Sortie du 17 septembre 2022 par Agarock et Mick1018 La Grande Roche (3027m)

Le massif du Chambeyron dans les Alpes de Haute Provence, ainsi que les larges alentours de la belle et impétueuse vallée de l’Ubaye sont les premiers secteurs montagneux que j’ai eu la chance de découvrir en mode "rando-alpine", à partir de 2011, et c’est même là où tout a vraiment commencé pour moi.

J’ai eu depuis, largement le temps d’arpenter, presque de fond en comble, ce splendide secteur, et de gravir un grand nombre de ses sommets.

Je n’aime pas vraiment retourner régulièrement dans les mêmes secteurs et gravir les mêmes sommets, il y en a tellement....

J’aurais l’impression de perdre un peu mon temps, et de rater une occasion d’en découvrir un ou une autre. (sommet ou secteur alpin).

Mais l’Ubaye est l’endroit où je me suis le plus souvent rendu, et il devient de plus en plus difficile pour moi, de gravir de nouveaux sommets là-bas, même s’il en reste un certain nombre que je n’ai pas tenté, mais voilà, certains ne sont pas vraiment à ma portée, techniquement parlant, et peut être aussi, émotionnellement parlant... car ils font peur !

Néanmoins, mon ami Vertige66 m’avait parlé d’un super "3000" très rarement gravi, qu’il venait de réaliser en solo et dont il était certain que je n’en connaissais pas l’existence, celui de la Grande Roche...

Effectivement, je n’en avais entendu parler, et pourtant, il existait déjà un topo sur ce sommet, sur ALTITUDERANDO !

Il a donc fallu que l’occasion se présente pour retourner dans ce secteur, et que les conditions météo soient favorables à cette ascension annoncée comme très sauvage.

Mick1018 s’est joint à moi pour cette ascension et elle a donc eu lieu mi septembre 2022.

Débutée un peu avant 9h00 du matin, cette ascension commence par un accueil très froid, voire glacial à cause d’une soudaine chute de la température en haute Ubaye, ainsi que de violentes rafales de vent glacial nous ayant accueilli dès les premières pentes, celle-ci dirigées vers le confidentiel vallon du Pont.

Il n’y eut aucun moment de répit, ce tracé, dès le départ, est constitué de raides montées.

Ayant mesuré notre parcours en fin de course, à l’aide du GPS de Mick, nous avons obtenu un dénivelé de plus de 1400 mètres pour une distance d’environ 4,5 kilomètres, c’est dire...

Le pierrier du vallon du Pont menant au col sans nom pointé à 2927 mètres d’altitude, nous auras donné du fil à retordre, tant il se raidit sur le haut.

Ensuite, le contournement par la droite, des barres rocheuses de l’antécime nord du sommet, nous donnera quelques sueurs froides, car très exposé, d’abord à une éventuelle chute dans le vallon du Grand Caire, sûrement dramatique voire fatale, mais également à des chutes de pierre.

L’escalade dans les vires rocheuses de la face ouest sera aussi effectuée avec une extrême prudence, mais néanmoins sous haute tension, car le faux pas nous était interdit, et de nombreux petits graviers ou cailloux jonchés ça et là sur les rochers auraient pu nous causer de graves soucis.

Du coup, montée à petit rythme, vérification obligatoire de tous nos appuis et c’est le grand plan incliné caillouteux menant à la crête sommitale qui finit par se dévoiler.

La suite et la fin de cette ascension allait d’un coup nous paraitre extrêmement débonnaire.

L’arrivée au sommet de la Grande Roche fût magique, avec l’accueil de son modeste cairn où se dévoila généreusement et avec détails, les impressionnants vallon de Chauvet et d’Aval, situés sous l’ancestrale aiguille de Chambeyron et également, sous sa voisine la bien nommée pointe Chauvet ou d’Aval.

Face au point culminant de ce si beau département que sont les Alpes de haute Provence, sous un ciel complètement dégagé, nous prenons le temps d’admirer les somptueux alentours, dont le mont Viso fait réellement office de tête d’affiche, puis d’effectuer un sublime tour d’horizon nous permettant d’admirer entre autre, une très grande partie des Alpes du sud.

Nous n’étions pas soulagés pour autant, car la descente qui nous attendait avait le don de nous maintenir quelque peu crispés, et avec Mick en tête, nous allions devoir chercher le passage le moins exposé pour nous lancer dans cette descente vertigineuse.

Mick retrouva les vires de la montée au bout de quelques minutes d’observation, puis le reste de dévoila naturellement, et avec une prudence et une concentration extrême, nous finirons par rejoindre sereinement le col 2927.

La descente du grand pierrier du vallon du Pont fût bien négociée, car évidemment, nous n’en sommes plus à notre première descente de ce type, ensuite, le retour dans la vallée fût un enchantement, situés où nous étions face à tant de beautés.

Vidéo du sommet :