Tour de l’Aiguille de Morges par le col de Morges et le col de Vallonpierre

Le col de Morges

• Cet itinéraire est également décrit dans le topo : Crête des Pales (2804m) par la cabane du Pré de l’Ours. par Michel

À la pancarte au bord de la route, suivre la direction de Navette et du Chapeau en descendant dans le hameau du Rif du Sap. Couper rapidement le GR 54 en gardant le cap sur la même direction et continuer à descendre entre les dernières maisons, puis vers la passerelle franchissant la Séveraisse.

Traverser un champ puis une nouvelle passerelle. Le sentier s’élève en forêt à l’aide de nombreux lacets. Au point coté 1688m, sortir hors des bois sur l’alpage du Pré de l’Ours. À la cabane homonyme, laisser la direction de la cabane de la Lavine et poursuivre quasi tout droit. Atteindre un replat dévoilant en partie le cirque du Verney Blanc et la suite de l’itinéraire vers le Chapeau.

Remonter le long d’une croupe avant de basculer (à partir du point coté 2070m) dans le grand cirque marneux et raviné. Le sentier se fait plus ténu et peut se mélanger à d’autres drailles de moutons. Cette traversée comporte quelques passages délités parfois exposés.

Après avoir franchit un ultime torrent, déboucher sur l’alpage de Bruyère Blanche. Ici la sente se fait discrète mais l’itinéraire demeure évident : rejoindre le collet entre le Pic de l’Ours et le Chapeau. Gagner ce dernier pour profiter d’un panorama sensationnel en plein cœur du Valgaudemar, et repérer la suite de la montée à la crête de Pales.

Parcourir le fil de la crête du Grand Serre. Des sections larges et herbeuses striées de nombreuses sentes de moutons sont entrecoupées de ressauts en terrain essentiellement marneux et détritiques plus raides parfois exposés.

Le dernier raidillon d’une centaine de mètres de dénivelé est vivement déclive. Les marnes n’offrant que peu d’accroche, la vigilance est de mise pour ne pas glisser. Gagner enfin le sommet de la crête de Pales. Le col de Morges se situe au sud de ce dernier.

Le col de Vallonpierre

À nouveau par des pentes marneuses, cette fois-ci moins raides, rejoindre les pelouses du vallon Long. Durant cette descente, bien repérer la sente de traversée vers le vallon Plat. D’en haut, la vue en est quelque peu effrayante !

On peut descendre sans difficultés majeures en rive gauche ou droite du torrent principal. Une fois rejoint le replat de rencontre avec l’entrée du val Haut, remonter en face par la sente permettant de s’engager dans la traversée vers le vallon Plat. Celle-ci se déroule dans un versant abrupt, délité et exposé.

Déboucher au niveau de la cabane du replat du Mourre de Clausis. Par un dernier travers, pénétrer dans la grande étendue du vallon Plat. Traverser l’alpage plein nord-est afin de recouper le GR 54 que l’on suivra dans le sens de la montée en direction du col de Vallonpierre.

Retour par le refuge de Vallonpierre et le GR 54

Descendre par le versant Valgaudemar dominé par l’imposant Sirac. Rejoindre le refuge de Vallonpierre, puis rester intégralement sur le GR 54 descendant en grands lacets confortables pour gagner le fond du haut vallon de la Séveraisse. Ne reste que 5 km de sentier pour retourner au Rif du Sap.

Variante par le refuge de Chabournéou et la cabane du Pis

Du refuge de Vallonpierre, prendre en direction du refuge de Chabournéou pour emprunter un sentier balcon comportant quelques sections rocheuses équipés de câbles. On traverse ainsi l’impressionnant cirque des Rayes.

Du refuge de Chabournéou, on pourra bien sûr couper court à la suite du sentier balcon en descendant directement dans le haut vallon de la Séveraisse. Une traversée par sa rive droite ramènera au GR 54.

Pour la suite des balcons, monter au-dessus du refuge de Chabournéou, passer une cabane et rejoindre le fond du vallon au lieu-dit les Roux. Traverser le torrent à l’aide d’une passerelle. Poursuivre par les Jassines et Baume Rousse.

La traversée à gué du torrent de la Baumette peut s’avérer délicate en fonction du débit car il n’y a plus de passerelle en place.

Après la cabane du Pis, laisser le sentier de montée au plateau de Tirière afin de poursuivre la descente. Retrouver plus bas le GR 54 de retour.

Pour l’anecdote

C’est un tour que j’avais envisagé initialement sur deux jours avec un bivouac dans le val Haut afin de réaliser par la même occasion l’ascension de l’Aiguille de Morges. Mais après un été de travail de longue haleine, la caisse n’était pas vraiment au rendez-vous ! J’ai révisé alors ce projet en trois jours, histoire de profiter et d’infuser la beauté des lieux. Parti en début d’après-midi, chargé pour trois jours de marche, je suis d’abord monté au Chapeau pour y planter ma tente pour une première nuit.

Le spectacle de fin de soirée fut mémorable... Jeux de brumes et de couleurs, mer de nuages se formant au crépuscule dans le fond de vallée, montant même jusqu’à ma hauteur... Le stratus demeurait toujours à l’aube. Je n’ai pas loupé le traditionnel café en attendant le lever de soleil... On fait durer le plaisir !

La suite de l’aventure, je la connaissais déjà un peu par topo interposé, celui de Michel, mais la découverte du terrain a été plutôt surprenante et physique dans l’ultime raidillon vers la crête de Pales, surtout chargé comme un mulet !

L’inconnu, c’était la descente par le vallon Long. Je me doutais bien que cela allait passer par l’étude de la carte et du terrain. Et ça l’a fait ! La vue en pleine face de la traversée vers le vallon Plat a fait monter un peu la pression ! Que c’est intimidant de loin ! Le versant est bien abrupt ! Bref, c’était pour moi le passage clé, et tout s’est bien déroulé !

La suite... Une fois rejoint le GR, c’est comme rejoindre l’autoroute après une piste sinueuse et cahoteuse : ça roule bien ! Arrivé assez tôt au refuge de Vallonpierre, je me suis empressé de prendre une bonne mousse accompagné d’une délicieuse part de tarte aux myrtilles, le cul dans une chaise longue au bord du lac face au colossal Sirac !

J’avais prévu de dormir dans les environs du refuge, puis de boucler le lendemain par les sentiers balcons. Mais après deux heures de bronzette entrecoupée de passages nuageux, je me suis remis finalement en marche vers le refuge de Chabournéou. Quel sentier ! Celui traversant le grand cirque glaciaire des Rayes !
Le refuge est perché sur un promontoire dans un versant raide, ce n’est pas là que je vais camper ! Le balcon des Jassines me tentait bien, mais je commençais en avoir ma claque d’avancer ! Je suis allé voir au-dessus du refuge, et j’ai trouvé un endroit parfait pour bivouaquer derrière un gros rocher (au lieu-dit les Roux).

Étant donné l’exposition du versant, je savais que j’allais prendre le soleil tard dans la matinée. Qu’importe, j’ai replié la tente humide et repris la marche aux aurores, aux heures silencieuses de la journée, aux heures où on aura le plus de chance d’observer la faune sauvage locale... Je n’ai retrouvé le soleil qu’après la cabane du Pis ! Après les derniers lacets et le retour par le GR, je m’offre une dernière pause à l’ombre d’un arbre, dans l’alignement du haut vallon de la Séveraisse dominé par le Sirac. Ce massif des Écrins pourtant proche de mon cher Dévoluy me dépayse totalement ! C’est un massif de géant, les vallées y sont plus profondes, les versant plus abrupts, les sommets sont gigantesques, je n’en gravirai peut-être pas la plupart, mais je reviendrai les contempler par de nouveaux itinéraires comme celui-ci ! À la prochaine...