Sortie du 11 novembre 2024 par Jérôme Dauvergne Photographie Pointe de l’Observatoire (3016m) par les Prioux

Fini l’été, bonjour l’hiver. La météo semble être sûre de son coup, ce jour férié devrait marquer la fin de cette arrière saison estivale. C’est le moment d’en profiter avant de sortir doudoune, grosses chaussures et thermos de thé chaud !

Cela fait longtemps que je n’ai pas passé la barre fatidique des 3000 mètres. Il est loin le temps où mes sorties montagne étaient plus ou moins dictées par la performance. Vitesse, dénivelé, difficulté. Ces adjectifs m’avaient conduits par deux fois au Népal sur des sommets de 6000 mètres... Mais ce pays avait aussi changé ma vision de la montagne. Désormais, l’âge aidant il est vrai, je suis plus un contemplatif, qu’un pur sportif.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui je sais que mes photos ne seront pas ma priorité. Comme je le dis souvent, le ciel bleu est une calamité pour le photographe. Cela peut paraître étrange mais rien n’est plus insipide qu’un ciel sans reliefs, sans structures. Une preuve ? Regarder un coucher de soleil avec et sans nuages...

J’ai choisi tout de même de porter mon matériel photo habituel. Deux boitiers et trois objectifs. Je fais juste l’impasse sur le trépied.
Afin de ne pas trop me mettre dans le rouge tout de même, je choisis un sommet facile d’accès et sans danger, la Pointe de l’Observatoire en Vanoise.
Je partirai des Prioux au-dessus de Pralognan, mais je ne prendrai pas le chemin le plus court. Je vais aller faire un petit détour par le chalet des Planettes et redescendre sur le chalet de la Rosoire avant de reprendre l’itinéraire classique.

Départ un peu avant le lever du jour en ce jour de fin de Grande Guerre... Une pensée pour tous ces héros qui ont donné leur vie pour notre liberté.
Le chemin est on ne peut plus évident. Un pied devant l’autre, les yeux vers le glacier de Péclet-Polset qui s’illumine.

Du col sans nom au-dessus du chalet des Planettes, la descente est facile. La vue sur le sommet de l’Observatoire est superbe. La montagne est parfois surprenante. À voir ce versant abrupt, on peine à imaginer que son accès est débonnaire sur le versant opposé. Comme dans la vie, tout est une question de point de vue...

C’est beau, mais c’est désert. Pas de faune... La montagne semble complètement vide... Le soleil est maintenant haut, du moins pour une mi-novembre, je sais que j’ai transporté mon 500 mm pour "rien" si ce n’est me pousser un peu physiquement.
Ce n’est pas grave, je suis au milieu de la nature, loin de cette société de plus en plus folle, et c’est le principal. Ma place.

Col d’Aussois atteint. La vue sur la Pointe de l’Échelle est vraiment impressionnante. Un très beau sommet parmi tant d’autres.

L’accès au sommet de l’Observatoire est une formalité dans un dédale de roche adhérente. La place est restreinte là-haut mais la vue est prodigieuse, surtout sur le versant abrupt...

Redescente par le sentier classique.
J’arrive sans problème aux Prioux. Au final, hormis les photos, je suis satisfait ! Ma montre affiche 21 kilomètres et près de 1700 mètres de dénivelé sans peiner. La forme est là.

La fraîcheur s’installe alors que je rejoins mon van. Il est 16h30, le thermomètre affiche zéro degré. Le brouillard a envahi la vallée. Tchao l’indien, j’attends désormais l’hiver....