Sortie du 29 avril 2022 par Dyn’s Montagne de Belle Motte (1952m) par les Sucettes de Borne

La Montagne de Belle Motte est d'une sauvagerie remarquable. Pas de sentier tracé jusqu'au sommet, même celui qui l'approche au plus près est des plus discrets... Là-haut sur la crête, on ne trouvera que quelques sentes de bêtes, et encore ! L'ascension prendra tout son sens si l'on effectue cette crête sommitale en traversée. Pour cela, il faudra se frayer un passage entre les Rochers de Belle Motte lors d'une exploration épique...

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Beau temps, terrain sec.

Récit de la sortie

Cette Belle Motte, je l’ai dans le viseur depuis bien trop longtemps... En ce début de cette dernière semaine d’avril, de belles journées sont annoncées pour mardi et mercredi, puis plus mitigé pour la suite. Je pars deux jours dans le petit massif des Monges pour une boucle de plus de 35 bornes ! Au retour, la météo annonce finalement un temps clément pour jeudi et vendredi.
Jeudi, encore vanné par le périple dans les Monges, c’est repos bien mérité ! Je programme donc Belle Motte pour vendredi.

Je prends la route en direction de Borne par le col de Grimone en début de matinée, et c’est peu avant 9h que j’entame l’approche. Elle est bien agréable le long du ruisseau de Plainie. Et ces buis, ils sont gigantesques ! Une grosse demi-heure après, je débouche dans les prairies du Plainie. La vue s’ouvre sur le versant sud des Rochers de Belle Motte. Malgré avoir regardé la carte avant de partir, je n’avais pas repéré le vallon coincé entre les deux rangées de falaises à l’extrémité occidentale de la montagne... Et d’en bas, la deuxième falaise est cachée... J’ignore encore son existence ! Mais, le vallon se devine et l’on pourrait croire qu’il est possible d’accéder aux pentes sommitales depuis ce dernier... Je vais tenter ça ! Maintenant tout droit vers le couloir d’entrée !

Les pentes dans les bois sont truffées de rochers. C’est soutenu mais pas trop ! La remontée hors sentier se déroule sans encombre. En visant juste, je débouche sous le couloir d’entrée. Une zone d’éboulis peu commode permet de s’y faufiler. C’est là que je découvre la deuxième falaise qui m’était caché d’en bas. Je la longe jusqu’au bout pour aller voir si ça passe plus loin... Celle-ci est énorme, plus je progresse, plus l’idée du demi-tour s’ancre dans ma tête. Une partie boisée délivre le bout du bout. Une dernière montée dans la caillasse et c’est l’extrémité ouest qui tue mes derniers espoirs ! Ça ne passera pas ici ! Demi-tour donc ! Traversée du vallon coincé dans l’autre sens. Descente du couloir. Et retour au pied des premières barres rocheuses afin de les longer et trouver un autre passage.

Je longe les parois un bon moment. Même pas 400m, ce n’est pas grand chose ! Mais dans un dévers raide et embroussaillé, et bien c’est long ! Une faiblesse dans la barre se présente, je tente le coup. Le passage mi-rocheux mi-terreux est raide mais je m’extirpe en me hissant aux troncs ça et là.
Je tombe par surprise sur l’entrée de la grotte où une inscription figure sur la roche. Une grand faille profonde suit juste au-dessus. (Bien visible sur les photos aériennes du Géoportail). Je monte et longe une deuxième barre. Un décalage dessine un petit couloir entre les murs. J’y vais. Ça passe ! Deuxième barre franchie !
J’enchaîne juste au-dessus avec un autre passage tel un dédale de labyrinthe. Une petite grimpette de sortie et une troisième barre est passée.
Je longe maintenant la quatrième jusqu’à de raides gradins me permettant de la traverser. Ça y est, je suis dans les pentes terminales ! Enfin presque...
J’ai crié victoire trop tôt ! Une cinquième barre se présente ! Je franchis un passage terreux et scabreux dont les pierres plates apparentes n’offrent que peu de prises convaincantes. J’agrippe troncs et branches pour me sortir de là !
Cette fois-ci, c’est bon. La crête sommitale est en vue.

Quelle joie de trouver un endroit plat et charmant ! Sans m’en apercevoir, cela fait 4h que je suis en marche... Le repos est bien mérité avant d’enchaîner avec la crête jusqu’au sommet de Belle Motte.
Antécime puis sommet. Re-pause. Que les lieux sont sauvages, rappelant la Montagne Durbonas et ses alpages en perdition.
J’entame la descente par l’arête nord-est. Le topo de Mich, je ne l’ai pas lu, et je ne me souviens guère du tracé une fois quitté le sentier en tirets noirs... À l’aventure, un point c’est tout !
Au bout d’une centaine de mètres plus bas, une rampe en descente permet de prendre pied dans le pierrier. Je tire sur la gauche pour retrouver le haut du vallon.
En aller-retour, en venant par le sentier, il est facile de le reprendre, mais lorsque l’on vient du haut pour le trouver, c’est une autre paire de manches !
Je descends dans le creux du vallon, semble trouver une trace. Je suis.
Je franchis un collet donnant accès au versant sud. Dans une ultime dépression, la trace s’efface... En regardant la carte, ma position est bonne, mais plus rien de probant sur le terrain...
Je tire au plus logique en basculant dans le versant sud. Encore 300m de dénivelé avant de retrouver la piste plus bas. Les pentes sont raides, certainement entrecoupées de barres rocheuses. L’improvisation pourrait vite mal tourner...
Un autre coup d’œil sur la carte, je m’oriente afin de recouper le fameux sentier. Enfin, il est là, il n’y a plus qu’à le suivre ! Ouf !
Le sentier serpente à l’aide de nombreux lacets dans un raide dévers au milieu d’une pinède clairsemée avant de rejoindre les bois puis la piste. Je suis sorti définitivement d’affaire !

J’entame le retour tranquillement, passe le refuge de la Tour, rejoins la piste s’insinuant entre les impressionnantes strates verticales des Sucettes de Borne formant des aiguilles tranchantes. Quelle formation insolite ! Ce spectacle marque la fin de cette boucle de presque 8h ! Une bonne bière m’attend à la maison, allez !

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 29 avril 2022

Dernière modification : 30 avril 2022

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Avis et commentaires

Ha ha !
Décrire précisément l’itinéraire aurait été difficile, j’ai préféré suscité l’exploration par le récit et les clichés. De toute façon, l’aventurier n’a pas vraiment besoin de descriptif précis, un tracé sur une photo et c’est parti !
Ce n’est pas la première fois que je procède de cette manière, notamment avec mes explorations à Chamousset, toujours sous forme de sortie.

Bien qu’elles ne soient pas à l’anis, je connais aussi ces sucettes !
Tu inventes des sorties connexes en mode "wilderness" maintenant ahaha !

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