Sortie du 9 mars 2022 par Forêts-myrtilles-et-caillasse Boucle départ Villard-de-Lans (1020m), col de l’Arc (1736m), pic Saint-Michel (1966m), Font Froide (1500m), retour par le sentier Gobert (GR 91)

Après deux mois à marner dans ma vallée, il était temps d’opter pour des contrées plus exotiques. Direction donc le Pic Saint-Michel avec comme première étape la gare routière de Grenoble et la ligne panoramique T64. Première invitation au voyage lorsque le regard s’égare tranquillement sur le paysage qui défile et s’éveille doucement alors que le soleil franchit la ligne de crête de Belledonne, l’ombre se retirant comme un rideau sur la ville.

C’est déjà bien paisibles et les yeux ravis qu’on entame notre plutôt long périple jusqu’au Pic. On est descendu à l’arrêt juste avant Villard et le panneau jaune indique 7,4km jusqu’au col de l’Arc. Effectivement, c’est plutôt en pente douce qu’on s’élève jusqu’aux prairies de Machiret et c’est très bien comme ça. Les petits crampons préviennent toute glissade et les nombreux passages ont lissé la trace. Il n’y a plus qu’à mettre un pied devant l’autre et jouir paisiblement du paysage caressé par l’air du petit matin. En plus, il ne fait même pas trop froid et les gants resteront dans le sac.

Un peu avant Machiret, dans les bois, deux silhouettes fugaces se figent au loin. Ce sont deux chevreuils. On fait un raffut conséquent avec nos crampons sur la neige gelée et c’est vraiment un coup de chance d’avoir pu apercevoir ces animaux gracieux et délicats.

La montée à Font-Froide puis au col de l’Arc est une formalité. Les conditions sont parfaites, suffisamment frais pour ne pas transpirer et il n’y a pas un chat. Le col de l’Arc rien que pour nous, quel bonheur ! Un dernier effort et les deux skis formant la croix du Pic Saint-Michel apparaissent. On rencontre enfin nos premiers humains depuis qu’on a quitté le car et timing parfait, il est temps de manger.

À peine a-t-on sorti les victuailles du sac qu’un gypaète passe un peu en contrebas du versant Ouest. Ce n’est pas une observation que je fais fréquemment et c’est guilleret que j’entame mon paquet de tuc.

On paresse ensuite un peu et mon compagnon du jour souhaite regagner le col de l’Arc pour faire quelques croquis du profil massif du Pic vu de là. On redescend dare-dare et je le laisse aller croquer pour aller faire une petite sieste sur un des rochers qui surplombent le col. Délicieux !

Alors que je m’apprête à rejoindre mon compère qui semble en avoir fini, deux grands corbeaux se posent à quelques mètres et se mettent à discuter, chacun répondant à l’autre comme au cours d’un dialogue. Il a récemment été montré que ces oiseaux ont un vocabulaire complexe et s’interpellent même par leur nom ! Les observer un petit moment suffit à s’en convaincre. Quelle tristesse que la mauvaise réputation qui leur colle aux plumes. Ils méritent vraiment une meilleure considération.

Retour dans la douceur de mars.