Sortie du 5 octobre 2024 par Dyn’s Le Pévou (2668m) et la Cime de Moutière (2674m)

Nous voici de bon matin à Molines sur l’aire de stationnement à la sortie du hameau, près à prendre la direction du vallon de Peyron Roux. Revenir dans cette petite vallée du Champsaur, à l’écart du monde ne peut que nous enchanter. Vannina y est venue à maintes reprises cet hiver, explorer des recoins improbables que seuls les chamois fréquentent... Pour ma part, une année s’est écoulée depuis ma dernière visite, ce fut lors de l’ascension du Pic de Pian.
Cette fois-ci, nous visons la Cime de Moutière en aller-retour, par l’itinéraire que Rabah avait exploré afin de m’y guider à la descente, après la traversée dantesque des arêtes entre le Pévou et cette dernière. Arpenter à nouveau ce versant d’une extrême sauvagerie avec Vannina me réjouit au plus haut point.

L’approche par le sentier du col de Font Froide se déroule tranquillement, à allure modérée. Nous avons la longue balade de la veille dans les pattes. Peu après la cabane de Peyron Roux, nous quittons le sentier principal pour celui du col de l’Ardouère. Une fois l’Aiguille de Peyron contournée, nous abordons ces versants plus escarpés les uns que les autres, où débitent de fougueux torrents. Les pelouses d’altitude commencent à dorer, les feuillus à jaunir, les myrtilliers à rougeoyer... L’automne prend place. Seuls les mélèzes ne répondent pas encore à l’appel.
Nous quittons l’ancien sentier et traversons au pied d’une petite cascade. La suite : droit dans la pente jusqu’à l’éperon.

Quelques raidillons se succèdent avant d’atteindre l’éperon. Une vue sans pareille se dévoile sur le versant du Brusq et le Pic de Pian... Quelle raideur !
Nous nous faufilons sur la petite vire donnant accès aux pentes supérieures, traversons le ravin, et remontons tant bien que mal une rampe sur des gravillons peu commodes. Puis, nous changeons de cap en tirant progressivement à main gauche en visant la partie herbeuse d’une petite crête. C’est de celle-ci que se dévoile enfin l’arête faîtière. Le sommet n’est plus très loin...
De là-haut, s’ouvre un immense panorama des géants des Écrins à la grande barrière du Vercors. Le final sur le fil entre ciel et terre est tout simplement grandiose...

Le temps clément permet de profiter allègrement de la cime gravie. Le soleil, en ces jours très mitigés, fait vraiment du bien. Quelques brumes passagères montent le long des flancs de montagne. Nous sommes épargnés par celles s’accrochant sur les sommets comme sur le Chaperon et le Banc du Peyron qui ne sont déjà plus visibles.
Puis, vient l’heure de la descente. Nous filons sur l’arête avant de replonger dans les pentes supérieures des Chazalets, puis celles du Brusq, après avoir refranchi la petite crête. Afin d’éviter la rampe gravillonneuse de la montée, nous improvisons une descente directe, plus raide, vers la vire et l’éperon. Nous retrouvons sans encombre les premières pentes dominant le sentier du col de l’Ardouère.

Nous marquons une dernière halte en retrouvant ce dernier. Le soleil qui joue à cache-cache, juste en bordure des nuages ne nous invite pas à nous poser trop longtemps. S’il fait encore bon au soleil en cette saison, une fois à l’ombre, on ressent vite la fraîcheur de l’air.
D’un bon pas, nous enquillons le retour à Molines. la terrasse de l’auberge est généreusement ensoleillée, c’est ainsi que nous nous délectons d’une mousse bien fraîche pour conclure cette aventure !