Sortie du 21 août 2022 par Mika et Sylvain Tête des Pras Arnaud (2617m) par le Pas de Paul

Arrivés la veille dans le Dévoluy, nous profitons d’une agréable soirée sous un beau ciel étoilé. Notre projet du lendemain est de terminer la Crête de l’Étoile au Petit Ferrand, où nous avions renoncé à l’automne dernier en raison d’importante quantités de glace dans celle-ci. Les crampons étaient restés dans la voiture...

Hélas à notre réveil, comme souvent dans ce massif les sommets sont complètement bâchés. Nous tardons volontairement en espérant que la météo s’améliore. Au bout de deux heures nous nous rendons à l’évidence, la crête ne sera pas pour aujourd’hui. Quand ça ne veut pas...

Le Sud du plateau de Bure semble s’éclaircir, changement de programme et direction le Pas de Paul que nous n’avons jamais parcouru. En arrivant en bas de la Cluse, nous constatons que le secteur de l’Abéou et des Garnesier est parfaitement dégagé. Nouveau changement de programme, Mika n’est jamais monté au Roc et moi cela fait déjà quelques temps que j’ai envie d’y retourner !

Mais au moment où nous démarrons la randonnée, une chape de nuages semble monter doucement par dessus le col de Corps, alors que le temps est splendide sur la montagne d’Aurouze. Décision est prise de repartir pour le Pas de Paul...

Avec toutes ces tergiversations la matinée est déjà bien entamée lorsque nous arrivons au parking des Sauvas. Par chance quasiment toute la montée jusqu’à la Fontaine du Vallon est bien ombragée. Ce secteur est une petite oasis de verdure au milieu d’un environnement exclusivement minéral.

C’est ici que nous quittons le sentier pour rejoindre la raide croupe en direction de Côte Belle. Contre toute attente, celle-ci se remonte assez rapidement. Nous contournons un imposant éperon et arrivons à la base du Pas de Paul. La vue sur cette immense ligne de faiblesse dans la paroi constituée de milliers de strates calcaires est impressionnante !

Après quelques gradins, nous remontons un couloir concave constitué de nombreuses marches. Celui-ci n’est pas difficile mais quand même bien raide, l’ambiance est superbe !

Ce couloir débouche dans une sorte de cuvette imposant un petit pas d’escalade pour s’en extirper.

Nous arrivons enfin devant le grand escalier. Il faut le voir pour le croire, son homogénéité est telle qu’il semble bâti par l’homme. Les strates se prolongent sur les côtés par des ondulations faisant penser à des vagues. Celles-ci forment de petits canyons humides qui permettent d’éviter les ressauts les plus raides. Invraisemblable géologie !

Nous évoluons dans un univers orné de lignes d’une grande régularité, nous sommes en quelques sortes dans un monde parallèle !

L’environnement se fait par la suite un peu moins régulier et plus détritique, le terrain redevient un peu plus croulant, plus dévoluard...

La brèche de sortie ainsi que le Tête des Pras Arnaud sont ensuite rapidement atteintes.

Nous longeons la Crête des Bergers qui offre une vue vertigineuse sur les immenses pierriers en contrebas, afin de rejoindre la Tête de la Cluse. Une agréable pelouse permet de faire un pique-nique tout confort à son sommet. Face à nous et pourtant inaccessible, la Tête d’Aurouze me fait penser à Monument Valley.

Nous rejoignons ensuite la combe de Mai pour une descente rapide à la Fontaine du Vallon, et récupérer le bon sentier pour le parking des Sauvas.

Demain nous irons au Roc de Garnesier.