Sortie du 14 mars 2021 Mont Thabor (3178m) par Valfréjus et le Lavoir

C’est parti pour un petit week-end ski de randonnée. L’idée est toute simple : se retrouver entre potes, profiter, rigoler et ... faire un peu de ski.

L’objectif est vite trouvé : il nous faut un refuge sympathique à moins de 1000 mètres de dénivelé du départ et un beau sommet pour le lendemain. Le Thabor et son refuge nous semble une superbe option !

Rendez-vous est donné le samedi matin à 8h. Vinçouille est, comme à son habitude en avance, mais .... pas sur le bon parking. Etienne arrive avec son équipement sur son vélo (en guise d’échauffement mais surtout parce qu’il n’a pas réussi à négocier sa voiture pour le week-end), Jeannot arrive tout sourire avec 10 minutes de retard (nous indiquant qu’il est "moins en retard que d’habitude"). Fred, lui nous envoie un SMS à 8h10 pour nous demander à quelle heure est le rendez-vous sur le parking. Sans commentaire.
Bref, une bonne bande de bras cassés avec laquelle tous les doutes sont permis.

C’est parti pour Valfrejus que nous rejoignons en 1h15 : il faut dire qu’il n’y a pas foule sur la route. Les stations sont désertes en ces temps de Covid.
Pendant qu’Étienne récupère ses skis, les autres font une répartition "équilibrée" des affaires communes. Et là, on se rend compte que Vinçouille n’a pas lésiné sur les moyens au niveau des victuailles. On se croirait dans le fameux roman "Le Port de la Mer de Glace" : 2 saucissons aussi épais que des cuisses d’haltérophiles ukrainiennes dopées à l’EPO, une demi-tomme, une tranche de Comté qui ferait pâlir Jean-Pierre Coffe, une bonne douzaine de diots bien gras, 1 kilo de Polenta, un cubi de 3 litres de vin rouge ... et j’oublie les petites mignardises (caouetes et autres apéritifs). Le week-end va être festif.

Le départ se fait directement de la station par les pistes désertées puis par la route enneigée qui nous emmène directement au Lavoir (départ de la rando d’été). Puis montée rapide au Losa pour arriver ensuite à la Replanette.
Le décor est superbe et le temps au top.

Jeannot plus alerte à faire du vin de noix ou à brasser de la bière, peine en fin de groupe rejetant la faute sur son matériel (peaux qui se décollent et neige qui botte) et sur un début de tendinite (on verra plus tard qu’il n’aura pas de problème de lever de coude).
On décide de se caler un peu à l’abri du vent pour le pique-nique gargantuesque et on se lance dans des discussions philosophiques qui feraient pâlir un Nietzsche des grands jours.

Il est l’heure ensuite de rejoindre le refuge. Nous sommes absolument seuls pour notre plus grand bonheur (pourtant on nous avait annoncé que l’équipe féminine norvégienne de biathlon était en stage dans le coin).
Jeannot prétextant toujours la même tendinite reste au refuge pour allumer le poêle et nous laisse partir dans un périple autour du refuge guidé par Fred dont le sourire narquois nous inquiète un peu : "On va tester les couteaux en pente raide les gars, et voir ce que vous avez dans le bide !". Il ne va pas être déçu le bougre.

Après une bonne heure et demie de glisse en tout genre, la tempête nous surprend. Il est temps de redescendre.

Le refuge est toujours désert. Nous passerons donc la soirée à cinq. Ce refuge du Thabor est vraiment chaleureux. Le poële marche du tonnerre et les dortoirs sont top !

On commence par un petit vin chaud, on sort les apéros, les discussions fusent !
Ce soir, vous l’aurez compris, c’est diots / polenta ! Enfin, plutôt diots seuls, car à force de se gaver à l’apéro de diverses mignardises et après une attente de deux heures (cuisson oblige), plus personne ne veut entendre parler de polenta.
C’est l’esprit serein et le sourire en banane que nous finirons par aller nous coucher à une heure indigne d’une nuit en refuge.

Le lendemain, on se lève aux aurores (9h). Un premier regard dehors nous indique que la tempête persiste (jour blanc, vent, et neige à l’horizontal). C’est définitivement grillé pour le Thabor (mais on n’en avait jamais douté). Après un déjeuner copieux (encore ?), nous décidons de laisser avec regret notre hébergement de la nuit.

Dehors le vent souffle par rafales et il a neigé une bonne quantité de neige. Nous chaussons les skis pour reprendre le chemin de l’aller. Vinçouille grâce à son flair (euh .... son GPS) nous guide dans ce désert blanc. Ambiance.

Alors que nous sommes tous concentrés pour trouver le chemin du retour, Étienne pousse régulièrement des cris de joie (nous prouvant encore que sa bonne humeur n’est pas légendaire), tout content de tâter de la neige fraîche, et prenant des clichés avec son téléphone qui devait être tendance il y a 10 ans, dont on sait que toutes les photos seront au mieux floues et au pire très floues.

Nous cassons une dernière croute au-dessus du Lavoir à l’abri sous une toiture de chalet, et c’est parti pour rejoindre Valfréjus.

Encore un sacré week-end entre amis qui restera dans les mémoires.