Sortie du 10 mai 2024 par Olif25 Le Noirmont (1567m) et le Creux du Croue

Ensoleillé et presque chaud dès le matin, la bise de la veille étant tombée, puis des passages nuageux l’après-midi avec de rares gouttes de pluie. Le temps idéal pour une belle rando !

Deuxième étape de ce petit périple dans le Haut-Jura, le topo de cette rando a également été puisé dans le livre "randonnées dans le JURA" d’Anne et Jérôme Renac, paru chez Glénat, avant d’être recoupé avec celui qui figure sur Altituderando. Le tour du Creux du Croue est identique (ou presque) dans les deux versions, seule diffère l’approche. Au départ du village frontalier de La Cure pour Altituderando, ou, comme les Renac et l’option que j’ai retenue, en se garant au lieu-dit Le Cernillet, entre La Cure et Bois d’Amont. D’autres possibilités, encore, depuis le Col de la Givrine (CH) ou du lieu-dit La Bourbe, à Bois d’Amont, qui aborde le Creux par son extrémité Nord. Le départ du Cernillet permet de réduire la phase d’approche en attaquant de manière plus frontale l’ascension du Noirmont par les pistes de ski alpin, qui ont les pieds en France et la tête en Suisse. Au choix, une piste verte juste après la première ferme, pour une montée en douceur, ou, quand on manque la bifurcation et que l’on passe sous les téléskis, une piste rouge, beaucoup plus relevée et pentue. Cette piste rouge est baptisée du nom de Raymond Berthet, seul skieur français à avoir remporté toutes les disciplines dans les années 30, et, ce, à plusieurs reprises (fond, alpin, saut, slalom, combiné nordique et combiné alpin). Un champion comme on n’en fait plus !

Une fois l’arrivée du téléski dépassée, on traverse une vaste zone d’affleurements rocheux, assez impressionnante géologiquement parlant, avant de retrouver un sentier plus sauvage pour gagner le sommet du Noirmont (1567m). De là, on part en direction de la crête occidentale de la combe, en laissant la bergerie à main droite, pour arriver au sommet du Noirmont des Français (1547m). Celui-ci s’incline face à celui des Suisses, question altitude, pour deux dizaines de mètres, et se trouve désormais en territoire helvétique, suite au Traité des Dappes qui, en 1862, ratifiait un échange de 700 hectares de terres entre les deux pays (vallée des Dappes et Massif des Tuffes contre les pentes du massif du Noirmont au-dessus de Bois d’Amont). En fait, plutôt qu’un Traité des Dappes, il s’agissait d’un marché de dupes, puisque Napoléon avait déjà échangé, des années auparavant, les Dappes contre la Vallée du Frickthal, en Argovie, que la France n’a jamais récupérée lorsque les traités de 1802 ont été brisés en 1815.

Du Noirmont des Français, la descente vers le Creux du Croue est un peu pentue, rocailleuse et technique, mais sans réelle difficulté. Au fond du Creux règne une sérénité qui incite à tirer le pique-nique du sac. Cette tourbière, avec sa ferme à la toiture en tavaillons et les crêtes qui la cernent, est réellement magnifique. Point de montbéliardes ici, mais des ovins qui peuplent le Creux de fin mai à fin octobre et qui, en ce week-end de l’Ascension, n’avaient pas encore pris leurs quartiers d’été. Tout comme les patous qui les accompagnent et dont certains randonneurs ont parfois eu à se plaindre. Mais pas sur Altituderando, ni sur Visinand.ch, ni sur Transpiree.

La remontée vers la Combe aux Tassons s’effectue en traversée sous le Crêt des Danses, jusqu’au Chalet du Croue. Une explication potentielle au nom pléonasmique donné au Creux, si l’on considère que le Croue est constitué de la combe toute entière et que la tourbière n’en est que le creux. Le Creux du Croue...

Le balisage incite ensuite à remonter la Combe aux Tassons, pour passer devant la magnifique fontaine en pierres sèches, qui n’est pas encore fleurie à cette saison, plutôt que de faire une petite boucle supplémentaire vers les Platières, comme dans le topo initial.

La descente vers le Chalet de l’Arzier est un peu moins plaisante, du fait de travaux forestiers un peu dévastateurs.

À la Ferme de la Coppette, quitter le sentier balisé pour obliquer à droite dans le champ et retrouver le balisage au niveau de la piste verte négligée à l’aller. De là, il y a possibilité de couper dans le champ en descente pour revenir directement au parking, au prix du franchissement d’une ou deux clôtures électrifiées, déjà alimentées malgré l’absence de bétail, j’ai eu l’occasion de le tester à mes dépens.