Sortie du 17 août 2021 par Pascal Mont Buet (3096m) - Boucle Salvagny, Buet, Chalets des Fonts
C'est certes une bavante, mais le décor est tellement varié et la vue au sommet est tellement belle qu'on est prêt à en baver, surtout lorsqu'il s'agit de faire la course avec les nuages.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Les nuages bas de la matinée évoluent en strates de cumulus entre 2000m et 3000m, assez encombrants en versant ouest, plus clairsemés vers l’est. Petit vent de sud-ouest, températures de saison.
Récit de la sortie
Lorsque la météo annonce des cumulus, il est difficile de trouver la meilleure stratégie pour bien réussir la journée : Soit on se fait un petit truc en restant au dessous, soit on essaie de les prendre de vitesse en partant vraiment très tôt, soit on tente de passer au dessus pour peu que l’air soit suffisamment stable pour limiter leur développement... L’air doux annoncé en altitude fait pencher pour cette troisième option, pour peu qu’on puisse au moins grimper au dessus de 3000m pour maximiser les chances...
Le Buet ? Cela fait quelques années qu’on a pas visité ce merveilleux sommet. Cette fois, ce sera versant ouest depuis la vallée de Sixt, histoire de profiter de l’ambiance "Haut-Giffre" tout en minimisant la distance sur route...
10h30, départ des Fardelay, variante un peu plus courte que le classique départ depuis Salvagny, pour une boucle qui fait quand même plus de 2200m de dénivelé sur plus de 25km... Cette fois, ce sera montée par les Fonts et descente par le Grenairon, histoire de monter efficacement par le raide puis de redescendre tranquillement face au paysage. Les nuages bas sont toujours là, enfermant le vallon sous un couvercle humide, qui se déchire progressivement en laissant que quelques trouées de bleu au dessus des vallées, alors que les cumulus naissants accrochent les montagnes. Mais en haut, les crêtes semblent au soleil, l’espoir est là.
Le sauvage vallon des Fonts est toujours aussi magnifique, orné de torrents et de ravines de schistes noirs pur style "Haut-Giffre", mais pourtant verdoyant de fougères humides de rosée qui ont vite fait de tremper les pantalons. La raideur est punitive, mais efficace pour prendre rapidement de la hauteur. On débouche sur les Beaux Prés, Fleurs à foison, on se croirait en juillet. Puis vient la ravine à traverser. Malgré le terrain humide, on passe avec précautions, il sera cette fois inutile de la contourner par le haut. Montant dans le plafond nuageux, on abandonne l’idée de monter au col des Chaux et poursuivre sur la crête, option beaucoup plus sauvage à éviter vu le brouillard.
On poursuit la raide montée sur un terrain de plus en plus minéral, incité à presser le pas au vu des trouées montrant encore les crêtes au soleil. Mais les nuages ne se laissent pas faire, ils montent aussi, croquant une par une ces crêtes au fur et à mesure qu’on en approche. Cette course se poursuit sur cette étrange crête en pile d’assiettes noires impressionnante mais pas vraiment difficile menant aux pentes sommitales. Une dernière raide montée pour atteindre l’antenne, et voilà les dernières pentes débonnaires sur la large crête, au bout de laquelle le cairn sommital resplendit au soleil... Les nuages avaient les moyens de gagner la course, mais ils se sont décidés d’arrêter la compétition à cent mètres du sommet !
16h30, la vue des sommets du Mont Blanc émergeant des boules cotonneuses est juste magnifique, à une heure où on peut profiter seul du sommet. Versant Samoëns par contre, pas grand chose à voir si ce n’est les nuages sous le soleil dans l’air brumeux, le paysage s’est mis en mode avion. On profitera du sommet une bonne heure...
17h30, C’est parti pour la descente en direction du col des Eves, le long d’une crête bloquant les nuées à l’ouest, permettant de profiter encore de la vue sur le vallon de Tré-les-Eaux. Le terrain est ici relativement sec, le passage des câbles se fait sans problèmes. Puis, on bascule à l’ouest sur la combe du Buet dans le brouillard. Fini le panorama... Longue traversée à travers les lapiaz dans un décor austère où il faut faire attention de ne pas perdre le balisage...
Heureusement, alors qu’on aborde la crête en direction de la Cathédrale, une dernière éclaircie permet de jouir une dernière fois de la vue vers le Buet ennuagé dans les lumières chaudes du soleil descendant. Retour dans le brouillard alors qu’on aborde la crête tourmentée des Frêtes du Grenier, se faufilant entre chaos rocheux parsemés de multiples tours et aiguilles fantomatiques à contourner... La succession de montées et de descentes est assez pénible pour les jambes maintenant lourdes. Et enfin, alors qu’on rejoint les pentes descendant vers le refuge du Grenairon, on passe sous les nuages, la vue s’ouvre enfin sur la vallée dans la lumière déclinante du soir. Quelques bouquetins offrent de la compagnie...
21h. La nuit tombe sur la longuette piste du refuge qu’on descend tranquillement. Puis, en bas, il faut rejoindre le sentier retournant vers les Fardelay. Malencontreuse tentative de raccourci à travers une prairie à la lumière de la frontale, qui se terminera dans 30cm de boue molle et détrempée. Puis, le sentier rejoint, la dernière petite montée se fera au pas de course, histoire de "décrasser"... Fin de la balade vers 22h30.
Photos
Auteur : Pascal
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