Sortie du 12 février 2023 par gegers Lac du Goléon (2438m) par Valfroide

De Valfroide au Goléon, une ascension exigeante et une récompense à la hauteur des efforts fournis !

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Neige en déficit sur la partie basse du vallon.
Attention, le matin neige gelée dans la partie haute, prudence requise

Récit de la sortie

J’effectue assez peu de randonnées "engagées" en conditions hivernales. D’une part car je trouve qu’elles se prêtent mieux à la pratique du ski. D’autre part car n’étant pas tombé dans la montagne quand j’étais petit, je ne dispose pas de l’expérience et des connaissances nécessaires pour me faire un avis suffisamment affuté sur la nivologie, l’état du manteau neigeux, et les conditions de praticabilité d’un itinéraire. Néanmoins, alors que nous sommes au cœur de l’hiver, l’ambiance est déjà printanière, et si le manque de neige de même que cette chaleur précoce sont très inquiétants, le randonneur hédoniste a le loisir de s’essayer à des courses habituellement réalisables en avril. Direction donc le joli secteur du Goléon, que j’ai visité à plusieurs reprises ces dernières années : en boucle par Roche Casse, ou en traversée pour m’en aller rejoindre la Pointe Salvador. En neige, c’est une première.

Je démarre à 8h du village des Hières et emprunte la route glacée jusqu’au hameau du Plot où la neige se fait plus conséquente. Restant portante en cette fraîche matinée, elle permet de progresser rapidement. Je me fourvoie néanmoins dès le début de l’ascension du vallon en prenant trop haut, sous le câble desservant le refuge du Goléon. J’avais déjà commis la même erreur lors de ma précédente montée, de nuit et à la frontale. Je n’étais pas plus excusable. J’effectue donc une coute traversée sans difficultés pour retrouver le sentier. La suite de la montée est assez engagée. Il y a tout d’abord des secteurs en dévers, escarpés, des ravines à traverser. Mais la neige est meuble, et les difficultés se négocient aisément. Plus haut en revanche, c’est une autre paire de manches. La neige est encore bien gelée et je me retrouve plusieurs fois à envisager mes options et à rechercher le meilleur itinéraire. Car malgré les crampons, ces plaques ne m’inspirent guère confiance alors que l’inclinaison de pente n’offre pas le droit à l’erreur. Une glissade risque de se transformer en aller simple pour le fond du vallon. Celui-ci a beau être orienté sud, il ne prend le soleil que tard dans la matinée, la Pointe des Lauzettes et le Pic des Trois Evéchés lui servant de parasol naturel. Je préfère donc prendre en main droite et poursuivre mon ascension par les rochers qui le ferment (escalade facile de quelques ressauts sans difficultés), plutôt que de poursuivre dans ce secteur somme toute dangereux. Les 100 derniers mètres avant l’arrivée au refuge, dans des pentes plus modérées, constituent une délivrance.

Je chausse les raquettes et traverse le Lac du Goléon (c’est toujours une sensation étrange que de marcher sur un lac gelé) pour prendre pleine face et remonter une belle combe sur quelques centaines de mètres. Les pentes débonnaires mènent à un promontoire de choix. D’ici reviennent des souvenirs ému de l’ascension de la Pointe Salvador l’an passé, ce poste avancé sur les Aiguilles d’Arves, aujourd’hui soumis aux assauts de quelques cordées audacieuses. Le vallon est paisible, et le mot "silence" y trouve sa définition. Pas un bruit ne règne ici, dans ce petit royaume où nul humain, nul animal ne se fait entendre. La neige manque, mais l’enchantement perdure.

Je suis un peu anxieux au moment d’entamer la descente. Je chausse de nouveau les crampons, plus pour la forme, car la neige a cette fois largement entamé sa fonte sous les rayons d’un soleil ardent. Je descends en prenant mille précautions. Le talon d’abord, toujours, et finalement, pas à pas, le plaisir prend le dessus. Je croise dans ces pentes prononcées des skieurs et raquettistes qui souffrent dans cette neige qui devient soupe. Je ne les envie pas. Les raquettes s’avèrent de nouveau nécessaires sur la fin de la descente, et 8h après le départ je retrouve finalement Les Hières et cette vue imprenable sur la Meije, point d’orgue de cette journée exigeante et enivrante.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 12 février 2023

Dernière modification : 13 février 2023

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Avis et commentaires

Superbe !
Le manque de neige est assez criant pour une mi-février !
Si les conditions sembles bonnes, je pense qu’il aurait été possible de pousser la chansonnette un peu plus loin sur la crête en direction du Goléon !

Dernière photo : Euh, plutôt le massif de Combeynot ?

Merci Guillaume pour ces photos d’hiver d’un coin magnifique que je ne connais qu’en été, et bravo pour cette sortie pas facile dans ces conditions....

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