Sortie du 17 novembre 2024 par Sylvain Pic Près de Puntussan (2699m)
Le sauvage massif de Bassiès recèle quelques pépites méconnues, à l'image de cette traversée d'arêtes entre la Pointe du Trou de l'Ours et le Pic Près de Puntussan. Qui ne craint pas les longues marches d'approches ariégeoises, profitera alors de ce fil aérien rarement fréquenté. Des brèches, quelques bons ressauts et rasoirs vertigineux, et surtout une formidable ambiance haute montagne, à tout juste 2700m d'altitude... Voici donc une variante un peu plus alpine au beau topo de spécial_20. Alors convaincus, n'est-ce pas une bonne raison de faire un saut en Ariège ?
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Beau et froid en altitude.
Le saupoudrage et les plaquages de glace sur l’arête ont un peu pimenté le parcours.
Course réalisée seul.
Récit de la sortie
Variante de parcours :
La traversée entre la Pointe du Trou de l’Ours jusqu’à la descente de la Pointe 2694 est une petite course d’arêtes cotée PD, comprenant quelques ressauts en III et rasoirs vertigineux. La quasi-intégralité des « difficultés » rocheuses sont évitables en versant Ouest, ne reste alors que quelques passages en II et des traversées déversantes déclives et exposées. Dans ce cas la cotation est simplement très difficile. Passer en versant Ouest permet de fouler la cime de la Pointe du Trou de L’Ours à moindres difficultés et exposition. Cependant l’intérêt réside beaucoup plus dans le parcours d’arête que dans le sommet en lui même, d’où la vue diffère peu de celle du Pic Près de Puntussan.
L’itinéraire d’accès à l’arête est le même que celui décrit dans le topo jusqu’aux lacs de Bentefarine. Ensuite au lieu de partir vers le Nord en direction du Pic Près de Puntussan, poursuivre Nord/Est en direction d’un raide couloir situé entre la Pointe 2694 et la Pointe du Trou de L’Ours (voir photo numéro 1) permettant de franchir la barre rocheuse et de rejoindre l’arête. N’ayant aucune info sur cette arête, je l’ai attaqué directement et ne l’ai plus quitté jusqu’au sommet de la Pointe du Trou de L’Ours, et donc parcouru en aller-retour. L’idéal étant finalement de passer en versant Ouest à l’aller, et de rester sur le fil au retour !
Prévoir deux bonnes heures de plus que dans le topo initial.
Ma sortie :
Normalement ce week-end cela devait être repos... Vendredi matin j’ai même annulé une sortie prévue le lendemain dans le Champsaur avec Pierre. Parfois un peu trop de fatigue cumulée aux huit heures de routes aller-retour nécessaires à chaque sortie en montagne incitent à rester sagement à la maison.
Seulement voilà, la maison je la connais par cœur... Et après avoir occupé mon samedi à Montpellier, l’envie de grand air finit par l’emporter sur la raison !
Donc, samedi dix-neuf heures trente, je charge la voiture et prend la route afin de profiter du soleil annoncé dimanche dans les Pyrénées ! Pas encore vraiment de projets (en fait si, j’en ai plein, mais cette inter-saison n’est pas vraiment l’idéale), et puis je repense à ce topo de spécial_20 qui trainait dans mes « à faire » depuis longtemps. Adjugé, celui-ci annonce une bavante ariégeoise mais rien de difficile. De plus je n’arpente que rarement ce joli massif de Bassiès !
Dimanche huit heures, départ de l’Artigue. Le sentier jusqu’aux Orris des Légunes d’en Bas je le connais déjà bien, mais l’ambiance dans l’ombre de ce petit matin frisquet diffère de mon dernier passage. Tiens, voila déjà les Orris ! C’est parti pour le hors sentier en terrain inconnu ! Une raide montée en gispet plus tard, et me voici dans un grand cirque dont la sortie la plus évidente est le grand couloir central. De la pente bien prononcée, des blocs et encore du gispet, pas de doute on est bien en Ariège ! Au fur et à mesure de la prise d’altitude, le massif de l’Estats se dévoile de plus en plus derrière moi, prétexte à de nombreuses pauses...
Passée cette petite « mise en jambes », se dévoilent les magnifiques lacs de Bentefarine. Ces derniers lovés dans un cirque granitique et sous le pic homonyme pourraient constituer à eux seuls un but de randonnée. Mais moi je suis venu pour le Pic Près de Puntussan ! D’ailleurs lequel est-ce ce fameux Pic ? Haha, le voilà ! Vu d’ici il n’offre pas son plus beau profil... La Pointe du Trou de l’Ours m’attire beaucoup plus, changement de programme !
Mais par où l’aborder, la pente semble bien raide et une barre rocheuse est à franchir. Un couloir décalé loin sur la gauche du sommet semble mener à l’étage supérieur. Aller hop, c’est parti !
Bien vu d’en bas, ça passe mais l’inclinaison est forte, et après déjà mille quatre cent mètres de dénivelé les jambes commencent à être lourdes. Encore un petit effort dans les blocs et me voici sur l’arête !
Waouh, c’est beau et la suite s’annonce prometteuse malgré des conditions un peu délicates. Saupoudrage et plaquages de glace m’obligent à sortir les crampons.
Quelques ressauts et surtout un esthétique et vertigineux rasoir plus tard et me voici sur la Pointe du Trou de l’Ours. Vue d’ici la Pointe 2694 est intimidante et l’intégralité de l’arête jusqu’au Pic Près de Puntussan est extrêmement tentante. Finalement je vais y aller quand même à ce sommet !
En sens inverse le rasoir me semble un peu plus délicat. Peut être est-ce du à un début de fatigue, cela fait déjà cinq heures et demie que je suis en marche.
La suite de l’arête une fois de retour à la sortie du couloir est entrecoupée par quelques brèches un peu délicates avec la glace. Mais pourquoi n’ai-je pas esquivé les difficultés en passant plus bas... Quelques petites sueurs froides plus tard et c’est le sommet de la Pointe 2694 ! Au final je suis bien content d’être resté sur le fil !
Le découpage de l’arête dans la descente vers le col m’oblige à passer en versant Ouest. Ne reste ensuite plus que le final facile avant de fouler le faîte du Pic Près Puntussan. Quelle formidable aventure pour arriver jusqu’ici !
Je serai bien resté un bon moment pour profiter du panorama, mais un vent glacial m’en dissuade... De plus il est déjà quatorze heures quarante cinq, et la marche de retour à la voiture est encore pharaonique.
Petite pause casse croûte aux lacs de Bentefarine avant de replonger dans le couloir. Décidément je les préfère vraiment en neige les couloirs...
La nuit tombe lorsque j’atteins la forêt, et arrive à la voiture à dix-huit heures trente. Finalement la descente a été plus rapide que prévu !
Ne reste plus que la longue route jusqu’à Montpellier. Inutile de dire que le réveil à cinq heures et demie lundi matin a été difficile... Mais en repensant à ce formidable parcours d’arêtes improvisé et son panorama, vraiment aucun regret ! Et puis merci spécial_20 pour l’inspiration !
Photos
Auteur : Sylvain
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