Mont Maudit (4465m), arête Kuffner
- Alpinisme
- Mont Blanc / Haute-Savoie / Chamonix-Mont-Blanc
- Glacier - Sommet mythique
- Difficulté :
- Alpinisme D
- Dénivelé :
- 1650m
- Durée :
- 2 jours
Une sublime course d'arête pour un accès à un sommet mythique. – Auteur : Sylvain
Accès
De Chamonix, prendre le téléphérique de l’Aiguille du Midi.
Précisions sur la difficulté
- Longue course glaciaire évoluant entre 3500m et 4465m, une bonne acclimatation est préférable
- Passages de rimayes
- Pente de neige à 50°
- Nombreux passages et arêtes vertigineux ne pardonnant pas la moindre glissade
- Nombreux passages en mixte
- Passages rocheux en 4
- Prévoir casque, baudrier, corde de 60m, sangles, broches à glace, coinceurs, deux piolets techniques et matériel de sécurité sur glacier
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 3630 OT Chamonix Massif du Mont-Blanc
- Altitude minimale : Départ à 3842m et descente jusqu’à 3150m
- Altitude maximale : 4465m
- Distance : environ 11 km
- Horaires : de l’Aiguille du Midi au bivouac de la Fourche comptez entre 3 et 4 heures. Du bivouac au Mont Maudit comptez entre 5 et 7 heures. Comptez environ 4 heures pour le retour à l’Aiguille du Midi.
- Balisage : aucun balisage
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Itinéraire
PREMIER JOUR
De l’Aiguille du Midi au bivouac de la Fourche
De Chamonix prendre le téléphérique de l’Aiguille du Midi et emprunter l’arête permettant de descendre sur le Glacier du Géant.
Descendre vers le Col du Midi et passer le Col du Gros Rognon.
Descendre plein Sud jusqu’à la Pyramide du Tacul. Le glacier devient plus chaotique et crevassé.
Contourner la Pointe Adolphe Rey et s’orienter vers l’ouest.
Remonter le glacier du Cirque Maudit en direction de la Fourche, en passant entre le Grand Capucin et la Tour Ronde.
Franchir la rimaye et escalader les très raides pentes de neige à l’aplomb de la Fourche. Une fois sur l’arête, se diriger sud-est et trouver rapidement le bivouac. Celui-ci se trouve versant Brenva de l’arête.
Bivouac de la Fourche : 10 couchages avec couvertures. Attention : Suite au réchauffement climatique et à la fonte du permafrost, le bivouac de la Fourche s’est effondré et n’est dorénavant plus accessible.
DEUXIEME JOUR
Du bivouac de la Fourche au Mont Maudit et retour à l’Aiguille du Midi
Se diriger nord-ouest et suivre l’arête neigeuse avec quelques petits passages en mixte. Contourner deux gendarmes par la droite.
Gravir un couloir de neige débouchant sur une partie rocheuse qu’il faut escalader. S’ensuit un passage en mixte conduisant à une vertigineuse arête de neige jusqu’au pied de la Pointe de l’Androsace.
Longer en traversée la Pointe de l’Androsace par la gauche dans des pentes très raides en mixte. Un pas d’escalade en IV permet de remonter sur l’arête. Celle-ci redescend un peu jusqu’à une brèche.
De la brèche, grimper un raide couloir permettant de prendre pieds sur l’arête de neige conduisant jusqu’à la base de l’Épaule.
De la base de l’Épaule, escalader les très raides pentes de mixte jusqu’à l’Épaule.
De l’Épaule, rejoindre le sommet du Mont Maudit par une longue arête de neige.
DESCENTE
Du Mont Maudit descendre par des pentes très raides nord-est avec un passage de rimaye en direction du Col Maudit.
Traverser le Col Maudit en passant en contrebas du Mont Blanc du Tacul jusqu’à l’Épaule Homonyme.
De l’Épaule descendre la raide face nord du Mont Blanc du Tacul vers le Col du Midi. La descente est très exposée aux chutes de Séracs.
Du Col du Midi retourner à l’arête permettant de remonter à l’Aiguille du Midi avec trois cents mètres de dénivelés positifs.
Récit de la sortie
Une connaissance à Chamonix nous confirme que la montagne est en condition. J’ai trois jours de libres et mon ami aussi. Nous ne sommes pas acclimaté, tant pis, nous verrons bien... Direction le massif du Mont Blanc !
Nous montons à l’Aiguille du Midi en fin de matinée, aujourd’hui nous allons traverser le Glacier du Géant et rejoindre le bivouac de la Fourche.
Arrivé au cirque Maudit, nous remontons le glacier vers la Fourche de la Brenva.
Le franchissement de la rimaye n’est pas évident, car celle-ci est très ouverte. nous préférons tirer quelques longueurs pour escalader les très raides pentes de neige se trouvant juste au-dessus.
Du bivouac, la vue plongeante sur le glacier de la Brenva et sur l’envers du Mont Blanc est sensationnelle !
Malheureusement celui-ci est déjà plein à craquer, il n’est même pas possible de rentrer à l’intérieur. Nous allons dormir sur la toute petite passerelle d’accès suspendue au-dessus du glacier.
La fin de journée est consacrée à faire fondre de la neige pour l’eau du lendemain.
Nous sommes à 3700 mètres, je commence à ressentir les effets de l’altitude.
Pendant la nuit, les orages au loin et les nombreuses chutes de séracs nous empêchent de trouver le sommeil.
Le départ est donné à trois heures du matin. La première partie est une succession de couloirs de neige, de mixte et de courts passages d’escalade.
L’arête devient ensuite neigeuse et aérienne, son fil est un véritable rasoir, nous obligeant à progresser en contrebas en traversant des pentes de neige très raides. La vue sur les Aiguilles du Diable est extraordinaire.
Nous arrivons au pied de la Pointe de l’Androsace. J’ai de plus en plus mal à la tête... Nous la contournons par une traversée en mixte bien exposée et un pas de IV. Ce dernier est recouvert de glace, un coinceur et une pédale nous sortirons d’affaire. Les cordées suivantes feront de même.
Un peu plus loin, l’arête nous oblige à redescendre de manière très raide, mon piolet passe à travers la corniche...
S’ensuit à nouveau une succession de couloirs et de ressauts toujours très exposés, avant de rejoindre une nouvelle partie neigeuse.
La suite est un très long et raide passage en mixte menant à l’Épaule, dans lequel mon compagnon à posé quelques friends entre nous. Les récupérer me demande un véritable effort tant je ressens un violent mal des montagnes.
Arrivé à l’Épaule nous rejoignons le sommet du Mont Maudit par une belle arête de neige.
Nous avons mis six heures du bivouac de la Fourche.
NB : La batterie de mon appareil photo n’a pas résisté au froid et à lâché à mi-course. Je ne dispose donc pas de photos au-delà de la Pointe de l’Androsace.
Auteur : Sylvain
Avis et commentaires
Bonjour, merci à vous !
François Lannes : ça me fait plaisir de voir que certaines personnes se régalent en lisant les récits de mes sorties, dans lesquelles j’ai moi même éprouvé beaucoup de plaisir ! En relisant votre topo sur les pointes 2351 et 2362 à la montagne de Faraut, j’ai hâte que les beaux jours arrivent !
Bibox : merci pour ce retour sur mes publiées !
Ton topo sur " l’Obiou par le Couravou et l’escalier de la Fuvelle" est dans un coin de ma tête depuis sa parution en août 2020. J’étais en Suisses lors de sa publication, l’idée d’écourter mon séjour pour aller dans le Dévoluy m’a traversée l’esprit...
Bonne hibernation et au plaisir de te relire rapidement !
Fantastique !
Encore un bien beau reportage photographique, avec un point de vue complet, général et à la fois personnel sur ces célèbres lieux, en simplement 22 publiées. J’adore les photos spectaculaires comme la première (1) ou celle de couverture (18) mais aussi beaucoup "Contournement de la Pointe de l’Androsace"(20), le regard sur le Grand Capucin (13), les crevasses etc...
J’hiberne donc merci d’entretenir l’enthousiasme avec ce feuilleton de publications qui marque cet hiver 2021/20022 !
.
........ à 80 balais, oui, mais ...... c’était Cassin !
Sinon, bravo Sylvain pour cette magnifique course.
Je ne l’ai pas faite, mais j’en ai bien sûr entendu parler.
Et si tu as d’autres courses de haute montagne à nous faire partager, n’hésites pas. Je me régale.
Bravo Sylvain ! C’est chouette pour vous !
"Peut-être qu’il n’est pas trop tard pour l’épingler à ton palmarès"
Jamais trop tard. Et je ne suis même pas sûr que l’expression "trop tard "existe en Montagne. Riccardo Cassin a refait sa voie du Pizzo Badile à 80 balais bien sonnés.
Bonjour Michel, merci pour ce retour !
Effectivement, surement que peux de personnes connaissent cette course. En commençant à écrire pour AR, je ne pensais pas publier ce type de course ( je souhaitais juste publié des sorties sur le Dévoluy, car je me suis beaucoup inspiré des écrits de certains auteur du site. Ils se reconnaîtrons... ), et puis je me suis pris au jeu, c’est ma récente publication sur la Vallée Blanche qui m’en à donné l’envie !
Pour la photo 20 je le pense aussi... C’est le plus beau passage effilé de l’arête neigeuse dans l’autre sens... Pas facile de prendre des photos dans ce types de course, avec les gants, un piolet dans chaque mains, la quincaillerie. Aujourd’hui j’utilise une gopro pour les photos, ça tient dans la poche. Lors de cette course je devais prendre l’appareil photo qui était dans mon sac sous les anneaux de corde... Et puis la batterie tombait à vue d’oeil. Mais il me reste les souvenirs.
Peut-être qu’il n’est pas trop tard pour l’épinglé à ton palmarès ! Sinon, j’ai l’impression en ayant lu les commentaires de tes topos que le verre est déjà sacrément plein !
Bonne continuation 🙂
Il y a majoritairement des randonneurs sur le site et qui ne connaîtrons pas nécessairement cette course mythique.
L’année où j’ai escaladé l’Ailefroide et le Cervin, j’étais accompagné d’une personne qui l’avait gravie et on ne parlait que de ça !
Selon mes humeurs, je vois le verre à moitié plein, ou à moitié vide, mais j’avoue que je l’aurais bien épinglé à mon palmarès celle-là !
Photo 20 : Dommage qu’on ne voit pas une photo dans l’autre sens !
Bravo !
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