Pointe des Sarrasins (2963m) par le refuge du Thabor
- Randonnée
- Cerces-Thabor / Savoie / Modane
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 1200m
- Durée :
- 1 jour
Un peu de longueur, une possibilité de boucle dans la partie basse de la rando, un superbe et long passage le long du Ruisseau des Sarrasins, un peu d'histoire avec les Mines des Sarrasins, un petit parcours de crête pour aboutir au sommet, un sommet plutôt délaissé : tout pour plaire ! – Auteur : jump38
Accès
Le topo décrit l’accès à ce sommet au départ du refuge du Thabor. On suppose être venu au refuge du Thabor en descendant du Thabor ou par les Granges de la Vallée Étroite. En effet, si on était monté de Valfréjus (parking du Lavoir), cela supposerait de faire en sens inverse la quasi-totalité de la montée au refuge.
Précisions sur la difficulté
Pas vraiment de difficulté au-delà du fait que cette rando combine dénivelé et longueur.
Deux très courts passages sur la crête finale nécessitent de mettre les mains.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 3535 OT "Névache - Mont Thabor"
- Altitude minimum : 2150m (avant Le Plan, au rocher indiquant "Sarrazins")
- Altitude maximum : 2963m (au sommet)
- Distance : environ 15km
- Horaires : compter entre 6 et 7 heures (pauses non comprises)
- Balisage : balisage vert/blanc du refuge au carrefour avant Le Plan, pas de balisage ensuite sur le sentier du Col des Sarrasins, trace évidente lorsqu’on quitte le sentier du Col des Sarrasins (cote 2700m) pour finir avec quelques cairns.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Quitter le refuge par le bon sentier partant au Nord du refuge en direction de la Combe de la Grande Montagne.
On arrive assez vite à une bonne passerelle.
Continuer en direction des Chalets du Mounioz et rejoindre la large piste d’alpage qui en août 2018 était en cours de travaux.
Suivre la large piste jusqu’à une passerelle sur le ruisseau des Sarrasins et prendre le sentier à gauche (inscription "Sarrazins" sur un rocher).
Le sentier s’élève en lacets sur la rive droite du ruisseau puis effectue une traversée pour rejoindre le lit du ruisseau que l’on traverse.
Le sentier suit assez longuement le ruisseau des Sarrasins par sa rive gauche. Le long faux-plat dans un beau vallon herbeux est de toute beauté (et reposant pour les pieds) et amène à un petit lac (cote 2540m) en cours d’envahissement par les herbes (été 2018).
La pente se fait plus raide et quelques lacets amènent à une échancrure sur l’arête Sud-Sud-Ouest de la Pointe des Sarrasins à la cote 2701m.
Des cairns invitent à quitter le sentier qui conduit au Col des Sarrasins, pour prendre à droite une sente assez marquée.
Suivre cette sente, parfois très raide, jusqu’à un premier bâtiment ruiné des anciennes baraques des Mines des Sarrasins.
NB : au sujet des Mines des Sarrasins :
"La mine des Sarrasins est perchée entre 2800 m et 2900m sur le versant Est de la vallée de Charmaix, elle était exploitée du milieu du 17e siècle au 19e siècle. Elle était principalement composée de plomb-cuivre à forte teneur d’argent. La composition des minerais était de 70% à 75% de plomb et de cuivre, de fer et d’argent. L’exploitation de cuivre fût abandonnée pour l’argent.
Durant son exploitation, 21 personnes travaillaient là bas, été comme hiver. Une tranchée partait directement de la pièce principale jusqu’à la mine. Les mineurs vivaient en permanence dans l’obscurité. Lorsque vous vous promenez sur le versant, les voies pour les mulets sont encore visibles. Celles-ci permettaient d’acheminer le minerai jusqu’au Lavoir et puis à la fonderie à Fourneaux."
Ne pas prendre à droite en arrivant à ce bâtiment mais longer le mur pour retrouver la trace que l’on ne voit pas lorsqu’on arrive au bâtiment.
La trace (quelques cairns) rejoint la crête Ouest de la Pointe des Sarrasins ; en cours de parcours on va passer devant des ruines de plusieurs baraques et devant une des entrées de la mine.
Suivre la crête sur la droite ; la trace est alors un peu moins continue mais l’itinéraire est évident. On est amené à franchir deux petits ’gendarmes’. Le premier se franchit très facilement mais il faut tout de même sortir les mains des poches ! Le deuxième se franchit soit par la droite sur de bonnes prises de pied mais de façon un peu exposée, soit par la large anfractuosité qui partage la roche en deux (plus physique mais sans exposition).
La suite est évidente et l’arrivée au sommet récompensée par un fabuleux panorama... que je n’ai pas eu lors de la rando ayant donné lieu à ce topo !
Le retour se fait par le même itinéraire jusqu’à la passerelle sur le Ruisseau des Sarrasins.
Ensuite on peut bien sûr revenir au refuge par l’itinéraire emprunté à l’aller, mais il est intéressant de finir en boucle de la façon suivante :
- continuer la descente en direction du Lavoir jusqu’au niveau de La Losa
- prendre à droite le GR5 en direction du Col de la Vallée Étroite
- au col suivre à droite le sentier jusqu’au refuge.
Cet itinéraire de retour permet, entre autres, d’avoir de belles vues sur la montée à la Pointe des Sarrasins.
NB : au lieu d’aller jusqu’à La Losa, on peut très vite se rapprocher du torrent, le traverser par quelques ’sauts de cabri’ ou en ayant posé chaussures et chaussettes (les pieds adorent l’eau froide du torrent !), puis remonter la pente direction Sud-Est pour retrouver le GR5.
Sortie du 24/08/2018
Arrivés au refuge du Thabor avant-hier, et après avoir gravi le Thabor hier, nous avons prévu d’aller à la Pointe des Sarrasins, ce à quoi le gardien du refuge nous a encouragés car, nous a-t-il dit, il s’agit d’un beau belvédère assez facile d’accès et très très peu fréquenté.
Ce matin le temps n’est pas très engageant, le ciel est bien chargé et dans la descente vers la passerelle dans la Combe de la Grande Montagne, pour la première fois depuis le début de la semaine, nous utilisons un vêtement de pluie.
Au niveau des Chalets du Mounioz, nous constatons que le sentier débouche sur une large piste en cours de création et que les engins de travaux et la pluie de la nuit dernière, ont transformé en véritable patinoire boueuse. Nous apprendrons en fin de journée qu’il s’agit là d’un prolongement vers l’amont de la piste existante pour faciliter le travail des alpagistes du coin.
Nous arrivons bien ’crottés’ à la passerelle d’où commence le sentier du Col des Sarrasins. Malheureusement, Claudine, victime d’une grosse inflammation du genou, ne se voit pas continuer et préfère faire demi-tour accompagnée d’un autre membre de notre équipe. Par contre elle garde son appareil photo et je vais donc faire quelques photos avec notre petit APN mais qui n’auront pas la qualité des photos habituelles.
Nous progressons sur le bon sentier et dans le long faux-plat montant qui conduit au petit lac de la cote 2540m, nous constatons que parfois ce sentier à une allure de large chemin muletier, que devaient emprunter les personnes en charge de la descente du minerai extrait des mines.
Aux passages près des ruines des baraquements ayant hébergé (dans quelles conditions ???) ceux qui travaillaient à la mine, nous ne pouvons pas ne pas penser à ces gens dont certains passaient la totalité de l’année (hiver inclus donc) ici.
Plus nous nous élevons et plus nous voyons quelques coins de ciel bleu mais pas suffisamment, pour qu’après avoir franchi la crête finale, nous puissions profiter du beau panorama que ce sommet doit offrir.
Descente sans problème jusqu’au départ du sentier mais cette fois avec pas mal de ciel bleu.
Plutôt que de reprendre la piste boueuse sur laquelle travaillent les engins de chantier que nous entendons, nous décidons de boucler par la rive droite de la Combe des Roches. Plutôt que de descendre jusqu’au carrefour avec le GR5, nous préférons traverser le ruisseau, chacun à notre manière (perso, j’ai posé mes chaussures), pour remonter en face jusqu’à croiser la piste du GR..
Retour cette fois en plein ciel bleu jusqu’au refuge ; il nous faudra revenir !!!
Auteur : jump38
Avis et commentaires
@Jean-François. Ces deux textes vous intéresserons peut-être.
La mine delphinale de Brandes-en-Oisans (38)
books.openedition.org/alp...
Marie-Christine Bailly-Maître, Joëlle Bruno-Dupraz
Mines de plomb - Saint-Julien-Molin-Molette (42)
patrimoinepiraillon.fr/wp...
Merci Jean-François pour ces précisions ... et pour le compliment.
Jean-Marc
Bonsoir Jean-François
Concernant l’utilisation de "sarrasins" explication trouvée : Sarrazins
Le nom sarrasin ou sarrazin, latin sarracenus, de l´arabe sharqiyyûn, « orientaux », désigne au Moyen Age les peuples non chrétiens de l´Espagne, de l´Afrique et de l´Orient. Ce nom est utilisé comme sobriquet pour désigner une personne de teint foncé, ou de moeurs guerrières ou encore aux croyances suspectes. Comme toponyme, c´est probablement un endroit où habitaient des gens portant ce nom, ou un endroit où l´on cultive le sarrasin (Fagopyrum esculentum), plante alimentaire.
La Sarasine, par féminisation du sobriquet Sarasin, maison isolée (Rebeuvelier, district de Delémont, Jura) ;
Source : henrysuter.ch/glossaires/...
Ma fille qui fait de l’escalade et de la randonnée est allée à la mine de la Crête des Sarrasins et, comme je suis historien et, aussi et entre autres, archéologue minier, m’en a parlé et rapporté des échantillons recueillis sur place (mais seulement du schiste et du quartz ou barytine ?). Je lui ai fait remarquer que ces Sarrasins n’étaient certainement pas des Arabes, mais signifiaient plutôt et simplement des "païens", selon ,d’ailleurs, la terminologie de l’époque (par exemple, en Belgique, où les Arabes ne sont jamais allés, il y a des toponymes "Grotte des Sarrasins" !). Et ces païens pouvaient être des "barbares", comme des Goths ou autres germains nordiques qui connaissaient le travail des mines (surtout en Scandinavie ou en Allemagne centrale, d’où ils venaient !). A mon humble avis, cette mine comme beaucoup d’autres, dans les Alpes ou dans les Cévennes) a même dû être d’abord exploitée à l’Age du bronze, puis par les Celtes et les Romains et aussi (de façon intermittente ou continue, ce qui est plus rare !), et enfinau haut Moyen Age et ensuite au XVII et XVIIIème siècles, comme on le savez. Il faudrait y faire recherches archéologiques. Peut-être y en a-t-il eu ? Une archéologue alpine connaît peut-être ce gîte et site minier : Bailly-Maître, qu’il faudrait consulter...
Restant à votre disposition,et pouvant vous envoyer quelques articles (et vous des photos ou des échantillons pour analyses), sans obligation de réciprocité,
Avec mes compliments pour la narration précise et documentée de votre randonnée,
Bien cordialement,
J.F. Maréchal.
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