Le Piolit (2464m), les Parias (2512m) et la Pointe de Fleurendon (2497m) en traversée par les crêtes et en boucle au départ d’Ancelle

PRÉAMBULE :

Bonaparré, le Piolit, les Parias et la Pointe de Fleurendon formant un harmonieux tracé encerclant le vallon d’alpage de la Plaine avaient retenu mon attention l’été dernier 2023, alors que je crapahutais alentour. Notamment, la Pointe de Fleurendon par sa crête sud m’avait paru attrayante. Aussi m’étais-je promis d’y revenir traîner mes godasses. Voilà chose faite.

Pas aussi ambitieuse ni aussi sensationnelle que d’autres traversées de caractère et sommets du secteur, cet itinéraire en crêtes certes modeste mais néanmoins sportif emprunte une ligne sympathique aboutissant à la superbe Pointe de Fleurendon qui plaira aux randonneurs plutôt expérimentés. Je précise « plutôt expérimentés » par précaution et pour avertir, en raison de deux passages jugés exposés et nécessitant le pied sûr autant qu’un minimum d’aisance en escalade, même si ces deux passages sont brefs.

Certes sommet secondaire et d’altitude modeste, la Pointe de Fleurendon possède une ligne de crête et sommitale assez esthétique qui, à elle seule, mérite une visite de courtoisie.

Pour conclure, si l’itinéraire décrit dans ce topo part du village d’Ancelle, il peut tout aussi bien débuter du parking de Rouanne Haute (1620m). Ce qui, évidemment, réduira d’autant la distance et le dénivelé et présentera l’avantage de se concentrer sur la traversée en crêtes - de mon point de vue de loin la plus intéressante.

L’ITINÉRAIRE :

ITINÉRAIRE DU PONT DES NAÏS AU COL DE CHORGES :

Du Pont des Naïs (panneau – départ l’hiver des parcours de randonnée à raquettes de la station d’Ancelle), prendre plein est la piste en sous-bois longeant en rive gauche le torrent de la Rouanne. Au point coté 1426 (marqué sur la carte IGN) la piste s’élève assez sévèrement en forêt jusqu’au point coté 1732 (marqué sur la carte IGN). Suivre la direction du Col de la Pourrachière et du Col de Chorges (panneaux indicateurs à chaque intersection). Peu avant le point coté 1925 (marqué sur la carte IGN), la piste quitte la forêt et se poursuit jusqu’à la cabane d’estive de l’alpage de la Haute Selle. Laisser à main gauche et derrière soi la piste menant à la cabane d’estive et continuer par le sentier bien marqué conduisant au Col de la Pourrachière (2173m) que l’on atteint rapidement en quelques lacets. Du col, poursuivre au sud-est par Bonaparré, large pelouse rase en forme de dôme sur laquelle sinue une trace cairnée manifestement fréquentée. Plus haut (dès le point coté 2355, marqué sur la carte IGN), la crête de Bonaparré se resserre et devient terro-herbo-rocheuse.

Ne pas suivre le tracé en pointillés rouges sur la carte IGN qui quitte rapidement la crête de Bonaparré pour passer en bas de pente du versant est (en forme de virgule) et rejoint le sentier est d’ascension du Piolit par le Col de Chorges, mais rester sur le fil de crête bien plus esthétique et qui, juste sous le sommet, se raidit en de petits gradins terro-rocheux faciles à négocier. L’on parvient ainsi au Piolit (2464m) par sa crête nord-est surplombant largement la Haute Selle. Belle ambiance. Panorama sur la plaine de Chorges, le lointain Lac d’Embrun et la Rouanne Haute. Du sommet l’on visualise également le reste de l’itinéraire en crêtes à parcourir.

Du Piolit, quelques minutes suffisent pour descendre au Col de Chorges par un large sentier.

ITINÉRAIRE DU COL DE CHORGES AU COL DE FLEURENDON :

Là débute la partie hors sentier.

Parvenu au Col de Chorges (2249m), poursuivre plein est sur la crête montant en direction des Parias. Là, m’accueillit un magnifique renard en balade qui me tira aussitôt sa révérence puis disparut par une vire rocheuse !...

Rapidement l’on bute sur un rognon rocheux en deux parties, dont, dans la deuxième partie, un gendarme incontournable de 4 à 5m de haut tout au plus, nécessite un court pas d’escalade de 3m de haut dans sa ligne de faiblesse évidente sur la gauche. Le pas d’escalade est obligatoire et malaisé, car il nécessite un rétablissement un soupçon déversant sur un étroit rebord surmonté d’une légère protubérance rocheuse. Pour ma part, et j’insiste, je qualifierai ce passage de plutôt dangereux car donnant en versant sud sur un ravin fort pentu où la chute est interdite. Au besoin, s’aider de la corde double à nœuds en place dont il est fait mention dans le paragraphe « Difficultés ».

Passé cet obstacle rocheux, poursuivre sur la crête terro-herbo-caillouteuse raide et pénible, avant de s’élargir et s’affaisser sur le haut. L’on parvient au sommet des Parias (2512m) marqué par un cairn. La vue s’étend sur la plaine de Chorges, au lointain le Lac de Serre-Ponçon, quelques proches et hauts sommets de l’embrunais, le tranquille vallon d’alpage de la Plaine et, plein nord, sur le Col de Fleurendon et la crête sud de la superbe Pointe de Fleurendon dont on distingue l’antécime sud et le sommet nord découpant le ciel. Assez esthétique.

Par une large pente cairnée terro-herbeuse et d’inclinaison moyenne, descendre en direction du Col de Fleurendon. Rester de préférence sur le fil de crête se rétrécissant un peu sur le bas devenu rocheux pour bénéficier de l’ambiance un chouia aérienne sans être pour autant vertigineuse. Le Col de Fleurendon (2359m) est marqué par un cairn. Là débute l’ascension de l’antécime sud de la Pointe de Fleurendon.

ITINÉRAIRE DU COL DE FLEURENDON AU PIED DE LA POINTE DE FLEURENDON :

Du Col de Fleurendon, la crête sud rudement dressée est plus impressionnante que difficile. Si son ascension est très largement faisable, elle nécessite néanmoins dans sa courte section raide le pied sûr et de tester le rocher sur lequel l’on marche et/ou l’on s’équilibre (rocher friable et/ou enchâssé parfois superficiellement dans la roche et/ou la terre). Rien de sorcier, mais la prudence s’impose vu la pente. Dans la partie sous-sommitale de l’antécime sud, l’itinéraire en crête se resserre en forme d’arête toutefois assez large pour y marcher droit dessus tout en se redressant peu à peu jusqu’à venir buter sur un ressaut rocheux vertical infranchissable.

On laisse ce ressaut rocheux à main droite pour le contourner par la gauche de la façon suivante :

Une ligne de faiblesse constituée de petits gradins terro-herbo-rocheux dans une pente moyenne longe la base de ce ressaut rocheux et ramène sur le fil de la crête à une mini-plateforme terro-rocheuse (cairn). De-là, à l’aplomb, 3 à 4m au-dessus, une sorte de brèche évidente en large V (escalier naturel où tout y est pour poser les mains et les pieds) permet de contourner ce ressaut rocheux et de basculer en versant ouest dans une pente raide terro-herbo-caillouteuse de type terrain à chamois, un peu exposée. A vue d’œil, cette pente affiche 40° à 45° et dévale sur 150m jusqu’en-bas sur un pierrier. Ce passage pourra éventuellement impressionner quelqu’un sujet au vertige ou peu sûr de lui.

Gravir cette pente ouest à droite en diagonale par des gradins terro-rocheux pour reprendre un peu plus haut le fil de la crête rocheuse sans difficulté jusqu’à l’antécime sud, puis traverser sur le fil de l’élégante pelouse sommitale vers le sommet nord (cairn). Charmant. Vue dégagée et splendide sur la vallée de la Rouanne et les Autanes.

Du sommet, descendre approximativement 50m à 70m plein ouest, droit dans la pente terro-herbo-caillouteuse d’inclinaison moyenne, tout en longeant et contournant une sorte de croupe rocheuse à main droite dévalant du sommet. Au bas de cette croupe rocheuse, viser au nord-ouest un grand cairn (observer attentivement car le cairn n’est pas très visible car immergé dans un pierrier). Traverser en diagonale vers ce cairn, toujours direction nord-ouest. Parvenu au cairn, là s’offrent deux solutions :

1) soit poursuivre direction nord, descendre en diagonale pour rejoindre la large crête bombée nord-nord-ouest jusqu’à atteindre le sentier, à peu près à équidistance des points cotés 2012 et 2114 (marqués sur la carte IGN) - sentier menant au Col de la Coupa et/ou en direction de l’Échine de l’Âne,

2) soit descendre direction ouest en pleine pente terro-herbo-caillouteuse régulière et d’inclinaison moyenne (entre 30°et 40°) du versant ouest, en prenant en-bas pour azimut la cabane d’alpage du vallon de la Plaine : grosso modo descendre dans la pente à la verticale entre le nom « Pointe » et « de Fleurendon » (marqué sur deux lignes sur la carte IGN). C’est l’option choisie dans ce topo. L’axe de descente aboutit sur le sentier du Col de Chorges, peu avant le premier lacet.

Ici se termine la partie hors sentier.

ITINÉRAIRE DU PIED DE LA POINTE DE FLEURENDON A ROUANNE HAUTE :

Du large sentier du Col de Chorges (2249m), descendre plein nord, laisser à gauche le sentier traversant le bas de l’alpage de la Plaine et menant au Col de la Pourrachière (2173m), puis laisser à gauche le sentier menant au parking de Rouanne Haute (1620m), pour embrayer à droite sur le sentier montant au col de la Coupa (2323m). Quelques courts lacets plus loin, laisser à droite le sentier montant au Col de la Coupa. Poursuivre par le sentier en balcon passant au pied de l’Échine de l’Âne et au large du Col de la Rouannette (2403m) jusqu’au point coté 2046 : intersection appelée Peyron Roux (marqué sur la carte IGN, de même que sur le panneau indicateur). Laisser à droite le sentier en balcon qui se poursuit et prendre à gauche le sentier descendant vers Rouanne Haute. De-là, prendre la piste jusqu’à Ancelle.

Nota : cette portion de sentier en balcon est de ma part une fantaisie car je voulais avoir du recul pour visualiser de loin l’itinéraire en crêtes réalisé. Étant donné qu’il est possible de faire cette randonnée en partant du parking de Rouanne Haute, après la descente de la Pointe de Fleurendon l’on peut naturellement rejoindre Rouanne Haute par le sentier le plus direct. Chacun reste libre de réajuster l’itinéraire à sa guise.