusqu’à ces dernières années la Brèche de l’Olan depuis le glacier des Sellettes et permettant donc un passage facilité d’un vallon à l’autre a totalement disparu l’été. C’est maintenant devenu un étroit couloir terro-pierreux assez raide (pas très haut certes mais suffisamment casse-gueule : à vue de nez 8 à 10m) et délicat à désescalader et/ou escalader (prudence et casque conseillés).
L’aller-retour refuge de Font Turbat – refuge de La Lavey par la Brèche de l’Olan est néanmoins réalisable et peut être rajouté à la boucle ici décrite dans ce topo (1 jour de plus sera nécessaire, avec une nuit au charmant petit refuge de La Lavey où une renarde non apprivoisée, mais plus ou moins docile, venait jadis rendre visite à la gardienne pour améliorer son ordinaire).
Passer deux nuitées dans le refuge de Font Turbat a le mérite de mieux faire profiter le randonneur de la majesté du lieu, de s’en imbiber. Et puis ce refuge mérite le détour, ne serait-ce que pour s’immerger dans ce fond de vallon reculé et son refuge où la gardienne cultive gentillesse et serviabilité.
Et enfin, l’ascension du Col Turbat est très stimulante, un bon moment pour clôturer cette boucle sur une touche aérienne. Pour la petite histoire, la toute première fois - il y a longtemps déjà - où j’ai voulu gravir ce col (dans son versant nord, donc depuis le refuge de Font Turbat), j’ai renoncé au pied. En effet, c’était bien trop tôt en saison et quand je me suis retrouvé face au col avec sa partie médiane et supérieure intégralement enneigée surplombant une barre rocheuse, je me suis déballonné, d’autant plus que je ne connaissais pas l’itinéraire. Parfois, il faut savoir renoncer plutôt que de s’exposer inutilement au danger...
Vu d’en bas, le Col Turbat est un mur de plus de 400m de haut, vertical et apparemment déversant (illusion d’optique ?), qui semble inaccessible. Il n’en est rien. Une sente marquée (traces de passage, vieilles traces de peinture rouge et cairns) emprunte une ligne de faiblesse et serpente en procurant de belles sensations alpines. Toutefois, l’ascension de ce col requiert de rester prudent et attentif jusqu’à son sommet : des accidents s’y sont déjà malheureusement produits. La plupart des alpinistes faisant l’ascension de l’Olan par sa face nord-ouest ou en traversée l’empruntent d’ailleurs pour passer rapidement de Valgaudemar en Valjouffrey, et inversement. Photos à faire.
Pour conclure, cette boucle peut tout aussi bien se réaliser depuis Le Désert-en-Valjouffrey, comme elle peut aussi se faire en sens inverse de celui indiqué dans ce topo. Par ailleurs, l’ascension du Pas de l’Olan et de la Brèche de l’Olan est facultative.
Rien d’effrayant ni de compliqué dans cette randonnée sportive mais plutôt exaltant, car le tout se fait dans une ambiance digne de ce cadre sauvage de haute montagne et historique de l’alpinisme. On en ressort vraiment très satisfait.
Auteur : Thierry GARCIN
Avis et commentaires
Bonjour M. LAPAILLE,
Effectivement, gravir le Pic Turbat en partant de La Chapelle-en-Valgaudemar, que ce soit directement ou en passant par le Pas de l’Olan (ce qui rajoute du dénivelé), est un exercice qui demande une excellente condition physique : ce qui est mon cas (quoique, hélas, je sois sur la voie du déclin… vieilles tendinites qui se réveillent, rhumatismes en séries, etc.), ayant exercé par le passé une profession très physique faisant appel aux qualités sportives et pratiquée le plus souvent dans des conditions extrêmes. Depuis 2012 à la retraite, je continue quasiment chaque jour de l’année à m’entretenir physiquement, certes pas au même niveau d’excellence que lorsque j’étais en activité. Mais bon, le foncier de mes jeunes années d’entrainement est là qui perdure.
A ce titre, et je le reconnais bien volontiers, ce d’autant que le modérateur de Altituderando me l’a déjà fait une fois remarquer pour l’un de mes topos en ligne que je me suis empressé de corriger, j’ai un peu tendance à sous-évaluer la difficulté de mes sorties alpestres. Je vais tenir compte de vos remarques et veiller à cela désormais, de sorte de ne pas induire en erreur un randonneur intéressé par un de mes topos mais qui n’aurait pas forcément la même condition physique que moi, ni le même niveau d’expérience alpine. Quant à l’aspect dangerosité, je pense juger le danger le plus objectivement possible. Quoiqu’en la matière, juger le danger est toujours un peu présomptueux car l’impondérable guette parfois le randonneur comme l’alpiniste le plus confirmé. Personnellement, comme je randonne toujours en solitaire et ce depuis des années, je veille en permanence au danger car je n’ai pas le droit m’envoyer en l’air ni même de me blesser : les conséquences peuvent être lourdes et immédiates.
L’ascension versant nord du Col Turbat comme la descente versant sud (donc vers La Chapelle-en-Valgaudemar), là aussi, n’est pas une petite rando pour débutant, a fortiori si l’on craint le vertige et si l’on ne maîtrise pas trop la topographie. Hors sentier, l’observation est en effet primordiale ! C’est un col hors sentier assez sérieux qui requiert attention et condition physique. Oh s’y perdre me paraît guère probable, quoique je ne m’y engagerais en aucun cas par mauvais temps ou brouillard (d’ailleurs, une année il était entièrement en neige et j’ai renoncé au pied à son ascension, d’autant que les pentes terminales donnent sur des barres rocheuses : une erreur de "cramponnage" et une glissade et c’est le grand vol pour l’au-delà…). Versant sud, la descente, certes, se fait dans une sorte d’éboulis terro-herbo-pierreux suspendu de type terrain à chamois puis nécessite, dans l’étroiture rocheuse, un petit pas de désescalade désagréable mais néanmoins facile (du II tout au plus sur l’échelle UIAA). Là encore, facilité n’est jamais synonyme d’absence de danger (l’on peut toujours glisser ou lâcher prise…) et la prudence s’impose systématiquement : règle intangible en montagne, d’autant plus avec le réchauffement climatique produisant chutes de pierres, fragilisation du rocher, parfois effondrements, éboulements, glissements de terrain. Bref, toute la panoplie due à l’érosion.
Cordialement,
Thierry, dit « le Chamois déclinant »
Merci pour ce topo qui m’a énormément inspiré ce weekend 🙂
J’ai quelques commentaires :
- La 1ère journée avec le Pic Turbat présente un volume assez conséquent. Apres près de 1700d+, s’assurer d’avoir la force et le courage de le faire, ce qui n’a pas été mon cas :(
- Je comprends le pourquoi du bivouac au Lac Lautier, le refuge du Souffles n’est pas le top. A contrario, le refuge de Font Turbat, au top 🙂
- Je nuancerais l’aspect "sans difficulté ni danger" du Col Turbat. L’accès au col est assez aérien, la faute y est interdite sur une bonne partie du chemin. Il est primordiale de très régulièrement lever la tête pour bien repérer les traces rouges, j’ai dû les cherches à plusieurs endroit afin d’éviter les fausses routes. Sur l’ascension, je n’ai pas vue de cairn qui m’aurait été bien utile à certain moment.
- La descente du col commence par un petit "merdier", suivi d’un autre un peu plus bas avant de mettre le pied sur le pierrier. Là aussi, comme sur la monté, la faute y est interdite.
- Autant à la monté qu’à la descente, les prises pour les mains et les pieds sont intuitives et rassurantes.
- (Brèche de l’Olan non faite)
Encore un splendide tour dans le massif et une façon originale de gravir le Turbat. Merci pour le topo très inspirant, j’y collerai à coup sûr une sortie !
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