Sortie du 1er octobre 2023 Grande Tête de l’Obiou (2789m) par le Rattier, l’Arête Nord du Bonnet de l’Évêque, le Malpasset puis en boucle par le Vallon de Casse Rouge

Récit de Dyn’s

Ce dimanche, l’équipe sera identique à celle de la rampe des Ailes et des Jumeaux de Faraut de l’année dernière. À savoir, Rabah, Sylvain, Mika, et bibi !
Mis à part l’ancien qui connaît presque toutes les variantes de l’Obiou comme sa poche, l’arête nord du Bonnet de l’Évéque et le Malpasset faisaient encore rêver les jeunes !

Nous voilà partis sous un grand soleil, sourires aux lèvres. L’approche est une formalité pour tout le monde. Vers le Pré Perdu, nous suivons deux jeunes qui s’engageront dans la face nord-ouest... Malgré la foule dominicale, nous serons les seuls dans le vallon de Casse Rouge... Dont, il faudra s’arracher pour rejoindre le col de Ratier !

Le début de l’arête nord du Bonnet de l’Évèque est facile, même le pas d’escalade pour reprendre pied sur le fil nous semble ludique. Nous apercevons un couple âgé sous le ressaut le plus raide, ils nous attendent... La femme ne fera pas un pas de plus sans que nous ouvrons la voie. L’homme tâtonne dans le flanc sans oser se lancer... Ils essayent de suivre le topo de Michel ! La veille, ils étaient à la cheminée du Petit Obiou avec le mien ! Et la semaine dernière, ils étaient au Couravou. Le gars m’avoue s’être planté d’itinéraire dans ce dernier et avoir escaladé du cinquième degré non protégeable... Et là, il galère dans un ressaut qui n’est même pas dans le II, j’ai bien du mal à y croire... Enfin bref ! Je les mène au plus simple tandis que le reste de l’équipe s’efforce à grimper le plus proche du fil...
À la sortie du ressaut, le couple s’engueule, je file comme une chèvre au sommet du Bonnet de l’Évèque en évitant leur dispute !

Alors que j’attends mes compagnons, le couple se dirige vers le Malpasset.
Nous prenons, tous les quatre, une courte pause avant de se lancer dans ce passage mythique...
Encore une fois, le couple est stoppé au pied du premier mur sur l’arête effilée. Ils nous attendent une nouvelle fois ! Pour purger me dit l’homme ! Mon œil, ça sent le mal des rimayes ! Arrivé en tête, je dis à la femme assise sur le fil que je ne pourrais la contourner et qu’elle doit redescendre si elle veut me laisser passer. Ainsi, je rejoins l’homme au pied du mur. « Du 5 dans le Couravou, et là vous bloquez... »
J’en oublie presque l’ambiance impressionnante du fameux passage et grimpe aisément le mur avec l’homme qui me colle au cul. Pas très rassurant le bonhomme !
Pour la suite, il faudra des aptitudes de funambule tant le fil se resserre ! S’enchaîne le deuxième pas... Déjà le spit ! Étonnamment, tout s’est passé très bien !

Nous laissons le couple filer. On se félicite mutuellement au sommet du Malpasset.
Ne reste que le sommet de l’Obiou que nous connaissons tous. La quatrième pour Sylvain et moi-même, une énième fois pour Rabah !
Que de monde au sommet ! Je tape un brin de discute avec les deux jeunes qui sont montés par la nord-ouest, sans topo et à l’œil... Ils sont sortis par la vire échappatoire de Michel ! D’autres sont montés par la cheminée du Petit Obiou. Bref, c’est l’occasion de faire de bonnes rencontres dévoluardes !

La descente se déroule par la voie normale de la vire de la Cravate, du passage des dalles bien patinées et du grand plongeon dans la combe du Petit Obiou. Aujourd’hui, le casque n’est pas superflu tant il y a du monde ! Quel contraste avec le lendemain où je ne croiserai absolument aucune âme qui vive à Molines pour l’ascension du Pic de Pian...

Récit de Sylvain

Dimanche matin à six heures et demie, avec Mika nous retrouvons Rabah pour un bon petit déjeuner à la boulangerie de Tallard, avant de poursuivre la route tous les trois et de rejoindre Arnaud au parking des Baumes. La vue sur l’Obiou y est toujours aussi exceptionnelle !

Les myrtilliers ont revêtu leur couleur d’automne, et la lumière matinale les met superbement en valeur !

Nous franchissons les gradins du Petit Endroit et arrivons assez rapidement au Pré Perdu. D’ici, la vue sur l’austère Casse Rouge, suspendue entre la face nord-ouest de l’Obiou et l’imposant Rattier est à couper le souffle ! On distingue très nettement la silhouette de la langue de son glacier fossile enfoui sous des tonnes de caillasses.

En remontant cet immense pierrier, nous entendons par moment l’eau s’écouler sous nos pieds, mais celle-ci reste invisible... L’endroit est d’une sauvagerie sans pareille, je suis totalement émerveillé par la rugosité et la beauté des lieux ! Nous profitons de l’occasion avec Mika pour repérer quelques classiques hivernales du secteur qui nous titillent depuis quelques temps déjà...

Un dernier coup de rein et nous voici tous les quatre au départ de la magnifique arête nord du Bonnet de l’Évêque. J’attendais cette ascension depuis que nous l’avions admiré du sommet de Rattier quatre ans auparavant. Aujourd’hui est enfin le grand jour !

Finalement cette dernière s’avère plus facile que prévu malgré ces dévers fuyants, petits ressauts et quelques passages effilés. Le passage du mur reste tout de même un grand moment de ce parcours, qui demande prudence et concentration. Une quinzaine de mètres presque vertical, sans piège, mais où chaque prise doit être vérifiée. Ambiance propre au Dévoluy garantie, et soulagement d’arriver en haut...

La suite jusqu’au sommet du Bonnet de l’Évêque n’est plus qu’une formalité, et nous rejoignons Arnaud qui nous y attend déjà depuis quelques minutes. Petite pause avant de poursuivre vers le fameux pas du Malpasset !

L’arête se resserre et le petit mur approche, je ressens un mélange d’excitation et d’une légère adrénaline avant d’être à son pied. Le voila enfin ce passage mythique ! Rien à dire, c’est beau, aérien, vertigineux ! Mais sa réputation reste malgré tout usurpée... c’est très facile, même pas du II. Pour le décrire, je dirai un escabeau sur un câble de funambule, un escabeau en plein ciel, dans le plus bel environnement qui soit !

Nous échangeons tous les quatre une chaleureuse poignée de main au sommet du Malpasset, heureux d’être ici, heureux d’avoir réalisé cette formidable petite course ! Merci Rabah de nous avoir encore une fois guidé dans ce massif qui nous est cher !

Nous retrouvons la foule au sommet de l’Obiou, où nous prenons une bonne pause casse-croûte avant d’entamer la descente par la voie normale de la vire de la Cravate.

Encore une formidable journée en montagne, merci Arnaud et Rabah de nous avoir intégré avec Mika à votre petite équipe !

Récit de Rabah

Comme d’hab, un arrêt à la boulangerie de l’aérodrome de Tallard où Mika et Sylvain doivent me rejoindre.
Café, croissant et nous voilà partis rejoindre Arnaud qui doit nous attendre avec impatience.
Splendide Obiou avec son allure fière et imposante comportant plusieurs itinéraires pour accéder à son sommet.
Aujourd’hui, notre intérêt est suscité par l’arête nord du Bonnet de l’Évêque et le Malpasset, autre mythe.
Dans la Casse Rouge, on est dans un paysage écrasant sous la muraille de l’Obiou, quelle ambiance !
Sur l’arête du Bonnet de l’Évêque et le Malpasset, il est essentiel d’être en confiance et d’avoir le pied agile pour franchir les obstacles en toute sérénité.
La suite vers le sommet n’est qu’une formalité !
Que dire de plus après le récit de mes potes Arnaud, Mika et Sylvain que j’ai passé une superbe journée en leur compagnie dans une belle et grande ambiance que seul le Dévoluy peut offrir !
Un régal !