Sortie du 2 juillet 2023 par Peyuko Petit Rochebrune (3078m) au départ du Lombard et en boucle par le Grand Laus, le lac Mézan et le col (2846m)

La piste qui conduit au hameau du Lombard est assez éprouvante, heureusement qu’elle n’est pas plus longue. Au "parking", nous sommes les premiers et nous serons également les seuls au retour. Et quand on entame le sentier, on comprend que peu de monde vient dans les coins.

Il nous faut régulièrement chercher la sente qui disparaît sous les herbes. Seuls quelques traits de balisage sur des arbres nous confirment que nous sommes sur la bonne voie. Il y a bien également des jalons, mais ils sont si petits qu’ils n’émergent jamais de la végétation et on ne les voit qu’au dernier moment. Après 30 minutes de cette partie de cache-cache un brin pénible, nous sommes trempés jusqu’aux cuisses et avec les 8° que nous avions au départ, ça rafraîchit !

Vient alors le moment de prendre chacun notre route avec Silvia. Elle part pour les lacs de Malrif et moi, pour le Petit Rochebrune, à vue. J’angoisse un peu pour elle car je ne sais pas ce que lui réserve la suite du chemin mais je me dis qu’à mesure qu’elle va monter, la végétation devrait se faire plus rase et la sente plus visible.

Entre mon hors sentier et l’itinéraire pour les lacs, je ne vois pas de différence quant au terrain, hormis que je sais où je vais : tout droit (et un peu à gauche) ! C’est raide, mais au moins, le sommet ne me nargue pas. Après l’avoir aperçu au début de la montée, je ne le reverrai qu’1h après, autour des 2600m. Et quand on se retrouve, ma première pensée et de me dire "il en reste encore un bout !".

J’entrevois des drailles qui vont faciliter ma progression en dévers dans le bas du pierrier et plus haut, deux belles croupes herbeuses pour gagner en altitude. Après une traversée assez courte dans du pierrier instable (les topos d’Alain et Cyril m’avaient prévenu !), j’atteins la crête un peu au-dessus du col à 2846m, et découvre ainsi tardivement le grand frère : le Pic de Rochebrune. La grosse bavante est finie, la progression finale va être plus aisée.

Alors que j’y parviens, un nuage vient lécher le sommet. C’est qu’il me cacherait le Viso celui-ci ! Heureusement que j’ai eu le loisir de l’observer en montant. Vers le Grand Glaiza et au nord, c’est bien dégagé. Alors que je récupère avant d’entamer la descente, je réalise que c’est mon premier 3000m de l’année ; il va falloir arroser ça !

En montant, j’avais repéré un couloir sous le sommet qui semblait praticable. Le terrain est évidemment croulant, mais ça m’évite de revenir sur mes pas. Je gagne ainsi assez rapidement le sommet 2970m et peux alors m’émerveiller une première fois du spectacle des lacs de Malrif, en l’espèce du Petit Laus et du lac Mézan. Le Viso est dans l’axe (sans nuage facétieux cette fois), c’est du grand art ! Et au zoom, au bord du Mézan, je suis presque sûr de reconnaître Silvia, soulagement, elle ne s’est pas perdue dans la jungle pastorale !

Je poursuis un peu sur l’arête avant de descendre à vue pour rejoindre le Petit Laus, superbe sous tous les angles. Et voilà, le lac Mézan, une autre perle, ainsi que Silvia effectivement au bord, en train de faire sécher chaussettes et chaussures.

Après la pause déjeuner, nous voici sur le chemin du retour, lequel passe par un dernier grand moment avec le Grand Laus, au bleu profond, majestueusement coiffé par le Pic de Malrif. Jusqu’au Ravin des Cougnets, le sentier qui est un GR semble une autoroute tant il est large... Et visible ! La suite sur notre PR délaissé est bien différente et après quelques hésitations (merci le GPS !), nous finissons par regagner le Lombard, sous le regard bienveillant du Petit Rochebrune.