Sortie du 31 juillet 2022 par mzagerp Ouille d’Arbéron (3563m) arête ouest, voie normale

Pour les amoureux de solitude, de pierriers et de beaux panoramas !

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Grand soleil.
Vent très frais sur la seconde partie du parcours.
Absolument aucune trace de neige.

Récit de la sortie

Après avoir "gravi" l’Ouille Allégra la veille - en ayant maille à partir avec deux patoux, ce qui m’a valu de faire un bon gros détour pour arriver au sommet - je me suis décidé à couper cette randonnée en deux. Montée au refuge d’Avérole dans la foulée de l’Ouille Allégra et Ouille d’Arbéron le lendemain.

Je quitte le refuge aux alentours de 8h (le petit déjeuner n’étant servi qu’à 7h30 au refuge), La première "difficulté" est de traverser le fameux ruisseau du fond de vallon. Il y a en réalité trois possibilités : suivre le chemin du topo et passer soit sur les deux gros rochers où une main courante est installée (que je déconseille, le passage nécessitant un bon pas acrobatique sur du rocher lisse et avec le torrent deux bons mètres en dessous ; et une main courante qui, des dires du gardien, a été installée il y a longtemps et dont la résistance n’est pas garantie), soit passer quelques mètres plus loin, à gué. C’est passé pour moi le matin avec un débit limité mais au retour : impossible de le franchir. Dans ce cas, il faut choisir la troisième solution : prendre la passerelle dans le fond du Plan de Revallon sous le refuge : il y a une sente en rive gauche du ruisseau qui permet de rejoindre l’itinéraire. C’est certainement la façon la plus aisée, que je n’ai identifiée qu’au retour, devant le fait accompli.

La montée est assez harassante car il n’y a pas 100m de chemin ; pentes herbeuses caillouteuses pendant un bon moment, puis des heures de caillasses. Cela ne grimpe jamais violemment, mais c’est constant dans l’effort. La montée est toutefois très variée. On passe plusieurs fois sur le ruisseau de l’Oney - qu’on longe en réalité toute la première partie de l’ascension - jusqu’à atteindre un plan très beau au point 2544 sur l’IGN.

A partir de cet instant, la montée se fait plus minérale jusqu’au très beau lac d’Arbéron, en forme de cœur. Les "chemins" cairnés se multiplient à cet endroit mais les lignes de cairns vous emmènent globalement toutes à gauche du lac (à la montée), où j’aperçois des bouquetins se balader. S’en suit une raide montée pour gravir la moraine qui donne une vision globale de ce qui nous attend par la suite.

Un cairn m’invite à aller tout droit dans les moraines lisses laissées par l’ancien glacier ; grand mal m’en fait car je m’aperçois que le chemin est vite sans issue avec des barres rocheuses difficilement franchissables. Après quelques galères, je me décide donc à remonter péniblement pour rejoindre le chemin du topo de BA42, plus proche du Col d’Arbéron. Pour ceux qui, comme moi, suivent les cairns qui montent droit dans la pente à gauche du lac : pensez à bifurquer au Sud-Ouest en direction du Col d’Arbéron quand vous êtes "en haut" de la raide montée après le lac, sinon c’est plus ardu en contrebas.

Le chemin est ensuite assez bien cairné pour trouver la fameuse vire qui longe le Nord du rognon rocheux qui garde l’épaule de la montagne. Aucune difficulté, même si un pas est un peu plus délicat que les autres à la moitié du jeu de vires. Cela doit assurément être une autre paire de manches s’il reste quelques névés. Là tout était sec.

Une fois sur l’épaule, je ne peux que vous conseiller de suivre deux grands cairns et de filer plein Sud. Déjà car la vue sur le glacier du Baounet et son lac est très belle, mais aussi car ce n’est pas très utile de se farcir tout de suite la pente bien raide à votre gauche en rocher noirâtre et vert par endroit (éboulis pas commodes). Contournez-là un peu plus au Sud dans un pierrier rougeatre moins épuisant. Vous pourrez ensuite redresser le chemin pour rattraper le faîte de l’arête.

A ce stade, il n’y a plus beaucoup de cairns, jusqu’à ce que l’arête se rétrécisse un peu. Naviguez à vue en tentant de pas vous flinguer une cheville en regardant un peu trop le paysage.

Arrive le premier ressaut rocheux. Absolument aucune difficulté, quelques petits pas d’escalade facile, que vous pouvez d’ailleurs contourner par des vires au Sud (à la descente, cela est conseillé, du reste ; une sente se dessine par moment).

La deuxième partie de l’arête est un peu plus pénible. Je suis quelques cairns qui m’emmènent dans les pentes au Sud, inclinées et en mélange éboulis / dalles. Je vois le dernier ressaut (qui est en réalité plus ou moins l’arête finale avec plusieurs gendarmes pas très accueillants). Mon "chemin" m’ayant conduit dans les pentes au Sud, je me décide à remonter dans la pente d’éboulis, vers le seul cairn identifié depuis 20 minutes. Après ce cairn, plus rien. Gravir cette partie du ressaut rocher ne me dit rien qui vaille ! Je n’ai surement pas attaqué au bon endroit... En tous cas, cela me paraissait bien inutilement expo.

S’en suit une longue et interminable varappe dans les pentes scabreuses au Sud du sommet (je monte, je descends ; je galère, en substance). Entre écailles de rocher qui partent sous l’effet de mon poids sur des rochers paraissant solides ou ce mélange savoureux d’éboulis, de micro caillasses et de terre, vous en avez pour votre argent. Je finis par repérer ce qui semble être une trace de descente de quelqu’un qui a fait la laboureuse dans le pierrier. Deux belles frayeurs plus loin (étonnement, la descente se fait mieux que la montée sur les dalles inclinés sous le gros gendarme final), je parviens au pied dudit gendarme que l’on peut contourner par le Sud et longer l’arête finale - très esthétique - jusqu’au sommet.

La vue y est splendide. Le Pourri au loin est majestueux. Les pentes côté italien sont vertigineuses. Au sommet, je capte du réseau (italien) pour la première fois depuis la descente de l’Ouille Allégra la veille (solitude à tous égards dans ces vallons !) et je reprends mon souffle suite aux péripéties qui viennent de se passer.

La redescente est un peu fastidieuse, mais moins que la montée. Vous allez toutefois certainement détester la partie autour du lac d’Arbéron qui est aussi usante à la montée qu’à la descente ! Surtout quand, comme moi, vous repérez quelques autochtones à poil ras et que vous vous décidez à les contourner pour ne pas les déranger. C’est harassant, mais c’est tellement beau qu’on oublie tout cela.

En résumé, c’est une sortie bien costaud où la solitude règne. J’ai passé par mal de temps à chercher mon chemin mais cela fait partie du charme d’une telle sortie. Couper par une nuit au refuge rend certainement la sortie moins bavante pour les citadins fragiles comme moi, car les kilomètres s’accumulent vite.

Je ne vais pas refaire mon laïus sur l’absence de nuance dans les cotations mais pour ceux qui se poseraient la question (j’ai vu le point dans un précédent commentaire quelque part), je dirais qu’en comparaison avec d’autres sorties cotées difficile sur ce site elle est - dans des conditions sèches comme aujourd’hui - (i) trois crans au-dessus de la Grande Sassière, (ii) deux crans au-dessus de Méan Martin, du Roc de Bassagne et de la Pointe de la Sana et (i) un bon cran au-dessus de la Levanna Occidentale. L’arête finale, les éboulis inclinés, la recherche d’itinéraire, la solitude et l’absence totale de couverture réseau en font une sortie solide, surtout en solo. Mais que je recommande vivement.

J’en profite pour remercier BA42 pour son topo initial et d’avoir répondu à une de mes interrogations en amont de ma sortie !

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Randonnée réalisée le 31 juillet 2022

Dernière modification : 1er août 2022

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