Rifugio Mezzalama (3004m), Rifugio Guide d’Ayas (3393m)

Précisions Topographiques

• Concernant le Rifugio Guide d’Ayas, on trouve souvent l’altitude 3420m, en particulier sur le site officiel du refuge, voire 3425m. Cependant en consultant différentes ressources topographiques, on peut légitimement douter de ce chiffre : son altitude est plus probablement autour de 3400m et on trouve ainsi 3394m sur le Geoportale Nazionale (Carte IGM 25000e) ainsi que sur le « SCT GeoPortale Vallée d’Aoste » (via le Site officiel de la Région Autonome Vallée d’Aoste). De même l’édition papier 2020 de l’Escursionista cote à 3393m, là où son édition numérique 2018 n’indique rien. J’ai donc conservé pour le topo cette valeur de 3393m.
• Idem pour le Rifugio Mezzalama, on relève souvent l’altitude fantaisiste de 3036m, même sur le site officiel ! Une altitude à peine supérieure à 3000m est bien plus plausible quand on observe les courbes de niveaux. L’édition numérique 2018 de l’Escursionista indique 3009m, mais la version papier de 2020 indique 3004m, en accord avec SwissTopo et l’IGM. C’est cette dernière valeur que j’ai conservée pour le topo.
• Enfin, le toponyme italien « Verra » se présente sous deux variantes en français : « Verraz » (OpenTopoMap, Wikipedia) ou « Véraz » (SwissTopo, L’Escursionista).

Important : Le tracé GPX du topo n’est pas issu d’un relevé de géolocalisation effectué sur place, mais a été dessiné à la main après la rando, en suivant au mieux le tracé d’OpenTopoMap ainsi que les photos aériennes disponibles.

Montée au Lago Blu (2211m)

De la place centrale de Saint-Jacques, prendre la rue principale qui démarre au pied de la chapelle. La remonter sur environ 500m en restant rive gauche et traverser au troisième pont (après la chapelle) enjambant le torrent. Aussitôt après ce pont, on emprunte le sentier pavé qui part sur la droite. S’en suit une montée raide parmi les mélèzes sur un sentier caillouteux peu roulant.
On passe à découvert à proximité des chalets de Fiéry et de Beau Bois où on laisse le sentier n°6 sur la gauche, puis on retrouve la forêt pour un secteur un peu désordonné où le sentier se divise en multiples traces entremêlées. On rejoint le TMR (Tour du Mont Rose) venant de la gauche (point 2023m) au moment où le terrain s’améliore et s’aplanit, puis le sentier s’élargit à l’approche du Pian di Verra Inferiore (environ 2050m).
Au niveau d’un énorme bloc isolé (2039m), le chemin rejoint une piste venant également de Saint-Jacques (itinéraire alternatif possible, non testé). Poursuivre tout droit jusqu’au bout de la plaine, au point 2086m, où le sentier n°7 part à gauche en direction du Lago Blu, pour une montée moyennement raide mais très chaotique et inconfortable.

Du Lago Blu au Rifugio Ottorino Mezzalama (3004m)

Arrivé au lac (2211m), le sentier oblique sur la droite pour le longer. Il faut ensuite rester à flanc et ne pas prendre la sente qui s’attaque à l’imposante moraine Ouest. On franchit une grande passerelle sur le torrent de Verraz, puis le balisage devient un peu confus dans cette zone : il ne faut pas partir vers le Sud mais plutôt vers l’Est. On grimpe brièvement sur l’extrémité de la moraine Est, uniquement pour rejoindre la piste se trouvant juste derrière (petite redescente).
Note : on peut éviter le "détour" du Lago Blu en prenant à droite au point 2086m pour remonter par la piste et ses raccourcis entre lacets (non testé).

On suit la piste sur environ 500m à peu près plat, puis le sentier n°7 bifurque à gauche au point 2324m et part à l’attaque du flanc de la moraine. Le sentier, dans un terrain moyennement confortable, s’élève vite, avec quelques lacets, mais tarde à rejoindre la ligne de crête de la moraine qui s’éloigne en même temps, ce qui est assez frustrant. On y arrive enfin au point 2591m, même si par la suite, on évoluera souvent un peu en-dessous du fil, d’un côté ou de l’autre.
Il faudra faire preuve de patience pour remonter cette interminable moraine, le chemin est encore long avant d’atteindre le Rifugio Mezzalama : quasiment 700m de dénivelé depuis la piste ! Pour le soutien moral, peut-être aurez-vous la chance d’admirer quelques bouquetins dans ce secteur qu’ils semblent apprécier.
Au franchissement de la barre des 3000m, on arrive enfin au Rifugio Mezzalama (3004m), situé dans la zone de transition vers l’univers minéral.

Le lac glaciaire

Après un bref replat, l’itinéraire rentre dans le secteur de dalles barrant l’accès aux glaciers, où il convient de bien suivre le tracé balisé de jaune qui s’y faufile. Il faudra parfois poser un peu les mains pour franchir quelques ressauts, mais rien de technique ou d’exposé.
Vers 3180m, on atteint la combe où se situe la petite merveille de lac glaciaire né de la fonte et du retrait du Glacier de Verraz. Ce petit lac est d’ailleurs assez récent, une dizaine d’années tout au plus (en 2023) : on peut par exemple trouver sur Internet des photos de 2011 où il n’existe pas encore. C’est un lieu magnifique qui constitue à lui-seul un bel objectif de randonnée, et qui récompense largement les efforts supplémentaires fournis par rapport à la simple montée au Rifugio Mezzalama. Ce décor va très vraisemblablement continuer à évoluer rapidement dans les années qui viennent avec le recul général des glaciers.

Pour rejoindre la base de l’éperon sur lequel est perché le Rifugio Guide d’Ayas, premier secteur délicat de la randonnée : il faut contourner le lac. Le balisage jaune semble nous aiguiller vers un contournement par l’amont, en traversant à flanc la langue du glacier, débonnaire mais parcourue en été de nombreux petits bédières. De plus, pour atteindre le glacier, il vous faudra sans doute également traverser quelques névés en dévers, coincés entre rochers et lac, ce qui n’est pas forcément très rassurant.
Rétrospectivement, il est probablement possible de contourner par l’aval, en enjambant l’exutoire du lac, ce qui présente l’avantage d’éviter complètement le glacier, mais surtout de s’éloigner (un peu) des séracs surplombant l’itinéraire.

Il faut maintenant affronter le raide éboulis qui domine le lac. Il est globalement stable, mais avec des cailloux assez gros qui peuvent rouler sous le pied, même si la trace au sol du sentier assouplit le terrain. Peu pentu au début, il devient vite assez raide, et parsemé de petits ressauts rocheux quelquefois délicats à franchir car glissants. Le balisage de peinture jaune et de cairns n’est pas toujours évident à suivre dans ce bazar, et il y a parfois plusieurs options parallèles.

Final

Quand la pente s’atténue, on atteint une petite combe suspendue, blottie contre l’éperon du refuge. On aperçoit alors au-dessus de nous la première passerelle du mur final. Ce dernier, d’une bonne cinquantaine de mètres, est assez impressionnant, vu d’en bas comme d’en haut.
Tout ce passage est bien équipé : plusieurs passerelles en bois, des cordes quasiment tout le long en main courante, des marches en bois, en métal ou en béton. Cela permet de grimper tout ça assez facilement et ce n’est jamais trop exposé. Il y a quelques pas où avoir de grandes jambes peut faciliter la tâche ! À noter qu’une des passerelles, bien que solidement arrimée, présentait un jeu important en roulis dans sa fixation, ce qui était assez déstabilisant au sens propre comme au figuré !

Objectif accompli, on prend pied sur les terrasses du Rifugio Guide d’Ayas (3393m). On peut en faire le tour pour accéder aux différents points de vue. On est aux premières loges pour admirer le Glacier de Verraz, sous le chaînon du Breithorn. Le Castor et le Pollux sont en grande partie masqués par la suite de l’éperon, mais on peut y remédier en finissant l’ascension de cette pointe (3513m) !
Je dirais que c’est légèrement plus difficile que le pierrier au-dessus du lac, car le terrain est raide, très chaotique, et il n’y a aucun balisage et quasiment pas de sente. Il ne faut pas s’aventurer trop à droite ou à gauche du centre de la rampe. Il n’y a pas vraiment d’escalade ni d’exposition, mais il faudra parfois poser un peu les mains. Attention tout du même au sommet qui est assez aérien !