Sortie du 6 août 2024 par Fab1984 et Mick1018 Ailefroide Occidentale (3954m) - Voie originale (éperon sud-est)
Même si nous avons dû abandonner sur la vire d'accès à l'éperon, il n'y a nul doute qu'il s'agit d'une sortie très physique et gratifiante. L'orage sur le lever du jour aura au moins mis un peu de couleur dans cette deuxième journée...
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Chaud J1. Averses orageuses dès 6h J2, abandon sur la vire d’accès à l’éperon SE.
Récit de la sortie
Le départ de la vire clé se fait au-dessus de dalles moutonnées orangées bien à gauche des cascades. La vire passe dans une pseudo-cascade qui peut être asséchée ou qui a un petit filet d’eau. De nuit il faut trouver les dalles (sans voir la couleur) et observer (cairn en hauteur sur la vire.
L’Ailefroide Occidentale est l’objectif majeur de l’année. Le refuge est réservé, et voilà que le jour d’ascension une série d’averses orageuses pointerait le bout de son nez entre 13 et 16h.
L’approche du refuge du Sélé à été mise à mal par les crues de la fin de printemps. Des parties du sentier ont été emportées, d’autres remplacées par un champ de galets peu confortables à parcourir et un tronçon est dévié sur un nouvel itinéraire.
On trouve par endroits des secteurs de fin sable blanc. Le plus étrange est celui des gros blocs avant le verrou sous le refuge, on se croirait partout,sauf en montagne.
Le passage du verrou c’est très original. Cette immense falaise qui côtoie une belle cascade se parcourt par plusieurs vires câblées. C’est un peu physique quand les sacs sont lourds, mais c’est ludique.
Nous découvrons le sympathique refuge du Sélé au bout de 2h20 de marche sous un soleil plombant. Ça fait du bien de se poser, le repas est servi une heure plus tard.
Le bilan météo du soir n’est guère plus encourageant. Le risque d’averses orageuses dans la première partie de l’après-midi est confirmé.
Nous choisissons de prendre le petit déjeuner à 3h pour avoir une chance de passer au travers de l’orage, même si toute l’approche se fera par nuit noire à cette heure selon le gardien et que ce n’est pas gagné pour trouver la vire.
Il nous dit "viser les cascades et si vous prenez la douche c’est que vous y êtes". Sans visibilité nous ne verrons pas les cascades mais les entendrons. Et la petite douche (filet d’eau) fut prise...
3h39 Nous partons les premiers du refuge et nous sommes les seuls à faire le sommet ce jour. Il fait chaud et la polaire tombe rapidement.
Sans aucune visibilité plus loin que ne le permettent nos frontales il est très difficile de s’orienter pour savoir quand quitter ce pénible faux plat 100% galets/rochers. La technologie nous sauvera la peau... La suite est encore plus inconfortable : les moraines menant aux parois sont très raides et glissantes. Nous souffrons mais nous ne lâchons rien !
Après un peu de déambulation dans l’immensité des lieux et de la nuit, nous trouvons la vire clé 2h10 après notre départ. Quel soulagement. Le plus pénible est fait.
Il est 6h pile et les premières lueurs du jour apparaissent. Avec elles nous devinons un ciel chargé et noir. Nous avons le temps de faire une cinquantaine de mètres sur cette vire quand le tonnerre gronde pour la première fois. Il est en avance... Il n’y a pas de débat, nous décidons de nous sauver.
La pluie fait son apparition et durera une bonne quinzaine de minutes. Puis tout s’arrête. C’était le premier passage orageux, il y en aura certainement d’autres plus tard alors pas de regrets. Nous passons au refuge prendre les affaires laissées et retrouvons la voiture peu après 9h30, après avoir dévalé plus de 1600mD-.
Nous reviendrons.
Il y a presque un an j’étais à côté, au Pelvoux. Des éboulements incessants et l’assèchement de la source du Sélé avaient entrainés la fermeture des deux refuges du vallon au milieu du mois d’août. Ça ma fait plaisir de voir que cette année était à l’opposé, les sources coulent et la vie anime les lieux.
Photos
Avis et commentaires
C’est une première tentative, et elle t’a forcément permis de mieux appréhender le cheminement, pour un retour gagnant ! bravo pour votre courage et aussi votre décision de rebrousser chemin, qui n’est jamais agréable, mais nécessaire voire parfois vitale, dans ces conditions.
Maigres compensations mais sympas les photos de chamois et belle lumière à l’aube.
Oui tout à fait, cet itinéraire gagne à être connu mais décourage du fait de sa longueur.
Pour les Boeufs Rouges, ça ne dépasse pas le III en effet mais c’est très aérien par endroits.
L’aller retour par l’arête est une véritable tannée même à corde tendue.
On s’est arrêté sous le ressaut sommital car le collègue commençait à faire une espèce de MAM.
Je lui a filé un Diamox qui l’a remis sur pied mais on a préféré bâcher l’affaire.
Il existe un itinéraire de descente sur le refuge des Bans qui à mon sens est à privilégier (moyennant navette).
Merci pour ton commentaire Dens. Curieusement ce parcours n’est que peu emprunté oui. Il n’y a même pas le topo au refuge. Et pourtant c’est une voie rocheuse qui peut servir d’échappatoire quand le glacier n’est plus en condition quand tu exploses l’horaire. Les bœufs rouges j’ai vu le topo, je ne pensais pas que c’était « que » du 3+. Dans la liste
Salut Mick,
Aïe, dommage pour ce but... ce n’est jamais agréable même si la décision était la bonne de toute évidence.
L’accès au refuge s’est bien détérioré au printemps. J’y suis passé début juillet pour faire la pointe des Boeufs Rouges (avec un but médical d’un des collègues sous le sommet !) et ça a bien changé par rapport à ce que c’était avant.
En revanche, l’étendue de sable sous le verrou date d’avant les crues, mais c’est vrai que c’est surprenant !
Pour en revenir au sommet, la gardienne ne t’a pas menti et l’accès à la vire est pommatoire et pénible. Avec l’ami Raph on ne s’était pas beacoup amusés là dedans non plus 😉
Cet itinéraire est très peu parcouru et pour cause... c’est trés long et fatiguant même si peu difficile.
Nul doute que tu y retourneras avec succès !
Bonne continuation.
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