La Pyramide (2839m), en boucle par l’arête est

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1650m
Durée :
9h

Cette fantastique montagne est accessible par son versant est depuis la vallée d'Ornon. Une montée raide tout le long, par un itinéraire justifiant pleinement le terme "ascension", se déroulant sur une croupe forestière puis d'alpages, qui se prolonge finalement par une belle arête rocheuse, un peu grimpante sans être trop difficile, jusqu'au sommet. On pourrait redescendre directement de la montagne par le versant est et la combe Pertunier, mais on a aussi la possibilité de revenir tranquillement par le sentier vers le plateau des lacs, qu'on traversera entre vallons herbeux et lacs pour un peu plus de douceur. – Auteur :

Accès

Route du Bourg-d’Oisans, bifurquer vers le col d’Ornon, puis vers le village d’Ornon. Peu avant celui-ci, bifurquer à gauche sur la petite route du Guillard. Possibilité de parking très limité au premier lacet à l’entrée du village, inutile de tenter d’en trouver plus haut sur la route.

Départ éventuellement envisageable de la Grenonière.

Précisions sur la difficulté

Ce parcours s’adresse aux randonneurs expérimentés, habitués aux terrains d’aventure hors-sentier où un peu de sens de l’itinéraire est nécessaire pour naviguer au mieux entre les obstacles. Techniquement, il n’y a pas vraiment de difficultés d’escalade, les passages rocheux de l’arête étant en général faciles et contournables, pas trop aériens et peu exposés (quelques rares pas de II très ponctuels). La difficulté viendra plutôt, plus bas, de quelques passages herbeux ou terreux assez raides qui demanderont un peu de prudence.

L’ascension, expédiant quelques 1600m de dénivelé sur moins de 4km, fera bien chauffer cuisses et mollets, mais gratifiera les habitués à l’exercice d’une montée très efficace.

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 1240m.
  • Altitude sommet : 2783m (Les Rochères), 2839m (La Pyramide).
  • Durée : 9h.
  • Carte : IGN TOP25 3335OT Grenoble - Chamrousse - Belledonne.

Période

Praticable en conditions estivales, en général à partir de mi-juin, il faut s’assurer qu’il n’y ait pas de névé bloquant le raide couloir inférieur du sentier de descente dans la combe du versant nord vers le plateau des lacs, ou que les pentes sous le col de la Combe Noire soient suffisamment déneigées.

Terrain sec et bonne visibilité fortement souhaitables.

Voir la carte en plus grand

Chargement de la carte en cours

Itinéraire

Ascension

Monter la route goudronnée à travers le hameau du Guillard jusqu’à son extrémité et poursuivre le chemin qui fait suite. L’ascension se déroule en quelques lacets à travers les hêtres jusqu’à la clairière du Clôt de Balme et son gros rocher pouvant servir d’abri. Poursuivre la montée quelques dizaines de mètres plus loin jusqu’où le chemin semble entamer une légère redescente.

Au point haut du chemin, il est temps de le quitter pour entamer la montée de la croupe. On trouvera une légère sente en zigzag balisée de quelques points bleus sur les troncs. À défaut, on peut très bien monter à vue au plus facile, sans se laisser entraîner trop à gauche.

Vers 1500m, la sente semble quitter la croupe vers la droite pour traverser horizontalement vers le fond de la combe. Il faut alors quitter cette sente pour poursuivre l’ascension de la croupe. On retrouve assez rapidement une sente en lacets, un peu plus ténue.

Vers 1600m, on bute sur un ressaut rocheux. À défaut d’être sur la sente, il faudra chercher le bon passage plutôt vers la droite de la croupe, qui commence par un petit couloir marqué de la légère trace de droite à gauche. Y fait suite un ressaut rocheux équipé d’une vieille rampe métallique, bien utile surtout si le lieu est humide.

Poursuivre la montée sur la sente en raides lacets. À gauche, on bute sur le rebord de la combe du Guillard. On sort progressivement des arbres. On montera les lacets de la sente à droite plutôt que les traces montant tout droit sur le rebord de la combe, assez malcommodes.

Une petite épaule garnie de rhododendrons fait face à une dernière courte montée, bien raide avec un court passage terreux un peu scabreux, avant de déboucher finalement sur le grand plan incliné menant à gauche vers le haut de la combe Pertunier, dominé par le Grain de Chalvet.

On traverse un petit pierrier garni de traces et de quelques cairns. Bien repérer ce pierrier pour pouvoir retrouver la sente au cas où il faudrait redescendre par cet itinéraire. Quitter alors la sente pour monter tout droit dans la pente, au plus facile.

La pente est barrée par un raide ressaut herbeux. Celui-ci se franchit, un peu à sa gauche, par une légère rampe montant de gauche à droite, parcourue par des sentes à chamois. Poursuivre ensuite la montée droit dans la pente, raide mais sans grosses difficultés. Attention, le débouché de la rampe est invisible vu de l’amont, il faudra précisément repérer le lieu au cas où.

On atteint un crêt herbeux offrant une vue spectaculaire sur la combe Chave. Poursuivre la montée tranquillement sur ce crêt, assez reposant avant d’attaquer une nouvelle partie raide, un beau dévers de mixte herbe-caillasse dominant le crêt, sans grosses difficultés. Sur le haut, tirer un peu à droite sur le haut pour déboucher au bas de la partie supérieure de la combe Chave. En surmontant quelques bosses faciles, on aboutit au pied de l’arête est de la Pyramide, qui s’atteint en franchissant un collet évident.

La première partie de l’arête, plutôt raide, se contourne facilement par la gauche en traversant des pentes de caillasses terreuses. Puis on monte droit dans la pente pour rejoindre le fil de ce qui est au début plutôt une large croupe modérément caillasseuse.

On atteint le sommet d’une petite épaule herbeuse derrière laquelle la partie rocheuse de l’arête se dévoile. Curieusement, le crux de l’arête se trouve sur la première partie horizontale, de visu débonnaire. Il s’agit d’un court rasoir long de quelques mètres, qui se franchit soit par la droite en désescaladant un muret vertical de 1,5m de haut, soit par la gauche par un grand-écart les deux mains sur le fil, plus facile mais plus exposé.

Poursuivre la progression sur l’arête, rocheuse et parfois assez chaotique, mais jamais difficile. Si les grimpeurs se font plaisir de rester au plus près du fil, on trouvera toujours des passages sans difficulté quelques mètres plus à gauche. On aboutit à une deuxième épaule qui révèle, derrière quelques bosses aisément franchissables, le dernier raidillon aboutissant au sommet. Ce passage assez terreux est raide, mais facilité par de nombreux rochers commodes.

On débouche sur le rebord est du plateau sommital de la Pyramide, orné de son antenne radio. Ce lieu est peut-être celui offrant le plus beau panorama sur la vallée d’Ornon, et plus loin sur l’Oisans et les Écrins. Sinon, le sommet est un peu plus au milieu du plateau, avec une petite enceinte de pierres aménagée en salon banquette bien commode pour le casse-croûte.

Descente par le plateau des lacs

Le retour le plus facile consiste à redescendre par le sentier usuel de la Pyramide par la combe nord sur le plateau des lacs, puis versant Ornon.

Pour cela, partir plein ouest dans les pentes de caillasses, visant le col évident sous les pentes du Taillefer. Descendre ensuite vers le nord le creux de caillasses historiquement occupé par un névé tardif, sinon par une petite sente à travers les raides pentes de caillasses un peu malcommodes. On poursuit ensuite par une sente traversant longuement vers la gauche la grande combe minérale au nord du Taillefer, pour rejoindre le sentier descendant du col des Grands Vans. Descendre ce sentier en franchissant un ressaut un peu délicat, où en début d’été un névé peut s’avérer problématique, ainsi qu’en fin d’automne la glace de regel du ruissellement en ce lieu qui ne voit plus trop le soleil.

Une fois sur le plateau des lacs, rejoindre le sentier partant vers l’est depuis le lac de la Vèche, puis au niveau de la bergerie de la Jasse, prendre à droite le sentier descendant directement vers la Basse Montagne. Partir à droite sur une large piste, puis ne pas rater la bifurcation à droite sur le chemin descendant vers le clôt de l’Homme. Suivre encore à droite le sentier en direction de la combe Chave, à laquelle fait suite la petite remontée menant au point haut où on l’avait quitté à l’aller.

Descente par la combe Pertunier

L’autre option de descente, plus courte mais également plus raide et caillasseuse, en bonne partie hors-sentier, consiste à rejoindre l’itinéraire de montée en basculant versant est pour franchir le collet formé par le Grain de Chalvet.

Pour cela, poursuivre la large crête vers le sud, coupant éventuellement les bosses par l’ouest. Il faut viser le col dominant la combe Noire, juste avant la pointe 2795m, seul point de passage pour basculer versant est. Descendre la raide ligne de caillasses terreuse prenant naissance au sud du col, puis poursuivre la raide descente assez malcommode en restant plutôt à droite pour éviter au mieux les zones rocheuses. Cette descente peut être compliquée ou facilitée par la présence de névés tardifs.

Une fois au bas de ces premières pentes raides, il faut partir en traversée plus ou moins horizontale vers le nord, au mieux à travers la caillasse assez pénible, pour viser une bosse évidente située sous l’arête est de la Pyramide, où se niche le curieux petit lac rouge qu’on n’aura pas manqué d’apercevoir à la montée. Descendre ensuite vers le collet formé par le Grain de Chalvet en contournant au mieux les ressauts.

Partir vers le nord en traversée descendante sur le large plan incliné formant le haut de la combe Pernunier, sans trop descendre au début pour éviter quelques zones de pentes raides. Il s’agit maintenant de retrouver le petit pierrier décoré de cairns où on était passé à la montée, point de passage pour retrouver la sente permettant de poursuivre la descente. On cherchera ce pierrier au bas et pas loin du rebord nord du plan incliné.

Descendre prudemment la raide sente, le point le plus important étant de la suivre pour retrouver le point de passage du ressaut rocheux avec la barre métallique, sans cela totalement invisible. En aval, la descente peut se poursuivre au plus facile en suivant plus ou moins la croupe, jusqu’à retomber sur ce chemin de montée à proximité du clôt de Balme.

Cette option de descente est à proscrire de nuit, même avec une bonne frontale.

Détail de la sortie du 19 octobre 2022

L’été joue les prolongations, offrant une dernière occasion pour compléter la trilogie "La Pyramide sur toutes ses arêtes", saison 2022.

Cette arête est, on ne l’envisageait pas au départ, mais c’est de pouvoir la regarder de près depuis les Rochères, lors de la découverte de ce sommet par son arête nord-est un peu plus tôt dans l’année, qui a amené à la conclusion, "c’est peut-être grimpable". Mais voilà, pour faire logiquement cette ascension, il faudrait aborder la montagne par son versant est. À défaut de cela, on pourrait imaginer un itinéraire montant aux Rochères puis descendant dans l’abominablement raide caillasse du haut de la combe Chave pour atteindre le pied de cette arête. Cette complication est bien partie pour inciter à repousser l’exploration "à une date ultérieure"...

La révélation providentielle altituderando.com/Grain-d... sera celle de pouvoir accéder à la combe Pertunier depuis le Guillard par une raide sente historique du versant est, offrant un accès logique à l’arête tant attendu. Mais voilà, il ne faut pas précipiter les choses, car il y a encore pas mal d’inconnues à cet itinéraire.

Deux jours de beau prévus qu’il faut utiliser intelligemment, car en ces jours d’automne déjà bien courts, on ne peut pas trop se permettre d’aléas. Le premier jour sera consacré à faire une autre exploration qui était dans la liste des "à faire" : monter au Rochères par l’arête nord-ouest. Au-delà de cette ascension finalement superbe, on pourra jeter un œil beaucoup plus attentionné à cette arête est, et aussi, depuis le sommet de la Pyramide, parcourir en aller-retour le dernier raidillon de cette arête pour vérifier sa praticabilité, histoire de ne pas risquer de se retrouver bloqué juste sous le sommet. Il faudra juste espérer que ce préambule ne pèse pas trop sur les jambes le lendemain, pour une ascension significativement plus longue et soutenue. Et aussi, un départ beaucoup plus matinal, condition nécessaire à la complexité de l’itinéraire à basse altitude qu’il faudrait obligatoirement pouvoir redescendre de jour si nécessaire.

8h30, c’est parti du hameau du Guillard. La vallée sort tout doucement de l’ombre, le soleil illuminant tout doucement les hêtres roussis qui ont déjà perdu pas mal de leurs feuilles.

Voilà ce qui sera en fin de compte le principal souci de l’ascension de la raide sente sur la croupe : A cause de ce tapis de feuilles recouvrant la pente, la sente ténue est presque impossible à distinguer. On fait bien la chasse aux points bleus sur les troncs d’arbres, on les trouve, on les reperd, on erre un peu dans les pentes... Si on perd la trace, on reste logique : Faire l’ascension de la croupe par les passages les moins raides, et on finit en général par la retrouver.

Petit fourvoyage lorsque la sente part à droite vers le fond de la combe Chave. On s’aperçoit rapidement que ce n’est pas logique, il faut continuer à monter la croupe. Plus vraiment de sente visible, ce qui vaudra une montée un peu pénible tout droit dans les pentes terreuses. Puis on bute sur le ressaut rocheux. À gauche ? À droite ? On retrouve rapidement ce qui semble être une sente monter par un petit couloir. Et finalement, voilà la barre métallique permettant de franchir le ressaut. Soulagement, on est sur le bon chemin.

La montée se poursuit. Rejoignant le rebord de la combe du Guillard, on rate encore semble-t-il un virage, ce qui vaudra une montée un peu scabreuse le long de ce rebord en s’accrochant à tout ce qui pousse... Bon, on s’habitue, d’autant plus que la vue s’ouvre de plus en plus en sortant des arbres, on finit enfin par voir où on va.

Finalement, voilà le dernier raidillon de la croupe orné de rhodos fleuris complètement incongrus en cette saison, et son raide passage terreux finalement pas si abominable que ça au regard de ce qui a été franchi juste avant. On débouche enfin sur le grand plan incliné menant à la combe Pernunier, et en face le Grain de Chalvet.

Voilà, cette raide partie, documentée de l’itinéraire, est parcourue, c’est maintenant que commence l’aventure, avec son lot d’inconnus. La première surprise sera un raide ressaut herbeux barrant l’amont du plan incliné, totalement imprévu, et invisible sur la carte. Il faut alors faire confiance à la population locale, en l’occurrence, les chamois, dont les sentes semblent indiquer une petite rampe permettant de franchir facilement le raidillon. L’obstacle passé, quelques pentes bien soutenues mènent finalement sur un petit crêt herbeux permettant de contempler la suite.

Pour la suite, on avait prévu de traverser vers la combe Chave et de monter par là pour contourner par la droite un raide dévers défendant la base de l’arête. Mais non, des dalles rocheuses semblent barrer l’itinéraire prévu. Tant pis, il faudra tenter tout droit dans le dévers. Heureusement, ce mélange d’herbe et de roches brisées se laisse monter sans grosses difficultés malgré la raideur. On débouche enfin dans la partie supérieure de la combe Chave, le pied de l’arête est juste là, accessible par ce petit collet.

C’est parti pour l’arête. Moins de surprises ici, car on l’avait observée de loin la veille, mais les difficultés se logent souvent dans les détails. La première partie de l’arête est un peu décevante, une large croupe de caillasses plutôt qu’une arête esthétique. Mais une fois atteint l’épaule au sommet de cette croupe, les choses deviennent enfin plus intéressantes...

La partie horizontale de l’arête suivant l’épaule semble de visu si tranquille et débonnaire, mais le premier "détail" se révèle vite : un tout petit rasoir, difficilement contournable, qu’il faut franchir. Heureusement, en réfléchissant un peu, ça passe.

On poursuit un peu plus humblement, sachant qu’il risque d’y avoir d’autres surprises... La montée reprend dans une roche de dalles et de blocs brisés assez raide. Mais en observant un peu, on se faufile très facilement, pour peu qu’on concède un peu au point d’honneur de vouloir absolument rester sur le fil...

Deuxième épaule, une dernière partie horizontale sépare encore du dernier raidillon sous le plateau sommital. Aucune inquiétude pour celui-ci malgré sa raideur, car il a été exploré la veille. Il y a juste ces petits ressauts dans l’horizontale, qui opposent une petite résistance symbolique avant de se laisser contourner. Enfin, voilà le sommet...

13h30, retour en terrain connu. Grande pause casse-croûte et contemplation. Pour la suite, on partira le long de l’arête sud pour aller voir le col de la Combe Noire, dont la praticabilité conditionne la descente sur le Grain de Chalvet et la combe Pertunier. Finalement, la combe semble praticable pour peu qu’on ne se laisse pas décourager par la raide caillasse terreuse et croulante sous le col, puis les grands champs de caillasses à traverser vers le nord de la combe. Aucun doute que cet itinéraire est parfaitement praticable, mais toute cette caillasse, ainsi que la perspective de devoir se retaper à la descente la scabreuse sente de la croupe et les raides pentes en forêt, auront raison de la motivation de descendre par là... Et cela d’autant plus que ce versant de la montagne plongerait bientôt dans l’ombre... De l’autre côté, il y a la descente classique vers le plateau des lacs, dont la douceur herbeuse nous tend les bras dans la lumière de l’après-midi...

C’est reparti par les champs de minéraux débonnaires vers le col sous le Taillefer. Un peu partout, des chamois gambadent... Ensuite, la caillasse de la combe nord dont on a l’impression de connaître le moindre caillou pour l’avoir parcourue la veille... Puis voilà, de retour dans ces belles plaines vallonnées où on ne manquera pas de refaire, une fois encore, la tournée des lacs, juste pour le plaisir...

Mais cette fois, c’est vers l’est qu’on va descendre. On rejoint le lac de la Vèche et on traverse les superbes étendues herbeuses rayées de multiples ruisseaux... On ne se presse pas dans les pérégrinations contemplatives en direction de la bergerie de la Jasse...

17h30, il est temps de poursuivre la descente. La végétation se densifie dans les couleurs de l’automne dans ce beau cirque décoré de multiples cascades. Un dernier jeu de piste dans les multiples chemins au bas de la montagne, mais on finit facilement par retrouver le sentier ramenant au hameau du Guillard, descendant sur de tranquilles chemins recouverts d’une épaisse "poudreuse" de feuilles... Fin de la balade vers 19h.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 19 octobre 2022

Dernière modification : 6 novembre 2022

11 membres ont cette randonnée en favori !

Auteur :

Avis et commentaires

A propos de l’itinéraire par le lac rouge (jusque là j’étais toujours passé par là) : le pierrier final est extenuant car totallement instable. Il faut vraiment longer la muraille rocheuse à droite pour prendre appuis dessus.

J’ai fait la montée ce matin en 5h depuis le village d’Ornon (mais redescente par Clot Beaumont). Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est aérien ! La dernière partie sur l’arête est vraiment raide. Certaines pierres ne tiennent pas bien et il faut constamment les tester avant de mettre tout son poids dessus. La rampe finale a l’air infranchissable vue de l’éperon rocheux ; Cela m’a bien rassuré de savoir que quelqu’un l’avait faite avant moi.

Le point positif : je saurai dorenavant que je ne suis pas sujet au vertige 😉 Mais quand même : j’ai du me concentrer sur les pierres et ne pas trop regarder sur les cotés.

Merci pour cette super trace !

Itinéraire via le lac rouge : Effectivement, ce passage nécessite une totale absence d’allergie à la caillasse, en particulier pour traverser le haut de la combe Noire. Et vu la pente sous le col bien raide et croulant, c’est peut-être un peu "moins pire" de descendre que de monter...

Mais effectivement, c’est surtout, plus bas, le petit raidillon terreux dans les rhodos qui décourage cet itinéraire à la descente. Bon, j’imagine qu’un cherchant un peu, on pourrait troquer ce passage terreux par une variante à travers les broussailles permettant de s’accrocher aux branches. Mais, au dessous de ce passage, on a aussi vite fait de paumer la sente pour se retrouver dans d’autres passages terreux encore plus raides et pourris, ou même de rater complètement le couloir à la rampe, seul point de passage pour descendre plus bas...

D’où mon conseil pour se la jouer prudent : Tranquille descente par le plateau des lacs.

Pour la lac rouge : Quelques coups d’oeil sur des vues aériennes de diverses sources montrent une grande variation de coloration en fonction des saisons (et des années ?), autre signe de l’origine biologique du phénomène.

Cf les commentaires de Courtepatte et Pascal en novembre 2022.

Lac Rouge.

Le lac Tovel est situé à 1178 mètres d’altitude dans le Trentin-Haut-Adige. Il a, ou plutôt avait, la particularité de se teinter en rouge en raison de la présence de l’algue "Tovellia sanguinea"

Idem pour le Seealpsee dans l’Appenzell, où des sporocystes ont été trouvés, "hibernant" quand les conditions sont défavorables.

Si on assimile sa forme à un ovale grossier, les dimensions des axes du lac Rouge (d’après des photos aériennes) sont :

Septembre 2003 : 28 x 17 m
Septembre 2012 : 24 x 14
Septembre 2016 : 05 x 04 (couleur vers le grenat, y compris la partie asséchée) - selon la NASA, 2016 a été l’année la plus chaude sur le globe en cent trente-six ans.
Septembre 2018 : 07 x 05
Septembre 2020 : 26 x 18

Merci Cyril de ton témoignage,
ainsi le parcours jusqu’à la crête via le lac Rouge est praticable par un randonneur mais probablement préférable à la descente si j’ai bien saisi.
Je suis totalement de ton avis en ce qui concerne le passage scabreux au dessus des rhododendrons, j’avais d’ailleurs longuement hésité avant de le franchir, c’est très exposé et rien ne tient vraiment, pas de prises franches, seules des mottes de terre prêtes à partir dans la pente. Je n’ose imaginer le franchir sous la pluie.
Aucune comparaison possible avec le couloir du bas muni d’une solide rampe métallique.

Bonjour,
Je fais régulierement la montée par la combe de Pertunier. Le pierrier final est vraiment creuvant. Par ailleurs, il faut signaler que cette randonnée cotoie des à-pics impressionnants. Des habitants d’Ornon y ont laissé leur vie dans le passé. Le passage juste après les rhododindrons demande une attention particulière car il y a des barres rocheuses en dessous et on ne les voit pas. Je ne connaissais pas en revanche la fin de l’itinéraire par l’arête !

Bravo Pascal, il fallait oser le faire et je pense que cette virée fera date dans l’exploration de ce beau massif du Taillefer.
Quant au lac rouge, je suis de ton avis, la couleur est probablement due à la présence de microorganismes (bactéries ou algues) appréciant la présence d’oxyde de fer ; la tâche verdâtre au centre prouve que ce n’est pas l’eau qui est teintée et que ces organismes ont également besoin de lumière et qu’en conséquence ne se développent qu’à très faible profondeur.
La tâche centrale doit être plus profonde, en tout cas au delà de la limite nécessaire à l’épanouissement de ces organismes.
On attend les spécialistes du microscope comme le dit si bien CourtePatte !

Si les traînées rougeâtres me font douter du caractère organique, c’est parce que je me serais attendue, dans ce cas, à ce que la couleur soit altérée suite à l’exposition à l’air (desséchement, voire décomposition).
Mais rien ne dit en effet que ce raisonnement soit applicable à des organismes de type "algues des neiges" dont je lis que les spores (d’après ce que je comprends ce sont souvent les spores qui sont colorés) sont susceptibles de survivre à la sécheresse.

Bref, y a plus qu’à monter là-haut avec un microscope !

Je pense plutôt pour une origine organique (C’est rouge et non pas rouille !), peut-être une sorte d’algue déposée sur les roches. Les traînées rougeâtres, c’est juste que le lac a un peu baissé de niveau, laissant des algues séchées là où il y avait de l’eau plus tôt en saison. Si c’était minéral et résultant dans la roche, la couleur serait visible bien au delà des rives du lac, et n’en suivrait pas le contour si précisément !

J’ai déjà vu ce phénomène ailleurs (A côté du lac Vert, sous la Pointe de la Terrasse, Emosson) : Plusieurs petits lacs voisins, presque identiques, tous de couleur "normale" sauf un qui était rouge !

Encore un topo alléchant, bravo et merci !
Mais j’avoue n’avoir pas rendu justice aux photos tant j’ai été frappée par celles du Lac Rouge (oui oui il mérite les majuscules, faute d’avoir un nom attribué sur les cartes) et surtout la #45 : c’est la première fois que je le vois avec cette définition photographique. Malheureusement cette image ravive le mystère plutôt qu’elle n’y répond :

  • avec ses dimensions de poche, il paraît extraordinaire que ce lac ne se soit pas entièrement asséché cet été. Est-il possible que les précipitations de septembre aient suffi à le remettre en eau ?
  • on aperçoit distinctement des traînées rougeâtres sur les marges. Ça conforterait l’idée d’une origine minérale plutôt qu’organique.

Evidemment on pense tout de suite à la teneur en fer des rochers du secteur, souvent roussis par l’oxydation ; mais personnellement je n’ai jamais vu d’"eau ferrugineuse" avec une telle teinte écarlate (y compris dans une bouteille d’ailleurs 😉 )
Hélas, pour en savoir plus long maintenant il va falloir attendre la belle saison...

Bravo Pascal pour cette trilogie.
@ Nadine, cette boucle par le lac Rouge, je l’avais imaginé il y a fort longtemps, sans bien sûr passer par la crête est.

Jamais je n’aurais eu l’idée d’aller à la Pyramide par ce versant, mais quelle magnifique bambée ! Le récit est passionnant et les photos superbes, merci pour ce voyage....

Chargement en cours Chargement en cours...

Dernières sorties

Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.

Aucune sortie pour le moment. Soyez le premier à en épingler une !

Ces randos pourraient vous intéresser :

La Pyramide (2839m), traversée des Rochères, arête nord-est

La Pyramide (2839m), traversée des Rochères, arête nord-ouest

La Pyramide (2838m) par la Combe nord du Taillefer et le Col (…)