Tête de Vachères (2402m) par la face Nord-Ouest

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
1300m
Durée :
1 jour

Cette ascension est l'une des plus impressionnantes du massif. Elle s'adresse à des randonneurs du vertige qui ont déjà un vécu solide d'itinéraires improbables, exposés et engagés du Dévoluy. Ce n'est pas de l'alpinisme classique ici, où l'on s'assure avec corde et matos, mais une des aventures qui repoussent les limites d'une marche libre en terrain sauvage. Cette pureté malgré sa dangerosité donne son charme unique et préservé au Dévoluy. Ceux qui s'attaquent à cette face doivent venir en état de conscience, avec confiance et expérience. – Auteur :

Accès

De Grenoble ou Veynes, prendre en direction du col de la Croix-Haute. Dans le village de Lus-la-Croix-Haute, suivre jusqu’à la station de la Jarjatte, remonter la petite route qui parcourt le domaine skiable et s’arrêter au terminus, au parking (1270m).

Précisions sur la difficulté

Face Nord-Ouest de Vachères

Le verrou inférieur :

  • Vire d’accès parfois délitée et tout du long exposée. Sensation du vide palpable.
  • Raide escalier dévoluard pour atteindre le passage clé.
  • Le passage clé est un dévers de 15m que l’on traverse sur une strate moins large qu’un pied est long, face à la paroi. Il est possible, à son départ sur une petite plateforme, de désescalader (pour ceux qui sont vraiment à l’aise avec cette pratique) les très raides pentes pour rejoindre le creux du couloir puis le remonter. Dans les deux cas, glissade ou faux pas interdits.
  • Rampe de sortie facile et pas exposée avant sa vire de sortie (elle au bord du vide).

La remontée de la face :

  • L’orientation est le point le plus important du reste de l’ascension. Une bonne lecture des topos est primordiale.
  • Pentes parfois très raides où on peut s’aider d’un piolet pour progresser.
  • Plusieurs gradins redressés et ressauts ludiques dans la deuxième remontée après la traversée à gauche ainsi que dans le final proche du sommet.
  • Un dévers en pentes herbeuses raides et exposées sur une courte longueur pour rejoindre le haut du couloir central.

Retour par la crête de Vachères

  • On évolue sur une crête aérienne souvent exposée des deux côtés.
  • Quelques ressauts à monter ou descendre mais sur de bonnes marches confortables. Le premier pour quitter le sommet est le seul qui soit un peu plus délicat.
  • Au niveau de la Tour Détachée, l’obstacle d’un petit mur et de sa fine sortie (qui en fait forment un arche-fenêtre) sont délicats à franchir et il est conseillé de le contourner sans difficultés en suivant une trace par le bas, dans le versant sud.
  • Au col 2293m, il faut dévaler un pierrier pour perdre environ 450m de dénivelé et atteindre le vallon des Aiguilles d’où il n’y a plus qu’à suivre le GR.94, à l’ouest, jusqu’au parking.

Attendre de bonnes conditions pour s’y aventurer : que les névés barrant l’itinéraire aient suffisamment fondu (la face est accessible à partir de la fin juin), pas beaucoup de vent c’est mieux, pluie et brouillard sont à proscrire.
Terrain exposé aux chutes de pierres ; casque obligatoire.

Le tracé sur fond de carte ci-dessous est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : IGN TOP 25 3237 OT Dévoluy - Obiou - Pic de Bure
  • Altitude minimale : 1270 m
  • Altitude maximale : 2402 m
  • Distance : environ 9 km
  • Horaires : comptez 7 h de marche.
  • Balisage : rouge et blanc sur le GR.94, quelques cairns utiles dans la face nord-ouest.
Voir la carte en plus grand

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Itinéraire

Introduction

L’ascension de la face nord-ouest de Vachères, en conditions estivales, a été publiée par Pascal Sombardier sur son blog bien en vogue chez les montagnards à la recherche d’itinéraires insolites et spectaculaires hors des sentiers battus. Cet itinéraire fait partie de ses publications les plus engagées et il ne l’a mis en ligne qu’après hésitations. C’est pourquoi, je vous invite déjà à bien consulter la page en question. Vous y trouverez une belle photo avec le tracé.

Je ne vais pas me cacher, des hésitations, j’en ai eu aussi car le passage clé, ici, est la définition même de l’expression "faux pas interdit". Le passage n’est pas d’une difficulté technique trop élevée mais ne correspond à aucun standard de sécurité. Le passage en question est en premier lieu très impressionnant par sa raideur et son exposition. Les photos ne rendent pas justice au choc de sa découverte au dernier moment, sur une fine plateforme. Il peut facilement tétaniser un aventurier même aguerri. Dans ce cas, il faudra redescendre l’escalier d’accès doucement, avec vigilance et concentration. Si on se lance dans le dévers, c’est avec les nerfs solides, confiance et sans trembler.

En fait, sans ces quelques 15m à traverser au-dessus d’un raide couloir, d’un mur, d’une vire et d’une barre rocheuse, l’exploration de cette face nord-ouest serait presque un bel amusement à grande échelle pour les randonneurs habitués au tout terrain pentu, bien sûr. C’est ce qui défini le mieux pour moi le passage clé de ce topo : la face est super, ça passe bien, dommage il y a 15m qui rendent le truc dangereux, bon bah on franchit quand même. J’avais bien vu qu’il y avait aussi une option proposée pour franchir en désescaladant, sous le dévers, de très raides gradins herbeux pour atteindre le fond du couloir puis le remonter. Seuls ceux très habitués à cette pratique peuvent se permettre ce choix car la glissade est aussi interdite que le dévissage sur les strates au-dessus. C’est pour ceux qui ont l’habitude d’aller chercher des points de relais un peu osés en contrebas pour faire un rappel !

Faut-il alors équiper ce passage ou ne pas le publier ? Il y a les pour, les contre et les normands ! Ces derniers sont ceux qui disent qu’ils ne le souhaitent pas forcément mais qu’après tout, on met bien des points d’assurage pour passer une corde à d’autres endroits aussi sauvages (Couravou, vire haute du Ranc Traversier etc, etc...). Pour ma part, je n’ai pas les compétences d’équiper quoi que ce soit, ni n’en aurais, je crois, la volonté dans ce cas là. Si vous équipez un passage sauvage comme celui-ci, il y aura de toute façon toujours quelqu’un d’autre pour aller dénicher un itinéraire vierge ailleurs. Parfois sur une vire, on trouve des points artificiels pour faire une main courante car la progression se base sur l’équilibre et le manque d’accroche pour les mains se fait sentir. Dans le passage clé de cette nord-ouest de Vachères, on peut s’en tenir à la règle des trois prises : toujours une main et deux pieds en prises ou deux mains et un pied en prises. Cela reste engagé.

Comme le dit très bien Pascal Sombardier, cet itinéraire se transmet d’abord entre initiés. Les randonneurs qui se lancent dans ces parcours, où aucun matériel pour s’assurer n’est requis (face sud-est du Pic de Bure, vallon du Rochier, nord-ouest de l’Obiou etc..) autre qu’un casque sur la tête, savent ce qu’ils font. On fait, de notre côté, tout notre possible pour publier des topos de montagne explicites et suffisamment précis concernant les obstacles à rencontrer et leurs niveaux de difficulté.

Cette Tête de Vachères est une merveille de sauvagerie ; toutes ses faces d’accès sont difficiles mais une seule est réellement inaccessible aux piétons, sa grande muraille triangulaire côté Jarjatte. Ce fut toujours aussi exaltant d’atteindre de nouveau sa cime. Pour cette ascension, j’avais envisagé de suivre un autre couloir plus à droite de l’itinéraire proposé par Pascal Sombardier. Et je crois qu’’il y a bien des variantes possibles. Mais quand j’en ai eu terminé avec le verrou inférieur, j’étais tellement calmé, j’étais seul, alors j’ai décidé de suivre l’itinéraire connu et ce fut que du plaisir.

Approche

Du parking, prendre le GR.94 en direction du col des Aiguilles (options aussi en longeant les remontées mécaniques ou en remontant les prés). Lorsque l’on recoupe une large piste perpendiculaire, la suivre à gauche pendant environ 400m en distance, alors qu’elle se transforme en large chemin.

À une intersection, on trouve le sentier balisé jaune-vert qui va en direction de la Fontaine de Mougious. Rapidement, prendre un sentier ascendant sur la droite qui va s’élever parfois rudement dans le bois. À une fourche, prendre encore à droite.

On débouche à découvert, dans les prés des Parjis Clos. Suivre la trace qui serpente et va finir à droite de la bosse bien visible et cotée 1823m.

On a vue, un peu de profil, sur notre face d’ascension de la Tête de Vachères, alors que l’on arrive dans l’alpage du même nom.

Repérer le sentier qui va longer en pentes régulières ascendantes et traverser tout le haut de l’alpage, sous le grand pierrier, en direction du Pas la Cavale (sur la carte).

Au bout de ce sentier, au bord de la barre de Mougious, on trouve un cairn. La faiblesse de cette face nord-ouest que j’appelle le verrou inférieur, se trouve juste au-dessus.

Alternative : j’étais parti pour rejoindre la face d’ascension par le pas des Parjis Clos mais à cause d’une improvisation précipitée dans la forêt, je me suis retrouvé trop bas. Je mentionne cette option, tracée en jaune sur la carte, car elle me semble être très naturelle pour rejoindre la face nord-ouest de Vachères. C’est une approche tout terrain avec des franchissements exposés donc je vous laisse consulter ce lien, si cela vous intéresse.

Le verrou inférieur de la face nord-ouest

Au cairn, monter droit en suivant la trace jusqu’au pied des falaises et le départ de la vire bien visible qui fait une traversée de droite à gauche.

Cette vire herbeuse et tranquille au début devient plus délitée et délicate au milieu. Ce n’est pas dur techniquement mais le faux pas est déjà interdit sur toute la longueur. Il faut la suivre jusqu’au bout, de nouveau plus herbeux, au bord d’un vide impressionnant sur le vallon de Mougious, presque sous la falaise de la Tour Détachée.

Remonter un escalier dévoluard plus ou moins raide selon où on passe jusque sous la paroi. Suivre à droite, le long de la paroi, les très courts gradins pour déboucher, dans un tournant spectaculaire, sur une mini plateforme.

Le dévers se présente à notre gauche, assemblage très raide de lignes de strates fines, moins larges qu’un pied est long. C’est le passage clé du topo.

La meilleure strate semble être celle qui se trouve déjà au niveau de la plateforme sur laquelle on se trouve. La technique consiste à évoluer face à la paroi en se tenant aussi bien avec nos mains.

Cette traversée est en deux parties d’environ 7-8m. La première est la plus engagée. J’y ai trouvé une roche branlante, prête à partir, vers le début, donc vérifiez vos prises. Pour la fin de ce dévers, on remonte naturellement et sans difficultés d’une ou deux strates pour atteindre le couloir où se trouve encore un petit névé en début de saison.

En face, on monte une courte rampe facile puis on en termine avec le verrou inférieur par une petite vire sur la droite.

Pour l’option désescalade du passage clé, lire la description des difficultés, l’introduction ou les commentaires laissés sur les autres publications.

La remontée de la face nord-ouest

Cette face commence à partir de la Tour Détachée jusqu’à l’arête côté Rang Coupé. Son couloir central est aussi au centre de notre parcours car on va d’abord le contourner par la gauche puis le traverser en haut et finir juste au-dessus.

À la sortie du verrou inférieur, monter tout droit dans les raides pentes herbeuses en tirant vers la gauche en haut de celles-ci. On se trouve alors sous le couloir central de la face, d’aspect plus minéral.

Repérer la traversée facile à effectuer sur la gauche, au-dessus du ravin inférieur du couloir, pour rejoindre une bonne rampe herbeuse en face.

En haut de cette rampe, continuer dans l’herbe vers les parois en tirant sur la gauche pour entrer dans un large couloir. On trouve ici un cairn rassurant.

Remonter ce large couloir en restant sur sa droite. On enchaine les gradins relevés pas durs et on louvoie entre des petits ressauts.

En amont du couloir, on va entamer maintenant une traversée sur la droite pour rejoindre le couloir central dans sa partie haute. Repérer un cairn, bien placé sur une verte corniche que l’on rejoint après une courte remontée d’un fin pierrier.

On domine le couloir central. Au-dessus de la corniche, monter d’abord quelques gradins mais pas jusqu’en haut.

À mi-chemin des gradins, il faut entamer une traversée herbeuse en dévers sur la droite pour gagner le haut du couloir central où on trouve aussi un névé en forme de cœur, en début de saison. Ce court dévers est exposé sur le couloir pendant quelques mètres. C’est le seul passage un peu délicat de la remontée de la face.

On traverse le pierrier du couloir central pour entamer le final minéral de l’ascension. On va d’abord effectuer une diagonale ascendante sur la droite en direction du sommet bien visible. Après le couloir central, cette diagonale commence par des gradins vers une petite brèche esthétique pour continuer plus débonnaire vers un petit ressaut en II à franchir.

On débouche sous la paroi sommitale et un beau couloir se trouve sur notre droite, en dessous de nous. Ne pas chercher à grimper le mur sommital tout droit... car la sortie se trouve à gauche dans une bonne brèche bien marquée. Ne pas atteindre cette brèche en prenant la ligne haute sous la paroi mais celle juste en dessous, plus confortable.

On arrive sur la crête de Vachères, à deux courts ressauts et quelques mètres du sommet sur notre droite que l’on rejoint sur le fil !

Retour par la crête de Vachères et le col des Aiguilles

Le retour s’effectue à même la crête de Vachères, direction nord-est, que l’on suit jusqu’au col 2293m, sous le sommet 2378m de la Rama. On enchaine les petits et moyens ressauts aériens sur le fil de la crête. Ce n’est pas difficile mais restez vigilant car c’est souvent exposé des deux côtés. Le seul obstacle réel de cette crête, au niveau de la Tour Détachée, se contourne par une trace en contrebas, dans le versant sud.

Je vous mets le lien de ce topo pour plus de précisions concernant cette crête : Tête de Vachères (2402m) et la Rama (2378m)

Du col 2293m, dévaler en versant sud le pierrier en pente raide qui se désaccentue peu à peu pour rejoindre le vallon des Aiguilles.

Dans le vallon, prendre le GR.94 plein ouest, en direction du col des Aiguilles puis le garder dans toute la descente (pour un peu plus de 700m en dénivelé négatif) versant Jarjatte, jusqu’au parking.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 30 juin 2021

Crédits : Pascal Sombardier, Dyn's, Laurent Jacquet, Pierre Baldensperger, claire et Yougs.

Dernière modification : 17 février 2022

5 membres ont cette randonnée en favori !

Auteur :

Avis et commentaires

Mathieu

Bah c’est vrai que j’ai un bon feeling avec mes chaussures de trail , mais il est vrai aussi que sur herbe j’ ai toujours 1 piolet à la main par prudence .

Au final je pense que je vais suivre ton conseil et prendre les rigides .

Merci encore pour tes retours !

Après tes chaussures de trail ont peut-être aussi de très bonnes semelles mais pour la technicité dans des faces raides et rocheuses comme ça, je préfère plus rigide.

Ah ok lol ! Pas de soucis, j’aurais peut-être dû piger aussi. Bah je conseillerais quand même des chaussures pour randonneurs expérimentés, avec semelles de bonne qualité. Perso, j’étais très taille basse avant et à force de faire ce genre de parcours, je suis repassé à des tailles hautes renforcées avec pare-pierres. Au-delà du passage clé, la vire d’accès est glissante, le devers du haut est court mais expo dans de l’herbe et le pierrier de descente long. Donc moi je ne ferrais pas ça en chaussures de trail.

Mathieu

Bon mon message à été coupé en 2 ....

Je disais , j’ ai des "grosses" plus rigides , est-ce mieux avec ?

Merci pour le lien !

Mathieu

Ah autant pour moi je m’ excuse ,

En fait je demandais si ça passait en chaussures de trail , je ne compte pas courir dans ce genre de passage , du tout

Voilà un lien vers une photo du passage clé, vu un peu en dessous de la ligne au niveau de la mini plateforme car le randonneur a choisi de désescalader (engagé) un peu pour trouver une ligne plus à son aise pour traverser (une partie de la ligne sans désescalade est en haut à gauche de la photo où on devine une belle strate). Attention au hors cadre de la photo car en dessous c’est donc aussi très raide et ça file vite vers un mur. Dévissage interdit.

Il parle d’un second escalier mais je ne qualifierais pas ce passage d’escalier. Plus d’un dévers très raide sur des strates fines.

bivouak.net/photos/photo-...

Salut Mathieu,

Bravo pour la nord-ouest de l’Obiou, un des itinéraires les plus difficiles du Dévoluy.
La nord-ouest de Vachères en fait partie aussi, un ton en dessous peut-être sur l’ensemble mais le passage clé est une portion d’alpinisme sur une dizaine de mètres, très engagée.

Je mentionne bien que l’on évolue face à la paroi, les mains accrochées aux rochers et les pieds sur une strate plus fine qu’un pied est long ! Dessous c’est bien plus raides encore que les photos ne le suggèrent peut-être à ta vue de celles-ci. Donc non pour la question.

Déjà, je ne conseille vraiment pas de courrir sur la vire d’accès delitee.

Après je conçois qu’un trailer habitué aux terrains les plus sauvages puisse enchaîner la crête de retour très vite mais pas la face d’ascension en elle-même, c’est de l’alpinisme sans points d’assurages !
++

Mathieu

Salut bibox et bravo pour cette belle grimpette , j’ai récemment fait la NO de l’ obiou et ce type d’ itinéraire m’ intéresse .

Ma question est : cela passe-t-il en trail dans le passage clé ?

Merci.

Bah c’est plutôt rigolo d’avoir eu la même idée ! C’était donc la même comparaison que j’avais utilisée pour la description du passage clé, dans le premier jet du topo, avant de la supprimer pour la raison évoquée dans mon commentaire précédent !!!
Oui le sac, on s’en passerait dans cette longueur en fonction du poids et donc de la quantité d’eau qu’il reste à ce moment dedans. Mais il y a de quoi largement se tenir avec les mains bien qu’il faille bien vérifier ses prises. Erreur interdite tout de même...

Euh non, je n’avais pas lu cela avant ! C’est juste la première idée qui m’est venue en imaginant la traversée au vu des photos, en éprouvant un peu la même sensation que j’avais en regardant ces films quand j’étais petit ! Mais ce n’est pas temps ça le vide qui impressionne, c’est surtout l’erreur interdite sur ce minuscule trottoir avec pas grand chose pour les mains pour se retenir à la moindre perte d’équilibre... Et j’imagine qu’un sac lourd ne doit pas faciliter les choses...

Mais je l’ai enlevé de la description, cette histoire de passage d’une fenêtre à l’autre dans les films ! Tu avais dû donc lire juste avant. Ça portait à confusion car dans les films, je me suis rappelé que le plus souvent, le héros progresse dos au mur avec vue sur le vide ! Là c’est l’inverse, face au mur !
Merci Pascal et bravo pour avoir été jusqu’au sommet du Mont Tondu ce coup-ci ; ça doit pas être bien moins impressionnant que le passage clé ici !

Et dire que voir le héros de tel ou tel film me faisait frisonner lorsqu’il passait d’une fenêtre à l’autre sur l’étroite corniche en haut d’un immeuble...

Encore un de ces merveilleux délires dévoluards que je vais me contenter de parcourir par procuration. Merci pour l’abondance de photos !

Arnaud, merci pour ce beau commentaire. Merci pour les photos échangées, ces dernières années, la concernant par différentes saisons et le nombre de fois où on l’a évoquée sérieusement ou juste en passant. Quand on a commencé à échanger ensemble, je te demandais de me dire si le sentier de la Baronne était dégagé des névés et la semaine dernière, c’était une nouvelle question sur cette face de Vachères. Quand je suis arrivé à la Jarjatte en pensant peut-être qu’il était encore trop tôt, j’ai roulé d’abord jusqu’aux Granges des Forêts pour observer. C’était le bon moment pour moi d’y aller ; un rêve s’est certainement concrétisé. (ps : si tu veux, on descend la face à partir de la crête pour remonter par le couloir de droite - clin d’œil 🙂 ) Vivement cette pinte pour fêter ça !

Claire, super que tu ais vu cette sortie et ce commentaire 🙂 Peut-être pas mon plus grand moment de gloire en terme de vocabulaire que ce "pépère" bien placé mais je suis ravi de t’avoir fait marrer ! La veille de partir, j’en étais encore seulement aux publications de Pascal Sombardier et Laurent Jacquet. La vôtre m’a certainement apporté un plus d’optimisme. Je voyais yougs poster régulièrement des commentaires sur AR, sur des publications que j’ai l’habitude de consulter ou même de mon fait. Je réalise que vous avez un sacré nombre de courses tout terrain à votre actif et je vais essayer de suivre ça également. Peut-être au plaisir un jour alors de vous croiser hors sentier !

claire

bonsoir Bibox,
bravo pour cette sortie en solo exceptionnelle, dont j’en ai un souvenir encore bien présent ! je suis Claire ( des sorties avec le Yougs ) et je me suis bien marrée en te lisant plus haut parce que, lors du fameux passage clé dont tu parles, alors qu’il te semblait que j’avais l’air pépère sur la photo, je me rappelle très bien que c’est une des rares fois ou je me suis vraiment demandée ce que je faisais là, dans ce milieu hostile, pierreux, déliquescent, vertical, et j’ai le souvenir que c’était tout à l’ombre en plus, alors que Yougs m’attendait au bout de la traversée....En tout cas, tant mieux que cela ait pu te rassurer !!.Il est vrai que la lecture des résumés des sorties influence la perception qu’on en aura lorsqu’on la fera. Il suffit parfois d’une phrase ou d’un commentaire, comme celui de la Tète des Ombres ou l’auteur de la sortie avait noté comme commentaire : "entre effroi et fascination"...ces deux mots m’ayant poursuivi tout le long de cette improbable randonnée !! bonne continuation !

Cette face... je ne sais combien d’heures je suis resté devant elle à la contempler, en toutes conditions, en toutes saisons... Elle m’a toujours autant fait rêver qu’effrayé... Je l’ai quelques fois évoqué lors de mes publications d’itinéraires de haut vol dans le même secteur, mais je n’ai jamais vraiment osé m’y lancer... Je ne sais même pas si j’irai un jour - qui sait ? - mais grâce à toi, j’ai pu parcourir et vivre à tes côtés, bien que virtuellement, cette ascension carrément folle et dantesque de cette face nord-ouest de Vachères. Merci mille fois !
Et un grand bravo pour le taf : le topo extrêmement complet et les nombreuses photos qui retranscrivent parfaitement cette escapade. Tu signes, pour moi, l’un des plus gros topos du Dévoluy ! Chapeau très très bas !

Thierry,
J’espère avoir vos caisses quand le grand âge arrivera !

François,
Ton commentaire me parle aussi.
Pour les "randonneurs" qui sont passés par là, j’ai vu les même publications que toi et n’en connais pas d’autres à ce jour. Pascal Sombardier a publié cet itinéraire il n’y a pas très longtemps ; c’est à prendre en compte aussi. J’ai vu la sortie de Yougs, juste la veille de ma sortie. Sur les photos, Claire (je ne les connais pas mais puisque tu mentionnes son prénom) avait l’air pépère et souriante donc cela m’a rassuré. Avant de partir, ça compte !
Pour l’aspect psychologique donc, peut-être que quand on a une bonne expérience progressive ou l’avantage d’un bagage déjà rempli sur ce genre d’itinéraires ; que l’on a en tête les difficultés, plus également ce qui les suit, une habitude du langage utilisé par les auteurs de topos, on sait inconsciemment ce que l’on peux faire ou pas même si dans l’approche, l’intensité liée à la découverte du terrain est très prenante et demande, oui, des nefs solides ensuite dans la réalisation. Ce que je veux dire, c’est que les émotions fortes étaient là à l’approche mais quelque part, je savais que je passais.
Tu vois moi aussi je suis dans l’illogique : grâce à l’expérience, l’inconscient est-t’il notre garde fou caché, celui qui nous accorde avec nos possibilités ? Des stops où l’on rebrousse chemin à cause de la difficulté technique, cela n’arrive pas si souvent, en proportions, si ? Un accident est-il simplement et cruellement un accident ? Ou alors, sommes nous des inconscients suicidaires 🙂 !? Je cherche peut-être juste à me rassurer.
Lors du passage clé, j’ai eu une prise de décision assez rapide (je n’ai pas pensé à prendre de photos sur la plateforme, pour dire), après avoir repoussé la désescalade. Ce que j’avais en tête, c’est que je savais exactement où aller après pour remonter la face, si je suivais l’itinéraire de Sombardier. Je me suis tourné pour voir le premier mètre, me mettre en place. c’était plus confortable que j’imaginais et c’était parti !
La crête de Vachères que je connaissais déjà, du coup j’ai vu la différence avec mon premier passage. Je lui ai vraiment manquée de respect ; il y avait des nuages qui s’intensifiaient, j’avais un piolet sur le sac, donc je l’ai traversée comme du caca-bouda, en deux-deux !
C’est rare que je repasse au même endroit donc j’ai apprécié aussi la sensation de sécurité que cela procure. Mais si cela est rare, c’est que comme toi, j’aime cette sensation indescriptible d’une appréhension dont on est convaincu en partant que nos certitudes vaincront (en suivant des topos dans mon cas).

Merci pour vos retours encore ! Nadine, je viens de voir aussi !

Magnifique, Rémi, bravo à toi ! Là tu as donné dans le grand format !

Rémi,
un peu de respect pour les anciens !! 🙂 :) comme le suggère Michel !
Encore bravo pour cette randonnée, pas à la portée de tous mais enviante.

.
Bonjour bibox,

Félicitations pour cette magnifique réussite !

.

C’est une très grande randonnée du vertige que celle-là, dont les commentaires des quelques-uns qui l’ont parcourue laissent rêveurs, un peu envieux (ce qui est mon cas), et surtout très refroidis par la difficulté (ce qui est mon cas aussi, évidemment).

D’après ce que j’ai noté, j’ai listé six personnes qui ont parcouru cet itinéraire : Pascal Sombardier bien sûr, et son compagnon ce jour-là (Michel si ma mémoire ne me trompe pas), Bacalao tout seul, Yougs et Claire, et puis toi cette semaine, seul également. Possiblement y a t-il encore quelque autre fort randonneur à ajouter, mais je n’en ai pas vu de compte-rendu.

C’est dire si ce parcours est sélectif.
Et comme tu l’expliques très bien, c’est le verrou inférieur qui est l’instrument de cette sélection.

J’accentue mes félicitations en rapport avec l’effort mental que nécessite une telle sortie quand on est seul, dans un coin perdu, un environnement si délicat. Je mesure d’autant mieux l’impact que cet effort implique que j’ai dû rebrousser chemin plusieurs fois justement à cause de son intensité.

Et pourtant, tout aussi illogique que cela soit, c’est justement cette intensité que je vais chercher, en étant seul. Peut-être est-ce la même chose pour toi...???

En tous cas, encore bravo à toi : c’est une magnifique réussite.

François
.

Merci à vous car je prends bien ce que vous me dites 🙂 !
Ha HA Michel, c’était ma première sortie sans enfant depuis le 15 août dernier et mon périple à l’Obiou. Pas besoin d’échauffement pour les trentenaires ! En vrai, c’était justement ce manque évident qui m’a poussé à aller sur du lourd de suite. Je l’ai payé physiquement sur ma journée du lendemain, t’inquiètes pas et j’ai annulé la troisième prévue du séjour... pas si facile lol.
Il reste du très gros à aller voir en Dévoluy. Pour cette Vachères face nord-ouest, viens faire une variante à droite !

Dans ce massif, chaque rando alpine est en soit un jaillissement de l’imprévu !
Dans un monde de plus en plus sous contrôle, le vagabond des cimes enjambe l’idéologie et les clôtures !
Après la face sud, j’imaginais bien que ce topo arriverait un jour !
Bravo, mais pas sympa pour les "vieux quinqua" qui n’ont pas eu le temps de s’échauffer !

Mais alors toi, tu es un grand malade ! hi hi ! bravo pour cette ascension délirante !

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  • Sortie du 31 août 2024 par Mick1018, Peyuko

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