Sortie du 25 octobre 2020 par bibox Charmant Som (1867m), en boucle par le sentier-balcon

Les premières neiges, tombées quelques semaines auparavant, ont déjà totalement disparu en Chartreuse. Le petit n’étant que moyennement motivé en partant avant midi, ce coup-ci, on roule en direction du parking de l’auberge du Charmant Som. Une fois au départ, l’engouement est alors au rendez-vous et ses petites jambes s’activent allègrement dans les premières pentes soutenues. L’effort ne sera pas long jusqu’en haut. Pour ma part, cela fait plus de deux mois que je ne suis pas allé en montagne et les sommets autour me paraissent plus grands qu’à l’habitude, plus jolis aussi. Le manteau blanc de l’hiver est lui bien présent sur les massifs de Belledonne et des Grandes Rousses qui ne le quitteront plus avant l’été suivant. Je m’emploie sans succès, à montrer à mon petit chat, la Tête de Chat qui dépasse à l’horizon. Sur notre sentier, nous ne rencontrerons pas un seul flocon mais qu’à cela ne tienne, de nouvelles chutes sont annoncées pour la nuit prochaine. Le ciel voilé d’une après-midi passée à l’heure hivernale, donne une lumière onirique. Le ballet des promeneurs du dimanche va et vient sur la butte que l’on gravi en pas de deux. Seules les rafales du vent manquent de nous faire perdre l’équilibre parfois mais nous permettent de nous envoler au-dessus des lapiaz crevassés pour atteindre la croix. C’est la toute première cime pour le petit. Pour fêter cela, il se prélasse à l’abri des bourrasques, calé un peu en hauteur, les pieds contre un rocher et la tête dans l’herbe décolorée. Face au monastère niché sous le Grand Som. Plus loin, le Mont-Blanc.

La pause est de courte durée et nous entamons la descente de la cheminée. Le petit passe devant juste le temps de faire des photos mais j’assure, sinon, sa progression par en-dessous. Sur cet itinéraire de retour, de nombreux passages anodins pour les grands, requièrent évidement plus de vigilance pour les enfants. Au moins, il ne sont pas les derniers à vouloir se mettre sur les fesses pour effectuer de courtes longueurs de toboggans. Dans la traversée de la belle combe ouest du Charmant Som, j’essaye de retrouver mes yeux de six ans pour me rappeler comment mon fils perçoit les dimensions de l’environnement qui nous entoure. Il est fier quand il regarde vers le sommet impressionnant qu’il vient juste de gravir puis de descendre. On se dit tous après nos randonnées "wahou, nous étions tout là-haut" mais cela prend encore d’autres proportions à travers la vue d’un enfant. De mon côté, ici, j’ai plus l’impression d’évoluer dans une maquette géante. La rampe à remonter sur le sentier balcon est courte et pas exposée comme on aurait pu le croire en amont. Cela pouvant se présenter parfois en montagne, les noms propres peuvent être de vilains gros mots que l’on a pas le droit de prononcer en dehors de ce contexte alors que l’on surplombe le verdoyant pré Bâtard. La lumière est fantasmagorique, le ciel plus chargé. Il me semble sentir quelques gouttes. Une dernière longueur demande d’assurer au maximum la progression du petit avant de retrouver la bergerie, l’auberge et le parking. Demain, le lieu aura revêtu son habit blanc.