Pied du glacier des Rouies (3150m), boucle de Muande Bellone par le lac du Lauzon et le refuge du Pigeonnier

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1550m
Durée :
8h

Une randonnée d'altitude sauvage pour faire le tour du grand cirque alpin de Muande Bellone : avec à la clé de belles vires herbeuses colorées entrecoupées de multiples torrents et cascades, quelques paysages minéraux d'altitude, et en option l'ascension vers le pied du glacier des Rouies, et possiblement quelques beaux panoramas sur les Écrins depuis la la ligne de crête. Et même si on renonce aux raides pentes minérales pour accéder au glacier, on aura tout de même parcouru un superbe itinéraire sauvage à travers le cirque de Muande Bellone, ayant autrement plus d'envergure que les classiques boucles du lac du Lauzon et du refuge du Pigeonnier. – Auteur :

Accès

Route La Mure - Gap, bifurquer sur la route de Valgaudemar vers St-Firmin, St Maurice, Villard-Loubière,, la Chapelle, et poursuivre jusqu’au terminus de la route au chalet-hôtel du Gioberney, grand parking.

Précisions sur la difficulté

Il s’agit d’une randonnée alpine peu difficile, mais hors-sentier, nécessitant un certain sens de l’itinéraire ainsi qu’une visibilité correcte. En début d’été, à la fonte des névés, ou après de grosses pluies, le franchissement de certains torrents peut être délicat, voire problématique. Le ravinement des berges peut aussi compliquer la chose.

L’accès au pied du glacier nécessite l’ascension d’un raide corridor pierreux, souvent sur une sente, mais aussi avec quelques passages raides de caillasse croulante, souvent encombré de névés tardifs. Des crampons sont souvent souhaitables, parfois nécessaires. Enfin, il faudra franchir un ressaut de dalles rocheuses encombrées de graviers, facile mais nécessitant de la prudence. Petit risque de chutes de pierres en rive droite du corridor et dans le passage des dalles.

En fin d’été, par bonnes conditions et avec des crampons, il sera possible de poursuivre un peu sur le glacier déneigé et peu crevassé en direction du col des Rouies. Un glacier enneigé faciliterait la chose, mais nécessiterait alors toutes les précautions d’une vraie randonnée glaciaire.

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 1640m.
  • Altitude sommet : 3150m (Pied du glacier).
  • Durée : 8h.
  • Carte : IGN TOP25 3436ET Meije Pelvoux.

Période

Praticable en conditions estivales lorsque la neige a suffisamment fondu en altitude, en général à partir de juillet. Attention à la fonte des névés en début d’été qui peut gonfler les torrents à traverser, ainsi que des névés persistants à franchir.

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Itinéraire

Ascension

Depuis le refuge-hôtel, prendre le sentier bifurquant à gauche en direction du lac du Lauzon. Poursuivre sur le sentier vers le nord au delà du lac, et juste au sommet d’une courte montée, bifurquer à gauche sur une sente peu marquée montant vers le lac Bleu.

Au lac, quitter la sente pour remonter un couloir vers le sud-ouest. On grimpera la petite rampe rocheuse sur la droite, raide mais sans difficultés. Y fait suite une vire herbeuse ascendante qu’on remonte jusqu’à son point culminant, où on trouve revenant au nord un petit couloir permettant de rejoindre, vers 2300m, un joli replat herbeux.

Suivre le replat vers le nord. Par quelques sentes, on atteint une petite épaule 2344m, offrant une superbe vue sur le cirque de Muande Bellone et d’où la suite du parcours se dévoile : Une belle rampe ascendante évidente se faufilant entre les ressauts et les roches moutonnées, se dirigeant en direction de l’entrée du corridor menant au glacier des Rouies.

Remonter la rampe, traversant au mieux plusieurs torrents. Le terrain se fait de plus en plus minéral, jusqu’à atteindre le bas du corridor où on rejoint la sente provenant du refuge du Pigeonnier. On pourra, à ce point, ne pas poursuivre l’ascension et descendre la sente pour rejoindre le refuge.

Montée au glacier des Rouies

Remonter la sente dans le corridor. En général, on y trouvera un névé plus ou moins étendu, qu’on pourra éventuellement partiellement contourner en grimpant des roches moutonnées sur la droite. La pente y est d’environ 35°, ponctuellement 40° sur un court passage. Si le terrain est sec, la sente plus ou moins marquée aide l’ascension, mais le court passage peut être en caillasses particulièrement croulantes et pénibles. Méfiance aux chutes de pierres possibles de la falaise à gauche.

Sortir du corridor presque à son sommet par un ressaut de dalles à gauche, composé de marches rocheuses peu difficiles, mais prudence à cause des graviers qui les encombrent. On y trouvera un itinéraire pas trop scabreux en zig-zag. Attention aux chutes de pierres, notamment si d’autres personnes sont engagées dans le passage. Repérer les lieux pour ne pas se fourvoyer à la descente.

En haut du ressaut, la pente se couche et le glacier se dévoile. Rejoindre le pied du glacier. Si on se souhaite pas poursuivre plus loin, de belles bosses moutonnées juste au sud offrent de beaux points de vue panoramiques.

La descente du corridor s’effectue par le même itinéraire.

Le glacier des Rouies

En fin d’été, on peut envisager de monter, en crampons, le glacier débonnaire et peu crevassé, si celui-ci est déneigé. On se tiendra bien éloigné des falaises en amont du glacier, très propices aux chutes de pierres. Atteignant le replat du col des Rouies vers 3350m, les crevasses se font beaucoup plus nombreuses, et c’est en général là qu’il faudra faire demi-tour. Sinon, par conditions exceptionnellement sèches, on pourra éventuellement tenter de rejoindre la crête du rebord ouest.

La ligne de crête

Dominant le pied du glacier au nord, une petite ligne de crête est facilement accessible, soit depuis le bas du glacier par quelques caillasses parfois instables, soit depuis le pied du glacier par des pentes rocheuses couvertes de caillasses parfois un peu malcommodes. En y montant, on y découvrira une vue magistrale sur le vallon du Chardon et les pics des Écrins versant Vénéon. On pourra y gravir une des petites pointes rocheuses, ou éventuellement poursuivre en aller-retour vers l’est pour atteindre la Pointe Duhamel (3296m).

Descente

Suivre la sente en bas du corridor en restant toujours vers la gauche, ignorant quelques cairns incitant à descendre tout droit. On franchira le lit d’un torrent parfois malcommode si ses bords sont ravinés.

La sente quitte la caillasse pour traverser quelques dalles, puis part en longue traversée descendante pour rejoindre le refuge du Pigeonnier, bien visible depuis un moment.

Du refuge, poursuivre la descente vers la droite. Sur le bas, une traversée de torrent peut être délicate et nécessitera une courte remontée pour contourner un ravinement ayant emporté l’ancien sentier. En début d’été, attention au pont de neige pouvant recouvrir le torrent. Rejoignant un sentier en provenance du lac du Lauzon, la descente se poursuit en traversée descendante à travers des pentes parfois raides vers le refuge-hôtel.

Alternativement, on pourra descendre du refuge du Pigeonnier par le sentier partant à droite et contournant la croupe pour aller traverser le cirque du Gioberney, option plus longue mais plus variée.

Détail de la sortie du 4 octobre 2023

La fin de l’été, la période idéale pour aller tutoyer les glaciers... Bon, il faut l’admettre, c’est déjà l’automne, mais avec les températures du jour, on fera comme si... Cette fois, c’est le glacier des Rouies qui est en tête de liste.

9h, départ du chalet-hôtel du Gioberney, alors que les nuages bas encombrent encore pas mal la vallée. Mais là-haut, visible par quelque trouées, ciel bleu et soleil sont bien là...

On monte rapidement au lac du Lauzon, alors que les nuées se reforment... La montée au lac Bleu s’effectue dans le brouillard, avec quelques inquiétudes pour la suite au delà du lac qui devra s’effectuer à vue en terrain inconnu... Inquiétudes infondées car une fois au lac, les nuées se disloquent pour laisser définitivement place au bleu.

Pour la suite, il faut monter vers le replat herbeux un étage plus haut... Pour cela, on lèvera rapidement le doute sur la praticabilité de la vire repérée sur les photos aériennes. Et sur le replat, on profite des magnifiques couleurs automnales au dessus des dernières nuées cotonneuses sur la vallée.

Sur une petite épaule dominant le replat, on peut enfin observer la suite du parcours, sur cette longue rampe se faufilant entre les ressauts se dirigeant, là-haut, vers l’entrée du corridor d’accès au glacier des Rouies, elle aussi repérée lors des investigations pour préparer la rando. Il n’y a plus qu’à...

Une longue montée sans problèmes, ponctuée de traversée de quelques torrents faciles, mais avec les grosses eaux du début d’été doivent être d’une tout autre difficulté... L’herbe fait progressivement place à la caillasse, heureusement encore assez stable, alors que le décor se fait de plus en plus austère sous les immenses falaises du contrefort des Rouies... Là-haut, le glacier des Rouies est à peine visible, glacier qui il y a pas si longtemps encore menaçait l’itinéraire de possibles chutes de séracs...

Voilà l’entrée du corridor, où on rejoint la sente provenant du refuge du Pigeonnier. Sente discontinue en gravillons terreux certainement plus agréable à la descente, pas forcément à la montée... Mais le corridor se remonte assez facilement, jusqu’au quelques vieux névés encombrant encore la partie médiane. Ce n’est pas obligatoire ici, mais on chaussera quand même les crampons pour une montée plus efficace et agréable.

Au dessus, après un petit mur de caillasses raide et très croulant, bien pénible, le haut du corridor apparaît, ainsi que le dévers rocheux à grimper pour en sortir. La sente permet d’en trouver la meilleure attaque. Puis c’est une question d’observation pour s’y faufiler le plus facilement possible, avec quand même pas mal d’attention à cause des graviers parfois posés à des endroits assez traîtres...

13h, enfin en haut du ressaut, voilà le glacier convoité qui se montre. Le sommet des Rouies semble maintenant à portée de chaussures, mais là-haut, le glacier est bien enneigé, et malgré la trace débonnaire qui y monte, on sort tout de suite ce sommet des objectifs potentiels.

On rechausse les crampons pour monter le glacier, débonnaire et déneigé sur le bas, on verra bien jusque où il est possible de monter... L’ascension s’arrêtera sur le grand plateau un peu au dessus du col des Rouies, alors que les crevasses se font de plus en plus présentes entre des bandes de glace de plus en plus enneigées... Aussi, trop de neige pour pouvoir rejoindre le rebord ouest du glacier et contempler la vue de l’autre côté. C’est l’automne, les nuits sont longues et fraîches, et malgré la douceur estivale des journées, la neige tombée il y a une dizaine de jours n’a pas vraiment fondu...

Redescente du glacier, en quête d’un objectif alternatif. Le dévolu sera jeté sur une petite aiguillette esthétique bien pointue sur le fil de crête au nord du pied du glacier, qu’on grimpera facilement mais prudemment, à cause des rochers brisés à grimper qui ne demandent qu’à dévaler les raides pentes dès qu’on les touche...

14h30, une longue pause contemplative au sommet offrant une vue imprenable sur le vallon du Chardon parcouru quelques mois auparavant, et les sommet des Écrins versant Vénéon... Un peu plus loin, la Pointe Duhamel, un peu plus haute, semble facile à atteindre, mais on renonce à aller la chercher, la vue qu’elle offre devant être assez similaire.

16h, après une longue pause contemplative perché sur ce promontoire, il est temps de descendre... Le ciel s’est maintenant voilé et le décor se montre maintenant sous des teintes plus sombres et tamisées. Retour sur le pied du glacier, puis redescente du ressaut délicat, on a bien fait de faire l’effort de mémoriser les points de passage à la montée... Cette épreuve passée, on descend tranquillement la caillasse du corridor, le névé offrant maintenant une divertissante petite session de glissades sous l’œil de quelques bouquetins dubitatifs sur cette manière de progresser.

17h, on sort du corridor et on poursuit sur la sente se dirigeant en direction du refuge du Pigeonnier. Mais on se retrouve bloqué par un lit de torrent au rebord verticaux croulants et infranchissables. Les violents orages de l’été on fait des dégâts... La raison voudrait qu’on remonte une cinquantaine de mètres jusque là où il y a un passage praticable, mais la fainéantise incite plutôt à chercher un passage plus bas... Pas de chance, le torrent bascule dans un raide ressaut rocheux avant qu’un passage ne soit possible. On s’en remettra alors à une ligne de cairns incitant à descendre plus à droite, on pourra certainement revenir à gauche plus bas.

On fera en fin de compte un gros détour contournant des ressauts rocheux pour rejoindre plus bas des banquettes herbeuses dont le parcours réservera également des surprises, sous la forme de coulées de dalles raides, invisibles de loin, et assez délicates à traverser... Enfin, on rejoint un sentier visiblement abandonné, qui en une série de lacets réguliers envahis d’herbe, finit par rejoindre le sentier du Pigeonnier en aval du refuge. Tant pis pour la pause au refuge et à la descente par le vallon du Gioberney, de toute façon il est trop tard pour cela.

19h passé, on descend tranquillement le sentier du refuge du Pigeonnier, perdant encore un peu de temps à la traversée du torrent en fond du vallon, la fainéantise ayant encore incité à prendre l’ancien sentier descendant, rapidement bloqué par une grosse ravine, alors que le nouveau sentier remonte chercher un passage en haut... Ce n’est pas grave, on n’est pas pressé, on profite du calme de la nuit tombante sur la tranquille descente en vers le refuge-hôtel dont les lumières viennent de s’allumer au fond de sa profonde vallée... Fin de la balade vers 20h.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 4 octobre 2023

Dernière modification : 11 octobre 2023

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