Aiguille Pers (3386m), Face Nord de la Pointe Pers (3327m)

Course d’alpinisme pouvant être réalisée à la journée, ou en un jour et demi en faisant étape au sympathique refuge du Prariond (2324m).

Aiguille Pers 3386m par la face Nord de la Pointe Pers 3327m depuis le Pont Saint-Charles 2056m et le refuge du Prariond 2324m, retour par le Grand Torsaï

• Carte IGN TOP25 3633 ET
• Dénivelée : 1330m

Difficulté

ADinf à AD suivant les conditions (150m à 45° à la sortie de la pente Nord)

Horaire

• Point Saint Charles - Refuge du Prariond 1h15
• Refuge du Prariond - base du glacier Pers 2h/2h30
• Base du glacier Pers - Pointe Pers 1h30 à 2h suivant conditions
• Pointe Pers - Aiguille Pers 1h aller retour
• Retour au Pont Saint Charles par le grand Torsaï 3h/3h30

Refuge

Du Pont Saint-Charles, on remonte le confortable sentier du refuge du Prariond/col de la Galise.

Quelques lacets amènent à l’entrée des gorges de Malpasset, 2190m, que l’on traverse à flanc de falaise par le même sentier toujours très confortable.

On sort des gorges de Malpasset, 2290m, pour entrer dans la vaste "plaine" du Prariond, sur fond de Pointe de la Galise.

Le refuge est visible et s’atteint rapidement en passant au niveau d’une stèle.

Ascension

Du refuge du Prariond, traverser "la plaine" du Prariond et franchir l’Isère, ce qui n’est pas le passage le plus évident !

On part plein sud depuis le refuge, pour venir buter sur l’Isère, une planche l’enjambe juste à l’aval de petites barres rocheuses, ele se trouve même à la frontale !

On remonte alors à flanc et au mieux, le revers du Pariond (sentes à chamois), raide jusqu’à 2500m.

Ensuite, la pente s’adoucit, les alpages disparaissent pour laisser place à l’ancien socle rocheux du glacier Pers.

Prendre plein sud, en direction du Rocher du Léchoir et venir au pied du glacier (à vue, c’est évident).

Du pied du glacier (où l’on s’équipe), remonter la pente nord face à soi, plutôt rive droite, petit bombement entre 2900 et 3000m, la pente s’inclinant de plus en plus au fur et à mesure que l’on monte.

Vers la cote 3100, on monte franchement rive droite, jusqu’à sortir sur la crête, en évitant les corniches qui dominent la pente Nord en début de saison, le plus "à gauche" possible en montant, 150m/45°.

Sur la crête, on remonte l’arête SW de l’Aiguille Pers, facile, mais aérienne versant nord, pour atteindre le sommet l’Aiguille Pers.

Descente

Deux options :

• Soit par la face nord (option 1) précédemment montée. La première partie raide se fait bien si elle est en neige. Si elle est en glace, il faut prendre l’option2 ! On retrouve alors le Rocher du Léchoir, cote IGN : 2877m
• Soit par le col Pers (option 2) que l’on atteint par l’arête EW, que l’on suit intégralement depuis le sommet de l’Aiguille Pers jusqu’au col, un petit passage aérien juste en aval de la Pointe Pers. Du col basculer dans le vallon du Léchoir.

Quelle que soit l’option, on redescend par le vallon du Léchoir, jusqu’aux Plates du Vallonnet (cote IGN 2736m), sente peu marquée.

De là, soit on retrouve le vallon du Prariond par les revers du Pariond, soit on descend les raides pentes du Grand Torsaï (repère à chamois, sente raide peu ou pas marquée) qui ramène au Pont Saint-Charles.

Récit de l’ascension du 3 Juillet 2011

Belle journée d’été lumineuse et limpide. Nous remontons pour la énième fois le sentier du Prariond.

Combien de fois sommes nous venus dans ce magnifique vallon du Prariond, aux quatre saisons à skis ou à pied ?

C’est à chaque fois un ravissement que de retrouver le refuge et les gardiens, de manger avec appétit les "diots-polenta", s’endormir dans les dortoirs du haut !

On se sent presque chez soi.

Cela fait longtemps que nous avions envie de remonter la face nord de Pers après l’avoir montée et descendue à ski une fin d’hiver il y a bien longtemps.

Ce début d’été est chaud et sec, le glacier est encore en neige mais pour combien de temps ?

Dimanche 3 juillet, 4h, nous sommes les seuls debout dans le refuge.

La nuit est étoilée, il y a du givre sur la terrasse.

Le "petit dej’" est vite avalé et à la frontale nous allons affronter la première difficulté, la traversée de l’Isère !

Bien qu’encore torrent de montagne, elle est vigoureuse et tumultueuse à cet endroit resserré, en amont de la plaine du Prariond.
Nous trouvons facilement à la frontale la planche salvatrice et traversons la rivière.

S’ensuit la longue montée du revers du Prariond. La nuit est d’encre, puis derrière la Galise, cela devient plus lumineux puis rougeoie, prémisse de cet instant magique du lever du Soleil.

Je le guette et regarde le Dôme de la Sache, qui sort de derrière l’Aiguille du Dôme, s’enflammer.

C’est magnifique !

Le jour nous a rattrapé sous le Rocher du Léchoir, le froid s’en va, il fait bon maintenant.

La face nord de Pers nous écrase de ces 300m de haut, déjà baignée de soleil.

Nous nous équipons vite au pied du glacier et commençons la lente remontée de la face.

Quelques gros parpaings dégringolant du sommet nous mettent sous pression.

Nous avançons au plus vite, le paysage s’ouvre mais nous ne nous arrêtons pas !

A 3100 ça se raidi franchement.

Nous rejoignons, vers 3200m, une vague épaule sur la rive droite de la face, la pente s’accentue encore.

C’est en" pointe avant" que l’on sort sous l’arête.
Mais voila l’obstacle que nous n’attendions pas...la corniche !

Vue d’en bas elle semblait avoir disparue juste sous le sommet permettant une sortie commode.

Hé bien non ! C’est donc comme des "gros nigauds" que nous restons plantés là, deux mètres sous la Pointe Pers !

Ca ne passe pas !

C’est rageant, mais ce sont les "risques du métier" !

Après une rapide discussion nous décidons de ne pas essayer de passer la corniche qui semble bien molle, et nous redescendons prudemment tout la pente nord.

Heureusement il a bien gelé, la neige "décaille" à peine, les crampons mordent bien et descendons face à la pente.

Les cuisses chauffent.

On reste bien en rive droite pour se planquer des chutes de pierre de plus en plus continue, et lâchons le glacier au Rocher de Léchoir.

Sieste !

Alors nous décidons de ne pas redescendre par le refuge mais d’aller visiter ce repère à chamois qu’est le versant du Grand Torsaï.

La descente est raide et mal commode mais superbe.

Des chamois ? Et bien nous n’en n’avons pas vu un seul !!!

Par contre le panorama sur les Pointes de Bazel, Calabre, Galise, Roc de Bassagne est extraordinaire.

Oui nous avons loupé le vrai sommet, mais somme toute, la prudence a prévalue, et c’est bien ainsi.

Ce fut une super belle journée en montagne !