Mont Perdu (3355m) par Tuquerouye et le Col du Cylindre (3074m)
- Alpinisme
- Midi-Pyrénées / Hautes-Pyrénées / Gèdre
- Glacier - Sommet mythique - Lac(s)
- Difficulté :
- Alpinisme PD
- Dénivelé :
- 2400m
- Durée :
- 2 jours
Un itinéraire grandiose, pour l'un des plus beaux panoramas des Pyrénées ! – Auteur : Sylvain
Accès
De Gèdre, prendre la direction de Héas et Cirque de Troumouse. Tourner à droite sur la D 176, vers le lac des Gloriettes. La route est étroite et sinueuse. Un grand parking se trouve à l’arrivée.
Précisions sur la difficulté
- Course d’alpinisme cotée PD-
- Le couloir de Tuquerouye est incliné à 45 degrés. Juillet 2023 , le haut du couloir s’est nettement dégradé durant l’hiver et l’exposition sous de gros blocs instables s’est accentuée.
- Le franchissement de la barre rocheuse sous le glacier se fait par une cheminée de 20m en III.
- Passage sur glacier.
- La fin de la montée au col du cylindre se fait sur des pentes à 40 degrés.
- Vire étroite et exposée sous le col du Cylindre.
- Ressaut en II+ à descendre pour quitter la vire.
- Le couloir final avant le sommet est raide et déversant au-dessus d’une barre rocheuse. Faire attention si celui-ci est enneigé.
- Prévoir casque, crampons, piolet. Même si il est possible de s’en passer, une corde peut être utile pour la descente de la cheminée. Celle-ci est équipée de deux relais permettant de scinder le rappel en deux.
- Certains sites internet relatent la présence d’une corde fixe. Lors de notre passage en Juillet 2021, celle-ci était absente.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 1748 OT Gavarnie Parc National des Pyrénées
- Altitude minimale : 1670 m
- Altitude maximale : 3355 m
- Distance : environ 26 km
- Horaires : 2 jours ou 3 jours en prenant son temps
- Balisage : Pas de balisage, mais un bon sentier jusqu’à la bifurcation pour le refuge de Tuquerouye, cairns jusqu’au lac Glacé, et plus rien sur la suite du parcours.
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Itinéraire
Préambule :
Août 2019, je monte pour la première fois au Mont Perdu, par la voie normale du refuge de Goriz.
Quelques jours plus tard, en descendant des Astazou, je passe par la Brèche de Tuquerouye. La vue de ce petit refuge perché tel un nid d’aigle, sur la face Nord du Mont Perdu me fit rêver. C’est décidé, je retournerai au Mont Perdu par le versant Nord.
Juillet 2021, je retrouve deux amis à Lourdes avant de continuer la route jusqu’au cirque d’Estaubé. Le premier jour est consacré à la marche d’approche vers la face Nord du Mont Perdu, en passant par Tuquerouye. Plutôt que de dormir au refuge, nous préférons avancer encore un peu et bivouaquer plus près de la face. Nous dormons au bord d’un petit lac.
Le deuxième jour est consacré à l’ascension de la face Nord jusqu’au col du Cylindre, avant de rejoindre la voie normale du grand couloir final "la Escupidera".
Nous préférons scinder la descente en deux et dormir encore une fois au petit lac.
Pour profiter pleinement de la beauté du site, nous avons choisi de réaliser cette course en trois jours, mais celle-ci est généralement parcourue en deux jours.
Le départ de cette sortie se trouve sur la commune de Gavarnie/Gèdre, mais le Mont Perdu se situe entièrement en Aragon, en Territoire Espagnol. Le passage de la frontière se fait au niveau du refuge de la Brèche de Tuquerouye.
Le parcours en détails :
Premier jour :
Du lac des Gloriettes au refuge de Tuquerouye. ou jusqu’aux nombreux emplacements de bivouac, entre le lac Glacé et le plat du Marboré.
- L’accès a Tuquerouye est déjà décrit dans le topo de "Lord of the Peaks" : Brèche de Tuquerouye (2665m) par le lac des Gloriettes.
- Refuge non gardé, douze places, avec matelas et couvertures. Également une table et un poêle. Pas d’eau, il faut descendre au lac.
Du refuge, descendre plein Sud en direction du lac Glacé, par le raide et scabreux couloir. Il s’avère plus aisé que celui montant du Cirque d’Estaubé à la brèche.
Contourner le lac par l’Est, pour rejoindre un "petit barrage" se trouvant au niveau du point IGN 2592m.
Du barrage, suivre une sente au Sud descendant à un petit lac, et menant au plat du Marboré. Celui-ci n’est pas nommé sur la carte IGN, mais il correspond à la grande zone plate du fond de vallée.
Nous avons bivouaqué au petit lac, sur de petites pelouses.
Deuxième jour :
Du plat du Marboré, au sommet du Mont Perdu.
Traverser le plat du Marboré en franchissant quelques gués et se diriger vers le Sud, en direction de la moraine sous la barre rocheuse.
Une sente remonte la moraine et mène jusqu’au pied de la paroi. Longer la face vers l’Est, passer devant une première cheminée qui est humide, et continuer jusqu’à la seconde où deux gros points rouges sont présents. C’est celle-ci qu’il faut escalader.
La cheminée est de niveau III, et haute d’une vingtaine de mètres. Un pas délicat au milieu et un autre en sortie. Deux relais sont présents, le premier au milieu et le deuxième en haut. Possibilité d’assurer un second.
Le haut de la cheminée débouche sur une pente de neige, qui se situe sous une barre rocheuse.
Longer la pente de neige vers l’Ouest afin de contourner la barre rocheuse, et de prendre pied sur le glacier un peu plus haut.
Remonter le glacier en direction du Col du Cylindre. En fonction de l’enneigement l’accès à celui-ci se fait soit par une raide pente de neige, soit sur un terrain instable et croulant.
Franchir le Col du Cylindre en restant à l’Est. Descendre les petits ressauts menant à une vire étroite. Longer la vire vers l’Ouest jusqu’au bout, et la quitter par une désescalade en II+.
Descendre vers le lac en contrebas.
Du lac, se diriger vers la croupe rocheuse au pied du couloir final et la gravir.
Remonter le grand couloir final "la Escupidera" en étant prudent si il est enneigé, car celui-ci est déversant au-dessus de barres rocheuses.
Du haut du couloir, le sommet est atteint en quelques minutes.
Retour :
La descente s’effectue par le même itinéraire. Être prudent dans la cheminée si celle-ci est descendue sans corde.
Le retour au lac des Gloriettes est long mais faisable dans la journée.
Nous avons préféré passer une nuit de plus au lac Glacé et rentrer tranquillement le lendemain.
Auteur : Sylvain
Avis et commentaires
Bonjour Tran, la cheminée peut très facilement se passer sans corde, rien de difficile, mais il faut être habitué à poser les mains, par contre la chute n’est pas envisageable.
Et attention au retour, la descente est toujours plus délicate, surtout avec la fatigue.
Donc pour résumer, oui aucun problème pour passer sans corde, mais attention cela dépasse le domaine de la randonnée.
Bonne rando, A+.
Bonjour, c’était pour savoir si la cheminée sous le glacier du monte perdido se faisait bien sans équipement ?
Bravo. Je l’ai fait en solo non équipé cet été (un peu inquiet de la cheminée sous le glacier, tout de même). Mais après 4 années passées dans les Alpes -dont une formation alpi, je me suis dit que ça le ferait.
Effectivement, je l’ai fait, mais après une nuit portant conseil sous le Mont Perdu (déjà ascensionné deux fois par le passé, dont une avec bivouac contrarié au sommet et descente de la Escupidera en mode survie à l’orage), j’ai opté pour revenir sous les 3000 (déjà ascensionnés également, du moins les deux pics de la Cascade et le Casque ).
Avec remontée du couloir enneigé -à 40 50 ° ?- permettant de prendre pied sous le Marboré (cheminée pour le sommet envisagée, non abordée ; réalisé alors le petit pic (Ouest ?) du Marboré -qu’on aperçoit à gauche du col).
Puis redescente du col scabreuse comme la montée ; j’ai erré ensuite en apercevant des étendues enneigées, avec barres rocheuses : je tentai de retrouver un passage que j’avais effectué lors de ma première traversée du Casque au Mont Perdu, avec retour erratique à la brèche de Roland via les deux pics des Cascades : une cheminée d’une dizaine de mètres, assez protégée, m’avait permis de redescendre alors d’un niveau pour partir en traversée. Finalement, renseigné par deux Espagnols, j’optai pour la traversée la plus commode, via deux petites cheminées pointées en contrebas au moyen de flèches de caillasses. Enfin, j’atteins la brèche.
Redescente par les échelles des Sarradets, pour finir ma journée -cuit- au refuge des Espuguettes, toujours en mode bivouac.
Le troisième jour, rejoindre la Hourquette d’Alans et redescendre au barrage des Gloriettes ne fut plus qu’une formalité, avec baignade ravigotante dans le ruisseau d’Estaubé.
Je vois cité le Dévoluy : mes excursions solo m’ont fait découvrir l’Obiou par les Chatières ou le Grand Ferrand par le tunnel de la Cloche. Ou bien ailleurs les chemins de la Baronne... Que de souvenirs impérissables !
Magnifique, bravo les gars !
A+
Patrick
Bonjour, merci à vous !
Yann : effectivement, malgré ses 36 hectares, le glacier du Mont perdu est bien modeste... Ce massif Gavarnie/Ordesa/Mont Perdu est une merveille.
François Lannes : merci pour ce retour sur mes photos ! Comme pas mal d entre nous sur le site, je me suis pris de passion depuis qqes années pour le Dévoluy.
Effectivement les plus belles finiront pas être épuisées, mais j ai encore un peu de stock 🙂
Ce n est pas un soucis, car de nombreux itinéraires déjà décrits sur AR sont en projet pour cet été !
Bonjour Sylvain,
Merci pour ce beau topo, qui montre très bien les attraits des Pyrénées. Je ne connais pas ces montagnes, mais ce parcours donne envie.
Et puis, tes photos sont toujours aussi réussies (la sélection de décembre les mettaient d’ailleurs bien en avant !). Cela fait plaisir à regarder.
NB : belle série de sorties dans le Dévoluy, que tu nous as montré ces derniers temps. A ce rythme, le stock des plus belles va bientôt être épuisé....... Fais gaffe !
C’est juste grandiose !
Pauvres pauvres glaciers Pyrénéens. Ils n’en ont plus pour longtemps.
La vue sur les deux canyons est superbe. Je me souviens d’Ordessa, grandiose, mais aussi d’Anisclo plus sauvage, moins fréquenté mais tout aussi beau. Whaou.
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