Sortie du 5 septembre 2020 par CourtePatte Tête du Crachet (2919m)
Crachet...Barre de la Pisse...Romantique non ? Derrière ces toponymes...édifiants se cache une balade de toute beauté entre les flyschs, les pelouses et un carrousel de vues. Ajoutez l’œil aigue-marine du lac suspendu de Lalatcha et vous aurez vu cet itinéraire dans sa splendeur...estivale !
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Grand beau.
Récit de la sortie
J’ai emprunté cet itinéraire dans le cadre d’une boucle plus large par le lac de Lalatcha, descente dans le vallon du Lac du Crachet et retour par le Col du Crachet : de multiples topos couvrent plusieurs portions de cette boucle qui se conçoit d’ailleurs facilement en regardant la carte.
En passant au Col de Vars la veille j’ai été séduite par le paysage que dessinent les murailles de flysch de l’Eyssina et de la Barre de la Pisse au-dessus de la douceur des alpages. Grosse envie d’aller y voir de plus près.
Au Col de Vars, c’est l’affairement qu’on imagine un samedi de grand beau temps début septembre. Motards, familles, les smartphones sont brandis et les moteurs rugissent. Le contraste ne pourrait pas être plus grand avec la sérénité du Vallon du Crachet (il y a du Crachet partout dans ce secteur. Les géographes ont dû se régaler...) dès que l’on s’y enfonce. Très vite, me voilà dans la paix des pelouses où les ruisseaux tressent leurs rubans noirs entre les blocs gréseux et les buissons d’éricacées. Étonnamment bien nourris d’ailleurs ces ruisseaux, pour un début septembre ; mais il est vrai qu’on est au-dessus de 2000m.
Je voulais cheminer sous les grandes rayures des flyschs et c’est exactement ce à quoi j’ai droit. Ces montagnes semblent avoir été découpées dans des codes-barres ; la finesse de leur dessin est encore soulignée par l’effet d’estompe des pierriers.
Le gradient est très doux. On est donc presque surpris, en se retournant, de découvrir à chaque fois un peu plus de pays. Progressivement, au-delà du terril du Paneyron, voici qu’apparaissent les sommets de la Mortice et des Houerts, et même tout là-bas le nez du Viso.
En tirant à gauche après la dernière cabane comme l’indique le topo, on a la bonne surprise de tomber sur une très bonne sente au niveau de la crête qui surplombe le Vallon de l’Infernet. Elle longe à peu près la crête jusqu’à la cime du Crachet, et ses nombreux cairns seront bien venus pour passer la petite barre rocheuse sous la cime.
Une fois sur la crête du Crachet, c’est le grand spectacle. Non seulement le panorama dans mon dos n’a pas cessé de s’élargir mais j’ai désormais des vues sur l’ouest du massif : Parpaillon, Pouzenc, Morgon, une petite virgule bleue de Serre-Ponçon et même, tout au fond, le Plateau de Bure.
Tout ça est déjà glorieux. Mais si l’on pousse seulement encore un peu sur la crête, l’on découvre une dernière petite merveille : le lac suspendu de Lalatcha. Je n’en attendais pas grand-chose : sur la carte c’est une mare. Mais sa couleur est remarquable. C’est exactement l’aigue-marine des bijoutiers, auquel les reflets de la roche ajoutent des transparences roses. Serti dans son petit plateau au flanc de la montagne, il fait figure de pierre précieuse.
Si l’on décide d’y descendre, l’on profitera également d’une vue d’ensemble sur l’étrange relief dunaire de l’extrémité de la cime du Crachet : le contraste avec les pierriers voisins est saisissant.
Pour moi, c’est ici que je quitte les limites de ce topo puisque je vais continuer au-delà du lac. Non sans signaler que la sente entre ce dernier et le col sous la Barre de la Pisse constitue à mon avis un passage délicat. Mais ceci est une autre histoire.
Photos
Auteur : CourtePatte
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