Pic de Jallouvre (2408m) et Pointe Blanche (2438m) en boucle

Les étapes :

• Départ : Col de la Colombière (parking)

Partie 1 : Le Pic de Jallouvre

• Étape n°1 : Passage du Jallouvre
• Étape n°2 : Arête des Bouquetins
• Étape n°3 : Pic de Jallouvre (objectif n°1)

Partie 2 : La Pointe Blanche

• Étape n°4 : Passage de la Cravate
• Étape n°5 : Col du Rasoir
• Étape n°6 : Pointe Blanche (objectif n°2)

Partie 3 : Retour au parking

• Étape n°7 : Falaise de la Colombière
• Étape n°8 : Col de la Colombière (parking)

Le parcours :

Du parking, prendre le sentier qui s’élève à gauche du chalet/restaurant de la Colombière. Atteindre la bifurcation au-dessus, laisser la piste principale pour le Lac de Peyre et suivre vers le Jallouvre. Le sentier monte très rapidement en direction de la Combe du Rasoir située entre les deux sommets de cet itinéraire.

On dépasse d’abord le sentier menant au parking de la via ferrata, puis on atteint la bifurcation du retour. Pour l’instant, prendre à gauche toujours vers le Jallouvre et on reviendra par le sentier de droite descendant de la Falaise de la Colombière. La pente s’accentue et les premiers passages rocheux apparaissent. Le sentier serpente entre les lapiaz jusqu’à une bifurcation à 1 950 mètres d’altitude.

La voie normale continue à droite vers l’infâme pierrier sous le Col du Rasoir. Ne pas suivre cette option et prendre à gauche vers la Vire des Bouquetins dont le départ s’atteint après une petite traversée. Une plaque mortuaire marque le départ et un câble équipe la vire (étape n°1).

À partir d’ici, casque obligatoire !

Avec cette vire, un peu déversante, mais facile, on commence l’ascension de la face Sud-Est du Jallouvre qui propose un dénivelé positif de 400 m et une succession de passages d’escalade allant du II au IIIb. Au bout de la vire, franchir un petit ressaut toujours câblé. En haut, suivre le câble jusqu’à son terme et ensuite, il va falloir repérer le marquage rouge à moitié effacé. Une vague trace s’élève en zigzaguant vers la base d’un premier lapiaz incliné.

Remonter au mieux ce premier lapiaz en s’aidant des fissures jusqu’à rejoindre un deuxième lapiaz. Celui-ci se contourne en passant au-dessus de la Combe du Rasoir. On domine un joli vide !
Dépasser le lapiaz grâce à un ressaut en II qui nous permet de nous engouffrer dans une fracture. Celle-ci permet le franchissement d’un troisième lapiaz. Au milieu, la progression est barrée par un ressaut en III un peu plus athlétique, mais complètement protégé du vide. Sortir de la fracture par une saillie sur la gauche, puis par un pas de grimpe là encore facile. Une fois les premiers lapiaz dépassés, poursuivre l’ascension sur une grande pente herbeuse (points rouges ou rose pâle).

La trace nous emmène sur un belvédère au-dessus de la Combe du Rasoir et face à la Pointe Blanche. Puis, en haut de la pente herbeuse, on se retrouve bloqué par une grosse barre rocheuse : c’est l’un des deux passages les plus techniques. Une trace rouge, semblable littéralement à une giclée de sang, marque le point de départ de l’escalade. Passer d’abord un beau ressaut en II sup au-dessus du vide du versant Rasoir. Après, remonter une dalle équipée d’un spit, puis contourner très prudemment la paroi par un passage exposé à droite. Attention à ne pas se planter et bien prendre le temps de repérer le marquage.
Rejoindre la base d’un nouveau ressaut, pour le coup bien indiqué par un point orangé. Son escalade est un peu plus physique (IIIb), le tout dans un rocher plutôt sain mais peu agréable au toucher. On franchit ainsi définitivement la grosse barre.

Partir en traversée vers l’Ouest entre les rochers jusqu’à un énième lapiaz incliné plus grand cette fois-ci. L’escalader via une fracture (II) pour ensuite continuer sur une crête exposée. On débarque dans un univers très rocailleux où la trace se perd. L’idée est de grimper au mieux dans des pentes de pierrailles, puis herbeuses avant de se retrouver au pied de la falaise sommitale. Attention, il ne faut pas chercher à monter tout droit, mais bien à contourner l’ensemble par la gauche jusqu’à une faiblesse.

Le marquage redevient plus facile à suivre. Utiliser donc cette faiblesse pour passer la falaise sommitale. Escalader la partie basse jusqu’à une traversée vers un ressaut à mi-hauteur de la falaise (marquage rouge). Le remonter prudemment avant de faire face à la partie haute de la falaise. C’est le deuxième passage le plus technique...
Il s’agit d’une cheminée obstruée par un gros bloc coincé (point rouge). Ce bloc gêne sérieusement l’escalade en IIIb. Seul un étroit passage nous est proposé. Il faut retirer les sacs parce que sinon ça ne passera pas !

Après avoir négocié au mieux cette cheminée, remonter des pentes plus faciles et enchaîner avec deux rampes. Atteindre un collet et enfin, le départ de l’Arête des Bouquetins face au mythique Pic de Jallouvre (étape n°2). L’ambiance devient de plus en plus aérienne.

Cette arête mesure environ 500 m ; elle est très aérienne mais jamais difficile techniquement. Il faut y aller tranquillement et tester ses prises aux endroits où le rocher devient moins stable. On sera amené à contourner quelques dents saillantes par moments. Des coinceurs peuvent aider pour la traversée, ce qui impliquera de s’équiper correctement.
L’arête se retrouve entaillée par une première brèche qui se franchit assez bien. Puis grimper vers une seconde brèche plus petite avant la pente finale. In fine, rejoindre le sommet impressionnant du Pic de Jallouvre, à 2 408 mètres d’altitude, avec une vue absolument grandiose notamment sur les Aravis et la suite de l’itinéraire avec la Pointe Blanche qui dépasse le Jallouvre de 30 mètres (étape n°3 - objectif n°1).

Après une pause bien méritée, traverser le sommet jusqu’à la croix et le sentier de la voie normale. Descendre la face Ouest du Jallouvre face au magnifique Lac de Lessy. Les quelques passages rocheux sont faciles et la raideur de la pente est bien cassée par de nombreux lacets. La descente se termine par le départ du Passage de la Cravate et on bascule en versant Nord-Ouest (étape n°4).

Le passage n’est pas technique, mais il est exposé au vide et surtout aux chutes de pierres. Le sentier se ressert sur la fin avant de déboucher sur l’Arête du Rasoir. Au début, le sentier est confortable, mais l’arête va vite s’affiner pour ressembler à un vrai rasoir. Bien évidemment, c’est aérien mais plutôt facile. Après l’arête, rejoindre le Col du Rasoir, au pied de la face Sud-Ouest de la Pointe Blanche (étape n°5).

Amorcer l’ascension de la Pointe Blanche en poursuivant en face (marquage rouge). Commencer par traverser en ascendance des pentes rocailleuses. Escalader ensuite des dalles fracturées avant un ressaut en II. Le marquage, bien que là encore effacé, est plus facile à suivre. Attention à ne pas s’égarer tout de même.
Après ces passages d’escalade, récupérer un sentier qui serpente dans une pente herbeuse en direction d’un pierrier.

La trace se suit assez bien et on rejoint une grande barre rocheuse. Remonter le long de cette barre jusqu’à prendre pied sur la crête Ouest. La suivre à son tour jusqu’au point culminant du Massif des Bornes : la magnifique Pointe Blanche à 2 438 mètres d’altitude (étape n°6 - objectif n°2). Je ne vous parlerai pas de la vue à 360° qui est plus qu’époustouflante !!

Après une nouvelle pause obligatoire, commencer la longue descente vers le Sud-Est sur la voie normale. La trace, toujours balisée en rouge, s’engage dans un couloir de pierrailles bien glissant !
Au niveau d’un rocher, une inscription indique la Colombière à gauche. Par ailleurs, le col est visible, là, 700 m plus bas environ...

Descendre une large pente croulante ou la glissade est vite arrivée. Ensuite, rejoindre une rampe de caillasses à descendre prudemment, puis partir à droite une fois en bas. En partant à gauche, on tombe sur le Passage Pellier qui ne m’a pas vraiment inspiré confiance à la descente...
La bifurcation n’est pas marquée, mais une trace évidente se dessine. Elle nous emmène au-dessus d’une large croupe qu’il faut traverser. Une fois arrivé au bout, le sentier descend plus sèchement face à la Pointe du Midi. Rejoindre le sommet d’une nouvelle rampe qui longe la Falaise de la Colombière.

Cette rampe va finir par se rétrécir pour devenir une vire de caillasses désagréable. Plusieurs parties de type lapiaz découpent la vire en différentes sections. La désescalade des lapiaz n’est pas difficile. Une fois au bout de la vire, il faut la désescalader à son tour (II) pour rejoindre un sentier qui s’en va vers un pierrier.

Dans le pierrier, se focaliser sur le sentier en contre-bas pour pouvoir sortir définitivement des difficultés. Descendre en zigzaguant sous la Falaise de la Colombière (étape n°7). La pente s’adoucit franchement avant de rejoindre l’itinéraire de l’aller au niveau du panneau indiquant la falaise. Il suffit de suivre le même sentier que plus tôt pour revenir au Col de la Colombière (étape n°8).

La voie d’escalade de la face Sud-Est du Jallouvre est super cool, mais le balisage n’est pas très efficace. Pour le deuxième passage le plus technique, il doit normalement exister une alternative à la cheminée que je n’ai pas trouvée. Dans les topos déjà existants, il est fait mention de cette cheminée, mais sans le bloc coincé. Je vous garantis qu’il ne fallait pas traîner dans le coin quand le bloc est tombé !! Le marquage indique bien le passage donc on est bon de ce côté-là. En revanche, on ne peut plus passer que par une étroite fente. Le sac déposé, on grimpe tant bien que mal en frottant contre la paroi. Il ne faut vraiment pas être gros !! Ensuite, on hisse le sac à l’aide d’une corde.

Enfin bref, c’est quand même un superbe itinéraire d’alpinisme en "moyenne" montagne qui mesure moins de 7 km en boucle, mais avec un dénivelé de plus de 1 000 m ! On en prend plein les yeux !

À bientôt pour de nouvelles aventures !