Cima di Pienasea (3117m) au départ de Maljasset
- Randonnée
- Ubaye / Alpes de Haute-Provence / Saint-Paul-sur-Ubaye
- Lac(s)
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1250m
- Durée :
- 2 jours
Si l’on gravit ce sommet transalpin depuis le territoire français, on peut envisager de bivouaquer au refuge Olivero. Construit sur un promontoire rocheux, cet abri se situe aux confins orientaux de l’Ubaye. Une aubaine pour les amateurs de coucher de soleil et de nuits calmes ! – Auteur : michel
Accès
À Saint-Paul-sur-Ubaye, prendre la D25 et remonter la vallée de l’Ubaye jusqu’au parking juste avant le hameau de Maljasset.
Précisions sur la difficulté
- Niveau difficile : en raison de la longueur du parcours.
- Orientation : le deuxième jour, le cheminement traverse une zone de chaos rocheux. Sens de l’itinéraire et capacité d’adaptation nécessaires.
- Final : un court passage raide sous le sommet.
- Contexte du mois d’octobre : en cas de neige durcie, la crête sommitale présente des passages délicats.
Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte
Photos
Les infos essentielles
Cartographie :
IGN TOP25 3538ET Aiguille de Chambeyron
IGN TOP25 3637OT Mont Viso
- Altitude des points remarquables :
Parking : 1900m
Col de Longet : 2665m
Refuge bivouac Olivero : 2648m
Col du Loup : 3052m
Cima di Pienasea : 3117m - Dénivelée cumulée : 1250m
- Distance du parcours (A/R) : environ 32km
- Balisage : GRP, rouge/blanc et cairns vers l’Italie
- Date de sortie : octobre 2022
Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Préambule
J’arrive au parking de Maljasset vers 15 heures.
Je m’équipe rapidement, sors mon primus, me concocte un repas express.
Début octobre, nous ne sommes pas nombreux sur le parking. Juste à côté, un couple se prépare au départ. Ils sont lourdement chargés !
Je comprends qu’ils vont bivouaquer sous tente et je les renseigne sur le trajet qu’ils vont devoir emprunter.
Je suis rassuré, car ils ne prendront pas la même direction que moi. En effet, le refuge bivouac Olivero ne comporte que 6 places et malgré mon duvet -15°, je n’ai pas envie de passer la nuit dehors !
J’ai prévu de grimper assez rapidement sur la première partie, puis en "roue libre" par la suite. Je connais l’emplacement du refuge, malgré tout, j’aimerais arriver avant la tombée de la nuit !
Vers le Col de Longet et le bivouac Olivero
Premier Jour : Quitter le parking (obligatoire), traverser le hameau de Maljasset, se diriger vers l’église de Maurin.
À la bifurcation, poursuivre au nord-est en direction du Plan de Parouart.
Vers 2060m, juste après la passerelle, emprunter le sentier qui surplombe le Ravin de la Salcette.
En présence de neige résiduelle, ce sentier balcon peut être délicat.
Aborder le vallon en suivant la rive gauche du torrent de l’Ubaye. Franchir les passerelles qui se présentent (cairns).
L’impressionnante muraille du Péouvou domine le vallon que l’on remonte en passant à proximité de la cabane de la Blave (2194m).
Traverser le torrent (passerelle) en laissant à main droite l’itinéraire qui mène au Bric de Rubren (poteau indicateur).
Poursuivre en rive droite pour atteindre le pied du socle rocheux des Oullas qui se contourne par la gauche.
Une fois parvenu à la cabane du Peyron, le sentier qui s’élève en pente douce traverse le grand vallon, atteint les abords du lac de Longet (nord-est). Cette zone lacustre vaut à elle seule le voyage !
La montagne se pare des couleurs de l’automne :
Feuillus jaunissants et cimes fraîchement saupoudrées de neige agrémentent le parcours. À l’étage subalpin, la steppe roussie accapare le paysage.
Une seule ombre au tableau de ma félicité : ce vallon a vu sa flore dévastée par une emprise pastorale trop forte.
« Le chemin à parcourir pour retrouver la richesse originelle du milieu montagnard, impossible à imaginer pour beaucoup, est souvent plus long que le chemin déjà parcouru. » L’Europe réensauvagée
Afin de contourner les deux grands lacs italiens, le chemin opère un grand virage à droite (Laghi Bes). Après le col de Longet, il est possible de quitter la trace pour rejoindre rapidement le refuge bivouac Olivero (sud-est).
- Bivacco Enrico Olivero 2648m (cabane non gardée)
Escapade solitaire et philosophie de vie :
Recourir aux forêts, partir en montagne, c’est tourner le dos à la laideur, fuir le plus esthétiquement possible en épousant la beauté éternelle - celle qui sauve le monde selon Dostoïevski (texte inspiré par mes lectures).
Lorsque je franchis le seuil du refuge, ma crainte se dissipe. Grand luxe, je vais passer la nuit seul ! Hâtivement, je pose un sac à dos bien trop lourd pour ma "charpente" !
Je commence à m’installer dans cette "bulle" de survie.
Pour l’éclairage, les panneaux solaires m’assurent une autonomie de 10 minutes, puis ma bougie prendra le relais.
j’assiste au coucher du soleil : juste à temps pour profiter pleinement des splendides couleurs vespérales. La journée tire sa révérence et l’imposante silhouette du Viso ferme le bal des lumières.
Une petite pensée pour Arnaud et THF qui, à ma connaissance, sont les seuls auteurs à avoir passé une nuit dans ce refuge.
Vers le sommet
Deuxième jour :
Le début du trajet est balisé (cairns). On y trouve aussi des marques blanc et rouge (sud-est).
Il faut traverser un dédale rocheux constitué de bosses parsemées de ravines. Bien que tourmenté, le terrain n’oppose pas de grandes difficultés.
Je m’émancipe rapidement du balisage pour prendre de la hauteur en "collectant" les premières lueurs de l’aube.
Vers 2750m d’altitude, déboucher dans un vallon encombré de gros blocs. Le trajet contourne cette zone en s’incurvant à gauche, puis en dessinant une sorte de virgule pour reprendre l’orientation générale (sud-est).
La déclivité s’accentue à l’approche du col désormais en ligne de mire.
Sur la gauche, des cairns balisent une sente qui grimpe à flanc de montagne.
Après une zone de replat, emprunter la rampe d’éboulis pour gagner Colle del Lupo.
Un nom évocateur, et une belle occasion de rendre hommage à ces animaux persécutés.
« Quelque chose a mal tourné dans notre façon d’habiter la Terre, Il est temps de retrouver une confiance dans les dynamiques du vivant. » Manières d’Être vivant
Il ne reste plus qu’à remonter la ligne de crête issue du sommet (nord-nord-est).
En octobre, il peut subsister çà et là quelques plaques de neige durcie.
Un ultime ressaut défend le sommet où s’ouvre un panorama époustouflant !
On peut redescendre par le même itinéraire, sans toutefois repasser par le refuge.
Auteur : michel
Avis et commentaires
( 5 |
1 avis )
Hello Arnaud,
Merci pour ce message fort sympathique !
Je me souvenais de ton topo en particulier car, une fois n’est pas coutume, tu m’avais coiffé au poteau !
J’avais bien envie de le tester ce refuge et l’ascension du sommet, c’était un peu la cerise sur le gâteau.
Finalement, cette Cime du Loup me résiste et je la ferai probablement dans la journée, mais une autre fois 😊
T’inquiètes !
Je parlais de ta sortie à relire : « Le dernier topo d’Arnaud de la Cime du Loup me redonna l’idée d’y aller, et de le faire sur deux jours avec une nuit au bivouac ... »
Mais comme tu dis, peu importe, le principal c’est d’en avoir profiter !
Désolé Arnaud ! mea culpa !
En fait dans ton topo tu disais avoir passé la nuit à la cabane de Rubren, mais je n’avais pas vu qu’effectivement tu avais fait une halte au bivouac la veille.
Les photos sont magnifiques. Quelle ambiance avec ce feu rougeoyant le soir puis aux aurores, les couleurs automnales et le saupoudrage !
Le topo l’est tout autant avec des citations bien pertinentes et ton texte inspiré qui mériterait d’en être une grande classique.
Alors pour rétablir les faits, j’suis passé une semaine avant Thierry au bivouac Olivero. Vous pouvez relire les dates et la sortie du col de Longet.
Et nous ne sommes pas les seuls auteurs à y avoir passé la nuit, Den’s aussi :
altituderando.com/rando18...
Hello rab,
C’était sympa d’avoir de vos nouvelles alors que je me trouvais en montagne. J’attends les topos de vos escapades et donc aussi celles d’Arnaud avec impatience !
Hello Michel, Super content que tu sois de retour et merci de nous faire rêver avec tes superbes photos !!
A+
@ Sylvain, L’Ubaye, c’est magique !
Pour Loïc, c’est ce que je savais, comme quoi le monde est petit, comme on dit !
Et ben, j’ai l’impression qu’un sacré chantier m’attend en Ubaye... 😅
Et coucou Thierry !! Et rien à voir, mais Loïc connaît très bien Sylvain...
Oh ! Michel, c’est pas bien grave !!
Effectivement ce quartier recèle de bien beaux sommets peu connus
C’est sympa que tu nous fasses profiter de ton expérience et de tes découvertes.
Hello Thierry, désolé j’avais oublié ta sortie, impardonnable quand je pense que c’était sur un de mes topos ! (Je vais rectifier le texte).
J’avais prévu de gravir la Cime du Loup, mais je suis monté avec des chaussures d’approche, inappropriées pour ce versant nord très enneigé.
En plus j’ai toujours des séances de kiné, donc pas question de prendre des risques.
Hello Sylvain, c’était difficile de ne plus partager avec vous ces belles escapades. Je publie une sortie sur 5 (en moyenne) pour rester en contact.
Oui, comme tout le monde tu commences avec le Bric de Rubren, le Salsa et le Viso, puis ensuite tu t’aperçois que beaucoup de sommets moins connus sont très intéressants. Le Peouvou, l’Eissassa pour ne citer qu’eux !
Merci pour vos commentaires !
Bien beau récit et beau topo que j’avais envisagé mais ...
en fait quand on y est on a le choix entre ce sommet et la Cime du Loup
je pense y aller par l’Italie, plus court.
Petite erreur, je pense être le premier d’ATR à avoir passé une nuit à ce bivouac
altituderando.com/rando15...
peu importe !! le principal c’est d’avoir profiter de ce lieu magnifique !
Thierry
Haha, cool michel est de retour, et avec une plume bien inspirée ! Un bien beau topo qui me donne envie de découvrir l’Ubaye !
A+
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