Sortie du 1er septembre 2021 par Val Mont Chaberton (3131m), à la frontière avec l’Italie
Montagne mythique des Alpes. Le Chaberton est un incontournable des Alpes du Sud de part sa grande histoire ainsi que sa position quasi-solitaire et très avantageuse.
Itinéraire, carte // Fiche topo
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Conditions météo
Jour 1 : Nuageux à partir du col - jusqu’au sommet.
Jour 2 : Quelques nuages mais globalement ensoleillé.
Récit de la sortie
Le Chaberton. Un classique pour tout randonneur ayant l’habitude de parcourir les pentes escarpées des Alpes du Sud.
J’ai réalisé son ascension deux fois. Août 2019 : en séjour dans les Écrins avec mon père et mon cousin, nous en avions profité pour le faire (ce 3000 "facile") lorsque la météo indiquait un jour totalement ensoleillé (le reste de la semaine étant pluvieux). L’ascension s’était très bien passée, nous avions pris notre temps. Le seul problème : c’était une autoroute. Beaucoup de monde...
Mais on va s’attarder sur ma sortie récente du 1er septembre 2021.
Avec 3 collègues, je décide fin août, sur un gros coup de tête, d’aller bivouaquer en montagne. J’ai alors la bonne idée de proposer le Chaberton, haut lieu de bivouac qui m’est familier.
En ce 1er septembre, on se retrouve à Briançon le midi (13-14h) où nous récupérons de quoi manger sur les deux jours. Nous arrivons à Montgenevre à 15h30. Le temps de nous préparer, nous partons environ à 16h. Cela me va étant donné que je compte environ 4h pour grimper. Nous sommes en été, arriver vers 20h me semble correct en prenant notre temps. Le coucher du soleil sera formidable.
Nous grimpons doucement jusqu’au col et nous sommes dans les temps. Mais les nuages commencent à descendre.
À 18h passé, l’arrivée au col se fait donc dans la brume, comme tout le reste de l’ascension après.
L’ambiance est incroyable. Ça nous rappelle notre dernière escapade au Ventoux, sous un blizzard abominable. Sauf que là, il n’y a pas de vent et de températures négatives. C’est calme. Il fait plutôt bon.
Le soleil traverse légèrement la brume par moments, ce qui ajoute un ton orangé tout autour de nous. On se croirait sur Mars !
On repart vers le sommet. Je prévois 2h, nous devrions arriver un peu au delà de 20h.
Mais le problème de cette journée survient durant la longue (et pourtant simple) ascension finale. Un membre du groupe a commencé à se démotiver par manque de capacité physique.
Nous prenons suffisamment de retard pour finir dans la nuit, aux alentours de 22h. Le tout toujours dans la brume bien sûr. Nous sommes allés jusqu’au bout quitte à être le plus lent possible.
Et arrivés au sommet, nous étions plutôt requinqués, en partie mon ami qui cravachait à la montée (il faisait froid !).
Gravir de nuit à une telle altitude est une expérience assez spéciale.
L’arrivée sur le plateau est phénoménale. Cette ambiance m’a vraiment laissé bouche-bée. Nous sommes dans la pénombre, à travers une brume épaisse. Les frontales font ressortir les tourelles de l’obscurité et c’est angoissant. Leur présence est à cet instant très pesante.
Vers l’entrée du fort, nous ne tardons pas à installer nos tentes pour nous coucher. Et la nuit a bien évidemment été très courte.
Le lendemain matin, un ciel d’exception nous accueille à la sortie de nos tentes.
Alors certes, nous étions quatre, mais c’est le genre de moment où la montagne, lassée de n’être qu’un "simple" élément du décor aux yeux du grand public, se permet d’entrer en intimité directe avec nos yeux. Elle nous dévoile toute sa magnificence, toute sa majesté. Cela fait partie des moments de la vie qui justifie notre existence. Notre esprit se retrouve apaisé en l’espace de quelques minutes. Il n’y a aucun bruit. Et c’est dans ce silence absolu que se lève le plus grand de tous : notre Soleil.
Les premiers rayons sont d’une beauté sans pareil dans notre espace. La mer de nuage qui nous entoure change de couleur. Quel spectacle formidable. Je ne sais plus, je ne comprends plus vraiment. Je met mes pensées de côté et je regarde.
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En clair, le Chaberton nous convainc pourquoi l’homme le surnomme "le cuirassé des nuages".
On en a bavé avec le retard de la veille, mais on se souviendra de cet instant toute notre vie. Le plus beau levé de soleil que j’ai vécu je pense.
Après une bonne visite du fort (dont je ne me lasserai jamais) nous retournons sur le plateau pour quelques photos. Puis nous redescendons sans problème jusqu’au parking. Fin d’une belle aventure.
• Un point concernant la pollution au sommet. C’était totalement (excusez moi du terme) pourri au fort. Beaucoup trop de déchets un peu partout, notamment dans la partie qui entoure l’entrée. Ça me désole...
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Photos
Auteur : Val
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