Sortie du 4 mars 2024 par Pascal Traversée du Pérollier (2183m), du Tabor (2389m), du Piquet de Nantes (2214m) en boucle
De sommet en sommet par les crêtes, dans la blancheur au-dessus de la mer de nuages... Une sortie, habituellement réservée aux conditions estivales, qu'on effectuera juste après un petit saupoudrage qui aura tout reblanchi, sans pour autant trop gêner la marche sans raquettes.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Grand beau au-dessus des nuages bas, en matinée très épais sous 2200m, descendant au cours de l’après-midi jusque vers 1500m, avec l’arrivée de quelques voiles d’altitude en soirée. Températures de saison.
Récit de la sortie
Difficile d’évaluer les conditions... Combien a-t-il neigé la nuit, et surtout qu’en est-il des nuages qui bouchent le ciel... La webcam matinale de la Croix de Chamrousse montre que ce sommet émerge à peine de la couche, alternant trouées de bleu et brouillard...
Bon, on va se diriger vers le Tabor, un sommet plutôt facile et d’une altitude suffisamment respectable pour émerger de cette couche, en espérant que celle-ci n’ait pas l’idée de prendre de l’altitude...
11h30 à la station fantôme de St-Honoré, ambiance renforcée par l’épais brouillard bien dense bouchant toute la montagne depuis Laffrey... Une légère bruine de neige laisse penser que la couche est encore bien épaisse au-dessus. Peu de neige si ce n’est un gros saupoudrage de la nuit, mais on ne sait pas ce qu’il en est plus haut. On met donc les raquettes sur le sac.
Montée en direction du lac de Charlet... Un gros dévers de neige dure sur le chemin fait regretter de ne pas avoir plutôt pris les crampons. Ensuite, on s’égare un peu à la recherche du sentier dans le brouillard... Heureusement, les lieux sont faciles. En attendant, on ne sait pas trop quel sera l’objectif, plutôt que de viser le Tabor, on pourra préférer la montée plus simple vers le col de l’Ollière, on verra ensuite...
Puis l’espoir revient par quelques éclaircies de lumière, qui rapidement se transforment en trouées de bleu. Et là-haut, le Pérollier est au soleil... Bon, voilà le premier objectif de la journée qui se désigne...
Au col de l’Ollière, seul le téléski et les rares skieurs qui l’empruntent rappellent la présence humaine. Sinon, c’est toute la montagne pour soi tout seul, esthétique et immaculée de blanc, sur laquelle on va faire sa propre trace... Et la magnifique arête du Pérollier, au fil magnifiquement sculpté sur la neige, s’y prête particulièrement bien...
13h au sommet du Pérollier, seul au monde au-dessus d’une épaisse mer de nuages d’une incroyable blancheur... Et, bien blanc aussi en face, le Tabor se désigne comme objectif suivant...
Retour au col de l’Ollière puis montée "directe" au plateau supérieur séparant le Tabor de l’Oreille du Loup par la raide petite croupe explorée il y a quelques mois. Les inquiétudes sur les conditions de neige dans cette raide ascension se dissipent rapidement, celle-ci est ferme et pas trop épaisse, sans sous-couche gelée ou malsaine, et de plus joliment sculptée par le vent givrant. Ensuite, pour pimenter un peu l’affaire, on rejoindra la ligne de crête de l’Oreille du Loup qu’on va parcourir sur le fil là où c’est possible, dans une ambiance alpi hivernale...
Parcourant cette arête vers le sud, on aborde enfin les pentes sommitale du Tabor qui, vu d’ici, se donne un petit air de petit Mont Blanc. Toujours cette magnifique neige texturée de givre dans laquelle il faudra chercher à éviter les congères pour ne pas trop s’enfoncer et devoir chausser les raquettes qui, jusqu’à présent, profitent tranquillement du paysage sur le sac...
15h30, sommet du Tabor... Une grande pause casse-croûte face à la chaîne de l’Armet dominant le coton remplissant la vallée de la Roizonne... Puis, 16h30, on poursuit tranquillement en faisant la trace sur la crête en direction de Chaurousse et du Piquet de Nantes, qui sera la dernière bosse de la journée.
17h, sommet du Piquet de Nantes. Le soleil descendant est maintenant tamisé par des voiles d’altitude qui adoucit l’ambiance de la vue sur cette immense mer de nuages recouvrant le Valbonnais et le Trièves, ponctuée de nombreuses îles, et dominé par les immenses montagnes du Devoluy. Inutile d’y rester pour le coucher de soleil, on retourne tranquillement vers Chaurousse sur la crête de neige soufflée et glacée.
Ultime petite inquiétude, ce dévers de neige à traverser dans les pentes de Chaurousse pour rejoindre les pentes dominant St-Honoré. Heureusement, la neige n’y est pas gelée, ce qui évitera un long détour par le haut pour contourner cela.
La descente se terminera face à l’immense mer de nuages terminée au loin par les récifs du Vercors, profitant au mieux de la neige pour soulager la descente. On rejoint finalement la longue piste descendant vers la station fantôme, léchée par des nuées la rendant encore plus fantomatique... Fin de la balade vers 19h.
Photos
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Bonjour Pascal,
Dans ces conditions, de neige et de climat, cette montagne discrète qu’est le Tabor devient une splendide excursion où - comme l’écrit vermatoiz - on a l’impression de haute-montagne.
Bravo et merci pour ces photos de mer de nuages.
Agréable texte, également...
Des photos magnifiques dont certaines donnent un air de haute montagne à nos sommets matheysins ! Splendide !
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