Pic de Rulhe (2783m) par le couloir Nord

Du parking du Pla de las Peyres, suivre le sentier plein Sud et ensuite Sud-Est en restant en rive droite du ruisseau de l’Aston.

À un carrefour de sentier, à proximité du point IGN 1797, ignorer la branche de droite et poursuivre en direction de la cabane de Garsan et du refuge du Rulhe. Si l’enneigement est suffisamment conséquent, possibilité de poursuivre vers l’Est et de monter directement au refuge sans faire la courbe en arc de cercle du sentier.

Du refuge du Rulhe, poursuivre vers l’Est en direction du col des Calmettes 2318 (non nommé sur IGN).

Peu avant d’arriver au col, s’orienter vers le Sud par des pentes soutenues en direction du point IGN 2412 (à proximité de la Crête des Calmettes) et arriver dans le grand cirque Nord formé par le Pic Fourcade et le Pic de Rulhe.

S’orienter à droite (Sud-Ouest) afin de pénétrer dans le vallon sous la face Nord du Pic de Rulhe. Contourner la barre rocheuse par la droite et trouver l’entrée évidente du couloir à 2600m.

Remonter le couloir dans son intégralité par une pente soutenue mais jamais vraiment raide (40°), avec quelques pas de mixte sur le final en fonction de l’enneigement, jusqu’à une selle neigeuse entre les sommets Est et Ouest du Pic de Rulhe.

Poursuivre à gauche (Est), et par l’escalade très facile de quelques blocs, arriver au sommet 2783m du Pic de Rulhe.

Retour : revenir prudemment par le même itinéraire.

Ma sortie :

En avant pour mon quatrième Pic de Rulhe... C’est dire si ce mastodonte de la vallée d’Aston a du caractère !

Ce couloir je l’avais repéré lors de la descente du sommet en octobre dernier avec Mika, mais oublié depuis... Entre temps j’ai fait l’acquisition du topo 100% ski et snow en Haute-Ariège de Patrice Descuns, dans lequel ce parcours est décrit !

Je conseille cet ouvrage à tout les amoureux des courses de neige en Ariège, même pour les non-skieurs (comme moi), car je pars du principe que tout ce qui se descend à ski peut se remonter en crampons ! Quoique...

Il faut bien l’avouer, je suis un peu frustré de ma saison hivernale... Peu de neige, ou dans le cas contraire jamais les bonnes conditions. Je compte sur mes vacances de printemps et la fin de saison pour rattraper un peu mes échecs hivernaux.

Lorsque je démarre de bonne heure du Pla de Las Peyres, le ciel est chargé, il y a beaucoup de vent et la température ressentie annoncée au sommet est de -17°C... Qu’importe, la vue du sommet je la connais par cœur, il en faut plus pour me démotiver.

Pas de neige au départ, je trouverai cette dernière seulement à partir du refuge et de manière encore non homogène. Une éclaircie me permet de visualiser la face Nord du Pic de la Coume d’Enfer, son immense couloir semble en conditions.

De belles langues de neige au milieu du chaos rocheux me permettent de rejoindre le cirque Nord du Rulhe sans passer par le col des Calmettes. Des écharpes de brumes enroulent le Pic Fourcade, et par moment me laissent clairement profiter de la vue sur le Petit Rulhe.

De la base du couloir je ne vois pas le haut ni le sommet, ce sera donc une surprise ! Les conditions de neige dans ce dernier sont excellentes, le regel a parfaitement fait son travail. Au fur et à mesure de ma progression la pente se redresse, mais jamais de manière excessive. Par moment les nuages se dissipent de manière furtive et me laissent apercevoir la sortie.

Le « blizzard » et l’humidité ambiante ont formé d’énormes cristaux de givres sur les rochers alentours. À défaut d’une vue dégagée, je peux profiter d’un superbe environnement de haute montagne dans une ambiance dantesque !

Quelques pas de mixte et me voici arrivé sur la selle neigeuse entre les sommets Est et Ouest. Le vent a sculpté cette dernière en une impressionnante arête effilée.

Quelques petits pas d’escalade très facile, même en crampons, et me voici encore une fois sur la cime de ce sommet emblématique de l’Aston !

Alors que je ne l’espérais plus, le voile se lève et me laisse profiter quelques minutes du fabuleux panorama à 360°. Je savoure ce bref instant, avant que le vent et le froid glacial ne m’incitent à vite redescendre.