Sortie du 3 octobre 2023 par Guillaume Deschanel Lac de la Muande (2380m) et refuge de la Lavey (1797m)

Après une nuit réparatrice au calme dans ce refuge d’hiver de la Lavey, seuls au monde, nous nous réveillons vers 7h15.

Nous sortons dehors rapidement prendre le petit déjeuner sur les tables devant le chalet pour profiter du lever du soleil sur les sommets environnants dont le mythique Olan (3 564 m).

Nous quittons tranquillement ce dernier petit coin de vie vers 8h30 pour remonter jusqu’au bout cette immense vallon, le long du ruisseau de la Muande.

Le sentier est bon, et gagne pour le moment que peu en dénivelé. Toujours à l’ombre dans cette vallée encaissée typique des Écrins, nous ne verrons pas le soleil avant d’arriver à notre objectif. L’ambiance reste donc bien fraîche ce matin sous cette légère bise descendant des sommets.

Heureusement car la température sera rapidement élevée et estivale au soleil. Nous passons face aux superbes cascades issues du Glacier des Sellettes, puis, après le lieu dit Premier Clot, nous quittons le bon sentier menant au Lac des Rouies.

Au niveau d’un dernier fléchage indiquant ce dernier, nous bifurquons sur notre droite en suivant quelques cairns permettant de traverser au mieux les eaux tumultueuses du déversoir du Lac des Rouies, passages parfois délicats.

La pente se redresse ensuite d’un seul coup, dans une raideur difficile et avec une sente que très peu marquée. Une bonne recherche d’itinéraire est nécessaire, mais quelques cairns bien positionnés permettent de s’en sortir en grimpant de toute manière, "dré dans l’pentu".

Nous débouchons, sur cette immense moraine bien marquée, non sans mal sur ce cirque du "bout du monde" refermant ce lac glaciaire de la Muande. Il faut tout de même encore traverser quelques gros blocs rocheux pour apercevoir puis atteindre ces eaux.

Le Glacier du Fond, juste au dessus de nous, porte bien son nom. Nul besoin de spécifier que ces glaciers ont nettement reculé ces dernières années, toutefois, le Glacier de la Muande se jette encore directement dans les eaux du lacs. La langue glaciaire est d’ailleurs en partie recouverte de pierre ce qui la préserve encore un peu, mais pour combien de temps ?

Nous profitons, une fois de plus comme hier, seuls au monde, de ce monde minéral d’altitude. Nous nous sentons vraiment bien, loin de toute, et avec en plus une chaleur incroyable sous un ciel bleu limpide.

La pause repas s’impose évidement. Une bonne heure de contemplation à écouter les mouvements de la glace et les chutes de pierres.

Nous débutons la descente à midi pile, et la première partie fait directement mal aux jambes sur cette moraine instable sans sentier. Mais 45 minutes plus tard, nous retrouvons avec joie, le sentier du Lac des Rouies. La foulée va ainsi s’enchainer plutôt facilement jusqu’au Refuge de la Vallée que nous retrouvons vers 14h.

Nous croiserons enfin (ou pas) âme qui vive, deux premiers randonneurs. Nous marquons une pause de quelques minutes pour soulager un peu nos jambes, croiserons une dernière fois nos compagnons de ces deux jours, les moutons, puis retrouvons doucement la vallée.

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