Sortie du 11 juillet 2022 par Pascal Pointe d’Ayères Sud (2610m)

Une superbe pointe de la crête des Fiz... Même si ce n'est pas le point culminant de la chaîne, sa silhouette vue de la vallée impressionne, et le panorama offert au sommet en est digne, après une ascension ludique entre couloirs et vires dans les dalles de lapiaz.

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Beau malgré quelques cumulus parfois un peu encombrants au dessus des sommets durant l’après-midi, se dissipant en soirée. Assez chaud malgré une petite brise sur les crêtes.

Récit de la sortie

Cette Pointe d’Ayères, au profil tellement impressionnant lorsqu’elle est vue de la vallée de Sallanches... Certes, ce n’est pas un point culminant de la chaîne des Fiz, mais sa posture proéminente en fait un lieu offrant un panorama imprenable, à la fois vers les Aiguilles Rouges et le Mont Blanc, mais aussi sur toute la vallée de l’Arve et les Aravis...

Bon, c’est déjà midi, un peu tard lorsqu’on se lance de Plaine Joux pour cette aventure qui sera aussi l’occasion de refranchir cet austère passage du Dérochoir et parcourir cet impressionnant rebord de plateau jusqu’au Marteau avant de commencer l’aventure minérale à travers les dalles de lapiaz...

Après avoir profité du dernier point d’eau au Barmus, on choisit de tenter la montée directe du Dérochoir, itinéraire appelé à se populariser depuis la fermeture estivale des pistes des Ayères, du Châtelet et du lac Vert. On gagne le sommet des téléskis, et de là l’aventure hors-sentier se montre...

Au début, c’est évident : Une coulée verte franchit une première raide pente de caillasses. Après avoir franchi un pénible chaos de blocs sur le bas, la suite est évidente, facilitée par une providentielle sente. La raideur est punitive sous le cagnard de la mi-journée, mais la montée est efficace sur un terrain heureusement pas trop croulant.

On gagne une petite crête d’où on aperçoit la seconde rampe de caillasse terreuse. Pas trop de difficultés sur le bas, mais en haut la pente se redresse, et la terre ravinée dure est de moins en moins sûre... Erreur, il fallait tirer à gauche beaucoup plus tôt. Bon, après quelques errements, on s’en sort quand même...

Puis se dévoilent les dernières pentes, plus minérales, permettant de rejoindre le sentier du Dérochoir juste sous le passage. Peu de difficultés ici, même si le terrain est un peu plus pénible. Bilan, peut-être une grosse demi-heure de gagné...

Le passage du Dérochoir est toujours aussi impressionnant vu d’en bas, mais son ascension toujours aussi ludique et facile pour peu qu’on soit à l’aise avec la verticalité. 14h, enfin la crête... La vue s’ouvre sur les immenses lapiaz du vallon de Sales, dévoilant la suite du parcours...

On poursuit avec le parcours panoramique de la crête redescendant vers le brèche du Dérochoir, avec toujours un peu d’attention sur les quelques passages exposés. Puis c’est la montée le long du rebord du plateau de lapiaz, au dessus de son immense mur vertical... Parallèles au bord du mur, quelques profondes failles peuvent inquiéter : C’est clair que dans un avenir géologiquement presque immédiat, l’érosion viendra se servir une tranche supplémentaire du gâteau calcaire...

De même pour le Marteau, où une grosse crevasse à l’arrière précarise l’équilibre de cet immense surplomb. Ne faudrait-il pas quelques extensomètres pour surveiller cela, et avoir peut-être un avertissement juste avant que plus bas, les Ayères des Pierrières ne servent d’enclume ? En ces périodes de changement climatique, on se sait jamais... En attendant, profitons de l’instant, du magnifique panorama au dessus de la verticalité...

Poursuivons la traversée en direction de la base de la Pointe d’Ayères... Au début, c’est intuitif : On passe au mieux sur le moutonnements de calcaire, pour ensuite arriver à ce grand plan incliné qui se traverse sur un petit décrochement formant un agréable trottoir légèrement ascendant... Ensuite, on aborde la caillasse, puis les blocs. On cherche la ligne de cairns, on la perd, on l’aperçoit au loin, et on navigue dans les blocs parfois séparés de trous béants plus ou moins franchissables pour essayer de la rejoindre... Bon, c’est un peu l’aventure, mais on se rappelle des points de passages, ça aidera pour le retour...

Retour sur les tranquilles pierriers à la base de la Pointe d’Ayères, qu’on parcours en essayant de scruter vers le haut pour apercevoir ce fameux "couloir central" par où il faut monter... Mais faute d’apercevoir quelque chose, c’est beaucoup plus loin qu’on fera demi-tour en se disant qu’on a certainement raté la chose. Heureusement, quelques photos faites depuis le sommet du Dérochoir seront d’un grand secours pour comprendre : Le bas du couloir est en fait masqué par un ressaut rocheux. Heureusement, une vire commode permet de le contourner par la gauche pour rejoindre le couloir plus haut par des pentes commodes.

On remonte le couloir, pas trop difficile, jusqu’à la vire permettant d’en sortir par la droite. Pas trop d’hésitations ici, il n’y a pas vraiment d’autres possibilités. On poursuit sur le trottoir horizontal en franchissant un ressaut, mais en se disant aussi qu’à un moment ou à un autre, il faudra bien monter... Le décor est austère, renforcé par les nuages obscurcissant la montagne, on se demande bien par où ça pourrait passer...

Hésitations entre tenter une montée par les raides dalles ou poursuivre la traversée... En fin de compte, un étroit couloir sera le salut vers le haut, même si on ne voit pas trop vers où il mène... Et puis finalement, on trouve encore un trottoir pour poursuivre la traversée vers la droite...

Un ressaut de roches brunes vient bloquer le trottoir sous les pentes sommitales. Bien qu’impressionnant vu de loin, celui-ci s’escalade finalement sans trop de difficultés. Au dessus, le terrain, plus herbeux et humide, est toujours impressionnant et exposé, mais on arrive à le traverser vers un dernier petit couloir qui monte enfin vers le sommet... Victoire...

16h30. La vue est belle, mais en partie masquée par les cumulus au dessus des crêtes. On va s’octroyer une longe pause au sommet, dans l’espoir que ceux-ci se dissipent et pour pouvoir jouir pleinement du panorama ensoleillé. Au bout d’une bonne heure, voici enfin le retour du soleil. Seule petite déception, le sommet est assez plat, beaucoup moins pointu et spectaculaire que ne pourrait laisser présager sa silhouette vue d’en bas.

18h, commençons tranquillement le retour. Cette fois, on connaît le chemin et les points de passage, ce qui libère du stress de l’inconnu. D’ailleurs, le soleil est maintenant là pour égayer le décor...

Re-traversée du chaos de blocs et des dalles, puis on retrouve les pelouses du Marteau où on va s’octroyer une nouvelle pause avant de poursuivre vers le Dérochoir. Finalement, la descente se déroulera sans difficultés particulières, avec juste la nécessité de devoir s’extraire rapidement du canyon de blocs en bas du passage histoire de ne pas rater la vue du soleil couchant sur le massif du Mont Blanc en train de se débarrasser de ses derniers cumulus... Fin de la balade vers 22h30.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 11 juillet 2022

Dernière modification : 21 juillet 2022

Auteur :

Avis et commentaires

Entièrement d’accord ! Quelques cumulus donnent beaucoup plus de caractère au paysage qu’un tout bête "grand beau" ! Pour peu, bien sûr, qu’on ne se retrouve pas coincé à l’intérieur durant toute la balade...

Merci pour la balade....Perso j’estimerais que ça valait le coup de se faire croquer un peu d’horizon par les cumulus en cours de journée, si c’était le prix à payer pour le spectacle de la lune dans les nuées au-dessus des glaciers (photos #83 et #84). Je ne m’en lasse pas...

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