Sortie du 4 août 2017 par Marcadau Pointe du Nant Cruet (3605m) par le Grand Plan
Bon, le pierrer à gravir est véritablement infect... Mais c'est l'affaire d'une petite heure et le jeu en vaut vraiment la chandelle : la suite est un merveilleux parcours de crête, en bordure d'à-pics et de glaciers.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Temps très nuageux, gros vent sur la fin du parcours et température inférieure à 5°. Peut mieux faire...
Encore moins de neige, en ce début août 2017, que sur les photos du topo, réalisées le 28 août 2016 : la crête est donc totalement sèche.
Récit de la sortie
Lever du jour. Ciel limpide, la météo ne s’est pas trompée... Sauf que c’était censé durer jusqu’en milieu d’après-midi, alors que, dès neuf heures, rideau...
Parti du Chenal (1700m) à 6 heures 45, je remonte la piste qui conduit au joli hameau de Nantcruet, puis à la prise d’eau des Balmettes (2236m), où elle prend fin.
Le point de départ de la sente qu’il faut emprunter depuis cet endroit est marqué par un tout petit cairn. Elle s’élève, en rive droite, le long des gorges du torrent du Nant-Cruet -attention au faux pas- puis traverse son affluent dévalant du Grand Plan et s’efface presque aussitôt.
Le vaste replat de Grand Plan se devine aisément, quelques 450 mètres plus haut sur la gauche. Il faut remonter le bel alpage en cherchant la moindre déclivité. Ce faisant, je m’écarte un peu de l’itinéraire décrit par le topo et aboutis au Grand Plan (2870m) environ 200 mètres plus à l’Est. De bosse en bosse, je gagne aisément le point haut de la vieille moraine qui borde la partie ouest du Grand Plan (photo 61 du topo).
Pour atteindre le plateau des Balmettes, je profite au maximum des dernières pentes herbeuses (en évitant quand même de piétiner les coussinets de silènes acaules, qui mettent des années à se former) puis traverse la caillasse, plein ouest.
Me voilà sur le plateau, à 3020m environ. Pente douce jusqu’à un rocher blanc, une soixantaine de mètres plus haut, qui contraste singulièrement avec le sombre pierrier qui le surplombe... Début du "terrain hostile", comme l’indique très justement le topo.
Au tout début, je me dis qu’Alexandre a un peu exagéré : c’est raide, mais ça ne tient pas trop mal. Très vite, cependant, le mot "infâme" devient un euphémisme. À chaque pas, c’est un ruissellement de caillasses. Horripilant.
N’y tenant plus, je gagne l’arête au plus tôt (donc nettement plus bas que l’itinéraire du topo). J’y dérange un énorme oiseau qui ne me laisse pas le temps de le photographier (aigle ? gypaète barbu ? Hélas, je n’y connais rien). À l’évidence, j’éprouve davantage de plaisir que lui à notre rencontre.
La suite récompense l’effort consenti : un long parcours de crête, entre glaciers et à-pics, qu’interrompent seulement trois petits ressauts, dans la descente de la pointe sans nom cotée 3441, à contourner par la gauche (versant Italien) pour le premier, par la droite pour les deux autres (c’est facile et peu exposé). À propos, cette pointe 3441 est nettement plus marquée que l’insignifiante Pointe des Plates des Chamois, un peu plus loin sur la crête. Pourquoi n’a-t-elle pas droit à un nom, elle aussi ? Allez, pour moi, elle sera la Pointe Anne, en mémoire de ma belle-mère décédée il y a quelques jours.
J’atteins le sommet du Nant Cruet à midi, dans la grisaille et le vent... Ce temps me prive d’un beau panorama mais renforce l’ambiance particulière des lieux.
Retour par le même itinéraire. À la descente, le fameux pierrier ne pose aucun problème (gare aux coutures des grolles, toutefois). Le soleil consent à réapparaître lorsque je parviens au bas de l’alpage. Sympa, merci...
Photos
Auteur : Marcadau
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