Sortie du 2 octobre 2022 par Peyuko Tête de Louis XVI (2408m) - Peissièou (2406m) - La Clochuille (2257m) par les Clots

Au départ des Clots, les sommets du vallon du Laverq, sur le versant en face, arborent leur fraiche parure de neige. Le ciel est d’un bleu limpide, ça doit durer jusqu’en début d’après-midi...

Un cheminement très esthétique et assez improbable d’en bas permet de s’extraire des parois rocheuses et d’atteindre les bergeries de Roche Juan. Le sentier traverse ensuite un agréable mélézin, avant de s’ouvrir sur la bergerie du Ravin du Vallon et une magnifique palette de couleurs.

En revanche, le ciel commence déjà à se couvrir au loin, vers le Dévoluy et Serre-Ponçon, ce qui ne présage rien de bon. Je presse le pas !

Un peu plus haut, je foule la fine couche de neige tombée pendant la nuit. Le vallon qui mène aux sommets en est ainsi tout saupoudré.

Arrivé à la selle entre Louis XVI et Peissièou, la vallée de l’Ubaye s’étend majestueusement. Côté Laverq, le ciel bleu a laissé la place à des nuages gris qui commencent à rogner la Petite Séolane. Je grimpe vite à la Tête de Louis XVI en me disant que si je dois écourter l’itinéraire, ça aura déjà été une belle sortie.

Au sommet, un groupe de chamois m’observe en contrebas. En direction du nord, le ciel est encore clair. La Montagnette ou l’Aupillon contrastent radicalement avec Dormillouse pourtant si proches. Peissièou, en direction du soleil, me fait donc de l’œil et me voilà en route pour ce deuxième sommet.

Revenu à la selle, je croise un groupe de trois randonneurs qui montent à la Tête de Louis XVI. Les pentes du Peissièou sont raides, la neige a fondu en partie mais le terrain reste glissant. Que faire maintenant : revenir sur mes pas ou poursuivre en direction de la Clochuille ? Il ne pleut toujours pas mais pas besoin d’être une miss météo pour savoir que ça ne va pas tarder.

Grâce au topo de Mickael, je sais que le début de l’arête n’est pas aisé, surtout en terrain humide/neigeux. Je préfère donc descendre un peu sur le versant ouest et contourner la première partie rocheuse. C’est raide et en devers mais en progressant précautionneusement, je finis par regagner plus loin l’arête rocheuse (ce n’est pas nécessaire, mais c’est plus beau et tout aussi exposé que plus bas) et poursuis ainsi la traversée.

Les difficultés sont passées, Clochuille se rapproche, de même que la pluie. Je pourrais me passer de ce sommet mais je suis dans le déni. En regardant droit devant, vers la Montagnette, le soleil brille allègrement alors que si je me retourne, la pluie tombe déjà dans la vallée, au-dessus du Lauzet. Je poursuis donc vers le soleil et la Clochuille !

Au moment où j’atteins ce dernier sommet, une fine pluie commence à tomber par intermittence. Je regagne alors au plus vite les mélèzes et finalement, je m’en tirerai en étant à peine mouillé.

Sans courir mais sans faire beaucoup de pauses, je serai de retour à mon point de départ en moins de 5h alors que la Tête de Louis XVI s’était emmitouflée dans les nuages.