Tête de Vachères (2402m) et la Rama (2378m)
- Randonnée
- Dévoluy / Hautes-Alpes / Agnières-en-Dévoluy
- Difficulté :
- Très difficile
- Dénivelé :
- 1200m
- Durée :
- 1 jour
Les arêtes de la Tête de Vachères et de la Rama surplombent avec plus de 400 mètres de falaises abruptes le vallon de la Jarjatte au nord, et avec des pentes raides à vertigineuses le vallon des Aiguilles au sud. Bien que l'arête de la Rama soit accessible sans difficultés majeures par le vallon de la Pisse, la Tête de Vachères s'atteindra par un cheminement éminemment aérien sur une très belle et fine arête. Sang froid et maîtrise de soi seront nécessaires pour l'aventurier désirant fouler le sommet de l'aiguille la plus impressionnante de la crête homonyme. Au retour, seulement, dans le paisible et doux vallon des Aiguilles, on savourera enfin le sentiment d'avoir réalisé l'une des plus belles ascensions dans ce massif si sauvage du Dévoluy. – Auteur : Dyn’s
Accès
De Gap ou Veynes rejoindre le col du Festre en suivant la direction du Dévoluy. Se garer au parking du col.
De Grenoble suivre Corps ou Mens, puis le Dévoluy, rejoindre le col du Festre en suivant la direction de Gap et Veynes.
Précisions sur la difficulté
- L’itinéraire ne doit se parcourir que par temps sec.
- Sens de l’orientation indispensable.
- Montée et cheminement sur les arêtes en hors sentier.
- Traversée d’arêtes aériennes voire vertigineuses.
- Passage dans un très raide dévers.
- Descente par un raide pierrier, technique de ramasse fortement conseillée.
Photos
Les infos essentielles
Carte IGN : TOP 25 3337 OT Dévoluy - Obiou - Pic de Bure
Altitudes :
- Départ : 1442m
- La Rama : 2378m
- Tête de Vachères : 2402m
Dénivelé total : 1200m
Temps total : 7/8h
Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Vers l’arête de la Rama
Du parking du col du Festre (1442m), prendre la piste qui part plein ouest. Il y a un panneau indicateur au départ de la piste, suivre vers le col des Aiguilles.
On débouche à une intersection, laisser le col des Aiguilles pour prendre en direction de la cabane de la Rama. Lorsque l’on arrive en vue de cette dernière, on peut couper plein nord et contourner le Touret et prendre pied au pied du vallon de la Pisse.
Deux choix s’offrent à nous pour atteindre l’arête :
- Soit remonter le vallon de la Pisse pour atteindre le col 2239m sous le sommet 2379m de la Rama.
- Soit remonter au plus facile par le Clot de Bachas et remonter les pentes herbeuses de Cul Froid pour atteindre le petit col 2175m entre le sommet coté 2277m et le sommet coté 2233m (pas loin de l’Aiglière).
L’arête de la Rama
Du col 2239m ou du col 2175m, rejoindre le sommet 2379m de la Rama, sans difficultés majeures, sur une large arête plus herbeuse que caillouteuse.
Suivre de la même façon jusqu’au sommet 2378m orné d’un petit cairn.
Vers le sommet 2397m de l’arête de la Tête de Vachères
Du sommet 2378m de la Rama, rejoindre le col 2293m par une pente raide en éboulis peu commode.
Suivre, sans difficultés majeures, sur une arête un peu aérienne et sur un terrain en éboulis puis herbeux pour atteindre le sommet 2397m.
L’arête jusqu’au sommet de la Tête de Vachères
La suite de l’arête herbeuse est bien aérienne mais se traverse bien.
Au niveau de la tour 2377m détachée au nord de l’arête ça ne passe plus, il faut revenir un peu en arrière et descendre dans le raide dévers pour contourner ce ressaut. Le passage est délicat. On débouche dans une pente, à contre-bas d’une lucarne, que l’on remonte pour reprendre pied sur l’arête.
Traverser une partie d’arête un peu plus large et facile.
Après l’arête se fait aérienne voire vertigineuse sur le final pour atteindre le sommet de la Tête de Vachères (2402m).
Revenir par le même cheminement jusqu’au col 2293m.
À noter qu’il est possible de ne pas repasser dans le dévers pour contourner le ressaut avec la lucarne mais de le grimper directement. L’escalade n’est pas difficile et peu exposée.
La descente vers le vallon des Aiguilles et le retour au col du Festre
Du col 2293m, dévaler le pierrier en pente raide qui se désaccentue peu à peu pour rejoindre le vallon des Aiguilles.
On peut finir la descente par des pentes herbeuses sur la gauche.
Une fois dans le vallon, on rejoint le GR 94 que l’on prend vers les Prés du Col.
Au niveau de la cascade de Saute-Aure, le passage est exposé au vide côté gauche. (Mais lorsque l’on revient de la Tête de Vachères, ce passage paraît très simple !) Restez vigilant tout de même.
Après on débouche en haut du replat du Selenq, suivre le tranquille sentier qui ramène au col du Festre.
La Tête de Vachères par sa face sud
Cet itinéraire du vertige est décrit dans le superbe TOPO de Michel.
La sortie
Réalisée seul le 7 juillet 2015.
Départ du col du Festre vers 11h30, je me mets en marche sur la piste en direction du col des Aiguilles. Puis, je bifurque rapidement vers la cabane de la Rama où je coupe plein nord avant cette dernière. Je contourne le petit sommet stratifié du Touret puis m’engage au pied du vallon de la Pisse.
Un regard vers le Clot Bachas et Cul Froid et je visualise ma montée hors-sentier par ces pentes. J’atteins sans difficultés l’arête entre la Rama et l’Aiglière au petit col 2175m. La vue est resplendissante avec le Grand Ferrand qui trône en maître dans ce décor ahurissant, sauvage et désertique.
L’arête vers le sommet de la Rama est facile car l’herbe se fait encore présente. Du sommet de cette dernière, le reste du parcours se dévoile jusqu’au sommet 2397m qui cache la Tête de Vachères. Cette partie de l’arête parait impressionnante... allons voir de plus près !
La descente au col 2293m est peu commode dans ces raides éboulis, je manque une ou deux fois de me retrouver sur le cul. Puis, je remonte l’arête après le col dans des éboulis puis sur un terrain herbeux jusqu’au sommet 2397m. La vue arrière sur le sommet 2378m de la Rama est bien plus impressionnante que la vue du sommet 2379m du col 2239m en haut du vallon de la Pisse.
Et puis, l’arête devient de plus en plus aérienne et le décor de plus en plus dolomitique. Au niveau de la tour détachée de l’arête, je bute face à un ressaut, je rebrousse chemin et descends dans le raide dévers en suivant une sente. J’arrive au pied d’une pente que je remonte pour reprendre pied sur l’arête.
Après une partie un peu plus aisée, je me rapproche de l’objectif mais quelques ressauts m’obligent à évoluer dans des vires naturelles formées par des strates typiquement dévoluardes. Le dévers est vraiment très raide, mon piolet me sauve la mise dans ce terrain délité où les prises s’arrachent comme des tiroirs. Je remonte enfin sur l’arête, et me voilà après quelques derniers mètres, au sommet de la Tête de Vachères. L’instant est magique et complètement incroyable ! « Je suis au sommet de la Tête de Vachères ! »
Du hameau de la Jarjatte, c’est une muraille austère de plus de 300 mètres qui semble inaccessible ! Du vallon homonyme, le versant nord de l’arête se présente comme une falaise de 400 mètres et du vallon des Aiguilles, ce sont des raides pentes du même dénivelé... Et là, c’est de ce sommet que je contemple ces vallons...
Pour garder mon sang froid et ne pas laisser place au mal des rimayes, ma pause sommitale sera de courte durée.
Je re-franchis les vertigineuses vires et me soulage de ce difficile passage en regagnant l’arête avant le ressaut. Je descends dans la pente, reprends le dévers et remonte sur l’arête vers le sommet 2397m. Ça y est, les plus grosses difficultés sont derrières mais le vallon de retour est encore 500 mètres plus bas ! Tout n’est pas fini !
Je regagne le col 2293m, un dernier regard au Grand Ferrand, et je dévale dans le raide pierrier. En ramasse, celui-ci se descend vite de façon très éclatante !
Enfin, j’atteins le fond du vallon des Aiguilles. Quel contraste saisissant, après ces arêtes acérées et ces vires vertigineuses, de prendre pied dans ce plat, paisible et doux vallon...
C’est à ce moment là que le sentiment d’avoir réalisé un de mes plus beaux sommets en atteignant la Tête de Vachères s’empare de moi. Je me répète dans ma tête : « J’ai fait la Tête de Vachères... j’ai fait la Tête de Vachères ! »
Je continue jusqu’au col du Festre, l’esprit vidé, juste avec ce sentiment de bonheur et d’exaltation d’avoir accompli une magnifique ascension...
Auteur : Dyn’s
Avis et commentaires
Oublié une paire de jumelles Nikon petit format (et sans doute un tube de crème solaire à côté) a la Rama sur ce bel itinéraire, le Samedi 28 octobre. Le temps de s’en apercevoir, on avait deja trop perdu de dénivelé pr avoir la ouache de remonter... À vot’ bon cœur, si vous les trouvez : nicolas.sinoir[at]gmail.com
Le passage de contournement, bien qu’il m’a paru un peu délicat, m’a beaucoup moins impressionné que le final dans le mur sous le sommet !
L’engagement (surtout en solo) est total et le moindre faux pas à proscrire... Autrement dit, c’est du très lourd !
Effectivement, tu l’as blindé en photos, ce TOPO, et on ne pourra pas dire que l’on n’a pas été prévenu du caractère engagé du cheminement pour atteindre la Tête de Vachère. D’après toi, le passage le plus délicat, est ce le contournement de la "tour" dans le dévers gauche ?
Merci pour vos retours positifs !
Je reviens d’un bivouac au sommet du Grand Ferrand, de belles photos sont encore à venir...
Bravo Dyn’s pour ce magnifique topo, et ces superbes photos..
Bravo pour ce reportage photographique détaillé de l’itinéraire en AR. Mais ça fait tout drôle de se retrouver assis devant ub PC après avoir visionné la dernière image.
Je trouve que massif du Dévoluy possède vraiment des couleurs et une configuration unique ! à chaque fois que je visionne des photos de cet endroit, c’est magique, merci !
Juste magnifique !
Dernières sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.