3 jours dans le parc d’Ordesa
- Randonnée
- Espagne / Pyrénées espagnoles
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1600m
- Durée :
- 3 jours et plus
Petite escapade de 3 jours dans le parc national espagnol avant de reprendre le chemin de la traversée. – Auteur : natbl
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Parking Gavarnie
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Itinéraire
En prime le sommet du Taillon qui culmine à 3154 m.
Refuge de la Brèche (2600 m)
Ce matin, grasse matinée, lessive et mise au point de l’emploi du temps pour les prochaines étapes. Je me rends compte que si je suis le rythme, je serais trop loin en Espagne pour pouvoir revenir facilement en France samedi rejoindre Greg. J’organise donc une petite escapade dans le parc espagnol d’Ordesa avec Matthieu, un nouvel ami que j’ai rencontré hier en faisant la queue à la douche. Il vient de déposer un copain à la gare et se retrouve tout seul à randonner pour la semaine à venir. Il aime les coins sauvages, les hauts sommets et le hors sentier ne lui fait pas peur.
Parfait ! Nous décidons de dormir ce soir au refuge de la brèche juste sous la brèche de Rolland. Pour cela il nous suffit de monter 400 m de dénivelé à partir du parking en évitant la foule du cirque de Gavarnie car Matthieu a une voiture !!!
Ainsi on pourra partir de bonne heure demain car il y a foule à la brèche de Rolland et monter au Taillon, sommet facile qui dépasse les 3000 m pour ensuite se balader dans le parc. Lundi nous irons dans le direction du mont perdu et ainsi je peux reprendre la HRP mardi pour être au refuge du portillon samedi, en espérant que la météo soit clémente car ça devrait tourner à l’orage dans la semaine m’a dit Greg.
Pour l’instant, il fait beau et ça me fait plaisir de partir ainsi allégée de ma charge explorer un endroit que l’on dit superbe, en plus avec un nouveau compagnon de route.
La montée au refuge de la Brèche se fait facilement, mais le sentier est très fréquenté par de nombreux randonneurs, mais aussi des personnes âgées et des enfants. Pourtant un panneau au départ du chemin indique bien un itinéraire de haute montagne et incite à la plus haute prudence... C’est ainsi que l’on voit tout un tas de gens monter péniblement à la brèche et en redescendre encore plus péniblement sur une pente raide recouverte de pierres qui roulent, avec certainement des accidents à la clé.
Nous parvenons à trouver une bonne place pour la tente au milieu des cailloux (et oui, encore une fois, pas un brin d’herbe). Le cadre est superbe, le site surplombe le cirque de Gavarnie, tout est minéral, fantastique.
Bilan : - 400 m de dénivelé, pas trop fatiguant...
Refuge de la brèche à nouveau
Une bonne journée, plus fatigante que prévu. Partis à 7 heures avec un sac très allégé puisque nous avons laissé le bivouac au refuge, nous passons la brèche de Rolland et arrivons très vite au sommet du Taillon qui culmine à 3154 m. Il fait beau mais le vent souffle très fort. La vue est très étendue, je resterai bien plus longtemps si il n’y avait pas autant de vent et déjà les touristes qui commencent à affluer.
Nous repartons pour suivre, hors sentier, la crête qui descend du sommet vers le sud. Le but est de rejoindre le canyon que l’on devine au loin, la sierra Ordesa. Trouver son chemin n’est pas facile et nous arrivons à descendre une barre verticale en trouvant une petite vire. Puis montée au pic de Salarons et redescente le long de la crête jusqu’au canyon. Arrivés à la bordure de celui-ci, la vue est extraordinaire. Elle plonge très loin dans le canyon avec un paysage minéral très découpé tout autour et de la verdure au fond.
Après la pause déjeuner et une petite sieste à l’abrit du vent, nous retrouvons un sentier qui surplombe le canyon avec un vide impressionnant en contrebas. Le sentier finit par se perdre au milieu des lapiaz sur un ancien plateau glaciaire. Il y a des cairns par endroits mais il vaut mieux avoir une bonne visibilité pour trouver son chemin. C’est là la particularité de la montagne espagnole, même au cœur du parc national, des sentiers aveugles, des cairnages plus ou moins aléatoires, de nombreuses portions totalement hors sentier. C’est ce qui fait son charme : elle est sauvage, beaucoup plus que le montagne française je trouve (surtout lorsque l’on sort du parc national). Cette impression est accentuée par le cadre très minéral de ce lieu, lunaire je dirai même.
Après un petit bout d’escalade facile, nous voilà revenus à la brèche où nous retrouvons la foule. Je suis anormalement fatiguée. Est-ce la journée de repos d’hier qui a cassé mon rythme ? Nous faisons le calcul : 1600 m de dénivelé, tout de même, avec une grosse partie hors sentier, il y a de quoi être fatiguée. Du coup nous décidons de laisser tomber la popote et de manger au refuge ce soir. Je ne conseille pas : je pense que c’est le plus mauvais repas que l’on m’aie servie depuis le début. La soupe en sachets, je sais faire, même dans ma popote et la semoule avec les légumes en boite avec un morceau de viande pour 3 personnes, je pense qu’on peut faire mieux (surtout à moins d’une heure du parking).
Voilà, demain, tentative d’ascension du Marborré, on verra.
Bilan : - 1600 m de dénivelé
2 sommets = Taillon (3154 m) et Pic de Salarons (2744 m)
De retour au camping de Gavarnie
Ce matin le réveil a sonné à 6h00 mais j’ai très mal dormi, Matthieu aussi, alors on traîne un peu jusque 7h00. Départ 7h50 pour le pic de Marboré (3250 m). Nous franchissons la brèche à bonne allure puis trouvons rapidement le chemin sur la gauche qui longe les falaises. La lumière n’est pas belle ce matin. Avec le vent d’hier, ça sent le changement de masse d’air et l’arrivée prochaine du mauvais.
Un peu plus tard, nous regardons au sud et des nuées noires sont apparues en hauteur en provenance d’Espagne et l’on peut voir une grosse averse juste à quelques kilomètres. Là, il y a plus à hésiter, il faut redescendre et vite. Nous courrons presque dans la descente. On reçoit bien quelques gouttes mais ça finit par se dégager pour se recouvrir à nouveau plus tard avec de fortes rafales de vent. Nous n’y comprenons rien. Greg m’a expliqué ce soir au téléphone que la responsable était une masse d’air froid bloquée sur l’Espagne et le Portugal et qui vient déborder de temps en temps sur le massif. C’est totalement imprévisible et peut jouer des tours quelques jours encore. Ca promet...
Pause déjeuner au refuge et descente au soleil à Gavarnie (nous sommes un peu dépités). On profite du temps libre pour organiser la suite devant une part de tarte aux myrtilles. Demain, la 16e étape est très fréquentée par les touristes et peu intéressante. Or il est fort probable selon les prévisions que le temps se dégrade fortement à partir de demain soir, ce qui est très ennuyeux car nous avions prévus de passer par le cirque de Troumouse et de faire l’ascension du pic de la Munia, étape de haute montagne, en grande partie hors sentier. C’est vraiment trop bête, nous décidons de tricher un peu et de rejoindre le parking du cirque en voiture tôt demain matin et de sauter ainsi une étape. J’estime qu’étant montée à la brèche, au Taillon et ayant fait le tour que nous avons fait ensuite, cela compte comme une variante peu logique mais plus intéressante.
Soirée au resto, ça change de la soupe et du riz des refuges. En discutant, on convient d’un arrangement : Matthieu laisse la voiture demain au parking et redescend la prendre pour me rejoindre en Espagne après avoir fait le tour par la route (ce qui est bien long). Ensuite lui va monter de son coté sur quelques sommets du coin et moi je poursuit mon chemin. Nous nous retrouvons le soir ce qui permet de rester à deux et de moins porter dans le sac...
Bilan : - environ 500 m de dénivelé
pas de sommet mais il faut parfois savoir renoncer...
Auteur : natbl
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