Le Rognon (1851m) par le versant nord-est

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
850m
Durée :
6h

Est-il toujours utile d'aller au bout de ses envies ??? De ce sommet, le Rognon, j'avais déjà parcouru le versant nord, l'arête nord-ouest, le versant ouest et le côté sud. C'était ainsi presque le tour complet. Restait seulement le versant nord-est à visiter, versant qui semblait accueillant. Comme il n'y avait pas urgence, cela pourrait faire un complément de balade, à l'occasion. Complément de balade...... Quelle erreur ! Heureusement Dyn's était présent, ce jour-là ! Car à deux, l'épreuve fut moins rude. – Auteurs : et

Accès

Plusieurs possibilités d’accès :

  • ou bien un peu au nord du col de la Croix-Haute, sur la D 1075, à hauteur du pont sous la voie SNCF (1142 m),
  • ou bien de la D 1075, suivre Lalley, puis Chateau-Bas (direction Tréminis) ; remonter le vallon des Granges et stationner la voiture à la fin du goudron, sur une grande esplanade (environ 1030 m) ;
  • ou bien depuis la sortie de Lalley, prendre la longue piste forestière qui mène à la bergerie du Laud (environ 1400 m).

Dans tous les cas, l’objectif est de rejoindre le col de Fouerous (1607 m), entre le sommet de l’Aup et le Rognon.

Précisions sur la difficulté

Raides pentes d’herbe (estimées à 45°) sur une longue portion du bas et du milieu. La fin, après le goulot, est moins raide (estimé de 35° à 40°).

La traversée d’une ravine, sur terre sèche, est très délicate. Elle est courte (3 m) mais très exposée. Le piolet et le bâton sont d’une sécurité très mince, et il faut faire confiance aux semelles des chaussures.

250 m de dénivelé pour les difficultés

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 3237 OT Glandasse - Col de la Croix-Haute
  • Altitude minimale : suivant le départ choisi : 1142 m au col de la Croix-Haute, ou 1030 m au départ de Chateau-Bas, ou 1400 m à la bergerie Le Laud
  • Altitude maximale : 1851 m
  • Distance : environ 8 km
  • Horaires : comptez 5h
  • Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.
  • Balisage : aucun
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Itinéraire

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Du col de Fouerous, traverser vers le versant nord-est : on utilise des cheminements faits par les vaches, quand elles sont en estive, qui sont horizontaux et très commodes (choisir celui du milieu).

Rejoindre la forêt.
Continuer la traversée jusqu’à un petit ruisseau. Franchir le petit pierrier qui fait suite et contourner les végétations par la droite pour arriver dans la première pente d’herbe.

Remonter cette pente en rive gauche d’une ligne de sapins (à l’ombre - pente estimée entre 40° et 45°).

Arrivé en haut de la pente, on bute contre la première barre rocheuse (3 à 4 m de haut). La franchir en diagonale vers le droite (passage très redressé, à faire avec équilibre).
Dix mètres plus haut, on croise une trace de bêtes, horizontale.
Suivre cette trace vers la gauche (15 m).

On arrive à la ravine en terre sèche et dure. La franchir horizontalement vers la gauche (très exposé - 3 mètres).

On se trouve sous le goulot. Remonter les 15 mètres suivants (herbe estimée à 45°) droit vers le haut et franchir à gauche la zone étroite (le goulot) par une haute enjambée sur un bloc rocheux.

On débouche dans un grand cône herbeux.
Le remonter vers la droite, en direction de la crête. On arrive dans la partie supérieure du versant, à côté d’un pierrier rond.

Monter droit dessus dans les herbes (estimé 35° à 40°), pour emprunter le couloir large qui se trouve au-dessus.
En haut, et en diagonale à droite, rejoindre la crête finale du Rognon et le cairn de son sommet.

Emprunter les chicanes, à l’intérieur des grosses écailles calcaires, qui permettent d’arriver à la croix du Rognon.

Descentes évidentes pour retourner au point de départ de sa randonnée.
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Explications, par François

Le Rognon, ce furent deux sorties, en 2018, deux magnifiques sorties.

Elles m’avaient laissé une sensation de vraies réussites, parfaitement exécutées, sans erreur, sans faille. Le plaisir avait été très fort. Et je regrettais que l’histoire avec ce sommet soit déjà terminée.

C’est pourquoi le versant nord-est – qui n’est pas facile à voir depuis les vallées – était mis en réserve, parce que je pensais, je supposais, je souhaitais, qu’il constituerait le volet supplémentaire – et final - de cette belle histoire. Et qu’il en complèterait le plaisir vécu…

Lorsque Dyn’s m’a parlé de la crête du Petit Bois au sommet de l’Aup s’ouvrait l’occasion attendue de faire un joli enchaînement : sommet de l’Aup par la crête en question, puis Rognon par le côté nord-est. Ce serait une sortie impeccable, associant ces deux versants en une seule journée, et faisant aussi une traversée de qualité dans ces contreforts du Dévoluy.
Dyn’s était partant.
J’étais très optimiste.

Du sommet de l’Aup encore, regardant ce versant du Rognon à la jumelle, ma confiance était au zénith. Il n’était question que de savoir où il faudrait zigzaguer au plus fin dans ces barres rocheuses pour prendre le chemin le plus direct, donc esthétique. Car bien sûr, rien n’empêchait de faire ainsi son choix d’itinéraire, parce qu’aucune difficulté technique ne venait s’immiscer dans ce genre de décision… !!

Dès la première pente d’herbe, il était facile de comprendre que la partie allait être plus corsée qu’imaginée jusque là. La première barre rocheuse, elle, - fort opportunément peu haute – confirma qu’il fallait mettre le paquet. La si fine trace de bêtes, celle qui nous emmena vers la gauche, fit admettre que l’on devait immédiatement se concentrer au maximum. Enfin, la courte traversée de ravine, sur terre durcie, su – par seulement quatre appuis de chaussures à faire – enlever le dernier rictus de sourire de nos visages.

Le choc fut dur.

Ensuite…
Et bien ensuite, la difficulté a baissé.
Suffisamment en tout cas pour remettre un peu l’oxygène qui nous avait été coupé.

Mais, cette surprise à contre-sens, le cumul des dénivelés de ces deux versants, la chaleur de midi commençant à faire son œuvre, tout cela faisait que la « machine » fatiguait. C’est sûr.

Nous sommes arrivés en haut.
Une poignée de mains a scellé le contentement d’avoir réussi cette rude ascension.

Un petit goût amer restait, en fond de gorge, car le plaisir attendu, supposé, imaginé, n’avait pas pu prendre sa place comme espéré.
J’avais dû croire trop vite ne faire qu’une bouchée de ce Rognon.
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Explications, par Dyn’s

Le Rognon, c’est une montagne que je connais bien, surtout son versant sud que j’ai parcouru à maintes reprises, à toutes saisons. J’y ai même passé une nuit lors d’un tour de Lus-la-Croix-Haute par les crêtes et les sommets d’alpages. En termes d’itinéraires plus sauvages, je m’étais aventuré dans la face ouest mais je n’avais pas poussé la découverte des autres versants plus loin.

Si la traversée du sommet de l’Aup par la crête du Petit Bois était une idée que nous avions chacun de notre côté avant de la mettre en commun, la face nord-est Rognon est purement une idée de François (émise dans les commentaires de ma dernière sortie hivernale...)

Autant la traversée du sommet de l’Aup a porté ses fruits, un bel itinéraire : du sauvage, du raide et surtout des difficultés maitrisées avec un plaisir non dissimulé, le tout dans un décor enchanteur et verdoyant de fin de printemps, autant la remontée de la face nord-est du Rognon s’est déroulée de manière bien différente...

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Nous voilà au col de Fouerous. Nous empruntons alors une belle draille de vaches pour rejoindre le pied de la facette nord-est. Cette traversée est bien agréable avec ces derniers passages à l’ombre du sous-bois et ces premiers rhododendrons en fleurs. Nous franchissons plus loin un pierrier et gagnons la ligne de sapins, point de départ de l’itinéraire dans la face.

Les premières pentes herbeuses sont raides et peu commodes. Pas de marche bien taillée ! Il faut redoubler d’effort ! En haut, nous venons butter sur la première barre rocheuse. Une faiblesse se dessine, le ton monte mais nous la grimpons sans trop de difficultés. La raideur des pentes persévère. J’enchaîne tout droit alors que François part vers la gauche sur une trace dans une ravine terreuse. Il me semble que l’on peut se rejoindre plus haut mais je fais demi-tour à son appel.

La traversée est vraiment peu engageante voire casse-gueule... Le piolet semble bien dérisoire quant à enrayer une chute... Pour reprendre François, la concentration est à son niveau maximal, le sourire s’est effacé de nos visages, il faut maintenant passer coûte que coûte... La pente qui s’ensuit ne fait pas rire... J’ose tourner la tête en arrière, le vide tout proche ne demande qu’à nous happer...

Un goulet nous amène dans le cône herbeux marquant la fin des difficultés. Nous pouvons reprendre notre souffle, puis terminer sereinement l’ascension de la face. Nous avions initialement l’intention d’enchaîner droit sous le sommet, mais après ces dernières péripéties, nous la jouons au plus facile dans un large couloir herbeux menant un poil à gauche du point culminant.

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La ligne parcourue ne fut pas la plus esthétique, mais à défaut de se débrouiller comme des chamois, nous avons fait ce dont nous étions capables !

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 16 juin 2021

Dernière modification : 12 octobre 2022

1 membre a cette randonnée en favori !

Avis et commentaires

Un seul mot : chapeau !
Et les 2 dans la même journée....c’est beau la jeunesse !
J’ai ces 2 sommets dans mes projets, mais par des voies nettement moins....impénétrables ! lol !

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