Sortie du 31 août 2016 par valverco Lac du Vallon (2493m)
Pour une belle nuit en montagne et une traversée ratée.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
Pour découvrir la carte, l'itinéraire et les infos détaillées, veuillez consulter le topo de référence
Conditions météo
Pluvieux et gris la veille, nuit étoilée, éclaircies en début de journée pour laisser la place à un ciel couvert et nuageux vers 9h30/10h00.
Récit de la sortie
Une pluie fine s’abat sur la route du Bourg-d’Oisans, je prends la direction du Col d’Ornon et la Mure. J’hésite en passant au lieu-dit les Siauds, à savoir si je débute la rando ici ou si je descends me garer devant la mairie de Chantelouve. Vu que la pluie n’a pas cessé, j’opte pour ce deuxième choix.
J’essaye de monter par la piste, et me souviens que la bergère de Chantelouve m’avait mis au courant des travaux de bucheronnage en haut sur la plate-forme. Je tente tout de même de suivre la piste, mais me rends à l’évidence, mes pneus adhèrent peu sur les cailloux mouillés.
Donc je redescends et me gare devant la mairie du hameau. 16h30 J’enfile mon poncho de pluie, et me lance à l’assaut des 4 larges lacets sous une pluie fine, mais qui cesse à l’approche de la plate-forme qui sert de parking habituellement. Effectivement, 2 bucherons s’affairent à leurs travaux forestiers, la pluie vient de cesser j’ôte ici ma cape de pluie.
Je continue vers l’est, sur le chemin rendu boueux par les aller et venues de l’engin forestier. Je m’enfonce parfois jusqu’aux chevilles. Bien que la pluie ait cessé, l’air est humide, et les lueurs du jour s’en vont laissant la place en passant sous les arbres, à une ambiance très assombrie.
18h00, me voici entrant dans l’alpage sous la Cabane Verte. Les moutons chaument sous les derniers rayons de soleil, qui furtivement sortent parfois réchauffer le plateau. Je contourne le troupeau comme je peux, il faut dire que les 1800 têtes du cheptel tiennent de la place. La bergère des lieux assise sur un rocher, profite également des derniers rayons.
La voici, en m’apercevant venant à ma rencontre. L’ayant déjà rencontrée à plusieurs reprises lors de mes différents passages pour diverses randos en ces lieux, j’ai eu le temps de faire une amicale connaissance. Je remarque son visage attristé, je m’empresse de lui en demander la raison.
Quel dur métier, que celui de berger. Ayant subi les attaques répétées des loups, ayant fait le constat avec les autorités compétentes, la voilà obligée par ces propres moyen d’abréger les souffrances de 2 de ses moutons. Donc, elle me demande assistance pour cette tâche malheureuse mais nécessaire. D’après elle, cela fait parti de son métier. Quelle jeune femme courageuse.
Après cette besogne macabre, où j’éviterai les détails, elle m’invite à partager son repas. Je sors de mon sac quelques victuailles lui manquant, et utiles, pour lui rendre la vie là-haut plus sympathique. 20h00 nous passons à table. Elle prépare quelques pâtes, auxquelles elle rajoute des morceaux de chamois offerts gracieusement par le maire du village. Certainement chasseur de son état.
22h00, remarquant la fatigue sur ce visage, je la laisse et file plus bas dans la Cabane Verte. Ancienne Cabane de la Montagne qui sert désormais de débarras. Je m’introduis dans mon duvet, et m’endors difficilement en pensant à cette mise à mort, moment difficile de cette belle journée.
7h00, je me rends compte que j’ai oublié quelques affaires dans le chalet. Je m’y dirige et réveille le pastou qui aboie plus qu’il n’en faut si bien qu’il réveille la bergère. Ah tu pars, oui je dois traverser le Neyrard. Elle m’offre une fois de plus l’hospitalité en me servant un grand café.
8h00, je coupe directement l’alpage, droit sur la Cabane du Pré de la Vache. Mauvais choix, je traverse des ravines raides en dévers, des pentes herbeuses glissantes, franchis des bosquets de pins où je m’accroche. Finalement je retrouve le sentier du Lac du Vallon juste au-dessus des Charmettes. J’aurais dû y descendre directement. Je monte en direction du Lac du Vallon, et en me retournant m’aperçois que mon poncho de pluie qui était fixé sur mon sac a disparu. Tant pis je ne vais pas essayer de le chercher. J’arrive devant la Cabane du Pré de la Vache, un couple de randonneurs du Vaucluse se rafraichit à sa fontaine.
Le ciel se couvre de nuages, il est 9h30/10h00. Je continue mon chemin, d’un coup, je ne sais pas si c’est le ventre creux, mais les jambes deviennent lourdes, si bien que tous les 20 mètres je m’arrête pour récupérer. Ça m’apprendra à partir le ventre creux, pourtant la bergère m’avait bien proposé de manger, mais je ne voulais pas m’imposer plus longtemps. Mauvais choix encore.
11h30 au Lac du Vallon, le ciel est désormais bien couvert, je casse la croûte au-dessus du lac. J’enfile mon coupe vent, seul vêtement avec un tee-shirt sec dans mon sac. Je décide de redescendre, la traversée du Neyrard dans ces conditions ne m’attire guère. Non pas que j’ai la hantise de me perdre, c’est plus pour les photos.
Les bucherons sont toujours affairés à leur tâche, je retrouve ma voiture devant la mairie il est 14h30. Le ciel est toujours couvert, je pense avoir fait le bon choix pour une fois.
Je reviendrai c’est sûr, la traversée du Neyrard me turlupine l’esprit depuis longtemps.
Une nouvelle histoire de montagne...
Photos
Auteur : valverco
Avis et commentaires
Ben oui nanou, je change parfois de secteur. Spécialiste et connaisseur, sont de grand mot. Je ne sais pas s’ils s’adaptent pour moi. Merci nanou.. Désolé de te répondre si tard.
patrice
bonjour
merci pour les belles photos ,vous le grand specialiste et connaisseur des recoins du vercors vous sortez "de votre pré carré" pour nous presenter les portes des des ecrins
Merci Paul.
Chemin de pluie, chemin de guerre ... 😉
Joli récit. Ca change un peu des récits convenus sur la montagne. Merci
Autres sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.