Pas des Terreaux (1690m) en boucle par la Cabane du Berger et la Prairie des Ayes

Pour le départ, deux options selon si l’on vient en transport en commun ou en voiture.

• En transport en commun, descendre à l’arrêt de "Les Massards" de la ligne Transisère T85. Rejoindre la station de ski de Saint-Hilaire-du-Touvet et remonter les pistes jusqu’au sommet du téléski du Sauzet. Repérer sur la gauche le départ d’un sentier qui monte raide et sans fioriture dans la forêt. On aboutit sans erreur possible sur la piste de la cabane du Berger, au point coté 1505m. Poursuivre sur la piste jusqu’à la cabane.
• En voiture, se garer sur le parking de l’église ou de l’école. Il est possible de se garer un peu plus haut jusqu’au hameau du Neyroud pour gagner 5 ou 10 minutes de marche mais ce n’est pas correct vis-à-vis des riverains. Au Neyroud, s’engager sur le PR du Tour des Petites Roches balisé rouge et jaune en direction du Bois des Frettes. Le sentier remonte d’abord agréablement le ruisseau de Combemure puis la très belle forêt mixte où au printemps le sous -bois est constellé de lys martagons. À l’altitude 1286m, abandonner le PR et prendre sur la gauche la piste de la cabane du Berger.

De la cabane du Berger, ouverte à tous mais malheureusement un peu insalubre, continuer sud-ouest sur la piste qui devient rapidement sentier. Il surmonte une dernière épaule forestière avant d’aboutir dans les pentes herbeuses sous les falaises impressionnantes de la Dent de Crolles. Le panorama s’ouvre sur toute la vallée et l’itinéraire jusqu’au Pas des Terreaux est alors bien visible. Cet endroit peut déjà constituer un joli but de promenade tant la vue est belle ! Au printemps, les pentes sont constellées de fleurs et l’endroit, bucolique est enchanteur.

Poursuivre sur le sentier bien tracé qui a été récemment retaillé au moment où ce topo est rédigé. Il s’élève confortablement, croise une source vers 1600m d’altitude (non indiquée sur la carte IGN), jusqu’à rejoindre le pied des abrupts de la Dent de Crolles. Le sentier est à présent plus discret, encombré de pierres, traversant des ravins où il convient d’être attentif, passe sous la Grotte Chevalier puis la Grotte Annette. On arrive alors rapidement au Pas des Terreaux, ravagé par l’écroulement d’une partie du pilier Sud de la Dent en 2010. Une corde fixe sécurise le passage en traversée sur des gradins rocheux. Le passage de la face Est à la face Sud est pour moi un grand moment de randonnée. Quel plaisir de faire la pause un peu plus bas dans les pelouses suspendues dans le ciel, le pilier sud s’élevant loin dans le ciel à en attraper un torticolis !

Le sentier suit à présent la base de la face Sud. Il est admirablement entretenu par les bêtes sauvages et domestiques et la traversée dans le haut du ravin de la Gorgette, bien que vertigineuse est une formalité. On prend pied alors sur la magnifique Prairie des Ayes, parfois surnommée "le pré-qui-tue" par les skieurs de randonnée qui en affectionnent la pente parfaitement régulière. À noter que de là, il est possible de s’offrir l’ascension de la Dent de Crolles, en empruntant un sentier irrégulier vers le nord et qui rejoint l’itinéraire classique du Pas de l’Œille vers 1800m.

Une sente discrète descend alors fidèlement en longeant le bord du ravin (prudence) jusqu’à la base de la Prairie. où on rattrape un sentier bien tracé orienté sud-est et qui descend sans fioriture jusqu’au parking de la piste de la Gorgette, parking d’hiver pour l’accès au Col du Coq. Il faut alors emprunter la piste de la Gorgette direction nord-est jusqu’à l’altitude 1223m où l’on bifurque à droite pour poursuivre sur le PR des Petites Roches balisé rouge et jaune jusqu’au Neyroud, point de départ.

À noter que le tracé GPS associé n’est fourni qu’à titre indicatif car il a été réalisé à main levée sur le Geoportail.

Les photos du portfolio ont été prises en toutes saisons ces dernières années. La boucle complète doit être effectuée de préférence à la saison estivale.

Et en prime, une vidéo de l’aigle royal de la Gorgette, harcelé par les chocards à bec jaune, vrais maîtres des lieux :

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Sortie du 30/11/2020

Cela commence par une balade onirique dans la forêt brumeuse et givrée où des mésanges curieuses passent de branche en branche et font pleuvoir des cristaux de glace, une joie simple à l’état pur. Et puis la pente, un pas après l’autre, résolus et réguliers, le cœur qui bat, le sang qui pulse dans tout le corps, les mains aussi chaudes qu’il fait froid, du givre dans les cheveux et le dos fumant. Je sors de l’eau et alors surgit la Dent toute d’or vêtue, le Vercors comme une île, les Grandes Rousses himalayennes, des chamois candides profitant du coucher du soleil, une mer lumineuse toute en vagues et cascades, la période trouble de ce mois de novembre balayée par les quelques heures d’une fin de journée. Que c’est beau, que c’est bon ! Vivant !