Sortie du 14 juin 2021 par michel Montagne de Boules (2391m) par Tercier

Après l’ascension hivernale du Cheval Blanc et celle du Moure Frey, je décide de "m’attaquer" à la Montagne de Boules.
Je connaissais déjà l’approche au départ de la Valette, mais le versant nord m’était encore inconnu.

Pour la première fois de l’année, je pars sans trimbaler "les grosses", Cette fois, j’opte pour les chaussures d’approche ! Je randonne le pas léger, sans le fardeau habituellement nécessaire pour affronter la neige.

Mais l’euphorie est de courte durée : Il fait chaud, bien trop chaud pour la saison ! 36° à la mi-juin ; c’est normal ? Ho ! Hey ! les terriens, réveillez-vous ; la maison brûle !

« Il paraît que la blanche colombe a trois cents tonnes de plomb dans l’aile, il paraît qu’il faut s’habituer à des printemps sans hirondelles. La belle au bois dormant a rompu les négociations... ».

La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l’âme chercher le chagrin qui nous dévore. Du moins, selon Stendhal.

Le temps est lourd, les nuages arborent leurs voiles gris, les mouches s’agitent dans tous les sens ; je ne vais pas tarder à regretter l’hiver !

Un peu plus haut, de vastes champs de Boules d’or sont de purs ravissements. En ce début de saison, les hautes herbes confèrent aux paysages alpins un parfum d’authenticité.
Aux prairies domestiquées, j’ai toujours préféré le dévergondage des herbes folles !
Une vision rousseauiste du monde qui relève de l’acculturation !

Après le col, une montée hors sentier chauffe bien les muscles !
À proximité du sommet, des chamois cherchent la fraîcheur des névés.
C’est la magie des lieux, « les bêtes et les plantes sont là, serties dans l’ordre du monde ».

Je contemple l’ensemble des crêtes qui s’étirent du Cheval Blanc à la Montagne de Boules. Au nord, le secteur de l’Estrop est bien bouché, inutile de gâcher de la pellicule !

Descente sans encombre sur le hameau de Tercier, point de départ de ma rando.