Sortie du 19 mai 2024 par michel Tête du Vet (2184m) par la Combe des Roberts et le Col Blanc

Nota : d’autres contributeurs ayant parfaitement relaté ce parcours, je prends le parti de ne pas décrire l’itinéraire (voir les sorties associées au topo).

J’avais initialement prévu une petite escapade dans les Alpes-Maritimes en jetant mon dévolu sur le Dôme du Barrot et son incomparable variété géologique. Un projet resté dans les cartons depuis la parution du splendide topo d’Alain.
Que dire... tant de sommets en suspens et si peu de temps !

Finalement, les caprices de la météo m’ont dissuadé de m’y rendre. Plus stable dans le massif des Écrins me semble- t-il ? À moins que ce ne soit un prétexte ?
En effet, mes godillots usés jusqu’à la corde sont probablement trop escagassés pour envisager un ressemelage. Donc, il me fallait passer au magasin de "sports montagne" à Gap.

Jadis, on se contentait de chaussures d’alpinisme en cuir assez rudimentaires. Rassurez-vous, je ne ferais pas jouer la fibre nostalgique - "c’était mieux avant et patin couffin...."
Disons que les chaussures de montagne ont gagné en confort et en légèreté, mais pas forcément en robustesse. On ne peut espérer d’une société consumériste un tel effort de conception !

Mais revenons à nos moutons... enfin, point trop n’en faut, car je ne suis pas pressé de croiser à nouveau les "sauterelles en sabots" et leurs gardiens canins. Il y a 15 000 à 20 000 ans, les loups ont troqué la liberté contre une poignée de croquettes et le confort moderne du panier !
Au fil du temps "hurlement à la lune" s’est mué en "aboiement aux passants".

Un peu partout dans le monde, la vie sauvage est malmenée par les activités humaines. Le divers décline ; triste tropisme. Les parcs nationaux défendent ce que les naturalistes appellent : "une confiance dans la dynamique du vivant".
(voir le crédit en bas de page).

« Quelle que soit la saison, toute marche s’opère à l’aube. »
En quête de beauté sauvage, je pars à la découverte des plus beaux belvédères de moyenne montagne du massif. Ainsi, il me tardait d’inscrire à ce projet la magnifique Tête du Vet !
Au petit matin, le départ en sous-bois est plutôt fantasmagorique. Le sentier s’engage au sud-est puis, par une montée plus franche, zigzague au gré du relief.
Ma loupiote "fait le job". De jour comme de nuit, il faut savoir anticiper les variations du relief. J’ai une vraie fascination pour les premières lueurs de l’aube, mais il faut l’admettre ; ça se mérite !

Belle grimpette pour un sommet qui peine à dépasser les 2100 mètres d’altitude !
À l’heure où la plupart des randonneurs chauffent le café qui vous requinque avant le départ, je suis déjà parvenu au sommet. J’aime cette sensation de solitude et d’éloignement.
Au sud, je repère sans mal la proéminence où je me trouvais précédemment. Un saut de puce à l’échelle du massif ! À l’ouest, je tente d’identifier toutes les cimes qui me font face. Magnifique chaîne montagneuse idéalement détachée et qui, du Coiro au Grand Armet, s’étire élégamment au nord.

J’avale les 1500 mètres de dénivelée sans sourciller et bien décidé à poursuivre l’aventure au-delà du col Blanc. Ce jour, la neige abondante ressuscite l’hiver.
Hélas, j’ai laissé tout le "barda neige" dans la vallée. Les pentes verglacées qui verrouillent la brèche de Gary me semblent incessibles avec des chaussures d’approche et sans le recours aux crampons.
Ce sera pour une prochaine fois !