Sortie du 9 juillet 2022 par Peyuko Pointe Lalatcha (2925m) [Barre de la Pisse] par Crévoux

Au départ, grand bleu partout... sauf exactement en direction de l’objectif. Qu’importe, nous sommes là, alors on y va ! Avec Silvia, chacun son rythme et on convient de se retrouver au col du Crachet, elle suivra l’itinéraire "normal" à partir du lac, alors que pour moi ce sera en passant par la Barre de la Pisse.

La montée au lac du Crachet est agréable, avec ses lacets dans la forêt et le passage à proximité d’une belle cascade.

Puis, vient le plateau où se situe la cabane du Crachet, sans l’ombre d’une brebis à l’horizon.

Arrivé rapidement au lac du Crachet, je suis surpris et triste de constater qu’il est déjà totalement sec ! La vue en arrière sur le Tailland et le Pic Saint André (objectifs du lendemain) est malgré tout magnifique. Les nuages continuent de s’amonceler pile au sommet de la Barre.

La suite de la progression reste sans difficulté, je quitte même un peu les cairns pour déambuler librement dans ce vaste espace. Que c’est bon ce silence. Une fois arrivé au pied du pierrier, je ne tiens plus, la crête sur la droite m’attire depuis un bout de temps, les nuages ont fini par se dissiper, presque d’un coup, et plutôt que de filer droit vers le col, je monte dans les raides pentes en visant un petit mamelon rocheux (point 2859 m).

L’effort est récompensé par une superbe vue, notamment vers le Grand Parpaillon. Puis, en continuant sur la crête en direction du col. Le lac de Lalatcha (j’adore ce nom aux accents exotiques, Himalayen ?) apparait, blotti sous les flancs de la Tête du Crachet. Il n’en n’est pas réduit à l’état de misère du Crachet mais est peu rempli. Selon la lumière du soleil, il arbore une teinte bleue pâle ou jaune.

En redescendant pour atteindre le col, il me faut contourner par la gauche un petit ressaut rocheux mais rien de bien compliqué.

Du col, le sommet s’atteint alors très aisément. C’est une immense table à pique-nique avec un surprenant tapis d’herbe dans cet univers minéral, mais il est encore trop tôt pour déjeuner.

Après avoir assez longuement profité du 360°, je file en direction du col du Crachet. Quelques cairns indiquent le cheminement et celui-ci est assez évident. De cette Barre de la Pisse, on embrasse pleinement le cirque que l’on est en train d’arpenter.

On moment où il faut remonter entre les points 2674m et 2734m, je me trouve presque nez à museaux avec 2 superbes bouquetins mâles, une rencontre aussi inattendue que joyeuse.

Je gagne finalement le col du Crachet où Silvia devrait m’attendre... mais elle n’est pas là ! Je ne la vois pas non plus en contrebas, plus à l’abris du vent. Je me dis qu’elle a peut-être continué en direction de la Pointe de l’Eyssina et j’en prends donc la direction.

Arrivé presque sous l’Eyssina (j’ai grande envie de poursuivre au sommet mais vu le contexte, je me réfrène), je reviens au col du Crachet. J’interroge d’autres promeneurs, personne ne semble l’avoir vue. Aurait-elle finalement pris le chemin du lac de Lalatcha ? Ce n’était pourtant pas le plan. Et même si le chemin entre le lac et le col du Crachet est mal balisé (aux dires des autres randonneurs), difficile de se perdre.

Je reviens alors sous le col du Lalatcha, en restant autour des 2600m, souvent en devers et dans un terrain peu commode. Toujours pas de trace de Silvia et pourtant la vue porte loin. Il ne me reste plus qu’à espérer qu’elle soit au lac du Crachet, lieu de passage obligatoire à la descente… et ce sera bien le cas !

Nous nous étions mal compris au départ et elle avait pris le chemin du Lalatcha. Ne me voyant pas arriver au col (logique, puisque je l’attendais à celui du Crachet !), elle avait fini par revenir au lac. Plus de peur que de mal pour nous deux finalement.

Et il faudra que je revienne pour la Pointe de l’Eyssina !