Alta Via 6 des Dolomites

  • Randonnée
  • Italie
  • Accès en Bus/Train - Randonnée du vertige
Difficulté :
Très difficile
Dénivelé :
20000m
Durée :
3 jours et plus

La Alta Via 6 delle Dolomiti (Haute Route 6 des Dolomites) propose un trek à longue distance exigeant, traversant le massif italien des Dolomites du nord au sud (ou l'inverse selon les goûts) en une douzaine de jours de Sappada à Vittorio Veneto, sur une longueur totale d'environ 180km. Comme son nom l'indique, la Alta Via 6 s'intercale parmi une dizaine d'autres Alte vie dont les plus réputées sont la 1 et la 2, mais elle se distingue de ses consœurs par son caractère sauvage et solitaire, ainsi que par la difficulté technique de certaines de ses étapes, raisons pour lesquelles nous l'avons choisie ! Ce n'est pas pour rien qu'on la surnomme la Via del Silenzi, la Route du Silence... Bref, une plongée dans les Dolomites sauvages qui vous téléportera sans transition de basses vallées humanisées sur des hauteurs aussi farouches que désolées, offrant un décor typiquement dolomitain fait de pics aiguisés, de crêtes déchiquetées et de bastions croulants... Et même si l'on reste sous les 2500m, c'est déjà très respectable en termes de dénivelés, de verticalité et de vertige, à l'aune des Dolomites ! Rassurez-vous, le parcours est jalonné presque de bout en bout de refuges gardés et de cabanes (Caseras) en cas de problème ou de coup de mou. Vous trouverez donc ici le descriptif rapide de chaque étape, ainsi qu'un lien renvoyant pour chacune d'entre elles vers un article de blog beaucoup plus détaillé. Précisons que ce topoguide ne comprend pas les deux dernières étapes non accomplies du parcours officiel (de San Martino à Vittorio Veneto). – Auteur :

Accès

Le parcours commence au gros bourg de Sappada (Vénétie, Italie), facilement accessible par la route (bus). Pour notre part, nous avons opté pour déposer la voiture au point d’arrivée, la grande ville de Vittorio Veneto desservie par tous types de transports, et rallier en transports en commun le point de départ de Sappada. Pour ce faire, il faut prendre le train jusqu’à Ponte nelle Alpi, puis de cette ville un premier bus jusqu’à Calalzo di Cadore, puis de ce bourg un deuxième bus jusqu’à Sappada (arrêt Granvilla). Compter 3 ou 4h de voyage avec les temps d’attente.
A noter qu’il est possible presque à chaque étape de quitter le trek par la route, en stop, taxi ou bus, les fonds de vallées ne sont jamais très loin...

Précisions sur la difficulté

Soyons clair, ce trek nécessite un minimum d’expérience de l’itinérance et de la progression en terrain difficile, même s’il est censé être dûment balisé et panneauté de bout en bout. On peut donc sans hésitation le ranger dans la catégorie difficile pour les raisons suivantes :

  • Le climat à tendance continentale des Dolomites orientales, qui peut être froid, humide et capricieux. Pour notre part, nous avons marché les 4 premiers jours sous la flotte, gros mental requis dans ce cas !
  • Le même climat génère des tempêtes épiques, dont la dernière (Vaia) a ravagé le manteau forestier en 2018, couchant des centaines d’arbres sur l’itinéraire, et ravinant tout ce qui pouvait l’être. Il en résulte que le sentier est très dégradé par endroits, n’ayant pratiquement pas été nettoyé depuis, et qu’en attendant, il prend parfois des allures de parcours du combattant dans la jungle ! Par ailleurs, les intempéries ont rendu infranchissables un ou deux passages cruciaux, signalés au cas par cas.
  • Certaines étapes trapues du parcours comportent des passages aériens et exposés, nécessitant parfois un peu d’escalade facile. Certes, il y a des câbles, mais pas toujours de première fraicheur.
  • Dans l’ensemble, le sentier est très peu fréquenté, ce qui explique à la fois la qualité irrégulière du balisage et l’envahissement de certains tronçons par la végétation, compliquant parfois l’orientation. Par ailleurs, la très faible fréquentation limite la possibilité d’assistance en cas de pépin, d’autant que le réseau manque souvent. Ce qui augmente notablement le risque de la marche en solo, soit dit en passant, il serait plus prudent de partir accompagné.
  • Dernier facteur aggravant, la rareté des points d’eau propre à la géologie des Dolomites. En été, les torrents sont souvent à sec, les sources se tarissent et les fontaines se taisent... Sur certaines étapes, on peut marcher deux ou trois heures sans en rencontrer, ce qui implique de porter un minimum d’eau (deux litres ?), et réduit les possibilités de bivouac.
    Au final, ça peut paraitre réfrigérant, mais dans des conditions« normales », ça vaut le coup, tant pour la découverte de ce massif méconnu que pour le sentiment d’aventure et le décor !

Avertissement

Altituderando vous informe

Plusieurs sentiers ou tronçons du parcours officiel sont signalés comme impraticables, et donc interdits à la fréquentation :

  • Le sentier d’accès au refuge Fratelli di Gasperi est barré et remplacé par un itinéraire alternatif.
  • Les sentiers variantes 901 et 903 d’Erto à la casera Gravuzza sont signalés comme "infranchissables". Je confirme.
  • L’accès au bivouac Greselin reste théoriquement possible, mais l’étape entre le bivouac Greselin et la forcella Duranno est fermée car impraticable : contournement par le val de Cimoliana et la casera Lodina quasi-obligatoire.

Les infos essentielles

Concernant l’orientation, le parcours est couvert par les cartes italiennes au 1/25000 Tabacco 1, 2, 21 et 12. Il n’existe pas de topoguide en français, mais on peut se référer à un topoguide autrichien intitulé "Europa High Altitude trail 6 : Grossglockner to Vittorio Veneto", rédigé en anglais et téléchargeable à cette adresse. Il décrit minutieusement le parcours en fournissant toutes les informations utiles, même si son ancienneté (2006) le rend parfois obsolète. On peut aussi trouver un très bref descriptif de l’itinéraire dans le topo Walking in the Dolomites de Gilian Price pour se faire une idée... Pas trouvé de retour d’expérience détaillé en français non plus, celui-ci sera le premier !
L’itinéraire évolue généralement entre 1000 et 2500m (il culmine à la forcella Compol, 2540m), mis à part lors de la descente des deux derniers jours vers Vittorio Veneto (138m). Sa distance officielle est d’environ 180 km, mais le descriptif de ce topo ne couvre que 130 km, car squeezant les deux dernières étapes. Compter au total 10000 à 12000m de D+ et de D- selon les variantes. La trace GPS relie approximativement les principales étapes pour donner une idée générale du parcours.
L’équipement requis est celui d’une randonnée montagnarde en itinérance : sac, tente, duvet, réchaud, vêtements chauds, etc. Il est théoriquement possible de faire le trek sans tente en s’hébergeant de refuge en refuge, mais au moins deux étapes se font en refuge non gardé, duvet indispensable dans ce cas ! Par ailleurs, les aléas du parcours rendent ce pari un peu risqué, à mon avis. A signaler qu’il n’est nul besoin de matériel d’alpinisme ou de via ferrata (il n’y en a pas sur le parcours officiel), sauf enneigement persistant en début d’été.

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Itinéraire

Premier jour, de Sappada au Refuge Fratelli de Gasperi

  • Durée  : environ 4h
  • Longueur : 9,5km
  • D+ : 1015m
  • D- : 467m
  • Hébergement : refuge ou bivouac

Une première étape courte de mise en jambe, mais qui donne le ton : un départ sur pistes au travers de forêts de résineux outrageusement exploitées, en préalable au franchissement du premier col escarpé du trek, le Passo Elbel (1960m). Névés survivalistes, hautes murailles crénelées, pâturages ensauvagés, et surtout, pente bien raide, le décor alto-montagnard est planté d’emblée ! La descente se fait sans difficulté jusqu’à un carrefour, où il faudra choisir entre continuer à droite sur le parcours, ou consentir un détour d’une demi-heure jusqu’au refuge Gasperi (1767m). Les courageux peuvent éventuellement doubler l’étape en visant le refuge Fabbro (1783m) à 4h de là.

Avertissement , l’itinéraire habituel vers le refuge Gasperi est actuellement barré car rendu impraticable par la tempête Vaia, et remplacé par un sentier alternatif le contournant au prix d’un rab de dénivelé.

Deuxième jour : du refuge Fratelli de Gasperi au Refuge Tenente Fabbro

  • Durée : 4h
  • Longueur : 14km
  • D+ : environ 700m
  • D- : environ 750m
  • Hébergement : refuge ou bivouac

Une étape de liaison facile sur le papier, car s’effectuant pour l’essentiel sur pistes entre forêts et pâturages en fonds de vallées humanisées, mais qui peut se durcir inconsidérément par mauvais temps grossissant les torrents ! Rester vigilant sur l’orientation pas toujours évidente...

Troisième jour : Du refuge Tenente Fabbro au refuge Giaf

  • Durée  : 5h
  • Longueur : 21,4km
  • D+  : 500m
  • D- : 1120m
  • Hébergement : refuge ou bivouac

Bien que se déroulant sous les 2000m, et ne comportant pas de passage délicat à proprement parler, cette longue étape réserve pas mal d’embuches qui peuvent la rendre éprouvante, surtout sous la pluie. Elle commence par la remontée sur pistes forestières jusqu’à la Casera Doana (1911m), puis se poursuit sur la crête au travers d’une forêt ravagée par la tempête Vaia, en direction du col routier du passo di Mauria (1298m). Attention , ce tronçon non nettoyé multiplie les obstacles (troncs couchés, souches renversées) et complique l’orientation, même si un balisage orange fluo très récent s’efforce de compenser la destruction partielle des balises rouges et blanches habituelles.

A partir du Passo Di Mauria, le sentier sinue à flanc de forêt jusqu’au refuge Giaf (1400m), traversant régulièrement de larges lits de torrents éventrés par les crues, heureusement qu’ils sont à sec ! Prudence requise pour ne pas déraper dans ces zones ravinées...

Quatrième jour : du refuge Giaf au refuge de Padova

  • Durée : 3h
  • Longueur : 6,5km
  • D+ : 656m
  • D- : 796m
  • Hébergement : refuge ou bivouac

Une courte étape, aussi facile techniquement qu’exceptionnelle par son décor. Car elle signe l’entrée dans la haute montagne frioulane, d’une verticalité insensée ! A noter qu’il existe une variante "difficile" mais praticable selon le gardien du refuge pour atteindre Padova (1300m), au prix d’une heure supplémentaire. Elle consiste à passer par la Forcella Montfalcon di Forni sise au cœur de ce bouquet d’aiguilles, avis aux amateurs.

La voie facile se "contente" d’emprunter un sentier confortable et bien balisé jusqu’à la Forcella Scodavacca (2043m), un col que surplombent à sa droite la muraille du Monte Cridola (2581m), et à sa gauche, les redoutables tours du Codron di Giaf (2523m) et du Montefalconi (2581m). Puis elle redescend tranquillement à travers pâturages et forêts vers le refuge Padova, archétype du chalet dolomitain orné d’une multitude de statues de bois. A noter qu’il est possible de prolonger cette très brève étape encore deux petites heures jusqu’au bivacco (refuge métallique non gardé) Giusto Gervasutti, l’un des clous paysagers de la traversée.

Cinquième jour : du refuge Padova à la Casera Lageth de Sora

  • Durée : 5h30
  • Longueur : 11.3km
  • D+ : 1459m
  • D- : 400m
  • Hébergement : refuge non gardé, bivouac

Cette fois-ci, on plonge pour de bon dans ce que les Dolomites frioulanes ont de plus sauvage à offrir, en termes d’isolement comme de décor. Ça commence par une lente remontada en sous-bois, puis sur le flanc des versants ravinés de la Cima Cadin Degli Elmi (2424), pour atteindre le col sablonneux de la Forcella de Spe (2049m). Jusque là, pas un rat ni un humain, mais ça reste techniquement facile. Les choses se compliquent à partir de ce col de Spe, butte de gravier dont il faut désescalader les flancs ravinés pour retrouver la sécurité de l’étage végétal. La pente reste modérée, certes, mais le risque de dérapage est réel !

Le parcours se poursuit dans la brousse du val Miseria, franchit un premier collet escarpé, puis part à l’assaut du col Pedescagno (1930m) par un sentier en balcon. De cette Forcella Pedescagno, la cabane de Laghet est bien visible sur le versant d’en face, mais l’atteindre nécessitera de crapahuter le long du sentier fortement dégradé courant à flanc du Monte Frassin (2124m), prudence requise !

La casera de Laghet est un refuge non gardé spacieux, confortable et bien entretenu, mais il faudra apporter ses vivres. A signaler la présence d’une harde de bouquetins gardiens des lieux !

Sixième jour : de la casera Laghet de Sora au camping Bresin

  • Durée : 7h45
  • Longueur : 10km
  • D+ : 608m
  • D- : 1535m
  • Hébergement : camping, bivouac,hôtels (à Cimolais, distant de 2km du camping Bresin)

Sans conteste, l’une des deux ou trois étapes les plus rudes du trek, vous propulsant sans crier gare en haute montagne farouche et inviolée, et comportant quelques épisodes d’escalade facile. Avertissement , ce descriptif s’écarte en partie du parcours officiel menant au bivacco Greselin, en empruntant une variante descendant le Val de Drap jusqu’au Val de Cimoliana, pour les raisons suivantes : d’une part, j’ai raté la bifurcation peu évidente vers la Forcella Compol (2450m) conduisant au bivacco Greselin (1920m), d’autre part, ce fut un mal pour un bien, car l’étape costaude suivante de Greselin au refuge Maniago est actuellement interdite à la fréquentation, les dégradations dues aux intempéries l’ayant rendue trop dangereuse (voire infranchissable).

Conclusion, se renseigner avant le départ pour savoir si cette étape de Greselin à Maniago a été réhabilitée et rouverte depuis 2021, et si ce n’est pas le cas, guère d’autre choix que de suivre cette variante par le val Cimoliana. Certes, il est toujours possible pour les puristes de monter quand même au bivacco Greselin, et d’en redescendre le lendemain pour rejoindre par une autre voie l’itinéraire alternatif (étape suivante), mais le bon état du "sentier" n’est pas garanti.

Le parcours commence par l’ascension de pâturages aussi raides qu’ensauvagés, où l’on ne croise que des bouquetins et des chamois, et où l’orientation peut être rendue délicate par la rareté des balises. Puis, parvenu sous la cima de Laste (2555m), il vire franchement à gauche pour s’enfoncer dans un univers minéral sans concession, entre pierriers, névés, et champs de blocs écroulés. A noter que deux ou trois passages abrupts requièrent l’usage des mains pour un brin d’escalade facile, davantage en mode bloc que paroi, heureusement !

On progresse ainsi laborieusement jusqu’à la forcella val de Drap (2290m), lequel col offre des vues étourdissantes sur les mastodontes environnants, notamment sur les gigantesques dalles inclinées de la cima dei Preti (2703m) barrant l’horizon.
De ce point, suivre le sentier balisé en descendant le val de Drap rive gauche du névé, sur un terrain accidenté mais praticable, jusqu’à atteindre aux environs de 1700m la bifurcation partant à droite vers la punta Compol (2548m) et la Forcella Cacciatori (2173m) en direction du bivacco Greselin (signalée par une flèche rouge sur un bloc).

La variante laisse donc à droite l’itinéraire officiel compromis, et poursuit la descente sportive du val de Drap, jusqu’à atteindre l’étage forestier encombré de troncs couchés, et toucher au val de Cimoliana (900m). Ne reste plus qu’à prendre la route à droite pour rejoindre soit la reprise de sentier au Ponte Compol (729m) à 5km, soit le camping Bresin à 7km, en stop si possible ! Ou alors, bivouaquer dans les environs...

Septième jour : du camping Bresin au refuge Maniago via la Casera Lodina

  • Durée  : 5h
  • Longueur : 12.6km
  • D+ : 1600m
  • D- : 650m
  • Hébergement : refuge ou bivouac

Une nouvelle grosse étape, bien qu’il ne s’agisse que d’une variante du parcours officiel autrement plus corsé, mais présentement infranchissable.
Le parcours débute par 2km de goudron sur la route remontant le val de Cimoliana, jusqu’au parking du Ponte Compol (729m), d’où s’envole le sentier 374 menant à la casera Lodina (1676m). Soit 1000M de D+ pour s’échauffer, heureusement sous le couvert du sous-bois. Au carrefour avec le sentier 358 menant vers Greselin, un panneau confirme que ce dernier est actuellement "dismesso" (hors-service) car infranchissable, aucun regret !

Depuis la casera Lodina (spacieuse, propre, confortable et pourvue d’eau), le sentier continue dans les hauteurs, évoluant dans des pâturages désertifiés, puis vire franchement à droite vers le Monte Duranno (2668m) dominant l’horizon. Seule difficulté sur ce parcours facile, l’orientation pas toujours aveuglante. GPS + carte numérique conseillé !

Puis le sentier emprunte la crête un poil vertigineuse (mais sécure) des Cime Centenere pour aboutir au pied du massif du Duranno, et c’est là que les choses sérieuses commencent. Car si le refuge Maniago est visible en contrebas, rejoindre le sentier qui y mène depuis la Forcella Duranno nécessitera de franchir 300m d’un terrain plus que scabreux : un versant raviné en devers graveleux débouchant sur le vide, sans plus aucune trace de sentier !

Avertissement , c’est le passage le plus délicat du trek à mon avis, que je déconseille formellement aux débutants et aux acrophobes. Ça a beau être la seule difficulté du jour, elle suffit par sa dangerosité à barrer le passage au randonneur lambda, ne s’y engager qu’en connaissance de cause et très précautionneusement ! Sinon, il reste toujours la possibilité de rejoindre le refuge de Maniago et /ou la Alta Via 6 par des sentiers de fonds de vallée depuis Cimolais.

Une fois l’obstacle très prudemment franchi, il n’y a plus qu’à traverser un pierrier pour rejoindre le sentier balisé et atteindre rapidement le refuge de Maniago.

Huitième jour : Du refuge Maniago à la Casera Gravuzza

  • Durée : 6h de marche (sans les 10km de route effectués en stop, en tenir compte s’il ne marche pas !)
  • Longueur : 18km
  • D+ : 745m
  • D- : 1400m
  • Hébergement : bivouac

Une étape de liaison alternant pistes et routes de fonds de vallée, sans autres difficultés que sa longueur et ses (petits) risques d’égarement.

Du refuge Maniago, descendre en sous-bois le sentier du sentier 374 coupant les lacets de la piste, puis suivre celle-ci jusqu’au parking du Val Zemola. De là, emprunter la petite route en corniche qui mène aux faubourgs d’Erto (780m,tous commerces), puis virer à gauche sur la route SR251. De ce point, mieux vaut être motorisé si l’on peut, stop, taxi, bus, pour éviter 10km de goudron sur une route passante. A préciser que les sentiers alternatifs 901 et 903 semblant mener à la Casera Gravuzza (984m) par la montagne depuis Erto sont impraticables, et même interdits à la fréquentation.

Arrivé au lieu-dit de Cellino, quitter la SR251 et prendre la piste à droite conduisant à la Casera Gravuzza par le val Cialedina. Compter 5-6km de piste sous le couvert forestier pour rallier cette dernière, inhabitable en l’état mais offrant aux alentours un spot de bivouac sympathique, avec torrent attenant.

Neuvième jour : de la Casera Gravuzza à la Casera Venal (o di Scalet Basso)

  • Durée : 6h30
  • Longueur : 10,8km
  • D+ : 1240m
  • D- : 1077m
  • Hébergement : bivouac ou cabane.

Dernière étape trapue du trek, mais pas la moindre !

Le parcours débute par une enfilade de pistes et de sentiers forestiers, conduisant en faux plat à l’entrée d’une gorge se faufilant vers une brèche improbable entre deux immenses falaises. Attention, le col aérien qui la surmonte (la Forcella basso dietro di Teverone, 1928m) n’est pas le bon, quoique dans l’axe, le passo di Valbona (2123m) constituant l’objectif du jour reste toujours invisible à droite, masqué par la Cima della palla di Castillo.

La Alta Via 6 bifurque donc à droite toute sans s’engager dans cette gorge, et entame une rude ascension comptabilisant 1000m de dénivelé brutal, sous le couvert d’un maquis s’accrochant comme il peut à ce versant fichtrement escarpé (vigilance requise pour l’orientation). Une épreuve plus physique que technique, jusqu’à atteindre la roche nue, où se présentent les premiers passages câblés sur des dalles en devers. Il s’ensuit une petite séance d’escalade facile, mais attention , l’état des câbles laisse parfois à désirer !

Retour ensuite sur un terrain mixte d’alpages, de rochers et de dalles gigantesques, pour aboutir à un cirque lunaire juste en contrebas du Passo di Valbona.
A proximité immédiate de ce col se trouve un abri de montagne aménagé dans une grotte (le Ricovero col Nudo, 2115m), et offrant un emplacement de bivouac à la Spartiate. A signaler également la possibilité d’une ascension facile du col Nudo (2471m) par le sentier 930.

Du Passo di Valbona, la Alta Via 6 bifurque à gauche sur un bon sentier dans un vallon herbeux, qu’elle descend en pente douce en direction de la Scalet Alta. à la lisière de l’étage forestier. Poursuivre ensuite sous les frondaisons, jusqu’à atteindre la Casera Venal (1169m), jouxtée d’une prise d’eau avec robinet. Attention, même si la cabane était ouverte en 2021, rien ne garantit que ce sera toujours le cas. Sinon, possibilité de campement dans l’étable désaffectée attenante, ou de bivouac aux alentours.

Dixième jour : de la casera Venal o di Scalet basso à San Martino

  • Durée  : 1h30
  • Longueur : 6km
  • D+ : 60m
  • D- : 450m
  • Hébergements : hôtel, gite, bivouac.

Une très courte étape de retour vers la civilisation, effectuée d’abord sur une piste forestière, puis sur une petite route de montagne frioulane, jusqu’à rallier San Martino. Précisons que la Alta Via 6 poursuit elle sa route vers Vittorio Veneto en deux étapes, qui ne figurent donc pas dans ce topoguide.

De cette localité, un enchainement de bus (ou d’auto-stop) passant par Chies et Puos d’Alpago conduit à la gare de la Secca sur les rives du lago di Santa Croce, d’où des trains desservent régulièrement à Vittorio Veneto.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 13 juillet 2021

Dernière modification : 13 novembre 2024

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Auteur :

Avis et commentaires

Merci pour vos retours, le plaisir de la rando est aussi dans le partage ! Effectivement, ça m’a pris un peu de temps, mais moins que le blog correspondant, et surtout pas mal de sueurs (chaudes et froides) pendant le trek 😉. Les Dolomites gagnent à être connues, en particulier la très confidentielle Alta Via 6, j’espère que ce topo en français y contribuera.
Quant au concierge, il a de nombreux congénères dans le secteur, pas farouches pour deux sous...

Quel parcours ! Merci pour ce topo fouillé et précis qui a dû vous occuper quelques heures !
Ces photos nous transportent, et sur la 15....j’ai vu le concierge !

Bonsoir Jérôme,
...et merci également pour ce descriptif aussi impressionnant que les décors de ces Dolomites... !
Ce massif, ces massifs, des Dolomites sont dingues. Il y a là des centaines de randonnées, d’escalades, pour ne pas dire des milliers. Et la sauvagerie y est plus que présente.
Merci donc de nous faire toucher du doigt de telles montagnes : la photo 24 est presque "terrible".
Très bon topo qui a sûrement dû demander beaucoup de travail.

Merci Jérôme de nous faire découvrir ce superbe parcours d’envergure ! Cela donne envie de s’y frotter ! Merci ! 😀

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